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Bulletin 2014 Histoire - récit - mémoire

Le parler des marins locaux (suite)

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Maurice Guittonneau a dressé un lexique qui s’enrichit tous les jours, nous poursuivons la publication de ce lexique. V.I.E. vous invite à le compléter. A vous !

Maurice Guittonneau
http://unepassion-marinpecheur.blog4ever.com

  • Platier (m) ….Marin qui pêche la sardine à partir d’un pinasson (canot).
  • Palet’ (m) …crust…Tourteau (pêché sur l’estran au rocher).
  • Pironneau (m) …poiss… Petite dorade baguée de 5 à 10 cm (estuaire, rivière).
  • Pirlon (m) …poiss…Rouget – grondin. (Trigle).
  • Petounner…. Rouspéter dans sa barbe, grommeler.
  • Pia (f) ……. La peau (humain, poisson …).
  • Pia de rogue (f) …. Envoyer une pia de rogue (peau de raie) est synonyme de chasser le poisson, aussi de causer un dommage sans que cela soit toutefois intentionnel. Du temps de la pêche à la sardine à l’appât, si l’on en jetait malencontreusement une dans le graissin du filet, celle-ci faisiat fuir la sardine (affolant)
  • Péter les narines ….Bien dormir.
  • Pétole (f) … Pas un  souffle de vent, calme plat. Terme employé surtout du temps de la marine à voile. (Par les voileux)
  • Pantounaire (f) …. Vieux pantalon enfilé par dessus un autre (genre salopette)
  • Pourgaller ….. Courir après, pourchasser «Les oiseaux ou les poissons …. qui se pourgallent !»
  • Queuille (f) ….Pont du compartiment arrière sur canot (Quimperl)
  • Queuille (f) ….Quille du bateau.
  • Raï ou Ret’ (m) …. Filet droit à sardines.
  • Raïl (m) …Balance pour la pêche aux crevettes, crabes …
  • Railler …….Longer, raser. Au chalut le fait de longer (railler) plus ou moins près des cailloux.
  • Railler …….Railler les murs (raser les murs). Railler les filles (c’est le fait d’aller dans un lieu, bal, fête, pour se rapprocher des filles) pour essayer de faire une rencontre.
  • Rogue (f) ….Œufs de poissons salés (morue) employés comme appât pour la pêche à la sardine.
  • Rouge (m) …crust… La langouste.
  • Rouat’ (m) …. La limite plus ou moins marquée de la plage entre la partie haute inclinée et la partie basse plate de l’estran.
  • Ressars (m)….Obione ou faux Pourpier : Plantes du marais salé tombantes sur les berges des rivières et cours d’eau.
  • Roussière (f)….Vasière recouverte de végétaux du marais salé type, ressars, salicornes … Vasière qui est recouverte d’eau seulement lors des forts coefficients de marée
  • Raï (m) …poisson….La Raie
  • Raïtia (m) …… Petite Raie
  • Ragasser……Qui se déplace d’un bord à l’autre en faisant du bruit. Vibrations bruyantes .
  • Rac (à rac)….Couper à raz sans laisser de bout dépasser.
  • Rac (à rac) …Charger au raz bord une caisse ou un panier de poisson
  • Route (aller en route)…Partir sur les routes, de maison en maison, de ferme en ferme, pour vendre ou troquer le fruit ou une partie de leur pêche, de poissons,de crustacés ou de coquillages. Surtout les moules qui étaient pêchées sur les traites en hiver.
  • Rève, raive (f) ..Poche d’œufs ou de laitance de poissons qui se trouve dans les entrailles de celui-ci.
  • Ringue (m) ….Vagues, mer formée.
  • Ringue sourd (m) … Vague déferlante qui surprend , que l’on ne voit pas venir.
  • Ringuiot’ (m) ..vaguelettes, petit clapot.
  • Raballer ….. Qui passe en enlevant ou cassant ( le vent, la mer,un cordage)
Bulletin 2014 Histoire - récit - mémoire

Quand le Hope était encore un projet

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La pinasse, «La Paulette», s’engage doucement dans le chenal, entraînée par son moteur, le 14-16 baudouin, juste assez puissant pour lui permettre d’entrer et de sortir du port. Le jour se lève à peine. Pour une fois les douaniers allemands avaient été à l’heure. Ce n’était pas comme à la marée précédente où il avait fallu rester tapis dans l’ombre à attendre leur arrivée. Pas moyen d’embarquer sans faire signer le carnet et ensuite accoster sur leur ponton, mouiller dans la Vie, et y subir la fouille. Aujourd’hui, Israël Chevrier est seul à bord, ses casiers, entassés à l’avant, prêts à être mouillés sur le plateau rocheux de «l’encornet», en face des dunes du Jaunay. Il connait les fonds comme sa poche entre l’île d’Yeu, Saint Jean de Monts et Brétignolles, à force de les sonder du bout de ses plombs suiffés. Il est fier de la réputation de l’équipage qu’il forme avec ses deux gars, André et Maurice. Il ne suffit pas de connaître les bons coins de pêche, il faut aussi savoir manoeuvrer les voiles, sitôt sorti du port, pour économiser le gasoil. Et une fois arrivé sur place, parvenir, sous voile, à relever les casiers en se plaçant sous le vent de la bouée qui signale l’emplacement, saisir la hampe du pavillon et haler sur l’orin sans frotter la coque au risque de faire fuir un homard perché sur le dessus comme c’était arrivé la semaine dernière. Il n’était pas rare d’en trouver cinq à gigoter dans la nasse. Dommage que les estivants ne viennent plus les déguster. Sale époque ! Lui et ses fils n’ont pas leurs pareils pour la pêche aux crustacés. Haler cinquante kilos à bout de bras demande de la force, du savoir-faire et de la finesse comme de se servir des mouvements de la houle et haler à son rythme quitte à faire danser le bateau quand la mer est d’huile. Pour l’heure, Israël s’apprête à dépasser la jetée de Boisvinet et le nid de mitrailleuses qui est enfoui à l’épaulement de la corniche. La rumeur raconte qu’il y a un souterrain reliant le bunker à la villa en retrait occupée par des officiers allemands. Il n’ignore pas qu’une quarantaine de nids de mitrailleuses et une quinzaine de blockhaus ont été enfouis dans les sables de la Garenne et tout le long de la corniche jusqu’à Sion laissant juste apparaître la gueule des canons, braqués sur le large et sur l’entrée du port. Israël se prend à envier la vue sur la mer qui s’offre aux soldats allemands en faction dans le blockhaus incrusté dans le haut de dune au-dessus de «la guillotine». La grisaille du petit matin se défait lentement tandis qu’à l’horizon, un trait de lumière sépare le ciel bleuissant de la mer encore couleur de pierre. Enfin, la mer libre ! Israël hisse la voile et pousse la barre à tribord afin que le vent tende la toile. Il a devant lui une demi-heure qu’il entend mettre à profit pour ruminer son projet. C’est un gars de Sion qui lui avait confié cette pinasse au moment de son enrôlement sous les drapeaux. Plutôt que de la laisser croupir le long d’un quai, il avait préféré la confier à un marin qui savait naviguer. Avec Israël, capitaine du bateau de sauvetage de Croix de Vie, il pouvait être tranquille. La mère du patron de «la Paulette» lui avait annoncé quinze jours plus tôt, rayonnante, que son gars allait être libéré du camp où il végétait comme prisonnier de guerre depuis deux ans. Il s’était fait prendre dès le début des hostilités comme tant d’autres. A son départ, il ne pensait pas partir pour si longtemps ! Israël est heureux de lui remettre en main la barre de cette pinasse qu’il bichonne avec soin sachant le prix de cette confiance. Maintenant il lui faut un bateau, seul moyen de subsistance de la famille. Il a en tête de reprendre les plans d’un ancien caseyeur sur lequel il a longtemps navigué et qu’il regrette encore. Ce serait un voilier, avec juste la place du 14-16 baudoin qu’il y replacerait. Les temps l’imposaient et ça ne lui déplait pas, tant qu’il pourra naviguer avec ses gars. C’est le moment d’utiliser ses 15 000 francs d’économies. Olympe, son épouse est d’accord.

Israël Chevrier et ses fils, en pêche

Israël Chevrier et ses fils, en pêche

Le bateau se dessine dans sa tête. Il le veut assez large pour avoir leurs aises, à trois, avec les casiers, et faire les manoeuvres. Bien dans les 3-4 mètres. Du coup il devrait avoir au moins 14 mètres de long hors tout, sous voile et 8,50 m à la flottaison. Il en confierait la construction à Didier Thomazeau dont le chantier, rue Pierre Martin, est voisin de son habitation. Il lui fait une totale confiance pour tirer les plans d’un bon bateau, seulement à partir d’un croquis et de ses indications. Pas un bateau ne sortait de son chantier sans avoir été d’abord précédé de longues discussions avec le futur propriétaire. Tous les deux savaient bien qu’un bateau est une affaire de coeur et de tête avant d’être celle des mains.
La légendaire débrouillardise du maître charpentier plait à Israël. La pénurie organisée par l’occupant rend tout tellement difficile que faire affaire avec Thomazeau est gage de succès. Par exemple, sa réserve de chêne faite à temps, une garantie pour un bateau solide. Le gréement lui donne plus de crainte. D’ici qu’il faille aller chercher le mât en forêt de Saint Hilaire ! Le bois n’aurait pas le temps de sécher. Il faudra naviguer avec prudence. S’agirait pas de casser en mer. Israël chasse ses inquiétudes en réfléchissant aux voiles. Vu le poids du bateau qui fera sans doute dans les 7-8 tonnes il demandera à Morineau, le voilier de la Grande Rue de lui couper une voile aurique, un foc, une trinquette et une voile de pic. Israël aime ces moments de réflexion en mer. Il lui semble avoir les idées plus claires qu’à terre où tout se complique. Il a bon espoir de mener à bien son projet malgré les difficultés de l’époque. Il peut compter sur les siens et l’expérience de ceux à qui il va confier une bonne part de son avenir. L’espoir ! Celui qui fait se lever le matin et réaliser l’improbable si on sait s’appuyer sur les bonnes épaules. Soudain, Israël agite joyeusement sa casquette au nez de la mouette qui lui tourne autour. Il sait comment il appellera son bateau à la barbe de l’occupant en lançant un clin d’oeil aux alliés par-delà les mers !

Le Hope sera mis à l’eau, quai Gorin, sans tambour ni trompette un jour de l’été 1943. Auparavant, il avait fallu que Maurice, en vélo aille jusqu’à la kommandantur des Sables d’Olonne pour se faire délivrer le carnet sans lequel aucun navire n’aurait été autorisé à sortir du port.

Le Hope encore caseyeur

Le Hope encore caseyeur

Le Hope sera barré par Israël Chevrier et ses fils pendant une dizaine d’années puis par un autre marin de Saint Gilles Croix de Vie qui en fera l’acquisition. Le Hope eut ensuite à naviguer hors des eaux de la Vendée pendant plusieurs années. Il fallut la ténacité de Jean Yves Robriquet et de quelques amis qui créèrent une association pour le ramener à Saint Gilles Croix de Vie et le remettre en état. En 1987 et 1988, une troupe scout de Niort, logée à la ferme de la Bégaudière s’attela à rénover sa charpente et son gréement. Après quoi, la troupe scout pu le faire naviguer pendant une semaine. Ce fut ensuite au tour du centre de formation professionnelle « AFPA », également installé à la Bégaudière de démonter et de remettre son moteur en état. Le Hope ne pouvait mieux témoigner de la valeur éducative de toute transmission de patrimoine. A compter du 5 décembre 1988, l’association, faute de moyen, céda le Hope à la ville de Saint Gilles Croix de Vie qui en a confié la gestion à l’association Suroît.

Depuis, il navigue 80 jours par an grâce à la disponibilité compétente des bénévoles de l’association qui se consacrent attentivement au dernier voilier de pêche de Vendée, seul inscrit au patrimoine maritime. Bientôt le Hope déploiera, de nouveau, ses voiles rousses, si familières, après une cure de rajeunissement de près de deux ans.

Michelle Boulègue
Article réalisé à partir des souvenirs de Maurice Chevrier et l’aide des écrits de André Droy.
Illustrations : 2 photos prêtées par la famille Chevrier.
Bulletin 2014 Histoire - récit - mémoire

Les Castors à l’origine du quartier des Fontenelles

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Se loger décemment en dépit de moyens modestes est une exigence cruciale, personnelle, familiale et sociale. Le logement est un bien vital. Cependant, la pénurie de logements accessibles s’incruste dans notre paysage social et économique depuis près de 60 ans. Déjà l’abbé Pierre avait vigoureusement dénoncé ce scandale en lançant son appel du 1er février 1954. Le problème persiste, à la limite de l’inextricable, particulièrement dans les grandes villes. Les explications dont l’abbé Pierre a été abreuvé continuent d’être ressassées : les destructions de nombreuses habitations par les bombardements au cours de la deuxième guerre mondiale, le rapide développement démographique, les spéculations foncières et financières, les complexités administratives et réglementaires qui verrouillent l’accès aux aides toujours trop chiches. A cela s’ajoute la frilosité des banques en ces périodes de crise économique et financière. Pourtant ce ne sont pas les plans incitateurs qui ont manqué depuis l’après-guerre. Comment expliquer ce grave échec collectif ? Peut-être l’ambiguïté dans laquelle nous nous complaisons faisant, du logement, à la fois un bien de consommation, soumis pour l’essentiel aux lois du marché, un bien de première nécessité et un droit social reconnu de haute lutte mais non assorti de moyens. Encadrer l’accès au logement locatif par un système de règles destinées à équilibrer les intérêts des bailleurs et des locataires ouvre-t-il la voie à des solutions innovantes ? Une loi si pertinente soit-elle ne fera pas venir le beau temps au pays du logement locatif du jour au lendemain. Les initiatives à visées non lucratives restent à prendre. Des exemples ?

Les Castors sur leur chantier

Les Castors sur leur chantier

A Saint Gilles Croix de Vie ce type d’initiative a modelé un quartier entier, traversé par les rues actuelles des Fontenelles, Pierre Lucas, des Castors et de la Félicité, dans les années cinquante. A cette époque, de 35 à 40 familles vivaient à Saint Gilles dans des conditions très dures. Le spectacle de ces familles logées dans des conditions indécentes a fait sortir Victor Nadeau de ses gonds. Ce militant syndical décida avec une équipe de volontaires de prendre ce problème à bras le corps en dépit des difficultés ; trouver du terrain, faire un montage financier qui permette aux familles de payer leur investissement dans la durée et pour finir parvenir à surmonter les multiples complications administratives. La solution de Victor Naudeau : agir ensemble pour se donner toutes les chances de réussir. Il ne nageait pas en pleine utopie. Il savait qu’il devait être concret pour convaincre. Il raconta à ces familles comment, à Saint Pol de Léon, une association s’était lancée dans une aventure similaire et avait ainsi réussi à reloger quelques familles vivant dans des galetas. L’assemblée fut conquise. Victor Nadeau entreprit donc les démarches. Les difficultés administratives s’amoncelèrent au point de doucher l’enthousiasme de plusieurs familles. Victor Naudeau reçut néanmoins l’appui de la Caisse Rurale représentée alors par Monsieur Grousseau. Bientôt, 13 familles seulement s’accrochaient encore au projet. La mise en vente des terrains de la ferme de la Cour Rouge offrit une opportunité à saisir à condition d’agir vite. Le temps pressait. Il s’agissait de ne pas rater cette opportunité. Victor Nadeau alla chercher conseil auprès de l’association nationale des «Castors» et créa l’association 1901 des Castors de Saint Gilles.

Victor Naudeau 1905-1990 Délégué du personnel et comptable à l’entreprise «Mascart - Allez»

Victor Naudeau 1905-1990
Délégué du personnel et comptable
à l’entreprise «Mascart – Allez»

Sans surprise, Victor Naudeau fut élu président. D’emblée, le bureau se comporta comme un comité d’action comprenant un chef de chantier, un secrétaire et un trésorier. Homme d’expérience, Victor Nadeau eut l’idée de créer un comité d’honneur dans lequel il décida, sans en consulter les intéressés, de mettre le maire, le curé, le directeur de «la Mascart»* et le percepteur, toutes personnes susceptibles de convaincre les décideurs du sérieux de l’entreprise. Il ne fut pas déjugé. Les maires de Saint Gilles qui se sont succédés au fil des élections l’ont toujours soutenu. L’administration joua également le jeu. Ainsi Monsieur Faucheux, de la Direction Départementale du Ministère de la Construction, architecte de métier fit personnellement et à titre gratuit les plans de trois types de maisons allant du F3 au F5 afin de tenir compte de la taille des familles. Toutes disposaient d’un garage et d’un jardin. Le 7 mai 1953, le Conseil Municipal de Saint Gilles autorisa le maire à vendre à l’association des Castors 13 terrains dont le prix fixé par les Domaines était de 250 Fr du m2. De plus, la mairie décida de réduire ce montant de 150 Fr du m2 afin de soutenir l’action de l’association des Castors. Le 13 juin 1953, la mairie décida d’accorder aux membres de l’association des Castors, acquéreurs de ces terrains, un délai maximum de paiement d’une durée d’un an à compter de la signature des actes de vente et ce sans intérêt. Le financement des travaux devait s’effectuer au fur et à mesure de l’avancement des constructions grâce à des prêts consentis par la Caisse Rurale, la Caisse des Allocations Familiales et le Crédit Foncier de la Roche sur Yon. Les Castors retroussèrent leurs manches et bâtirent leur maison en s’entraidant. Les chantiers étaient ouverts le soir après le travail, les samedis après-midi, les dimanches et les jours fériés. Victor Naudeau était toujours là. Le quartier des Castors sort de terre C’est alors que trois nouvelles familles demandèrent à faire partie du projet nécessitant l’ouverture d’une nouvelle tranche. D’autres familles les imitèrent. Le 21 novembre 1953, le Conseil Municipal de Saint Gilles délibéra une nouvelle fois en vue d’accorder de nouveaux terrains afin d’étendre le lotissement des Fontenelles pour accueillir 15 nouvelles familles. Cette fois le terrain sera cédé à hauteur de 350 Fr le m2. L’association de gestion n’en restera pas là car en dépit de ses efforts, les besoins persistèrent. Le 9 juin 1960, Victor Naudeau et quelques amis dont Alphonse Barreau, Monsieur Peterman, Paul Thorette et Louis Crochet déposèrent les statuts de l’association d’Aide aux Sans Logis de Saint Gilles sur Vie afin de mener à bien un nouveau programme de 34 logements. 7 entreprises locales remportèrent les appels d’offre concernant 7 corps de métier. Encore une fois, la mairie joua le jeu même si le maire avait changé entretemps. Par délibération du 19 février 1960, le Conseil décida l’acquisition d’un nouveau terrain au quartier des Fontenelles au prix modique de 3 nouveaux francs le m2 grâce au concours financier de la mairie. Au final ce seront 63 nouvelles maisons qui seront construites en trois tranches. N’ayant que leur courage à mettre en partage, les Castors ont assumé avec dignité leur responsabilité de chefs de famille. En dépit de grandes difficultés, ils ont démontré par l’exemple les conditions de la réussite : associer l’initiative et la détermination des personnes au volontarisme des élus avec l’appui des institutions publiques, privées et bancaires. La formule reste gagnante chaque fois qu’elle est mise en pratique.

Michelle Boulègue Article réalisé à partir des recherches effectuées par Jean Michel Barreau *La «MASCART-ALLEZ» est le nom de l’entreprise dans laquelle Victor Naudeau occupait les fonctions administratives et comptables à compter du 1er décembre 1945 photo prêtée par Michel Barreau.