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Bulletin 2012 Les dossiers de V.I.E.

La préservation des murs en pierres de lest

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Depuis deux ans déjà, V.I.E s’est engagé dans la préservation des murs en pierres de lest en tant qu’ils témoignent du passé maritime du port et des phases successives d’urbanisation des communes de Saint Gilles et de Croix de Vie du XVIIe au XIXe siècle. Les analyses pétrologiques que nous avons pu faire faire sous l’égide de l’université de Poitiers démontrent que les bâtiments qui ont fait escale dans le port y ont délesté leurs cales de pierres provenant des côtes scandinaves, britanniques, canadiennes, Africaines sans compter des moellons provenant des îles anglo-normandes et des ports bretons et normands.
Ce patrimoine souffre d’être méconnu et de ce fait exposé à être malmené. C’est pourquoi, V.I.E a entrepris ces expertises afin de mieux faire connaître sa valeur, sa signification et sa fragilité auprès des décideurs locaux et des propriétaires. Dans ce but nous avons sollicité le concours d’un architecte du patrimoine afin qu’il puisse réaliser une étude de faisabilité précisant les modalités de préservation et de restauration de ces murs si particulier tant en ce qui concerne leur composition que leur montage. Il ne s’agit pas de figer ce patrimoine dans son état mais plutôt de mettre gracieusement à disposition des propriétaires qui le souhaiteraient toute information leur permettant de le préserver au mieux et de réaliser les aménagements nécessaires en toute connaissance de cause. Notre expertise démontre que tous les murs ne sont pas d’un égal intérêt cependant certains témoignent d’une diversité telle qu’ils sont en eux même une cartographie des échanges maritimes. C’est d’ailleurs à ce titre que le département «géographie» de l’université de Nantes, s’est intéressé à notre démarche au point qu’une étudiante résidant à Saint Gilles Croix de Vie fera de ces murs l’objet de son stage de fin de cycle. Denis Draoulec en assurera l’accompagnement sur place. Grâce à ce travail, certains pans de murs, particulièrement significatifs, pourraient faire l’objet d’une information à destination des passants si les propriétaires concernés en donnent l’autorisation.

C’est alors que nous rencontrons un problème de financement. Car la réalisation de l’étude de faisabilité, condition de la préservation de ce patrimoine dans de bonnes conditions, représente un coût qu’il serait déraisonnable pour V.I.E d’assurer à partir de ses seules ressources. Nous pouvons déjà compter sur une aide du Conseil Général qui est pour nous un véritable encouragement à poursuivre. Nous avons du constater avec regret que son appui n’était pas relayé localement en dépit de l’intérêt manifesté. Au moins avons nous reçu l’assurance que V.I.E sera associée aux consultations qui
devraient déboucher sur le règlement de l’AVAP* que nous attendons depuis trois ans déjà, comme garantie de la préservation du patrimoine local par les autorités locales sous l’égide de Monsieur l’Architecte des Bâtiments de France.

Nous sommes donc engagés sur le chemin ardu de la quête de fonds avant que la subvention du Conseil Général ne devienne caduque. La bonne nouvelle est que nos adhérents ont su convaincre au point qu’un généreux donateur ait adressé à V.I.E. un chèque lui permettant de financer l’étude de faisabilité permettant de préserver les murs en pierres de lest de Saint Gilles Croix de Vie.

Bernard De Maisonneuve

*AVAP : Aire de valorisation de l’architecture et du
patrimoine. Illustration : photos

Bulletin 2012 Les dossiers de V.I.E.

La navette intercommunale ?

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On se souvient que V.I.E a déposé il y a deux ans, auprès de la Communauté de Communes, un dossier détaillé exposant l’intérêt pour les habitants de Saint Gilles Croix de Vie, de Saint Hilaire et du Fenouiller de disposer de navettes ralliant les centre villes et les différents pôles d’intérêts que sont les commerces de proximité, les centres de soins et de services à la personne, les administrations, les gares et les postes, les lieux de loisirs et les grandes surfaces commerciales… Les adhérents de V.I.E qui se sont attelés à ce difficile dossier ont voulu donner à la proposition toutes les chances d’être prise au sérieux. C’est ainsi que le tracé a été soigneusement étudié, chronométré tandis que les stations d’arrêt ont été balisées.

Ce travail, dûment exposé a été bien accueilli par les services compétents de la Communauté de Communes.
Pendant un an, puis deux nous avons régulièrement pris des nouvelles de ce dossier dont la mise en oeuvre n’a d’autre objet que de mettre à la disposition des habitants un mode de transport collectif au moyen de navettes pouvant accueillir une douzaine de personnes et leur permettre à moindre coût de faire face aux obligations de leur vie quotidienne dans de bonnes conditions de sécurité et de confort. A ce jour, le système municipal mettant à disposition, à l’année, 24 tickets de taxis gratuits,délivrés par le centre communal d’actions sociales, sous conditions de ressources et d’âge n’a été sollicité que par trois personnes. Pendant ce temps V.I.E est régulièrement interrogée quant à l’avancement du projet. Force est de dire qu’il est au point mort sans être annulé.
Question de malchance nous dit- on. Il a fallu tout d’abord que la Communauté de Communes du Pays de Saint Gilles absorbe les deux Communautés de Communes, Atlancia et Côte de lumière. Ensuite le service a été éprouvé par l’absence prolongée de deux collaboratrices pour de graves questions de santé.
Nous nous réjouissons d’apprendre leur rétablissement progressif.

Et Maintenant ?
En septembre 2011, il nous a été dit que le recrutement d’un chargé de mission se consacrant à une étude de fiabilité de notre projet était une étable obligée. C’est en effet un préalable indispensable afin d’éclairer la décision des élus. La bonne santé des finances de La Communauté de Communes aux dires de son Président, venu présenter, les travaux de cet organisme au Conseil Municipal de Saint Gilles Croix de Vie en juin 2011 ne permet pas de penser que là est l’obstacle. Cette expérience nous confirme une fois de plus que, contrairement à l’adage, nécessité ne fait pas loi. Reste la patience des habitants et l’obstination de V.I.E.

D. Draoulec

Bulletin 2012 Les dossiers de V.I.E.

Xynthia, deux ans déjà !

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C’est avec une inquiétude bien légitime que les habitants du quartier du «Maroc», et les riverains de la promenade Marie de Beaucaire, du quai Gorin et de la rue du puits Servanteau suivent la montée du niveau des eaux de la Vie à chaque grande marée. Sitôt après la tempête, V.I.E avait dressé un état des lieux, transmis aussitôt à la mairie mais resté sans réponse. Il s’agissait de faire connaître les observations des habitants qui signalaient avoir été pris en tenaille par les eaux de la Vie et ceux des égouts également submergés.
Certains d’entre eux ont cherché à se prémunir, à titre personnel, contre le risque de submersion marine. Deux ans après Xynthia, en est il de même de la part des collectivités locales et  des autorités de l’état ?
Une bonne dose d’optimisme nous fait considérer quelques signes avant coureurs comme de bon augure :
– La commune a entrepris de dresser, en 2010-2011, un état des lieux des canalisations des eaux usées pour les quartiers exposés. Le bilan fait état de branchements anarchiques et de détériorations pouvant largement expliquer pourquoi les eaux usées ont été refoulées par les flots de la Vie qui se sont engouffrées dans ces canalisations jusqu’à déborder dans les logements à partir des installations sanitaires.
Cependant la réfection de ces canalisations doit être coordonnée avec les travaux incombant à la
Communauté de Communes sur le quai Gorin. En effet ses compétences territoriales la mettent en première ligne en ce qui concerne la préservation du littoral et les aménagements nécessaires afin de protéger les personnes et les sites des risques de submersions marines.
– Nous avons donc pris la liberté d’interroger les services de la Communauté de Communes. Nous avons eu la surprise de constater que notre naïve demande d’information en direct s’est heurtée à une fin de non recevoir nous autorisant à penser que les travaux permettant de sécuriser le quai Gorin ne sont pas pour demain et qu’il en est de même pour la rénovation des canalisations par voie de conséquence. Nous nous étions permis cette démarche car nous avions constaté qu’un cabinet de géomètres effectuait des relevés sur le quai Gorin.

Pan sur les doigts ! S’il est si difficile d’y voir clair sur le terrain et si long d’agir, qu’en est il des textes qui encadrent ces dispositions ?
La première étape est de se doter d’un Plan de Prévention des Risques Naturels Prévisibles (PPRI) tel que prévu par la loi du 12 juillet 2010, art 222 et les articles L.562-1 à L. 562-9 du code de l’environnement.
L’extrême discrétion qui entoure son énoncé donne à penser que, là encore, les décrets d’application se feront attendre.
Cependant le législateur ne chôme pas comme en témoigne la publication de deux décrets relatifs au PPRNP modifiant les textes existants en la matière :
– Décret N° 2011-227 du 2 mars 2011 concerne l’évaluation et la gestion des risques d’inondation.
Il stipule que les surfaces submersibles doivent être répertoriées, cartographiées et étalonnées selon le degré d’exposition aux risques. Un scénario sera établi selon l’origine de l’inondation, l’étendue probable, les hauteurs d’eau en regard du « système de «nivellement général de la France» et le nombre d’habitants pouvant être touchés ainsi que les activités économiques, les installations, les équipements et les ouvrages d’art (art L. 566-5 du code de l’environnement).

Cette évaluation est plus que nécessaire. Les documents officiels relatifs aux risques de submersions marines à Saint Gilles Croix de Vie, obligatoirement publiés lors de l’adoption du PLU, sont à ce jour obsolètes. En application de l’art L.566- 7 du code de l’environnement, un plan de gestion des risques d’inondation fixera les objectifs de cette gestion et les modalités de décision à l’initiative des parties prenantes pour le bassin ou groupement de bassins considérés. Le préfet est le pilote de cette évaluation et de la définition du plan de gestion des risques. Publié un an avant sa mise en oeuvre, ce plan doit être effectif dans les deux mois suivant la publication de l’arrêté préfectoral.
– Décret N° 2011 du 28 juin 2011 est relatif à la procédure d’évaluation, de révision et de modification des plans de prévention des risques naturels prévisibles. Il définit les modalités d’élaboration et de modification du PPRNP. Il doit être approuvé dans les trois ans qui suivent l’arrêté prescrivant son élaboration. Ce délai est prorogeable une fois à concurrence de 18 mois
Ces modification ne peuvent porter atteinte à l’économie générale du plan de prévention. Elles visent surtout à «prendre en compte des circonstances de fait».
Ces textes veulent tirer les leçons de Xynthia : 53 morts, 1,2 milliards d’euros de dégâts et une vive polémique entre les élus et l’état quant à la délivrance des permis de construire et l’entretien des digues sans compter les parties de bras de fer des victimes et de leurs représentants afin d’obtenir les documents de zonages des expropriations. Ces décrets donnent le feu vert pour lancer sans délai l’élaboration du PPRNP auquel devraient s’articuler les travaux qui y concourent.
Cette présentation succincte met en évidence que les enjeux sont bien compris de l’Etat mais engendre un dispositif lourd qui pourrait provoquer sa paralysie ou du moins freiner la mise en oeuvre des dispositifs propres à prévenir les risques d’inondation. Les élus du littoral en ont conscience.
Le 22 septembre l’Association des Maires de France (AMF) instituait un «groupe de travail littoral» afin de clarifier les superpositions des zones de protections et les interactions entre les différents acteurs concernés. Leur ambition est d’aboutir à un Schéma d’Organisation Territorial (SCOT) propre au littoral.

M.Boulègue

Sources ; Documentation française
«Droit de l’environnement» de Raphaël Romi
7ème édition- édition Montchrestien