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Bulletin 2023 Les RENDEZ-VOUS de V.I.E

SORTIES NATURE 2023 RECONNAISSANCE DE LA DUNE DU JAUNAY

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SORTIES NATURE 2023 RECONNAISSANCE DE LA DUNE DU JAUNAY

A l’occasion d’un parcours pédestre de 2 heures environ, vous découvrirez le milieu dunaire si sauvage et ses particularités spécifiques, la diversité et l’originalité de sa flore adaptée à son environnement naturel (vent, sable, sel, embruns…), son exploitation par l’homme. Cette découverte sera agrémentée de quelques histoires insolites.
Agissons pour protéger ce milieu fragile.
Ces promenades sont organisées les Vendredi 23 juin, Vendredi 7 juillet, Vendredi 4 août, et le Vendredi 11 août 2023.
Rendez vous à 9h30 à l’angle de la rue de Kerlo et de la rue Roche Bonneau (juste après les jardins familiaux de la Paterne).

Pour tout renseignement complémentaire : 06 48 43 41 38

 

Bulletin 2023 La terre, l’eau, dons fragiles

LE JARDIN DE MONSIEUR TORTERUE: UN JARDIN CONNU ET RECONNU.

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LE JARDIN DE MONSIEUR TORTERUE: UN JARDIN CONNU ET RECONNU.

Depuis sa création en 2016, le Jardin de Monsieur Torterue n’avait jamais accueilli autant de visiteurs.
Peut-être l’effet post-covid et ses confinements répétés, suivi d’un été tout aussi confiné ont-ils amené
les uns et les autres à venir s’y aérer ou, peut-être, est-ce le résultat d’un intérêt grandissant pour découvrir ou re-découvrir cet Incroyable Jardin ouvert aux pupilles et aux papilles de tous…

Nous y avons croisé et renseigné des patients et accompagnants en attente de rendez-vous dans
le cabinet médical tout proche. En juin, à l’occasion des journées nationales «Rendez-vous aux
jardins» et «Bienvenue dans mon jardin au naturel», les jardinier.e.s, ont sensibilisé le public aux petits
gestes à faire au jardin pour accueillir la biodiversité. La Journée du Patrimoine a permis à Michelle
Boulègue de raconter l’histoire de l’hôpital local, une des plus anciennes bâtisses de Saint-Gilles-
Croix-de-Vie. Une édition spéciale de cette conférence a eu beaucoup de succès auprès des résidents.
Le collectif des Incroyables Jardinières et Jardiniers poursuit, depuis 5 ans, ses actions de sensibilisation et de pédagogie auprès des écoliers et en particulier ceux de l’école Sainte-Croix.
Les conseils donnés en juin 2021 à l’école maternelle Edmond Bocquier autour de l’aménagement d’un jardinet dans la cour de l’école ont été suivis cet automne par l’accueil de deux classes afin de lancer concrètement le projet jardinage avec les enfants. Le jardin est aussi un support d’activités scolaires en autonomie.

 

L’Ecole de la Chapelle y vient régulièrement et, en septembre, quatre classes de CM2 de chacune des écoles de SGXV ont participé à une animation reptile, organisée dans le cadre de l’ABC de la Biodiversité, sous la houlette d’une animatrice nature. Sans doute, le fait le plus significatif à retenir de notre bilan est-il la présence toujours plus importante de personnes résidant à l’Ehpad. Accompagnées de Linda, leur animatrice, elles participent activement aux menus travaux du jardin, papotent ou commentent gentiment les gestes des jardiniers débutants. Nous avons plaisir à les rencontrer et à échanger avec elles le mardi. Nous avons compté jusqu’à 19 résidents lors de la venue des enfants de l’Ecole Bocquier en octobre. Un bel exemple de rencontre multigénérationnelle que nous aurons à cœur de développer, en organisant une animation musicale et ludique,le dernier samedi de juin 2023.

Notons également l’animationmunicipale du Troc-plantes organisée le 26 novembre dernier sur notre jardin, ou encore l’animation conviviale et ludique proposée aux réfugiés ukrainiens en juin à l’ombre
des tilleuls, toujours en partenariat avec la municipalité.

Tout cela constitue des marqueurs de reconnaissance et de confiance adressés au collectif des  Incroyables Jardinier-e-s de Monsieur Torterue. L’Incroyable Jardin a, par ailleurs,
été remarqué dans le cadre de la démarche «Je fleuris ma ville» au niveau municipal, puis dans le
cadre de celle du «Paysage de votre commune» pilotée par le CAUE (Conseil d’Architecture d’Urbanisme
et d’Environnement) qui lui a attribué le 1er prix départemental dans la catégorie «Démarche collective».

Cette reconnaissance nous engage encore plus. Nous avons des défis à relever, à commencer par l’adaptation de nos pratiques au changement climatique. Malgré la mise en place d’un épais paillage sur
nos lasagnes, les plants qui nous ont été offerts par le GAEC Clair de Lune ont souffert cet été. Une réflexion est en cours pour collecter l’eau de pluie, optimiser les séquences d’arrosage, et aller vers des espèces et variétés plus rustiques.

 

L’activité ne manque pas. L’essentiel du travail concerne la mise en culture, l’entretien, la réflexion sur l’amélioration de nos pratiques, à travers la rencontre d’autres jardiniers, la transmission des savoirs
ainsi acquis à divers publics, dans le domaine du jardinage et de la permaculture. Les travaux d’aménagement de la remise qui nous a été confiée par l’hôpital, l’organisation, l’animation du
collectif, la participation aux tâches administratives et de communication peuvent aussi intéresser les bonnes volontés.
Alors, n’hésitez pas à nous rejoindre, nous avons besoin de vos compétences, et vous serez les bienvenu.e.s!

Gaëtan CHATELLIER
et Michèle TRAMOY

Bulletin 2023 La terre, l’eau, dons fragiles Non classé

VALENTIN AVRILLAS, GRAINETIER ET PEPINIERISTE A SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ.

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VALENTIN AVRILLAS, GRAINETIER ET PEPINIERISTE A SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ.

Un léger sourire aux lèvres, il désigne de la main le coin d’un confortable salon.

«Je suis né là, en 1929. Autrefois, à cet emplacement, c’était la chambre de mes parents. «Les Plantes», c’était le nom de leur maison, elle avait des volets bleus. Un signe du destin, on dirait. J’étais leur deuxième enfant. Ma sœur était plus âgée que moi de 7 ans. Mes parents travaillaient dur. J’ai été élevé par ma grand-mère. Une adorable grand-mère. J’avais 8 ans quand elle nous a quitté. Une bien adorable grand-mère…»
93 ans plus tard, Valentin AVRILLAS évoque ses souvenirs comme on se promène dans son jardin.
«On vivait dans une petite maison sur une parcelle de 4 ha que cultivaient mes parents. Ils faisaient des légumes, surtout des haricots. On avait un cheval et deux vaches comme la plupart des gens d’ici. Mon père s’est fait pépiniériste et grainetier un peu par hasard. Mon grand-père avait une petite maison sur Sion qu’il louait l’été à des gens de Cholet qui étaient pépiniéristes. Ils revenaient tous les ans. A force
on se connaissait bien. C’est eux qui ont donné l’idée à mon père de se faire pépiniériste et grainetier. Mon père s’est spécialisé dans les arbres fruitiers. J‘ai appris le métier avec lui jusqu’à prendre sa suite. J’ai toujours aimé faire ça. J’ai juste un diplôme agricole mais j’ai beaucoup appris des plantes. On vendait des graines achetées en gros qu’on détaillait à la cuillère. C’était l’unité de mesure. VILMORIN était notre fournisseur, au début ; il avait commencé modestement en vendant ses graines sous un parasol sur un pont de Paris. Plus tard on s’est fourni aussi chez TEZIER à Valence et chez CAMUS à Angers. On vendait beaucoup car, à Sion, tous les gens faisaient des légumes dont ils vendaient le surplus au marché de Croix-de-Vie. Nos plus grosses demandes étaient pour les haricots verts, les métis. Les haricots étaient un gros marché chez nous. Une année j’ai vendu une tonne de graines de haricots. Nous faisions aussi des légumes. Un jour de marché j’ai vendu en deux heures 50 kg de haricots verts
Nous étions trois grainetiers à Saint-Hilaire-de-Riez dont la famille CANTIN. Gros fournisseurs, leur clientèle s’étendait jusqu’à Saint-Révérend et Givrand. Il y avait assez à faire pour tout le monde. On ne se faisait pas d’ombre.
On s’est mis aussi à faire des plants de légumes et de tabac. C’est comme ça qu’on a eu un gros contrat
pour 400 000 plants. On semait et les cultivateurs venaient nous acheter les plants. Ça se cultivait du côté de Notre-Dame-de-Riez. Après la guerre, un gars, venu du Maine-et-Loire, a toqué à la porte. Il avait sa fourgonnette remplie de bégonias. Il y avait une forte mévente dans leur coin. Il tentait sa chance sur la côte. On lui avait dit qu’on faisait des plants de légumes. Il nous proposa de lui acheter ses bégonias pour ajouter la vente de fleurs à celle des légumes. On n’avait encore jamais fait ça et on lui a dit que ce n’était pas notre métier. Il a insisté : «Je vous laisse ce que vous voulez, histoire d’essayer. Si ça vous convient vous me le dites et vous m’achèterez les prochains plants». Au marché suivant à Croix-de-Vie on les a très bien vendus. Les parisiens, les nantais venaient sur la côte l’été et aux beaux jours. La gare SNCF à Croix-de-Vie y était pour beaucoup. Il fallait fleurir les nouvelles villas. On s’est mis à faire des plants de fleurs et des arbres d’ornement. Là encore, ça a plu. Petit à petit nous nous sommes fait une solide clientèle. Des célébrités venaient renouveler leurs plantes chez nous, l’humoriste Desproges par exemple, et sa fille plus que lui. J’ai entretenu des jardins, la taille des arbres surtout.

Sur le pays, nos activités se complétaient. Les maraîchers nous achetaient nos graines et nos plants. Ils vendaient leurs légumes aux marins-pêcheurs, surtout des oignons. Les pêcheurs achetaient le sel aux sauniers et vendaient leurs poissons à tout le monde. Les oignons étaient la production phare ici. A la mi-septembre, la belle saison se terminait par une foire aux oignons qu’on présentait en tresses. C’était l’occasion d’une fête qui faisait venir beaucoup de monde.

La retraite est arrivée tranquillement. La relève est assurée. J’aime venir donner un coup de main quand la santé le permet. L’équipe des jeunes est épatante. Ils savent faire sans qu’on leur dise. On s’entend bien.
Ça a beaucoup changé mais je m’y reconnais encore.»

Propos de Valentin AVRILLAS, grainetier et pépiniériste, recueillis par Michelle Boulègue le 8 juillet 2022 aux Jardins de la Fée.

Le comité de rédaction