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Bulletin 2009 Dossiers d'actualité

Le Plan Local d’Urbanisme : une occasion manquée

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Le PLU de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a été approuvé par le Conseil Municipal du 9 septembre 2008. L’arrêté préfectoral du 11 octobre 2008 le rend exécutoire. Disons le tout net : après un diagnostic prometteur et en dépit d’un honnête travail technique, le résultat est décevant. V.I.E a exposé son constat, par écrit dans le cadre de l’enquête publique qui s’est déroulée du 7 mai au 6 juin 2008 et lors de notre assemblée générale du 5 juillet 2008. Résumons nous.
Le PLU est un cadre réglementaire qui permet à la ville d’arbitrer les projets de construction, publics et privés selon le zonage. Rien ne lui interdit de manifester dans ce cadre son ambition en matière d’urbanisme et d’architecture qui garantirait la personnalité des quartiers historiques et l’identité d’ensemble y compris en favorisant des programmes innovants au triple plan esthétique, énergétique et culturel. On peut regretter à ce titre que le PLU adopté soit trop peu contraignant. Limiter l’augmentation du nombre des habitants à 1 000 d’ici 2015 n’est pas suffisant. Il aurait fallu anticiper davantage :

  • le vieillissement de la population,
  • l’évolution des modes de vie, de déplacement
  • la nécessaire maîtrise de la consommation des énergies et de l’eau,
  • la lutte contre le gaspillage des ressources naturelles
  • la maîtrise des risques technologiques et climatiques, (ainsi les zones inondables le long de la Vie et du Jaunay), les apports en nitrates et en pesticides dans les eaux de baignade, l’évolution future du tracé côtier.
  • la réduction des nuisances au regard des fluctuations démographiques et des modes de vie (ruissellement d’eau polluée, maîtrise des déchets…).

Ces omissions, soulignées par la Préfecture, démontrent que ce PLU répond encore, comme le défunt POS, à une logique mécanique selon laquelle la surface urbaine est faite pour être remplie. Sauf que c’est déjà bien occupé. Alors reste à investir l’espace, au hasard des « dents creuses » ou encore grignoter les terres agricoles et les zones naturelles : ex la ZAC du Sablais. Les menaces sur l’espace dunaire restent d’actualité comme aux beaux jours des années 70. Pourtant la Chambre d’Agriculture martèle que les terres agricoles doivent être plus que jamais ménagées, les zones humides et les cours d’eau préservés.

Où sont les marges de manoeuvre selon ce PLU ?

  • La zone industrielle : le futur lotissement des « Vergers d’Eole », au rond point de l’Europe, qui devrait mêler des logements en accession à la propriété, de l’artisanat et du tertiaire. Cette politique pose le problème du statut de ces terrains et ceux limitrophes, initialement loués et/ou vendus pour favoriser le dynamisme économique et qui deviennent, par la même, terrains à lotir. La logique adoptée, telle que la vente par lots met la barre fi nancière un peu haute au risque de décourager les entrepreneurs du tertiaire et de compromettre le projet.
  • La densification (R+2) se fera le long des axes tels que le boulevard Pompidou et l’avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny. Cependant ici ou là des projets immobiliers trouvent à se lover dans un tissu urbain ancien compromettant le droit à la lumière des riverains (ex : rue Torterue).

Le plan de circulation est le grand oublié de ce PLU alors qu’il est la trame à partir de laquelle se structurent l’espace urbain et les interconnections avec les communes voisines. Faute de prendre en compte l’évolution des modes de déplacement ce PLU a fait l’économie d’une réfl exion sur l’instauration de navettes et l’implantation de parkings périphériques, relais pourtant indispensables pour encourager les déplacements piétonniers et cyclistes, surtout en été.

Où en est le logement social ?
Les avancées sont plus que modérées. Les jeunes habitent ailleurs, chassés par le coût de l’immobilier. Se loger est aussi le problème des personnes âgées qui veulent vivre en centre ville, sans se ruiner. Le parc 11 de logements de la ville n’offre que 5,3% de logements sociaux, bien en dessous des 7% de la moyenne départementale déjà peu performante.
C’est loin de satisfaire la demande. Les programmes lancées par les bailleurs sociaux sont trop insuffisants. Tout au plus s’agit-il de restaurer le parc existant augmenté de quelques unités dont un mini programme réservé aux personnes handicapées. Ce maigre investissement s’explique par le prix du foncier en zone littorale, la solution serait que la commune mette à disposition des bailleurs sociaux des terrains dans le cadre de procédures préférentielles. Au contraire, son choix est plutôt de favoriser l’accès à la propriété de logements sociaux dans des programmes immobiliers lucratifs : 23 maisons au Verger d’Eole et 6 à 7 appartements exigus dans quartier Pasteur. La mixité sociale serait ainsi satisfaite. C’est aussi utiliser les aides à l’accession à la propriété au profit de la solvabilisation de ces logements proposés au coût du marché. Ce choix est d’une efficacité sociale discutable car ces logements restent chers. L’endettement des ménages s’en trouve alourdi pour longtemps entravant leur mobilité alors que celle-ci est parfois la condition d’un emploi. De plus, on peut regretter que ces programmes fassent encore une large place aux installations de chauffage électrique, certes avantageuses pour les constructeurs mais ruineuses pour les usagers. D’autres communes ont fait le choix de réserver des terrains aux organismes habilités pour construire des logements sociaux forcément moins chers et plus nombreux.

Où est le pôle de loisirs ?
Chacun sait que la piscine de la Soudinière est à la limite du hors d’usage. Le coût d’un équipement à la mesure des attentes devrait s’envisager dans le cadre d’une politique intercommunale à condition que le site d’implantation s’y prête. Le site de l’actuel E.Leclerc ne pourrait il être envisagé pour y créer un pôle de loisirs directement accessible pour les communes limitrophes du Fenouiller et de Givrand ?

Des équipements culturels encore virtuels
On ne peut que souligner en le déplorant l’absence d’initiative permettant de prévoir l’implantation des constructions et équipements nécessaires au développement d’une politique culturelle à la mesure de l’ambition touristique de la commune. – Un Conservatoire des métiers de la mer pourrait trouver sa place dans cette politique Il y a 10 ans V.I.E. proposait la création d’un Conservatoire des métiers de la mer, plans à l’appui. Nous nous permettons de réitérer cette proposition tant l’engouement de l’exposition : «la Mer une Passion» démontre le vif intérêt que présenterait une telle création.

  • La création d’espaces verts à poursuivre.
    La réussite de la coulée verte n’autorise pas d’en rester là. Un parcours vert reliant la promenade Narcisse Pelletier (le long du Jaunay) jusqu’à la Soudinière complèterait les parcours existants tout en aérant le tissu urbain.
  • Une politique illisible de préservation du patrimoine et des sites:
    Le droit au pragmatisme revendiqué par les décideurs municipaux et le renvoi à la ZPPAUP justifient notre vigilance.

Pour conclure nous dirons que ce PLU souffre d’un manque de vision et de cohérence. Certes l’exercice est difficile car la commune est à l’étroit. Mais alors pourquoi avoir cédé en entrée de ville de vastes parcelles à des fi ns commerciales ? Il aurait fallu être plus économe de nos propres ressources foncières. La seule approche constructive qui s’offre à nous dans le contexte actuel est de s’engager dans une politique intercommunale de gestion des espaces.

Michelle Boulègue

Bulletin 2009 Dossiers d'actualité Port de plaisance

Le port de plaisance : nouveau chantier

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Le Conseil Municipal a décidé de lancer un « nouvel aménagement » du port de plaisance, selon une sémantique qui se veut la moins alarmante possible !
Le ponton des visiteurs sera allongé de 80 m. Les études géotechniques réalisées par la société « Arcadis » confirment que le schiste altéré du fond du port permet de creuser à la pelleteuse une fosse de -3 m de profondeur, de 15 à 30 m de large, sur une longueur de 120 m. Ces travaux ne devraient pas avoir d’incidence sur la solidité des piles du pont de la Concorde comme on pouvait le craindre. Le coût du chantier, ponton compris, est estimé à ce jour à un montant de 1 466 090 euros hors taxe. Il devrait être financé par un emprunt souscrit par la commune, à hauteur de 1 080 700 euros et une subvention, à solliciter auprès du Conseil Général, pour un montant de 385 381 euros, soit 35% de la dépense subventionnable HT, voire plus… la Semvie, gestionnaire de Port la Vie n’exclut pas une contribution financière qui pourrait diminuer la charge de l’emprunt.

Pour faire quoi ?
Résumons l’information officielle : satisfaire au projet du Conseil Général qui veut faire de Saint-Gilles- Croix-de-Vie la tête de pont de la future course « Vendée Arctique » à but scientifique afin de mesurer, chaque année les effets du réchauffement climatique sur le Grand Nord. La vocation de la Vendée pour les courses de plaisance hauturière devrait ainsi se voir confirmer en associant les rendez vous du « Vendée Globe » à l’expédition nordique. Chaque année, 2 à 3 catamarans seraient au départ. De fait, les catamarans de cette course nordique ne seraient que provisoirement amarrés au ponton 8, le temps d’un rodage. Mais le lancement de cette course, théoriquement programmé pour septembre 2009 est aujourd’hui repoussé à 2010. Le point d’ancrage de la course arctique devrait être au final quai Rivière au prix de travaux considérables tel que le creusement d’un bassin en eau profonde de 6 à 8 m de profondeur pour un diamètre de 80 m devant accueillir une flottille de 4 à 5 multicoques ou monocoques de 18 m à l’année. Tant qu’à faire des travaux, l’imagination des promoteurs du projet a le vent en poupe : un port à sec est envisagé associé à un parking, le tout en souterrain, pour une estimation ébouriffante de l’ordre de 40 millions d’euros voire plus, si le sous-sol s’avère plus résistant que prévu. La sagesse ne serait-elle pas d’adopter un programme plus modeste. En effet une autre hypothèse pourrait se contenter d’un ponton ancré sur le quai Rivière. Là encore une souille, à la cote – 3 m sur 15 m de large, serait creusée tout au long de ces nouveaux pontons. Le triangle restant au centre du port serait creusé à – 2 m pour réduire les écarts de niveaux et les effets de courant. Le coût des travaux de cette version serait diminué en proportion, estimé à hauteur de 10 millions d’euros. Au-delà de la création de ces infrastructures et de leurs équipements, il est prévu l’implantation d’un « village » de toile sur le quai Rivière qui permettrait d’organiser des évènements médiatiques et commerciaux. Si ce projet sortait des cartons, le département aurait la maîtrise d’ouvrage et la commune serait concessionnaire.

Des questions restent en suspend :

  • Jusqu’où la commune peut-elle s’engager financièrement dans l’aménagement du port de plaisance quand le département limite son investissement à 20% du coût des travaux du ponton 8 ?
  • Quelles seraient les conséquences des travaux quai Rivière pour les fondations des propriétés riveraines si le chantier envisagé se concrétisait ?
  • Quelle implantation de remplacement pour la fête foraine, actuellement située sur le futur bassin, pourrait offrir les mêmes avantages du point de vue des forains, à défaut de concilier les calendriers ?
  • Quelles répercussions sur la vie aquatique du bassin ? Déjà, les civeliers craignent que l’allongement du ponton 8 ne compromette la campagne de pêche 2008/2009.

Ces projets à tiroir inquiètent. Même s’ils révèlent un intérêt certain pour le port de Saint-Gilles-Croix-de- Vie, les termes du partenariat entre la commune, le Conseil Général et les autres parties prenantes concernées mériteraient d’être plus explicites.

Gérard Roches

Bulletin 2009 Dossiers d'actualité Port de plaisance

Un projet d’avenir

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En 2009, c’est certain, Saint-Gilles-Croix-de-Vie accueillera la 3e école nationale de skippers de France. Espérons que notre port saura être à la hauteur du prestige de Port la Forêt (Finistrère sud – 29) qui accueille depuis 18 ans la plus ancienne école de plaisance hauturière. La Fédération Française de Voile a étudié notre site plusieurs mois au cours de 2008 et lui a trouvé bien des avantages :

  • Un bassin d’évolution bordé par l’île d’Yeu qui réunit une gamme de complexités nautiques avec des risques maîtrisables.
  • L’accessibilité du port en eau profonde
  • Un port vivant les 12 mois de l’année et concentrant des compétences maritimes diversifiées.
  • Une gare en pleine ville.
  • Un hébergement réunissant toutes les conditions de confort, de proximité avec les points d’embarquement et un environnement d’exception : « Le Vent du Large ».
  • Un centre de remise en forme sportive et de suivi médical facile à organiser à la « Villa Notre Dame » où sont déjà réunies les compétences médicales et de rééducation nécessaires, à deux pas du «Vent du Large».
  • Un contexte vendéen très favorable à la plaisance tant au travers de la politique volontariste du Conseil Général que de celles de ses entreprises dédiées à ce type de navigation comme Bénéteau, et celles qui sponsorisent le « Vendée Globe ».

Cette troisième école bénéficie du soutien du Conseil Général. Son fonctionnement sera essentiellement financé par la Fédération Française de Voile. Elle formera 30 élèves skippers par session, de janvier à mars, à temps plein, complétée par des sessions de perfectionnement d’octobre à novembre. Ces sportifs de haut niveau, sélectionnés sur dossier, se formeront à la maîtrise des technologies les plus avancées en matière méthodologique, météorologique, commerciale et de communication car sponsoring oblige. Ils s’entraîneront sur une douzaine de monotypes, de classe Figaro, des transats (6,50 m) et, éventuellement, quelques 60 pieds type Vendée Globe afin d’acquérir toutes les finesses de manoeuvre et du réglage des voiles. Ce pôle nautique sera amarré au ponton 8 dont l’allongement prend ainsi un intérêt bien supérieur à l’appontement d’une hypothétique flotte destinée à l’inspection de l’Arctique déjà sous contrôle scientifique et météorologique. L’ouverture de cette base permanente d’entraînement est prévue pour le printemps 2009, le responsable du site est attendu fin 2008. Il aura en charge de créer l’école et ses conditions d’intégration dans la vie économique et nautique locale. Nous lui souhaitons la bienvenue.

L’implantation de la troisième école de skippers à Saint-Gilles-Croix-de-Vie nous paraît ouvrir des perspectives économiques et d’animation plus réalistes et à plus court terme que celles de la course Arctique si l’on en juge par l’impact de Port-la-Forêt sur l’économie locale bretonne. Outre le fait que ce pôle draine les navigateurs les plus prestigieux prêts à partager leurs expériences, il a généré une dynamique économique. Selon la direction du « Vendée Globe », la Bretagne a su développer une fi lière nautique, la « Sailing Valley » dans le sillage de cette course. 104 entreprises réalisent un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros/an et génèrent 1 000 emplois.

Pour V.I.E, l’arrivée de cette école de skippers est une très bonne nouvelle. C’est un véritable projet de développement pour St-Gilles-Croix-de-Vie. Il valorise notre commune, ses établissements et ses équipements, sans défoncer nos quais ni défigurer le port.

Maurice Guittonneau