Au cours du
printemps et de l’été 2018, nous avons accueilli quatre-vingts personnes d’âges
et d’intérêts très variés.
Mi-mai, nous avons
reçu un groupe de 35 enfants d’Hayange, en colonie de vacances à
Notre-Dame-de-Monts. Après un petit passage sur le rivage et un peu de « pêche
», ils se sont particulièrement intéressés aux galets et interrogés sur les
noms des roches qui les constituent.
Ensuite, au cours
de nos 3 sorties dans la dune, une vingtaine de personnes se sont penchées sur
nos immortelles, œillets des dunes, et autres plantes caractéristiques de ce
milieu, protégé en raison de sa fragilité et de la rareté de sa flore. On note
aussi un grand intérêt pour la présentation de l’évolution du trait de côte.
La sortie «
Corniche » a attiré 19 personnes, très intéressées, et dont certaines ont
rappelé dans l’été pour demander une autre sortie. Nos présentations : géologie
par Cathy, les oiseaux par Pierre, les plantes de la côte par Janine, les
algues par Françoise, et les petits animaux de l’estran par Cathy, ont entraîné
de nombreuses questions. Participation intéressante de tous. Un de nos
visiteurs nous a transmis des photos. Nous l’en remercions.
Au total, un bilan
passionnant qui nous encourage à poursuivre dans la transmission des
connaissances concernant la richesse de notre environnement.
Ici,
on plante, on arrose, on partage ! Derrière les grilles grandes ouvertes de
l’Hôpital de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, l’ancienne pelouse est devenue un
jardin participatif du mouvement des « Incroyables Comestibles », où légumes et
fruits se mêlent aux fleurs. Les résidents de l’EHPAD et de l’AMAD goûtent nos
récoltes, une classe découvre les gestes de la terre, les voisins profitent du
lieu et échangent commentaires et conseils… C’est cette aventure que nous vous
racontons en images.
D’Incroyables Jardinières et Jardiniers, et leurs
partenaires
Il y a toujours quelque chose à faire
au jardin, et toutes les compétences sont les bienvenues…
Les réalisations : un verger-potager, cadre de vie et
de partage
Déambuler dans le
jardin, profiter de la variété de formes, de couleurs, soulignée par son
agencement bien pensé, puis y faire une pause grâce au mobilier de jardin
également réalisé sur place … cet espace est ouvert à tous, venez
bénéficier de ses charmes.
Habitués ou de passage, des visiteurs de tous âges…
Dans son Incroyable Jardin,
Mr Torterue aime à recevoir ! Nouvelles têtes ou flâneurs réguliers,
jeunes comme anciens, tout le monde est le bienvenu, que ce soit pour un moment
de détente, d’apprentissage ou de fête !
Venez nous rejoindre
au jardin, (20 rue Laennec, côté Saint- Gilles) ! Nous y sommes tous les mardis, à partir de 14h, et
le 3ème samedi de chaque mois, à partir de 9h.
Intéressé-e mais pas
envie de mettre les mains dans la terre ? Mr Torterue a aussi besoin d’un
coup de pouce pour penser et fabriquer des meubles (palettes, bricoleurs, …),
pour faire connaître son Incroyable Jardin (relation presse, photo reportage,
…), pour animer les visites des classes d’enfants et les séances de
sensibilisation des adultes, pour concevoir et réaliser la décoration artistique
de son Incroyable jardin, et pour plein d’autres choses encore… passez une tête
au jardin !
C’est vers 1750 que la communauté humaine de
Croix-de-Vie rattache la Petite-Île au « continent ». On comble un bras de mer
qui empruntait la rue du Bac, bien nommée car un bac existait à cet endroit, au
niveau de la pharmacie actuelle, traversait la place de l’Église et gagnait la
rue Servanteau pour rejoindre le fleuve VIE. Ce lieu a été le théâtre d’une
partie de notre histoire dont les traces
mémorielles entretiennent la distinction entre giras et croix-de-viots. Dès
1535, les idées de la Réforme s’étendent jusque dans l’Ouest. Des communautés
calvinistes de l’Église Réformée s’installent à Olonne, aux Sables d’Olonne, à
Saint-Gilles-sur-Vie. Dans ce dernier lieu, un certain nombre de familles
protestantes, ne pouvant trouver des terrains pour se loger, les demandent
auprès du seigneur de Saint- Hilaire, La Motte-Ruffée, qui leur propose la «
Petite-Île ». Ce quartier est développé de 1551 à 1609 par des familles
protestantes. Marie de Beaucaire, de la grande Maison catholique de Luxembourg,
récupère la baronnie de Riez dont le fief de La Motte-Ruffée. Elle s’intéresse
à Saint-Gilles-sur-Vie en créant deux quais de 1584 à 1610 et elle engage des
familles catholiques à s’installer sur la Petite-Île, hameau qui prend le nom
de Havre-de-Vie, puis Croix-de-Vie au XVIIe siècle.
L’histoire va aider Marie de Beaucaire dans son
projet. En effet, depuis l’unité espagnole en 1492, la reine Isabelle de
Castille, avec l’aide de l’Inquisition, chasse tout ce qui n’est pas de « race
blanche, de souche espagnole et catholique ». Les Juifs en 1391, puis les
Maures musulmans installés depuis le IXe siècle sont expulsés dès 1492. Enfin
les générations de Maures, convertis au catholicisme et intégrés, sont
expulsées dès 1609. Ces derniers sont appelés Morisques. De nombreux bateaux de
toute l’Europe, dont des capitaines d’Olonne et de Saint-Gilles-sur-Vie les
transporteront de l’Espagne vers le Maroc, mais aussi vers la France dont
Olonne et Croix-de-Vie. Marie de Beaucaire les accueillera sur la Petite Île.
En 1610, on recense 120 familles sur la Petite-Île dont 100 familles
catholiques et 20 protestantes.
Ces Morisques nous apportent la technique de la pêche
à la maille, pour la sardine. Cette pêche commence au large des côtes du Maroc
; puis, suivant le poisson, les pêcheurs longent les côtes portugaises,
espagnoles et françaises jusqu’en Vendée, puis vers l’Irlande.
Par la suite, la bataille des Mathes (1622), la
débâcle de Rohan Soubise devant le Roi Louis XIII et les massacres de protestants
qui s’ensuivent (4 000 morts), vont avoir pour conséquence une émigration des
familles protestantes de Saint-Gilles et Croix-de-Vie vers l’Europe du Nord ou le
Nouveau Monde. Le protestantisme s’éteint peu à peu dans la région lorsque l’on
obligera les Réformés à abjurer de leur foi en 1685. Ce quartier, qui
s’appellera parfois le quartier du Maroc, aura les allures d’un village
méditerranéen qui contrastent avec le reste de la commune. Les maisons de
pêcheurs sont basses et colorées, organisées autour d’une cour qui réunit
plusieurs familles, lieu de rencontre et de travail où l’on ramande et fait
sécher le filet.
Au fil de la promenade dans ce quartier historique, il
est à remarquer la montée de la rue Anatole France, (3,70 m au-dessus du point
0 de la mer), point culminant du rocher de l’ilot et première rue créée en
1574. Plus bas, la marque de Xinthia (montée des eaux à plus 0,50 cm du niveau
0 de pleine mer) a été apposée sur les murs du croisement de la rue de La
Roussière et rue de la Garance, pour rappeler que la mer regagne ses droits
quand elle le juge utile. Enfin, tout ce quartier est construit avec des
pierres de lest. Elles viennent de contrées éloignées : Nord de l’Europe,
Québec, Afrique… Les bateaux partaient, chargés de fret en direction du nord,
du sud, de l’ouest… Quand les marins avaient déchargé leur marchandise et afin
de pouvoir naviguer dans de bonnes conditions de flottaison, ils devaient
lester leurs bateaux avec des galets trouvés sur les côtes. Ces pierres,
arrivées à Saint-Gilles-sur-Vie et Croix-de-Vie, étaient entassées en « caillons
» et vendues pour construire les quais, monter des murs de maison ou enclos.
Cette maçonnerie est particulière et caractéristique de la Petite-Île. Ces
pierres de lest nous racontent l’histoire maritime du XVIe au XVIIIe siècle sur
les côtes du Bas Poitou.