En mars 2009, Jackie Prieur, membre de notre Conseil d’administration depuis plusieurs années, nous quittait brusquement, terrassé par une crise cardiaque. Cette soudaine absence nous a laissé désemparés tant ce compagnon fidèle avait su faire partie de l’histoire de V.I.E. Nos réflexions ont particulièrement bénéficié de sa carrière à la SNCF quand nous nous sommes engagés à faire sortir des oubliettes le projet de pont rail dont on se demande maintenant comment on a pu s’en passer si longtemps. Il formait, avec Rolande Berthomé, un comité de lecture rigoureux de nos publications, tant la maîtrise de la langue française était l’un de ses jardins secrets tout comme le travail du bois qu’il savait plier à toutes ses exigences. Venu du Maine et Loire pour vivre à Saint Gilles Croix de Vie une retraite active, il était très attentif aux enjeux de la commune. Son recul et sa sensibilité donnaient à ses avis tout leur poids.
Jackie Prieur, sans emphase et toujours proche, était un homme de bien
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Les origines de l’Hôpital Local
L’Hôpital Local, rue Laënnec, est l’un des principaux employeurs sur la commune de Saint Gilles Croix de Vie. Si cet établissement satisfait aujourd’hui à des missions de santé publique sous la houlette d’une association, présidée par un membre du conseil municipal, c’est grâce à la générosité d’un particulier : Monsieur Emile Aimé Torterue.
Le 23 août 1884, à son domicile de Soullans, Monsieur Emile Torterue rédigeait son testament par lequel il léguait la totalité de sa fortune à Saint Gilles à charge pour la commune de fonder un hospice pour les malades pauvres de Saint-Gilles et de Croix-de-Vie.
Le 1er octobre 1884, Emile Aimé Torterue décédait à son domicile. L’histoire de l’hôpital Torterue commençait.
Visionnaire, Emile Aimé Torterue avait décidé que les communes de Saint Gilles et de Croix de Vie organiseraient, de conserve, l’accueil des malades pauvres, hommes, femmes et enfants de plus de 7 ans résidant depuis 5 ans dans l’une ou l’autre de ces communes. Toutes les maladies devaient être prises en charge à l’exclusion des maladies mentales, de l’épilepsie, de la gale, de la teigne, de la syphilis et de toutes les maladies réputées incurables ou honteuses. L’exécution des volontés de Emile Aimé Torterue nécessita une série de Conseils Municipaux qui se tinrent les 21 décembre 1884, les 17 et 28 octobre 1886 et le 18 juin 1887 à l’issue desquels fut instituée une commission composée de représentants des deux communes.
En parallèle, il fallut que les édiles obtiennent des Pouvoirs publics l’autorisation de disposer des fonds destinés à la création de l’hospice. Finalement, un décret du 5 novembre 1898, assorti d’un règlement en date du 5 octobre 1898 élaboré par le Conseil Supérieur de l’Assistance Publique (le tout signé du Préfet de Vendée, André de Joly), parvint au Conseil Municipal de Saint Gilles.Il avait fallu tout ce temps afin d’estimer la valeur de la succession, s’inquiéter des intentions des héritiers naturels, recueillir l’avis du ministre des cultes (le 3 mai 1887), celui du Conseil d’État (le 17 janvier 1886), et tenir compte du Code Civil (Art 910) ainsi que de la loi du 5 avril 1884.
Sitôt reçue la missive du Préfet, la Commission se réunissait pour décider de l’achat d’un terrain. Deux parcelles situées sur la commune de Saint Gilles furent acquises, appartenant respectivement à Marie Constance Adèle Mervau (66 ares sous le n° 235 secteur A du cadastre) et à Mademoiselle Braud, résidant à Croix de vie, propriétaire d’une parcelle mitoyenne d’une superfi cie de 30,50 ares (N° 235, secteur A du plan cadastral). Il s’est agi, ensuite, de passer à la construction de l’hospice. La Commission du 18 octobre 1888 a convenu d’un projet modeste de 12 lits, cinq pour chaque commune et deux réservés aux soeurs en charge des soins et du quotidien.Une architecture classique et sobre parut en accord avec l’objet du bâtiment. Il ne fallut pas moins de 10 ans pour parvenir à bout de cette construction, émaillée de contretemps et de contrefaçons. Enfin, l’inauguration en grande pompe a pu s’effectuer sans encombre en présence du Préfet de Vendée le 1er mars 1899. Dans la foulée de cet évènement, le Préfet autorisa la construction d’un oratoire, le 9 juin 1899. Dans le même temps, la Commission s’était inquiétée de s’assurer le concours des religieuses afi n d’assurer les soins et la bonne marche de l’établissement. Après une demande en date du 2 septembre 1898, adressée à Madame la Supérieure des Soeurs de la Sagesse et restée sans suite, la Commission a sollicité les Soeurs de Mormaison. Celles-ci sont même venues sur place. Finalement Madame la Supérieure des Soeurs de la Sagesse de Saint Laurent sur Sèvres donnait son accord le 21 juin 1899 à raison de 2 000 fr d’honoraires par soeur, qui ne seraient non plus deux mais trois.
Suivirent des travaux d’agrandissement en 1904. Le 6 décembre 1932, l’électrification de l’hôpital est décidée. On a pu compter jusqu’à 47 lampes ! Puis une nouvelle extension fut lancée en décembre 1933 pour un montant de 71 158 fr. Entre temps, Soeur Léonie avait été autorisée à prendre sa retraite, le 22 mars 1932, après 24 ans de soins ininterrompus au chevet des plus démunis des deux Communes.Consciente des services rendus, la Commission décida de lui allouer une petite retraite jusqu’à la fi n de ses jours.
Rolande Berthomé
Sources : les archives municipales et départementales
Termes et expressions du parler maritime local de Saint Gilles Croix de Vie
Maurice Guittonneau a dressé un lexique des expressions maritimes qui s’enrichit tous les jours. Nous en poursuivons, ici, la publication dont des extraits avaient déjà paru dans le bulletin 2007.V.I.E vous invite à compléter ce lexique.
A vous !
- Bourolle Casier à crevette rose
- Bouc… crust. Crevette grise (boucaud)
- Baleresse crust. Etrille
- BAôue Banc de canot
- Baraôu poisson Tacaud
- Barbarin poisson Rouget barbet
- Billouque crust. Crabe vert de rivière
- Bernique coq. Patelle
- Brandoi Algue de roche sur l’estran
- Boguette Ecope en bois (ancien)
- Bande-molle Ferrure fixée sous la quille (semelle)
- Branleur- se Galopin, Gosse
- Branleur- se Grosse, Grand
- Branleuse de branlée Pris dans un fort grain en mer
- Bassiot’ Bassiquot’ Récipient carré ou rectangulaire en bois avec deux poignées
- Bousinne Genre de barbecue fait d’une caisse en bois sur pieds remplie de briques avec un foyer central (extérieur des maisons).
- Bia La mie d’un filet, d’une senne, chalut. Partie du filet non tendue
- Boyette Os de seiche
- Bordes Arêtes de poisson
- Bia-rat’ Petit gars , gamin
- Biroilloux Yeux sales purulents
- Borlaire Grande déchirure dans (filet ,voile , vêtement )
- Barbailler à fleur d’eau (tremper, toucher l’eau)
- Bornousé – Beurnousé Sale, graissé, barbouillé
- Baisé – baisaïe Se faire avoir….attrapé
- Baisé – baisïe bien baisé, baisé un coup de mer, baisé une maladie……..
- Bringueballe usuel pêche, barre d’embrayage moteur, levier, barre de pompe
- Baragouiner Parler de tout et de rien
- Baignoire Partie creuse sur petit bateau ponté, type voilier, pinasse à moteur
- Barroté Chargé au raz bord , plein
- Bafouet’ Vague et remous provoqué par le déplacement d’un bateau ou autre
- Bafouet’ Faire du bruit – un branleur de bafouet’ ( un grand bruit )
- Boucaille Crachin, bruine
- Boucailloux Se dit d’un temps bouché, brumeux, bruine
- Burgaue Bigorneau
- Baller Flotter sur l’eau (contraire de couler)
- Ballé Mal pêché vis-à-vis de l’ensemble des pêches
- Cantelette Palan de mât pour monter les charges et pochées de chalut
- Coquion coq. Coque
- Coffré Recouvert par un paquet de mer
- Cace- ss Retenue d’eau laissée dans les rochers, sur les plages et berges de rivière laissée par la marée descendante. Nom donné aussi à la vase
- Cassou Personne ou objet recouvert de vase
- Chumorlet’ poiss. Petit maquereau
- Coursia Petit cours d’eau qui rejoint la rivière (étier) venelle d’eau dans les rochers
- Cordelle (à la) Halage d’un bateau de la rive, Cordage
- Coillage Se dit de tout un ensemble matérielle de pêche, gréement, autres …
- Cotriade Part de poisson retenue sur la pêche pour la consommation du pêcheur
- Chambre Local à terre où le marin entrepose matériel de pêche, appât appelé aussi « chais »( Les Sables d’O)
- Clinche la Boisson alcoolisée vin … Embarquer la Clinche, le vin et autres alcools
- Clinche ( aller à la…) Endroit ou ce trouve l’alcool pour boire (cuisine, poste d’équipage cambuse, bistrot)
- Cojeanne ..(Yeu) Laminaire, Algue longue et large
- Coupe Bouquet de bois ou dune haute pour alignement
- Creuse Se dit d’une eau claire et limpide
- Castron poiss. petit de la seiche de cinq à dix cm