Bulletin 2015 Dossiers de V.I.E.

Les postes d’amarrage de la baie d’Adon en danger

Poste d’amararage en danger Baie d’Adon (photo V.I.E.)

Poste d’amararage en danger Baie d’Adon
(photo V.I.E.)

Ils étaient cinq. Les tempêtes de février 2014 nous en laissèrent quatre. Les avez-vous remarqués ? Ils jalonnent la baie d’Adon depuis la fi n du 19ème siècle, à la demande des capitaines de pêche de Croix de Vie qui souhaitaient y amarrer leurs canots à l’abri de l’éperon de Pontchartrain.
Aujourd’hui, sculptés en idéogramme par l’érosion et déchaussés par la houle des tempêtes, ils sont toujours utiles 16 aux marins. Pas pour longtemps. Alexandre Billon, architecte du patrimoine, en voisin et expert, est bien placé pour juger de l’urgence d’agir. C’est lui qui, au lendemain d’une tempête de février dernier, nous alerta amicalement. Depuis nous enchaînons les consultations d’experts et nous rencontrons les autorités concernées et à même d’unir leurs efforts, techniques et financiers afin que ces postes d’amarrage poursuivent leur mission ou passent le relais à une nouvelle génération de pieux.
Que disent les experts et les entreprises spécialisées ? Il y a urgence tant la maçonnerie des socles d’ancrage ne solidarise plus les blocs et que les pieux, à des stades différents, sont rongés par l’érosion et le vieillissement du bois !
Reste à définir une priorité :

  • un parti pris esthétique et patrimonial nous ferait opter pour une conservation des postes d’amarrage au prix d’opérations longues et coûteuses qui de toute façon ne garantissent pas leur fonctionnalité à long terme.
  • une option en faveur de la seule valeur d’usage des postes d’amarrage serait de les remplacer à neuf au prix de la perte du témoignage émouvant de ce qui existe.
  • une troisième proposition serait de préserver le moins abîmé de ces postes d’amarrage et de remplacer les quatre autres tout en reprenant la totalité des socles de maçonnerie sérieusement fragilisés.

Dans ce cas il conviendrait de conserver les pieux enlevés afin de leur réserver une carrière dans un lieu d’exposition des métiers de la mer.

Comment se détailleraient, alors, les opérations ? Selon les recommandations d’A. Billon, la démarche pourrait comprendre :

  • un relevé de l’existant (plans, coupes élévations) complété par un dossier photographique,
  • un reportage photographique des différentes étapes de restauration,
  • la reconstitution à l’identique du poste actuellement détruit : récupération des pierres pour réemploi, maçonnerie, fourniture et mise en place d’un nouveau pieu d’amarrage en bois de densité 1,3 à 1,5,
  • l’enlèvement pour restauration, de type conservation, d’un ou de deux pieux les plus abîmés pour préserver une éventuelle exposition. La reprise  des massifs de maçonnerie qui seraient rejointoyés et injectés d’un liant ultra fin cicatrisant. La fourniture et la pose d’un ou de deux pieux de densité 1,3 à 1,5,
  • la restauration de type conservatoire de deux postes d’amarrage. Il s’agirait de combler les parties lacunaires avec un béton de résine, de les renforcer avec des pieux en fibre de verre et d’injecter des coulis de liant ultrafin dans les massifs en maçonnerie après leur cicatrisation et leur rejointoiement. Ce procédé permettrait de figer en l’état et in situ ceux des postes d’amarrage dont l’état le justifierait. Probablement un à deux.

Quelle suite espérer au-delà de ces préconisations ? La capacité d’intervention est susceptible de changer de main, passant de la Chambre de Commerce et d’Industrie au profit de la Communauté de Communes qui accepterait d’assurer la charge de gestion du port et de ses équipements sous l’égide du Conseil Général qui détient la compétence Territoriale. La Mairie, sensible au caractère emblématique de la baie d’Adon pour la commune et la Semvie sont également intéressées à préserver la capacité fonctionnelle des postes d’amarrage sans négliger leur dimension patrimoniale. A ce stade de nos démarches, nous avons reçu un accueil attentif de la part de la Semvie et des collectivités territoriales. Pour aller plus loin, il faudrait que les parties prenantes conviennent d’un accord partenarial précisant les engagements et les rôles respectifs, technique et financier, quant à la restauration / préservation des postes d’amarrage de la baie d’Adon. Un avenant au contrat littoral pourrait être le cadre de l‘intervention et de son financement. V.I.E. n’est pas en capacité d’intervenir seule. Il lui reste à alerter et à proposer.

Michelle Boulègue

 

 

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