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Bulletin 2023 Les RENDEZ-VOUS de V.I.E

LES JOURNEES DU PATRIMOINE DES 17 ET 18 SEPTEMBRE 2022

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LES JOURNEES DU PATRIMOINE DES 17 ET 18 SEPTEMBRE 2022

 

Lors des journées du patrimoine des 17 et 18 septembre 2022, V.I.E. a invité les habitants et visiteurs à suivre deux conférences.

La première était consacrée à un bienfaiteur de la commune dont la générosité a permis de créer l’hôpital local en 1899, Emile Aimé Torterue. En avant-première, V.I.E. avait raconté la réalisation de l’hôpital local à 24 résidents. Le 17 septembre dans «L’Incroyable Jardin de Monsieur Torterue» une dizaine de visiteurs ont pu écouter à leur tour ce récit.

La deuxième conférence avait pour thème «Les murs en pierres de lest».
Elle a été proposée à une trentaine de participants lors d’une promenade dans le vieux Saint-Gilles. Le double but de cette présentation était de faire découvrir ce patrimoine urbain, révélateur de l’activité maritime du port tout au long des XVIIème et XVIIIème siècles, et d’attirer l’attention sur sa valeur et sa nécessaire préservation.

Hôpital local de Saint-Gilles-Croix-de-Vie
«l’incroyable Jardin de Monsieur Torterue»
entretenu par les «Incroyables Jardiniers»
bénévoles.

 

Un mur en pierres de lest rue beneteau à
Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Bulletin 2023 La ville, histoire, enjeux et perspectives Non classé

UNE RENAISSANCE.

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UNE RENAISSANCE.

La danse des particules irise la lumière dans laquelle baigne l’atelier et distille les arômes des bois qui y sont travaillés.

Patrick Avrilla, d’un souffle prolongé, fait gémir un tuyau d’orgue en une plainte sourde et grave qui fait basculer la quiétude de l’atelier dans un univers maritime inquiétant.

Magie des sons ! Cela fait 400 heures que deux bénévoles de talent, Jean-Paul Boury, luthier spécialiste
des instruments anciens, et Patrick Avrilla, maître-ébéniste, consacrent à un orgue du XVIIIème siècle
rescapé d’une longue histoire qui aurait pu le laisser ignoré et démembré dans un château de Dordogne.
Il a connu des heures plus fringantes, quand, comme tant d’autres avant lui, il sortit de l’atelier d’un facteur d’orgue sans doute italien, comme le donnent à penser l’architecture du buffet, son décor, la structure mécanique et la facture du sommier. Sur de telles orgues ont joué et composé des musiciens
prestigieux, Frescobaldi, Gabrieli, Scarlatti…

L’Italie ne l’ayant pas retenu, il accompagna les offices religieux célébrés dans les chapelles de demeures seigneuriales en Corse puis en Dordogne où le dénicha Jean-Michel Dieuaide, célèbre organiste, à la recherche de pièces indispensables à la construction d’un orgue de style français du XVIIIème siècle entreprise à Commequiers. Même si beaucoup de ses pièces s’étaient détériorées ou perdues au fil du temps, ce qu’il en restait méritait mieux que le dépeçage envisagé. Il a fallu le diagnostic affûté de Jean-Michel Dieuaide pour y croire quand il ne restait plus que le sommier et 200 tuyaux sur les 400 que comptait sa «forêt» initiale. L’orgue, incomplet et en pièces détachées, arriva àCommequiers. C’est alors que Jean-Louis Loriaut, ami facteur d’orgue de Jean-Michel Dieuaide et actuel restaurateur des orgues de Corse, fut consulté pour savoir si, plus qu’une restauration, une reconstruction était envisageable tant il y avait de pièces à refaire. Ce qu’il restait de cet orgue méritait bien de se lancer dans l’aventure et il proposa de fournir les plans, véritables guides de restructuration.
Autant lancer un défi à Patrick Avrilla et à Jean-Paul Boury qui décidèrent avec enthousiasme de le relever.

S’ouvre alors un nouveau chapitre voué à la découverte des matériaux capables d’émettre des sons dont l’association produira de l’harmonie.

Du cormier pour le pédalier, celui qui a été abattu à Landevieille en 1980 fera l’affaire. Du chêne pour le coffre du pédalier, bordé de wengé pour le renforcer. Les dièses des pédales seront en palissandre de Rio, le clavier en citronnier de Ceylan et en ébène du Gabon sans compter l’ébène prélevée sur les touches du piano de Jean Rousseau qui en fit le don. Il faut trouver du bois à fibres très serrées pour les tuyaux de basse à section carrée.

L’épicéa est choisi tandis que le peuplier sera utilisé pour refaire les deux volets du buffet, de 19 kg chacun, et dont il faut refaire les 6 ferrures à l’identique sur des modèles retrouvés à Figeac et à Thiers, une forge du Fenouiller en est chargée. La restauration des tuyaux métalliques est confiée à Luca Scotti, tuyautier italien à Coma, près de Milan. Même les colles respectent les procédés d’époque comme la colle de poisson ou de peau de lapin utilisée à chaud pour assembler les pièces. Finalement l’orgue, installé sur un socle de 90 cm de haut sur une base de 1,50 m de côté, se dressera sur 3 m de hauteur donnant à admirer l’ornementation rouge et or de ses panneaux, dans le style de l’époque.

Ce sera l’œuvre d’un artiste de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Jean Hondré. On a déjà pu en admirer la représenta tion grandeur nature suspendue dans la nef de l’église Saint Gilles lors des Journées du Patrimoine.

Patrick Avrilla dans son atelier
le 16 septembre 2022

 

A ce jour, Patrick Avrilla et Jean-Paul Boury ont consacré 400 h de travail à cette restructuration. Ils estiment qu’il faudra en totaliser 2 500 pour que l’orgue fasse de nouveau résonner ses sonorités dans la nef de l’église Saint Gilles. Patientons jusqu’en 2023 !

Sa splendeur recouvrée, l’orgue vaudra alors de l’ordre de 125 000 €. De fait, sa restructuration ne devrait pas coûter plus de 50 000 € correspondant au coût des matériaux et aux montants cumulés
des rémunérations dues aux artisans et artistes sollicités, autres que les bénévoles.

Encore faut-il réussir à réunir cette somme.

Une souscription a été lancée lors des Journées du Patrimoine à l’initiative de l’association 0R0(Orgue Rouge & Or). Cette souscription est soutenue par l’Association Orgue en Pays de la Loire dont
le président, Jean-Marc Ayrault, ancien premier ministre, a souligné l’engagement en tenant son assemblée générale de novembre 2022 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Tant il est vrai qu’une telle entreprise ne peut aboutir sans la participation du plus grand nombre.

Sources : Entretien du 16 septembre avec Patrick
Avrilla dans son atelier au Fenouiller .
Contact : ORO.saintgilles@gmail.com

 

Orgue rouge en cours de restructuration.

Le comité de rédaction

Bulletin 2023 La ville, histoire, enjeux et perspectives

UNE NOUVELLE PAGE S’OUVRE POUR «LES RIMAJURES».

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UNE NOUVELLE PAGE S’OUVRE POUR «LES RIMAJURES».

À lumière déclinante, quand la plage se vide et que les mouettes commencent leur glane, il arrivait béret sur la tête et chevalet sous le bras. Une sorte de connivence se créait. Chacun s’affairait à rassembler parasol, serviettes, pelles et seaux, le guettant de l’œil. Des enfants, sourds aux appels des parents, faisaient cercle, en arrière, respectueux et curieux de ce qu’Henry allait dessiner, conscients
qu’il allait leur offrir un moment de leur vie qu’ils n’oublieraient pas. D’un tracé, vif et sûr, il esquissait une scène, quelque fois rehaussée de pastel ou ombrée d’aquarelle. Plus tard, Henry Simon la peaufinerait dans cet atelier-bourrine «Les Rimajures», qu’il avait fait construire en 1953 à la limite du
marais comme un trait d’union entre Saint-Hilaire et Croix-de-Vie. Une œuvre sincère s’est créée entre
ces murs, empreinte de fraternité avec le monde des maraîchins et celui des marins dont Henry Simon savait si bien restituer l’identité avec humour et tendresse. Cette œuvre s’est construite peu à peu, se transformant au gré d’une vie ouverte aux rencontres et à la diversité des cultures. L’œuvre d’Henry Simon, aux formes d’expressions si variées (dessins, peintures, décors, céramiques), s’est épanouie dans toute sa diversité devenant partie intégrante de notre patrimoine culturel.

Henry Simon, déjeuner en famille sous les pommiers des Rimajures.

 

En 2007, laissée à l’abandon, la bourrine a été achetée par une de ses filles qui souhaitait préserver le lieu et mettre en évidence le processus de création d’Henry Simon. En pénétrant dans la bourrine on retrouvait l’ambiance de son atelier avec son chevalet, ses objets familiers. Certaines de ses toiles étaient exposées dans des salles lumineuses et dépouillées, trop petites pour en accueillir autant que souhaité. Des animations offraient aux enfants un espace où ils pouvaient laisser libre cours à leur imagination.
Des artistes y furent accueillis pour créer et exposer leurs œuvres. Le jardin toujours fleuri et joyeux, à l’ombre du pommier se dota bientôt d’un banc circulaire qui offrait des moments délicieux de repos et de rencontres chaleureuses. Les «Rimajures», tant appréciées des habitants et des vacanciers, furent ainsi sauvées et une association créée : «L’Atelier HenrySimon, les Rimajures».
Pendant près de 10 ans elle fut un important soutien pourde nombreux projets.

En 2015, la municipalité, sensible à la dimension patrimonialedes lieux et au rayonnement de l’œuvre d’Henry Simon, en fit l’acquisition. Après quelques travaux urgents de préservation, elle a conçu un projet culturel, véritable mise en lumière de l’œuvre de l’artiste.

Au printemps 2023, s’ouvrira un ensemble culturel doté des dernières technologies, avec la bourrine restaurée en son centre. Ce nouveau site, accessible à tous, se compose d’un lieu d’accueil-boutique, d’une coursive qui surplombe le jardin, mettant en lumière la bourrine et qui nous mène vers une salle d’exposition moderne de 80 m2, un centre de ressources artistiques, une partie administrative et un espace pour accueillir des ateliers d’artistes en résidence.
En avant-première de son ouverture, l’association «L’Atelier Henry Simon, les Rimajures» a prévu d’organiser, en partenariat avec la ville et son service culturel, une exposition «hors les murs» conçue comme une promenade à la découverte des œuvres d’Henry Simon. C’est ainsi qu’une trentaine
de tableaux et de céramiques seront exposées dans différents commerces de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Cette exposition a pour objectif d’attirer les différents publics vers ces nouvelles «Rimajures» pour y découvrir ouredécouvrir l’homme, l’artiste et son œuvre.
Les nombreuses contraintes imposées par l’exiguïté du lieu et le respect des normes en vigueur, nous éloignent sans doute de l’intimité et de la simplicité voulu par l’artiste à sa création, mais ce pôle culturel ambitieux va participer au rayonnement de l’artiste sur son territoire et bien au-delà. Nous attendons avec impatience de pouvoir enfin retrouver le chemin des Rimajures.

Sources : Entretien avec Anne Simon-Feuillatre, Présidente de l’association «L’Atelier Henry Simon les Rimajures».

 

Henry Simon dans son atelier des Rimajures.

 

 

Le comité de rédaction