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Bulletin 2016 Les dossiers de V.I.E

Les séniors s’inventent de nouvelles façons d’habiter

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Dans vingt ans, un français sur trois sera sénior et nous avons tous, déjà, de grandes chances de vivre plus longtemps et en meilleure santé que nos parents, repoussant d’autant les 6 derniers mois fatidiques. C’est un bouleversement démographique sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Notre représentation individuelle et collective de la vieillesse en est transformée. Aujourd’hui, vieillir ne veut pas dire renoncer à son indépendance ni au plaisir de la vie tant personnelle que partagée. Les services d’aide à domicile permettent de rester chez soi, dans son propre environnement en toute sécurité, même en cas de perte passagère d’autonomie voire de dépendance.

illus-cohabitat

L’application des nouvelles technologies au logement (domotique) augmente nos capacités d’autonomie. Cependant seuls 6% des logements sont adaptés aux personnes en autonomie réduite. Avoir plus de 75 ans expose davantage aux accidents domestiques (les 2/3 par an). Des demandes accrues de services de proximité et de soins à domicile développent les offres de services assurés par des intervenants de plus en plus spécialisés. L’adaptation des logements aux fragilités physiques des séniors suscite des équipements innovants et une reconfiguration des habitats. Un nouveau pan de l’économie se dessine : «la silver économie» Ainsi démonstration est faite que le vieillissement, loin d’être synonyme de retrait, est source d’innovations économiques, technologiques et sociales, particulièrement dans le secteur du logement et cela sous l’impulsion des séniors eux-mêmes. Toutefois la retraite s’accompagne souvent d’une diminution de ressources au moment où plus que jamais l’âge donne de l’importance au confort et à la sécurité, sans avoir à peser sur le temps et les ressources des proches. C’est pourquoi les séniors s’emparant de cette question ont su y apporter des réponses innovantes exprimant autant de projets de vie en dehors des sentiers battus à côté de solutions classiques telles que les maisons de retraite, solution la plus fréquemment adoptée par les séniors. Les offres de ce type sont nombreuses pour un coût moyen de 1 694 euros en établissement public, 2 460 euros en établissement privé non lucratif en Île de France et 1 833 euros en établissement non lucratif en province. Selon les off res de services, ces coûts sont majorés de 20 à 30% dans le secteur lucratif. En regard, le montant d’une retraite s’élève en moyenne à 1 100 euros pour une femme et 1 600 euros pour un homme. Les restes à charges sont donc lourds en dépit des aides éventuellement accessibles.

Les réponses innovantes se déclinent sous plusieurs formes dont le point commun est de rompre l’isolement des séniors tout en épargnant les contraintes de charges financières trop élevées et d’une vie collective à ceux qui ne la recherchent pas.
L’habitat alternatif des séniors peut consister à revisiter l’ancienne pratique du béguinage en rassemblant les séniors, chacun chez eux dans des logements individuels, en locatif rapprochés en quartiers sécurisés et accompagnés par des services à domicile d’aide à la personne et de soins. Par exemple, les béguinages de Floralys sont composés de 15 à 20 logements adaptés dont les locataires bénéficient de plus de salle de rencontre tandis que des « hôtesses de convivialité » s’eff orcent de satisfaire aux attentes de chacun et de traiter toutes les questions administratives. Le rapprochement de séniors partageant le mêmes goûts et les mêmes préoccupations en ont amené certains à privilégier l’habitat locatif au sein de petits collectifs dont les «Babayagas*» ont été les pionnières. Ces habitats collectifs peuvent adopter une architecture verticale, économe en espace et en économie d’énergie ou opter pour une configuration en village de maisons individuelles mitoyennes comprenant ou non le partage des pièces communes ainsi que des laveries et commerces de proximités. les Co-logis des Aînés sont des maisons partagées dont l’harmonie de la vie quotidienne est assurée par une maîtresse de maison également dame de compagnie.

L’habitat intergénérationnel est le 19 choix d’une cohabitation en colocation qui permet de faire d’une pierre deux coups en partageant son logement avec des étudiants ou des familles monoparentales en échange d’un partage des coûts ou d’échanges de services. Cette formule se met en place également en zone rurale dans un esprit d’entraide et de solidarité (ex. : Association le Lien). Là encore le principe est de jouer la carte de la proximité au gré des échanges relationnels et de services. La formule se décline en maison(s) particulière(s), en collectifs (la Maison Intergénérationnelle inaugurée à Lyon par l’Habitat et Humanisme) voire en quartier comme à Bétheny regroupant 43 logements, une médiathèque et une salle commune afin que le pôle intergénérationnel soit aussi un pôle culturel et artistique pour la communauté urbaine d’implantation.

L’habitat participatif permet à d’autres séniors de réfléchir en amont, à plusieurs, leur projet de vie et d’habitat afin d’inventer ensemble la formule sur mesure qui pourrait leur convenir dans une approche de logement participatif. L’ensemble de ces innovations s’accompagne de l’émergence d’expertises nouvelles dans les domaines de l’adaptation des logements, des équipements en matière de diagnostics et de travaux d’aménagement. Des structures juridiques telles que la SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) permettent d’associer et de faire collaborer des usagers, des entreprises et des collectivités territoriales. En eff et ces dernières s’impliquent dans l’off re de réponses innovantes comme le CCAS de Landerneau qui a ouvert récemment une résidence mixte intergénérationnelle en 2015 pour des personnes handicapées. Ainsi également de la SCIC «VIV’LA VIE» qui depuis 2007 teste des réponses adaptées pour l’accueil de personnes souffrant de la maladie de l’Alzheimer. A Saint Gilles Croix de Vie, le projet de créer un quartier sur le secteur de la Croix répondant à des exigences d’innovations architecturales n’offre-t-il pas l’opportunité d’inclure une réflexion sur l’habitat alternatif des séniors ?

Michelle Boulègue
*Du nom familier des grands-mères russes
Sources : – WWW HABITAT Sénior.FR – La Fondation de France. Illustration ; Le village vertical – et Habitat individuel groupé

Bulletin 2016 Les dossiers de V.I.E

Le jardinage écologique, une partie de la solution à la crise écologique

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Aujourd’hui, les rendements des écosystèmes cultivés (agrosystèmes) de la France sont parmi les plus élevés du monde. Mais ils reposent entièrement sur l’utilisation
intensive de matériels agricoles, d’engrais et de pesticides, qui contribuent à augmenter l’émission de gaz à effets de serre (et donc le dérèglement climatique), à
détruire la biodiversité, et à dégrader les sols. Par effet boomerang, ces méthodes mettent finalement en danger l’agriculture elle même.

Cette agriculture industrielle enlaidit les paysages ruraux de nombreuses régions, fait fondre l’emploi dans les campagnes et nécessite des investissements de plus en plus lourds qui empêche l’installation de jeunes agriculteurs et fragilisent nombre d’exploitations. Elle fournit aux habitants des pays du Nord une alimentation riche en résidus de pesticides, en calories, mais appauvrie en nutriments.

Ce modèle agricole détruit les agricultures vivrières assurant l’autosuffisance des pays du Sud. Aujourd’hui, sur les 826 millions de personnes gravement sous alimentées dans le monde, les 3/4 sont des paysans.

Le système alimentaire lié à cette agriculture favorise la spécialisation des cultures par grandes régions, voire par pays, contribue pour une part importante aux gaz à effets de serre liés aux transports. (un pot de yaourt à la fraise peut ainsi parcourir 9000 km avant de parvenir dans notre assiette)

En France, il y a 4 millions d’hectares de jardin individuels (soit autant que de surface de réserves naturelles !); de nombreux espaces communaux sont délaissés, ou semés de pelouses, véritables déserts biologiques… On pourrait, en cultivant ces espaces en s’appuyant sur les ressources naturelles, créer des «villes comestibles» plus autonome dans leur production alimentaire, tout en réduisant notre impact sur la nature et en améliorant notre cadre de vie. Mais beaucoup d’entre nous n’osent pas se lancer, par manque, croient-ils, de compétences. D’où l’idée de proposer un projet de jardin partagé à Saint Gilles Croix de Vie, afi n que les habitants intéressés puissent constituer un collectif pour apprendre à jardiner en commun, tester différentes méthodes d’agroécologie reproductibles chez eux, les diffuser, et produire des aliments dans une optique de partage ou de don.

Définition du projet

Porté par un collectif de citoyens partant pour l’aventure, il sera :

  • Pédagogique: pour faire connaître un mode de jardinage inspiré de la permaculture, et constater son efficacité.
  • Expérimental: pour sans cesse essayer de comprendre, améliorer: un raté apprend plus qu’une réussite immédiate
  • Solidaire : un jardin pensé, créé, entretenu par nous, habitants de SGCV, par volonté individuelle, avec l’aide d’associations et le soutien de nos élus, et permettant de partager des légumes.

Principe de fonctionnement du groupe de projet

la participation de chacun à tous les stades du projet

  • la découverte et pratique d’une écologie appliquée au jardinage grâce à une personne référente pour des
    connaissances de base en écologie, pédologie, agroécologie
  • des visites de jardins alternatifs
  • des échanges et rencontres avec des jardiniers expérimentés, des professionnels…
  • des échanges au sein du groupe
  • la transmission des savoirs acquis, à tout public intéressé, à partir d’animations où on liera théorie et pratique

Conditions et modalités de réalisation

Aspects institutionnels: Quelle forme d’association ou collectif adopter pour concilier au mieux initiatives, responsabilité, autonomie, efficacité et participation active ? Quel type de convention avec la mairie pour définir les responsabilités de chacun ? Quelle organisation interne pour favoriser réflexion et gestion au quotidien (de l’orientation technique à la répartition des tâches)?

Aspects pratiques

La participation de la municipalité est requise pour la recherche et l’affectation d’un terrain et la facilitation du projet. Un certain nombre de nécessités s’avèrent incontournables:

  • Localisation sur la commune: accessibilité, visibilité
  • Surface suffisante pour répondre à la triple fonction de production, de régulation écologique, et d’ accueil de public, mais elle doit être fonction du nombre de participants – Présence ou proximité immédiate d’un point d’eau nécessaire à l’arrosage
  • Nécessité d’un abri pour rangements et outils, de zones de stockage de matériaux (compost, paillages…)
  • Terrain disponible sur la durée, permettant de faire évoluer et de pérenniser le projet

Comment et avec qui CONSTRUIRE le projet ?

  • Comment ? Pour permettre au groupe d’avancer de manière coordonnée, il est nécessaire d’avoir quelques bases communes de connaissance sur la permaculture, le
    sol, les plantes sauvages et cultivées, les principes du jardinage écologique… C’est pourquoi des activités permettant à chacun d’être acteurs dans les choix et prises de
    décisions nécessaires à la réalisation de ce projet commun seront proposées. Le projet se construira au fur et à mesure du déroulement d’un programme d’activités modifi
    able de manière à s’adaptera aux besoins du projet et des participants.
  • Avec qui ?
    • avec les habitants de la commune qui le souhaitent, directement informés par ce bulletin
    • avec les élus
    • avec les associations et structures existantes sollicitées par le groupe de projet qui le souhaiteront, axées sur des activités identiques ou proches (environnement, jardins familiaux, autres…)

Dès l’établissement d’un premier groupe de personnes et d’un minimum d’accord sur la programmation des activités, nous pourrons exposer celle-ci lors d’une réunion publique afi n de recueillir idées, remarques, critiques, étoffer le groupe, et lancer officiellement le projet. Dès maintenant nous vous invitons à vous faire connaître afin de faire partie du collectif de départ auprès de Jean Louis Charrier et Michèle Tramoy micheletramoy@wanadoo.fr

Bulletin 2016 Les dossiers de V.I.E

De l’opération «Juin au jardin» à la création d’un jardin pédagogique, expérimental et solidaire

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En juin 2015, les pratiques respectueuses de l’environnement en ville ont été à l’honneur à Saint Gilles Croix de Vie, ce dont nous nous réjouissons. Dès 2011, la commune
s’était s’engagée sur une Charte «zéro phyto», pour le plus grand bénéfice des plantes sauvages et des insectes qui leur sont associés, autrement dit de la «biodiversité».
Durant ces quatre années d’expérimentation, grâce à l’engagement de son service «espaces verts», la commune s’est préparée à l’interdiction des pesticides dans les
collectivités, initialement prévue pour 2020, et dont la date, est désormais avancée au 1er janvier 2017. Depuis, la poussée d’herbes folles entre les pavés des rues, ou entre le trottoir et le mur de leur propriété a parfois heurté la sensibilité de certains habitants, provoquant quelques plaintes. Pourtant, l’herbe, ce n’est ni sale, ni dangereux; la végétation de pied de mur adoucit l’aspect trop minéral de certaines rues et les farandoles de plantes sauvages sont souvent très esthétiques. A l’inverse,  l’usage des produits phytosanitaires dans les espaces publics est nuisible à la santé de tous et tout particulièrement à celle des jardiniers de la ville et de nos jeunes enfants, dont le nez et les mains ne sont qu’à quelques décimètres du bitume. Il nous appartient donc à nous, citoyens, de changer de regard, de cesser de penser que ne pas désherber, c’est négliger un lieu, d’accepter la végétation spontanée et la faune qui l’accompagne. Ce sont des sentinelles de l’environnement, autrement dit, le signe d’un environnement sain. Pour aider à ce changement de regard, la municipalité de Saint Gilles Croix de Vie a répondu à l’appel du Syndicat Mixte de Marais, qui, dans le cadre de sa mission de gestion qualitative de l’eau, souhaitait sensibiliser les habitants de la commune sur l’utilisation des pesticides par les particuliers. C’est ainsi que l’opération «Juin au jardin» est née, en partenariat avec le CPIE Lognes et Grand Lieu. L’exposition «Sauvage de nos rues», l’ouverture de jardins, des conférences, des sorties botaniques, des animations sur l’espace dunaire entretenu par l’association V.I.E. sur le remblai,…ont rythmé la vie à Saint Gilles Croix de Vie de juin à août 2015. L’opération «Juin au jardin» a fédéré les eff orts de la municipalité et de ses services, mais aussi d’associations, de particuliers et de professionnels de l’environnement. Pour cette raison, ce fut un moment très positif pour la vie de notre commune. Cette sensibilisation, a enclenché une dynamique et nous espérons qu’elle sera reconduite à l’avenir, sous une forme ou une autre. Notre association a participé avec enthousiasme à cette action de sensibilisation. L’initiative «Juin au jardin» a été très appréciée, comme le montrent les retours positifs et les sollicitations pour «aller plus loin» que nous avons reçues.

Suite à ces retours, nous avons souhaité proposer aux habitants de Saint Gilles Croix de Vie de continuer, en 2016, la réflexion sur les pratiques de jardinage naturel tout en passant à l’action. Dans ce but, contact a été pris avec la municipalité, qui a accepté l’idée de mettre à la disposition des gillo-cruciens un espace pour créer un jardin
pédagogique, expérimental, et solidaire:

  • pédagogique, pour découvrir et partager des savoirs autour des pratiques de jardinage naturel…
  • expérimental, car il s’agit de tester des méthodes nouvelles, s’inspirant de l’agroécologie, et plus particulièrement de la permaculture, encore peu utilisées par les jardiniers…
  • solidaire, à travers des échanges entre participants ou avec des jardiniers plus expérimentés, le partage des expériences acquises à d’autres, et le don de légumes lorsque le jardin commencera à être productif…

Ce projet, dont vous trouverez les principes dans l’article qui suit, sera affiné en collectif, dans le cadre du groupe de participants, ouvert à tous,
à partir de ce jour. N’hésitez pas à prendre contact avec nous, pour faire connaître vos envies d’agir, vos rêves, vos disponibilités.

Référente pour l’action «Jardin
expérimental… »: Michèle Tramoy 02 51 68 21 81 ou micheletramoy@wanadoo.fr