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L’OCEAN, INCONTOURNABLE ACTEUR DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE. 2024

LA PÊCHE RECREATIVE DE L’ANGUILLE DANS LE COLLIMATEUR.

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Acteurs décisifs au service de la préservation et dela valorisation des marais, leurs propriétaires sont soumis à un ensemble de directives et d’obligations réglementaires : les directives européennes, les Stratégies Nationales des Aires Protégées, et l’ensemble des textes réglementaires que sont le Code de l’Environnement, la Loi Littoral, les arrêtés ministériels et Natura 2000.

C’est ainsi que l’interdiction faite aux non professionnels de « pratiquer la pêche récréative de l’anguille à tous ses stades de développement dans les eaux saumâtres de l’Union Européenne, dans ses estuaires, lagunes côtières et eaux de transition » soit en aval de la limite de salure des eaux, a douché les propriétaires de marais.

Ce projet met vent debout les responsables des marais du Payré (Jard-sur-Mer), de la Basse Vallée de la Vie et de la Gachère (L’Ile d’Olonne). Ils craignent que cette interdiction ne conduise au délaissement des marais dont l’entretien, contraignant et coûteux, n’ouvrirait droit à aucune contrepartie. Conscients des enjeux, les élus du littoral vendéen ont défendu leur opposition argumentée à l’arrêté du 9 mars 2023
du ministre de l’Agriculture.

En septembre 2023, tous voulaient espérer que rien n’était joué d’autant que des alternatives sont à l’étude. Ainsi le projet « d’Aménagement des marais favorables à l’anguille et à la biodiversité » sous l’égide du Syndicat Mixte des Marais de la Vie, du Ligneron et du Jaunay (SMMVL J), de l’Association LoireGrands Migrateurs (LOGRAMI), de Natura 2000, et de l’Association Syndicale des Marais de la Basse Vallée de la Vie (ASMBVV). L’objectif serait de proposer aux propriétaires de marais en cours de déprise, une gestion collective de leurs marais en milieu ouvert afin de favoriser la croissance de l’anguille d’Europe et le retour des géniteurs à la mer. Ce projet, en cours de développement, est constructif pour l’avenir du milieu naturel et de l’espèce, mais il ne résout par le problème des propriétaires amateurs d’anguilles qui n’entretiennent leur marais et les niveaux d’eau que pour pêcher quelques anguilles chaque année.

L’ASMBVV, qui passe depuis 40 ans des commandes groupées aux écloseurs de larves de crevettes impériales, propose un soutien original au développement de l’anguille d’Europe. Il s’agirait d’organiser annuellement une commande groupée de civelles aux pêcheurs professionnels et de les distribuer avec justificatif de provenance aux propriétaires qui souhaitent poursuivre la pisciculture d’anguille. Une partie des anguilles serait relâchée à la mer pour la reproduction, une autre pourrait être prélevée par les propriétaires de marais sous réserve de l’accord de l’Administration.
Les marais salés de la basse vallée de la Vie, riches d’une biodiversité dynamique, réserves de ressources vitales telles que l’eau ou la nourriture, facteurs de régulation thermique et zones tampons en cas de submersion marine, jouent un rôle clef au service du bien-vivre au Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et de son avenir. Les propriétaires de ces marais, si attentifs à leur entretien, méritent en retour la reconnaissance de leur rôle au service de la préservation de ce patrimoine vivant d’intérêt général et le droit d’y perpétuer la pêche récréative aux anguilles.

Michelle Boulègue.

Source : Association Syndicale des Marais de la Basse Vallée de la
Vie (ASMBVV).

Bulletin 2023 Les RENDEZ-VOUS de V.I.E

SORTIES NATURE 2023 RECONNAISSANCE DE LA DUNE DU JAUNAY

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SORTIES NATURE 2023 RECONNAISSANCE DE LA DUNE DU JAUNAY

A l’occasion d’un parcours pédestre de 2 heures environ, vous découvrirez le milieu dunaire si sauvage et ses particularités spécifiques, la diversité et l’originalité de sa flore adaptée à son environnement naturel (vent, sable, sel, embruns…), son exploitation par l’homme. Cette découverte sera agrémentée de quelques histoires insolites.
Agissons pour protéger ce milieu fragile.
Ces promenades sont organisées les Vendredi 23 juin, Vendredi 7 juillet, Vendredi 4 août, et le Vendredi 11 août 2023.
Rendez vous à 9h30 à l’angle de la rue de Kerlo et de la rue Roche Bonneau (juste après les jardins familiaux de la Paterne).

Pour tout renseignement complémentaire : 06 48 43 41 38

 

Bulletin 2023 La terre, l’eau, dons fragiles Non classé

VALENTIN AVRILLAS, GRAINETIER ET PEPINIERISTE A SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ.

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VALENTIN AVRILLAS, GRAINETIER ET PEPINIERISTE A SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ.

Un léger sourire aux lèvres, il désigne de la main le coin d’un confortable salon.

«Je suis né là, en 1929. Autrefois, à cet emplacement, c’était la chambre de mes parents. «Les Plantes», c’était le nom de leur maison, elle avait des volets bleus. Un signe du destin, on dirait. J’étais leur deuxième enfant. Ma sœur était plus âgée que moi de 7 ans. Mes parents travaillaient dur. J’ai été élevé par ma grand-mère. Une adorable grand-mère. J’avais 8 ans quand elle nous a quitté. Une bien adorable grand-mère…»
93 ans plus tard, Valentin AVRILLAS évoque ses souvenirs comme on se promène dans son jardin.
«On vivait dans une petite maison sur une parcelle de 4 ha que cultivaient mes parents. Ils faisaient des légumes, surtout des haricots. On avait un cheval et deux vaches comme la plupart des gens d’ici. Mon père s’est fait pépiniériste et grainetier un peu par hasard. Mon grand-père avait une petite maison sur Sion qu’il louait l’été à des gens de Cholet qui étaient pépiniéristes. Ils revenaient tous les ans. A force
on se connaissait bien. C’est eux qui ont donné l’idée à mon père de se faire pépiniériste et grainetier. Mon père s’est spécialisé dans les arbres fruitiers. J‘ai appris le métier avec lui jusqu’à prendre sa suite. J’ai toujours aimé faire ça. J’ai juste un diplôme agricole mais j’ai beaucoup appris des plantes. On vendait des graines achetées en gros qu’on détaillait à la cuillère. C’était l’unité de mesure. VILMORIN était notre fournisseur, au début ; il avait commencé modestement en vendant ses graines sous un parasol sur un pont de Paris. Plus tard on s’est fourni aussi chez TEZIER à Valence et chez CAMUS à Angers. On vendait beaucoup car, à Sion, tous les gens faisaient des légumes dont ils vendaient le surplus au marché de Croix-de-Vie. Nos plus grosses demandes étaient pour les haricots verts, les métis. Les haricots étaient un gros marché chez nous. Une année j’ai vendu une tonne de graines de haricots. Nous faisions aussi des légumes. Un jour de marché j’ai vendu en deux heures 50 kg de haricots verts
Nous étions trois grainetiers à Saint-Hilaire-de-Riez dont la famille CANTIN. Gros fournisseurs, leur clientèle s’étendait jusqu’à Saint-Révérend et Givrand. Il y avait assez à faire pour tout le monde. On ne se faisait pas d’ombre.
On s’est mis aussi à faire des plants de légumes et de tabac. C’est comme ça qu’on a eu un gros contrat
pour 400 000 plants. On semait et les cultivateurs venaient nous acheter les plants. Ça se cultivait du côté de Notre-Dame-de-Riez. Après la guerre, un gars, venu du Maine-et-Loire, a toqué à la porte. Il avait sa fourgonnette remplie de bégonias. Il y avait une forte mévente dans leur coin. Il tentait sa chance sur la côte. On lui avait dit qu’on faisait des plants de légumes. Il nous proposa de lui acheter ses bégonias pour ajouter la vente de fleurs à celle des légumes. On n’avait encore jamais fait ça et on lui a dit que ce n’était pas notre métier. Il a insisté : «Je vous laisse ce que vous voulez, histoire d’essayer. Si ça vous convient vous me le dites et vous m’achèterez les prochains plants». Au marché suivant à Croix-de-Vie on les a très bien vendus. Les parisiens, les nantais venaient sur la côte l’été et aux beaux jours. La gare SNCF à Croix-de-Vie y était pour beaucoup. Il fallait fleurir les nouvelles villas. On s’est mis à faire des plants de fleurs et des arbres d’ornement. Là encore, ça a plu. Petit à petit nous nous sommes fait une solide clientèle. Des célébrités venaient renouveler leurs plantes chez nous, l’humoriste Desproges par exemple, et sa fille plus que lui. J’ai entretenu des jardins, la taille des arbres surtout.

Sur le pays, nos activités se complétaient. Les maraîchers nous achetaient nos graines et nos plants. Ils vendaient leurs légumes aux marins-pêcheurs, surtout des oignons. Les pêcheurs achetaient le sel aux sauniers et vendaient leurs poissons à tout le monde. Les oignons étaient la production phare ici. A la mi-septembre, la belle saison se terminait par une foire aux oignons qu’on présentait en tresses. C’était l’occasion d’une fête qui faisait venir beaucoup de monde.

La retraite est arrivée tranquillement. La relève est assurée. J’aime venir donner un coup de main quand la santé le permet. L’équipe des jeunes est épatante. Ils savent faire sans qu’on leur dise. On s’entend bien.
Ça a beaucoup changé mais je m’y reconnais encore.»

Propos de Valentin AVRILLAS, grainetier et pépiniériste, recueillis par Michelle Boulègue le 8 juillet 2022 aux Jardins de la Fée.

Le comité de rédaction