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Bulletin 2022 LA VILLE, HISTOIRE, ENJEUX ET PERSPECTIVES

LE NOUVEAU LYCEE FAIT SA RENTREE

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LE NOUVEAU LYCEE FAIT SA RENTREE

Premier lycée d’enseignement général et technologique public de notre territoire, cet établissement participe à son désenclavement par son ouverture aux réalités éducatives, économiques et sociales locales. V.I.E., attachée à promouvoir les initiatives contribuant à valoriser notre environnement naturel, patrimonial et socio-économique, salue l’ouverture de ce nouveau lycée, vecteur de développement dans toutes ces dimensions.

Sous réserve de la montée en charge du lycée jusqu’à son rythme de croisière en 2023, les habitants et usagers du nouveau quartier péri-urbain « Les Vergers d’Eole » semblent globalement satisfaits par l’édification de cette imposante construction ainsi que du fonctionnement de la plateforme des transports scolaires gérée avec une précision d’horloge suisse.

L’architecture du lycée, largement ouverte sur son environnement annonce le projet pédagogique préparant les élèves à être mobiles et ouverts aux évolutions de leur futur. C’est ainsi que, outre l’enseignement général, les enseignements technologiques visent des métiers recherchés sur notre littoral et au-delà, notamment dans les secteurs du bien-être de la personne, et de l’intégration des nouvelles technologie dans l’habitat, prenant en compte en cela les évolutions de nos modes de vie et de notre environnement y compris climatique.

L’amphithéâtre du lycée public polyvalent de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Une salle de classe du lycée public polyvalent de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Le 2 septembre 2021, 227 élèves de Seconde franchissaient pour la première fois les portes de leur lycée flambant neuf, conscients de leur privilège. En 2023, le lycée aura atteint son effectif complet, toutes formations confondues.
Ils seront alors 900 élèves à parcourir les couloirs et à suivre leurs cours dans
des salles lumineuses et des ateliers disposant d’équipements de pointe.
Lancé en 2019, ce lycée est financé par le Conseil Régional des Pays de la Loire à hauteur de 47,6 M€ répondant en cela à la démographie dynamique qui caractérise le littoral vendéen.

La Communauté de Communes n’est pas en reste, qui finance des équipements sportifs de pointe tel qu’un redoutable mur d’escalade, une piste d’athlétisme, un stade et un terrain de football.

Ce lycée en impose. Ses architectes, sensibles à son environnement maritime et de bocage ont amarré trois bâtiments, totalisant 15 000 m2 le long du boulevard de la Bégaudière. A l’intérieur, une ambiance sobre et lumineuse est servie par une alliance de béton ciré et de bois clair.

D’un pas rapide, Monsieur le Proviseur nous fait découvrir les lieux, guidant nos regards. Ainsi découvrons nous la passerelle de bois, lancée, telle une coursive, à travers les hauteurs du hall vers les niveaux supérieurs.

L’amphithéâtre et la restauration se partagent le rez-de-chaussée. L’acoustique de ces lieux est particulièrement soignée et contribue à la qualité des échanges. L’amphithéâtre, lambrissé de bois, haut de plafond, meublé de sièges confortables disposés en gradins, n’a rien à envier à une salle de spectacle de bon standing. Il accueillera, outre les évènements du lycée et ses productions culturelles, les assemblées que la ville et les associations souhaiteraient y programmer. L’aménagement, le mobilier, l’éclairage du restaurant l’apparentent davantage à un restaurant d’entreprise soucieux du confort des salariés qu’à une cantine scolaire.

Aux étages supérieurs se succèdent les salles de cours, spacieuses et lumineuses, certaines équipées de laboratoires pour les enseignements scientifiques. Les salles les plus spectaculaires sont les ateliers destinés aux enseignements technologiques. Rien n’est laissé au hasard pour préparer les élèves de ces formations à une maîtrise de haut niveau de leur pratique professionnelle dans les secteurs des métiers de la beauté et du bien-être, ainsi que pour les métiers d’installateur de chauffage, climatisation et énergies renouvelables.

La visite se termine par la salle de documentation et d’information sobre, lumineuse et confortable. C’est probablement le lieu le plus largement ouvert sur les paysages au travers de vastes baies. Les ordinateurs sont présents et nous rappellent que les nouvelles technologies font partie intégrante de la pédagogie.

Une heure plus tard, dans le sillage de Monsieur le Proviseur, attentif à répondre à nos questions malgré son emploi du temps chargé, nous avons rejoint le hall d’accueil, impressionnés par les lieux et sensibles à l’accueil qui nous a été réservé.

Il nous reste à arpenter un vaste parking et à repérer un peu plus loin la plateforme de transport où arrivent chaque matin 36 cars scolaires. Un véritable défi logistique relevé chaque jour.

La salle de restauration du lycée public polyvalent de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Tout juste « mis à l’eau », ce lycée est d’ores et déjà le vaisseau amiral d’une flotte de 4 nouveaux lycées qui le rejoindront prochainement à Aizenay, Pontchâteau, Bouaye-Saint-Philibert- de-Grandlieu et Vertou.

Lucides quant aux enjeux de notre territoire confronté aux risques climatiques, au vieillissement et à la diversification de notre population ainsi qu’aux difficultés spécifiques de la pêche, le Rectorat, la Région des Pays de la Loire et la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles ont uni leurs compétences pour aider les jeunes lycéens à préparer leur futur.

Gérard Roches

Sources : Entretien avec Monsieur Emmanuel Pierre, Proviseur du Lycée d’enseignement général et technologique public polyvalent de Saint-Gilles- Croix-de-Vie.

 

 

Bulletin 2022 LA VILLE, HISTOIRE, ENJEUX ET PERSPECTIVES

L’ECOQUARTIER DE LA CROIX EN DEVENIR

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L’ECOQUARTIER DE LA CROIX EN DEVENIR

– « Tu es sûre que c’est là ? » –

Elles s’attendaient à voir des grues surplombant un chantier bourdonnant. Pour le moment, leurs regards voltigent sur des champs dorés par le soleil couchant. Les deux amies se regardent, interloquées. Le projet du futur écoquartier, exposé le long du quai des Greniers tout l’été, les avait convaincues de venir s’y loger, dans la foulée de leur CDI tout neuf. Il leur faudra attendre un peu.

Les deux amies auraient tort de se décourager. Le projet avance, au rythme de tout projet d’urbanisme d’envergure.

Aujourd’hui où en sommes-nous ?

          1.AMBITIONS DU PROJET.

Dès son lancement, en 2015, ce projet s’est engagé à satisfaire les 20 critères lui permettant de prétendre au label « Ecoquartier » institué par le ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires et notamment :

  • Tenir compte des attentes des habitants et des contraintes du territoire.
  • Privilégier une approche participative, une gouvernance partagée et une évaluation en continu.
  • Choisir une urbanisation, une architecture et des aménagements au service de la qualité de vie des habitants, individuelle et collective, dans le respect de l’environnement.
  • Anticiper les évolutions climatiques et technologiques afin que le nouveau tissu urbain et l’architecture des logements favorisent les économies d’énergie et de ressources naturelles ainsi que la gestion des déchets, tout en satisfaisant à la qualité et aux modes de vie des
    habitants.
  • Intégrer l’impact du projet sur l’environnement et prévoir les compensations en
    résultant dans le respect des critères de
    développement durable.

          2.RETROSPECTIVE.

Comme tout projet d’urbanisme, celuici consacra 2/3 de son planning à la conception, à la concertation et à la négociation de 2015 à 2021.

2017 : CONSULTATION DES HABITANTS à partir d’un comité de vingt membres comprenant pour moitié des représentants du secteur associatif. En quatre séances, avec l’appui d’experts, ce comité a précisé les objectifs du pro- jet afin d’articuler étroitement les attentes des habitants au projet initial de la muni- cipalité et d’anticiper les évolutions afin que le futur quartier garde le cap des ambitions de ses promoteurs.

2018 : IMPLICATION ELARGIE DES  HABITANTS invités à participer à une réunion d’information et de consultation afin de s’approprier ce projet urbain et de préciser leurs priorités.

  • Mettre l’accent sur la mixité sociale.
  • Augmenter l’offre de logements, en location et en accession à la propriété prioritairement réservée aux jeunes ménages, à concurrence de 1 500 habitants en 15 ans, dans le respect des critères de développement durable compte tenu des évolutions climatiques.
  • Satisfaire aux économies d’énergie et de ressources naturelles ainsi qu’à à l’accès aux nouvelles
    technologies.
  • Adopter un plan d’urbanisation, de circulation, de végétalisation et des principes architecturaux, garants de la qualité de vie des résidents et d’une inscription harmonieuse dans le paysage et le bâti existant.

 

2019 : DESIGNATION DE L’AMENAGEUR ET CHOIX DES BUREAUX D’ETUDE.

  • Choix de de l’aménageur : le Groupe GIBOIRE, basé à Rennes.

30 entretiens auprès de potentiels futurs habitants de ce quartier sont réalisés, complétés par 15 consultations de professionnels et d’associations et des rencontres avec des citoyens « miroirs » .

 

2020-2021 : LES OBJECTIFS SE PRECISENT.

Située en zone naturelle et agricole, à proximité d’une zone commerciale, de services et d’équipements existants, la future ZAC de la Croix est accessible par la route de La Roche (RD 6).

Pour répondre à son ambition bioclima- tique, 53% des 720 logements prévus se- ront construits en collectif, 27% le seront en maison particulière et 20% du foncier sera réservé aux terrains à bâtir.

L’offre se répartira en 46% de logements régulés, 38% en accession libre et 16% en logements aidés.

Le choix d’une architecture largement ouverte sur les paysages induit, à ce stade des études, l’implantation des logements collectifs au sud, en limite de la zone humide, afin de ne pas faire obstacle à la vue et à l’ensoleillement des logements individuels et des petits collectifs regroupés au centre, dans la zone dite « Le Cœur ».

Le long du vallon du Grenouillet et en lisière de la pinède, les logements seront dispersés afin de ménager des percées visuelles sur les paysages diversifiés de la ZAC de la Croix. L’ensemble urbain ainsi créé est structuré par le croisement de deux axes, une pénétrante est-ouest reliant le centre commercial à la périphérie est du nouveau quartier via le vallon du Grenouillet et la pinède, et un axenord-sud arboré qui desservira des zones d’activités sportives et ludiques, de jardinage collectif ainsi que des équipements.
Un maillage de rues secondaires et de ruelles irriguera l’ensemble en privilégiant les modes de déplacement doux destinés aux piétons et cyclistes.

Les consultations se poursuivent afin de s’assurer de la concordance des avancées du projet avec les ambitions initiales. Deux ateliers de travail associant la ville et l’aménageur ont été programmés dans ce but.
Les professionnels ont été invités à suivre les avancées du projet et à donner leur avis. Les attentes des habitants du quartier de la Croix ont été recueillies afin de les intégrer au projet.
Une information mise en ligne, ouverte à tous, permet de suivre le projet.

Une plateforme « PARTICIP’LAB3 » est mise en place en 2021, afin d’aider les habi- tants à se projeter dans l’avenir de la ville.

          3.PERSPECTIVES

Mise en chantier de l’écoquartier en 2023 avec remise des clefs des pre- miers logements prévue en 2025.

Dans le même temps le volet environne- mental mobilise le secteur associatif car la ZAC de la Croix doit aussi permettre l’accueil de projets participatifs telle que la production légumière sur place et la vente en circuit court. Dans le même esprit une filière locale de recyclage de déchets est en réflexion.

Des points soulevés par l’association

V.I.E restent en suspens :

  • L’implantation et le nombre de bornes électriques restent à préciser.
  • La préservation des zones humides en bordure du Grenouillet s’inscrit en toute cohérence avec celle de la biodiversité soutenue par la mairie. Cette démarche est un atout pour le paysage et un facteur de régulation thermique. Comme tout choix en faveur du vivant, il n’est pas dénué de risques. Ainsi la qualité des eaux de ce cours d’eau assuré naturellement par la végétation aquatique et terrestre qu’il favorise restera à surveiller.
    • Où en est le projet de la micro-ferme ? Celui d’organiser à partir de sa produc- tion de légumes un circuit court d’approvisionnement du quartier et au-delà est séduisant. En savoir plus est très attendu.
    • La circulation intraquartier et les liaisons sont à préciser. Il reste un risque de voir le quartier traversé par des axes nord/ sud de liaison et de transit entre Le Fenouiller et la route de La Roche-sur-Yon. Les liaisons douces et un maillage dédié aux piétons et cyclistes sont à privilégier au service de la tranquillité et la sécurité des résidents.
    • L’exigence de satisfaire aux économies d’énergie devrait avoir une traduction plus explicite quant à l’orientation des bâtiments, leur isolation et leur ventilation.
  • Situé en périphérie de la ville, ce nouveau quartier en sera la porte d’entrée par la route de la Roche-sur-Yon. La concentration de collectifs dans cette zone afin de ne pas entraver la vue des résidences particulières peut à contrario faire obstacle à la qualité de l’entrée en ville en constituant un mur d’immeubles.
  • Si l’aménageur accepte de satisfaire aux exigences spécifiques à tout écoquar- tier, rien n’est dit en termes d’innovation architecturale dans l’énoncé du projet qu’il nous a été donné de consulter.

CONCLUSION.

Ce projet veut être une vitrine des ambitions urbaines et architecturales de la ville. Respectueux des critères de déve- loppement durable, attaché à la valorisation et à la préservation de l’environnement les concepteurs et réalisateurs de la ZAC de la Croix veulent aussi anticiper lucidement les évolutions climatiques. Ces ambitions seront d’autant mieux satisfaites que les habitants de la future ZAC seront associés en continu au suivi de sa gestion et de son évolution. L’enjeu est d’assurer au mieux son adaptation aux aléas. La vie civique d’un quartier ne se décrète pas. Anticiper les dispositions à prendre peut y contribuer.

Michelle Boulegue

Sources : Entretien avec les responsables du projet et dossier de présentation communiqué par le service d’urbanisme de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

 

Bulletin 2022 LA TERRE, L’EAU, DONS FRAGILES

L’EFFACEMENT DES ENROCHEMENTS DE LA GRANDE PLAGE

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L’EFFACEMENT

DES ENROCHEMENTS DE LA GRANDE PLAGE

Les observations du trait de côte du littoral sud gillocrucien (classé Natura 2000) révèlent une évolution disparate de la morphologie de l’ensemble plage- dune :

  • d’une part la poursuite de l’érosion dans la partie voisine de la plage artificielle,
  • d’autre part une stabilité voire le renforcement naturel du mécanisme d’accumulation de sable (témoins : avancement de clôture, mesure de l’enfouissement des poteaux de la clôture) notamment sur le haut de plage et le pied de dune (accrétion).

Sur le secteur particulier de l’accès La Paterne (28), le cordon dunaire fragilisé a subi régulièrement des sinistres dus notamment à la désorganisation hydrodynamique des déferlantes se fracassant sur les enrochements.

Cette situation a perduré jusqu’aux travaux de novembre 2021 et l’effacement tant attendu des enrochements de la plateforme (blocs de rhyolite).

Sur le secteur des Océanides, la cale de l’accès La Vigie (27) délimite la plage artificielle de la plage naturelle bordée par le cordon dunaire qui s’étend au-delà de la limite communale (accès Breti 01).

Une nouvelle fois l’allongement et la consolidation de la cale et du perré d’enrochement (travaux de décembre 2020) confirme la stratégie du renforcement des points durs. Bien sûr les bâtiments les plus proches du trait de côte artificiel (Panoramique) restent éligibles à être défendus, mais pendant combien de temps et à quel coût ? Lors des coefficients élevés ou des surcotes, c’est la même hydrodynamique provoquée par les enrochements qui engendre la dépression (bassine) et qui sape le pied de la dune voisine et fait s’ébouler par pans la dune du site 27.

Sur toute une partie de la plage artificielle qui borde le remblai, la dépression s’étend, aidée en cela par le poids des enrochements qui s’enfoncent et renforcent la puissance dévastatrice des déferlantes. L’immense baïne de 2019 atteste que la désorganisation des déferlantes peut se propager en courants d’arrachement au-delà des points durs.

Vue de la bassine creusée par les perturbations des déferlantes cognant sur les enrochements protégeant la cale. Photo du 9 nov. 2021

Au niveau de l’accès

28 La Paterne Bilbao, en novembre 2021, les enrochements de la plateforme servant 2 mois au poste de secours ont enfin été retirés à la satisfaction des usagers qui désapprouvaient les enrochements facteurs de la désorganisation des déferlantes engendrant les sinistres dans la dune.

Ceux-ci étaient en expansion notamment suite aux tempêtes de la fin d’automne 2019 et de l’hiver 2020. Il a fallu une dernière fois apporter du sable de remblai (juin 2020) pour reconstruire le front de dune (chargement de centaines de mètres cubes de sable). Ces enrochements étaient ébranlés à chaque marée par les déferlantes (à partir de coefficient 85). En équilibre précaire certains blocs auraient constitué un danger lors de leur chute.

Paterne avant retrait des enrochements : cône d’érosion et cheminement d’accès en suspens.

Photo du 26 sept. 2021

En complément de l’effacement salutaire des enrochements, les travaux de terrassement ont porté sur une modification du chemin d’accès de la Paterne plus en oblique dans la dune rabotée sur la crête, permettant de rejoindre l’estran avec une pente acceptable. Cette solution permet de s’affranchir d’aménagement type escalier, et de l’entretien y afférent. Auparavant la pente de l’accès nécessitait des marches pour rejoindre la plateforme d’enrochement. Si les marches n’étaient pas soumises directement à la puissance des déferlantes, les abords étaient devenus de plus en plus vulnérables à l’érosion accélérée (sape, mise en falaise, succion, éboulement de pans, …) malgré les rechargements en sable du front dunaire.

Accès Paterne,Insertion graphique de la plateforme du poste de secours. Source : Bureau d’études ATLAM Environnement

L’avenir nous montrera l’évolution de la connexion à l’estran avec les risques de bassine engendrés par la propagation des perturbations des déferlantes sur l’enrochement de la cale de La Vigie. C’est la résistance du pied de dune qui sera en premier testée. En l’absence de structure végétale du fait du piétinement, le pied de dune de l’accès doit être consolidé par du tissu géotextile.

De même, à l’emplacement de l’ancien accès, la consolidation du pied de dune réalisée avec du sable récupéré (sable sans structure végétale) est nécessaire. Une plateforme sur pilotis, recevant en été le poste de secours, se trouve en aval de la clôture sur cet ancien accès. Espérons que les tempêtes épargneront cette structure positionnée relativement bas.

Plus au sud à 150 m, l’accès Kerlo (29) équipé d’un escalier permet, de la dune, d’atteindre l’estran. La troisième version de l’escalier et le plancher, qui sert de petit belvédère, s’appuient sur des pilotis fichés sur le versant de la dune. Quelques marches facilitent le passage de la crête et rejoignent la platebande du chemin.

Après avoir beaucoup insisté, cinq blocs découverts lors des tempêtes et perturbant l’atterrissage des déferlantes ont été retirés (décembre 2020). Néanmoins l’absence de rechargement de sable manquant a laissé vulnérable ce versant dunaire. Des rangs de clôture de renforcement (poteaux et ganivelles) compensent en partie le déficit en sable sur le versant. Cependant l’écoulement du sable du front dunaire se poursuit, de même que l’éboulement chaotique des fondations d’une ancienne voie empierrée.

Le projet de remodeler les accès (via une tranchée) est prévu également pour l’accès Kerlo. Pourtant l’escalier a montré sa résistance malgré les désordres sur le versant dunaire sur lequel s’appuient ses pilotis. Un rechargement en sable permettant de laisser les pilotis suffisamment enfouis donnerait la possibilité de garder ce petit patrimoine (escalier et belvédère), construit par les menuisiers de la commune, au moins pendant 3 années sans beaucoup d’entretien. L’arrachement de la clôture lors des tempêtes est un marqueur approximatif de ce secteur soumis à l’érosion.

L’accès Kerlo (29) a-t-il besoin d’être déplacé et remodelé pour s’affranchir de l’escalier ?

Photo du 18 nov. 2021

L’accès suivant (STGIL 30) vers le sud constitue le seul accès à un important secteur dit plage sauvage qui s’étend au-delà de la limite communale jusqu’à l’accès Bréti 01, avant les rochers qui annoncent le massif rocheux de La Roche Biron. Auparavant l’accès 31 permettait l’accès à ce secteur très sauvage.

Au contraire du secteur nord de la plage (accès 27, 28, 29) soumis lors des tempêtes aux sinistres d’une érosion accélérée, la morphologie de la plage- dune du secteur sud autour de l’accès

30 a vu l’engraissement de l’estran(formation de nombreuses banquettes) et l’accumulation du sable en pied de dune. Cette accrétion est le résultat des tempêtes Bella (27-28 déc. 2020),

Hortense (21 jan. 2021) et Justine (30 jan. au 1er fév. 2021).

Le littoral dunaire a bien résisté aux déferlantes qui ont glissé sur le pied de dune (jusqu’à 3 ou 4 m sur le profil en pente douce) sans dégât majeur. Une accumulation vraiment exceptionnelle par son ampleur a été observée sur le chemin dunaire de l’accès 30 qui a été complétement enfoui sur la crête (plus d’un mètre d’épaisseur).

Aux confins sud du cordon dunaire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, le front de dune est en reconstruction après une période de dévastation dont on voit les échancrures dans les crêtes dunaires.

Petit à petit des banquettes sur le haut de l’estran ont initié le rechargement des dunes embryonnaires qui rejoignent le massif dunaire dévasté et inapte (car déminéralisé) à la végétalisation.

Le développement de prairies naturelles de chiendent maritime puis d’oyats protégées par de nouvelles ganivelles installées plus près de la mer, favorise le dépôt et l’accumulation de sable (phénomène d’accrétion par apport éolien sédimentaire).

Au printemps, protégés par la ganivelles, les cakiliers, les panicauts et autres plantes halophiles tolérantes à la salinité, profitent également de l’engraissement du haut de l’estran. Des deux accès Bréti 01 A et Bréti 01 B, à la hauteur du Pont Jaunay, seul le dernier est resté ouvert et aménagé (fil de fer de délimitation du cheminement) pour rejoindre l’estran. Des délimitations de protection sur le haut de l’estran ont pour objectif de favoriser la ponte en haut de plage des gravelots (gestion LPO).

L’effacement du point dur de la plateforme de La Paterne (nov. 2021) devenait de plus en plus nécessaire pour stopper la dynamique du délabrement de la dune et défendre l’intégrité du cordon dunaire, défense naturelle de la zone sud de la commune.

Paradoxalement, les enrochements placés le long du remblai et qui s’enfoncent irrémédiablement, amplifient le phénomène des vagues subversives et des courants d’arrachement et augmente la sensibilité du trait de côte artificiel en renforçant les cycles d’amaigrissement de l’estran.

Cet accès est le seul accès au chemin dunaire jusqu’aux fins du littoral Brétignolles (Bréti 01). L’enfouissement des poteaux témoigne du

phénomène d’accrétion.

Nous devons nous préparer à des aléas météorologiques marins de plus en plus déstabilisants.

L’effacement des enrochements doit donc se poursuivre notamment en réduisant la longueur de la cale et en arrondissant le perré, pour limiter la zone de perturbation des déferlantes. Un repli stratégique pour défendre la dune doit être adopté en s’appuyant sur des aménagements renforcés par du tissu géotextile.

D’autres enjeux sont liés à la défense des dunes :

•l’expansion des siffle-vents et des caoudeyres,

•la protection de la biodiversité particulière attachée à cet environnement,

•l’accessibilité : les cheminements pour accéder aux plages sont un facteur d’inclusion favorisant l’accès de tous dans un espace naturellement sécurisé toute l’année. « L’accès des piétons aux plages est libre », rappelle en effet le code général de la propriété des personnes publiques. Les enfants en bas âge, les personnes à mobilité réduite, doivent dans des conditions de sécurité acceptables pouvoir emprunter les cheminements publics.

Les accès sont aussi des « portes de secours » en cas d’épisodes de submersion qui peuvent vite surprendre les promeneurs. Sans doute ne sont-ils pas assez nombreux (3 sur une distance de 2 km). L’organisation des secours doit pouvoir intégrer les accès dans les procédures tout en respectant la fragilité de l’environnement dunaire.

Denis Draoulec