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Bulletin 2016 Les rendez-vous de V.I.E.

Les rendez-vous de V.I.E.

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Evolution du littoral vendéen depuis 8 000 ans, organisée conjointement par les associations Nature et Culture, le C.P.N.S. et l’Amicale laïque.
Nous avons appris comment la palynologie (étude des pollens fossiles) appliquée à des « carottes » de sol prélevées dans des niveaux actuellement submergés permet de reconstituer des zones agricoles ou forestières dans ces niveaux. Les variations du trait de côte ne datent pas d’hier !!!

Michèle Tramoy, aidée par Michel Parquet et Jean-Louis Charrier, a présenté les méthodes qui permettent la pratique d’un jardinage écologique en favorisant les auxiliaires des cultures et en évitant l’utilisation des « biocides ».

au cours de laquelle Michèle Tramoy a ouvert son « jardin au naturel » les 13 et 14 juin 2015. Elle a ainsi pu montrer comment elle met en pratique les conceptions de la permaculture. Une centaine de personnes ont suivi sa présentation, en dépit de la pluie du dimanche ! Voyez l’article de Michèle dans ce bulletin.

le samedi 20 juin : « la dune dans la ville » Les représentants de l’association ont accueilli les visiteurs sur l’espace dunaire, musée de la flore dunaire, installé sur le remblai de la plage de Saint Gilles ;

Michèle Tramoy a encadré, le lundi 22 juin, un groupe à la découverte des « Sauvages de ma rue », en montrant la diversité et l’intérêt de ces plantes qui ne sont plus considérées comme des mauvaises herbes et expliqué le zérophyto mis en oeuvre par les service des espaces verts de la ville ;

Le 23 juin, à la Conserverie, Michèle a animé un exposé –débat sur le thème : cultiver son jardin avec la biodiversité.

  • Nous avons été sollicités par 2 groupes, cette année : l’association « Du jardin au paysage » de la Chapelle sur Erdre, 25 adultes que nous avons intéressés par la présentation des spécificités de notre dune, le 24 avril ; et un groupe de 30 enfants de Hayange que nous avons aidés à découvrir la plage et la dune dans leurs aspects naturalistes.
  • Nos herborisations dans la dune nous ont permis d’accueillir 47 adultes et 10 enfants en 4 sorties ;
  • Sur la corniche de Sion, notre sortie permet d’élargir la présentation de notre littoral : géologie de nos beaux rochers, flore de la «dune perchée», flore des rochers suintants d’eau douce, invertébrés de l’estran, algues si diverses et aux utilisations en développement, oiseaux de la côte. Il n’y a pas que des goélands !!

12 personnes (+ 10 adhérents des 2 associations : Nature et Culture et V.I.E.) ont participé à ces 2 sorties. Au cours de la visite du 13 août, nous avons accueilli un groupe de 5 handicapés légers, que nous aurions préféré recevoir en groupe indépendant.

Dans la cour du Centre Socio Culturel,notre stand a présenté les activités de notre association : mémoire, cadre de vie, préservation de l’environnement.

Pour la 3° année consécutive, les Journées du Patrimoine donnent lieu à diverses actions communales. Cette année, l’accent était mis sur le patrimoine maritime. Notre association pouvait donc parfaitement y insérer le résultat des travaux et des recherches des uns et des autres. L’installation de notre stand dans le hall de la Conserverie a attiré un grand nombre de visiteurs (300 personnes environ sur les 2 jours). Nous avons beaucoup apprécié que tous les stands aient été regroupés à la Conserverie et nous remercions la Municipalité du confort et de la visibilité qu’elle nous a donnés.

Bernard de Maisonneuve a pu présenter son ouvrage sur Pierre Garcie Ferrande, notre célèbre marin cartographe qui écrivit le premier ouvrage de navigation : « Le grand Routier de la mer », plusieurs fois réédité vers 1502. Le travail de Bernard et de son équipe était orienté vers la traduction de cet ouvrage en français moderne. Il est actuellement en cours d’impression. Nos visiteurs ont aussi été très intéressés par la copie du Rouleau d’Apremont, tracé de la Vie entre Apremont et St Gilles réalisé par un architecte, Jehan le Florentin, qui montre les différents éléments, villages et rives de cette rivière au XVI° siècle. On peut y voir, en particulier, la façon dont les bateaux s’amarraient le long de la rive à la hauteur de l’église de Saint Gilles, tout près de l’église – d’où le nom de Place du Vieux Port pour la place qui est devant l’église.
Cette carte a été réalisée à la demande du Seigneur d’Apremont, Philippe Chabot de Brion, qui envisageait de canaliser la Vie pour que les bateaux de commerce puissent remonter le fleuve jusqu’à Apremont, au lieu de s’arrêter à St Gilles. Le projet n’a pas vu le jour … mais le rouleau est resté !

Nous avions craint que nos panneaux et nos explications sur les murs en pierres de lest de navire risquent de lasser nos visiteurs ! Il n’en a rien été. Ces témoins tangibles de notre passé de port marchand et de ses échanges avec diff érents pays du Nord de l’Europe, de l’Espagne, du Canada….suscitent toujours l’intérêt. Cette année, la visite des ruelles riches en murs avec pierres de lest de navires s’est orientée vers le vieux Croix de Vie. Nous n’avons pu accueillir qu’une cinquantaine de personnes car nous avons dû limiter nos visites au dimanche après-midi. Quelques ruelles de St Gilles nous ont conduits à la cave de Gérard Richard, cave dont la présence, en pleine ville, étonne toujours les visiteurs.
Nous y avons retrouvé notre ami, Gérard Roches.

Bulletin 2014 Les dossiers de VIE

Valorisation du patrimoine.

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Des nouvelles de l’AVAP, enfin !
La loi de Grenelle II du 12 juillet 2010 instaure l’établissement d’une Aire de Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) en remplacement des Zones de Protection Prioritaire de l’Architecture et du Patrimoine (ZPPAUP) institué en 1991. L’objectif de l’AVAP maintient la valorisation du patrimoine bâti et veut, de plus, tenir compte des avancées engendrées par l’usage de nouveaux matériaux ainsi que des contraintes réglementaires et législatives nouvelles telles que l’accessibilité, le développement durable et les risques d’inondation. L’AVAP se doit donc de définir un périmètre capable de rendre compte de ses objectifs et des contraintes à satisfaire. Dans ce but, le Conseil Municipal du 14 octobre 2013 a décidé la mise en place d’une commission locale consultative de 15 membres et de 4 suppléants réunissant des représentants de la commune, de la Communauté de Communes au titre de l’urbanisme, de l’environnement et des travaux, des représentants de l’Etat et des personnes qualifiées, du monde associatif (en l’occurrence V.I.E.), du CAUE, de l’entreprise Signavision et d’un architecte. La commune a la charge d’organiser l’information et la concertation au moyen de ses supports de communication et de la presse locale. Un prestataire spécialisé sera chargé de mener les études préalables à l’établissement de l’AVAP. Pour un coût pré-estimé et budgété pour l’exercice 2013 à hauteur de 44 000 euros HT. L’AVAP, moins contraignante que la ZPPAUP, définira les conditions de la valorisation et de préservation du patrimoine urbain, architectural, témoin de l’histoire locale. La tendance poussant à la densification du tissu urbain et à l’investissement des «dents creuses» peut aussi induire une rentabilité du foncier en termes d’espace et de finance. Face à ces pressions, l’AVAP aura fort à faire pour contribuer à la valorisation et à la préservation de notre patrimoine bâti. Du moins sommes nous en bonne voie pour nous doter d’une règle du jeu communale.

Le cas des murs de l’église de Saint Gilles est révélateur de ces désordres puisque des pierres se détachent de temps en temps. Un périmètre de sécurité autour de la tour du clocher a été mis en place en sept 2013. Bonne nouvelle des restaurations sont prévues en 2014 des deux églises. Certains murs laissent tristement apparaître leur fourrure au niveau d’échancrures qui les fragilisent d’autant plus. Photo V.I.E.

Le cas des murs de l’église de Saint
Gilles est révélateur de ces désordres
puisque des pierres se détachent de
temps en temps. Un périmètre de sécurité
autour de la tour du clocher a
été mis en place en sept 2013. Bonne
nouvelle des restaurations sont prévues
en 2014 des deux églises.
Certains murs laissent tristement
apparaître leur fourrure au niveau
d’échancrures qui les fragilisent d’autant
plus. Photo V.I.E.

La restauration des murs en pierres de lest a son mode d’emploi.
En mai 2013, à la demande de V.I.E., Alexandre Billon, architecte des bâtiments de France, lui a remis une étude détaillée et riche d’informations concrètes permettant aux propriétaires de murs en pierres de lest de faire le diagnostic de l’état de leur murs de clôture et d’habitation construits avec ce matériau et de porter remède à leurs détériorations dans les meilleurs conditions. Cette étude a été remise aux autorités compétentes et en toute priorité au Conseil Général qui dès l’origine à bien voulu subventionner son financement. V.I.E. tient cette étude à la disposition des propriétaires intéressés. Certains d’entre eux l’ont déjà consultée utilement. Au-delà de la mise à disposition de cette information propre à préserver ce patrimoine qui fait le charme de nos quartiers anciens, V.I.E. se préoccupe de permettre aux propriétaires d’accéder à des aides financières nécessaires en cas de restauration. A cet effet V.I.E. souhaite que le futur règlement de l’AVAP préconise cette préservation et la favorise en prévoyant d’apporter l’assistance technique de ses services. Cet appui justifierait de l’intérêt collectif que représente ce patrimoine concourant à l’identité de notre ville et donnerait des arguments solides aux propriétaires qui souhaiteraient solliciter une subvention auprès de la Fondation du Patrimoine. Cette démarche devrait s’inscrire, plus largement dans la définition de la politique locale de préservation et de valorisation de notre patrimoine communal.

Bulletin 2013 Les dossiers de V.I.E.

Comment protéger les murs en pierres de lest

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Le savoir-faire des maçons construisant les murs avec les pierres de lest de navire débarquées sur les rives de la Vie, fait que ces murs font encore le charme des façades et des rues des quartiers historiques de Saint Gilles Croix de Vie. C’est en diagnostiquant à temps les fragilités des murs et en respectant les techniques traditionnelles de construction et de restauration que ces murs pourront défier le temps. Les recommandations suivantes de l’architecte du patrimoine Alexandre BILLON, qui a réalisé l’étude, sont essentielles pour respecter les principes et les techniques de l’appareillage d’un mur en pierres de lest et pour savoir utiliser les bons matériaux afin de préserver la pérennité de ces murs.

Rapide description géologique et architecturale des murs en pierres de lest de navire :

L’observation (réalisée par plusieurs scientifiques) des murs en pierres de lest atteste d’une grande variété géologique des roches dont la plupart correspondent à des pierres roulées, d’autres à des pierres extraites de carrières. Les roches les plus représentées, généralement à forte densité, sont les suivantes : les granites, les gabbros, les gneiss, les quartz, les grès, les schistes, les basaltes, les larvikites, les pyroxénites, les silex et les calcaires. Des pierres présentant des fossiles ont été également observées. L’étude de la roche (pétrologie) peut permettre de connaître son origine par comparaison de ses caractéristiques avec les gisements identifiés sur les rivages maritimes.

D’autres types de moellons ont été associés à la construction des murs : notamment schiste bleu du Fenouiller, blocs de pierre taillés calcaires, morceaux de terres cuites…

Sur le plan de l’architecture et des techniques de constructions, plusieurs éléments (se reporter au dessin de capelinage) ont été identifiés sur les murs des vielles rues de la ville par l’architecte du patrimoine, principalement:

  • l’ossature composée de deux parements de pierres apparentes scellées généralement à l’argile ou à la chaux bordant une fourrure (nucléus du mur) composée de blocaille (petites pierres de remplissage),
  • la structure de construction basée sur la levée représentant environ 2 pieds (60 cm) de hauteur de mur, chaque levée se terminant par une arase constituée en plan horizontal d’une succession de pierres plates (généralement schiste du Fenouiller), sur laquelle une nouvelle levée était édifiée d’abord avec une ligne (assise) de gros moellons,
  • l’appareil, agencement judicieux et généralement harmonieux des pierres posées sur lit associant des pierres particulières posées spécifiquement afin de renforcer le mur (cf. ligne cidessous) ;
  • les éléments de renforcement du mur : panneresse (pierre posée longitudinalement au mur), boutisse (pierre dont la plus petite face forme le parement), boutisse traversière (boutisse qui traverse le mur en présentant deux petites faces de parement), pierre moisée (assurant le chainage entre deux pans de murs).
  • les éléments de protection du mur : chapeau ou chaperon, ou écorché de pierres à joints étanches
  • d’autres éléments de construction : trou de boulin (qui permettait de dresser les échafaudages), coup de sabre de délimitation, niche de mitoyenneté, chantepleure pour l’évacuation des eaux pluviales, – les pierres de taille calcaires (encadrements de fenêtres, chaînes d’angles, corniches, bandeaux) complètent les éléments d’architecture
  • les petites constructions en pierres de lest enrichissent le cadre : puits mitoyens, fontaines.

Recommandations de l’architecte du patrimoine (préservation des murs par l’entretien, consolidation et restauration).

Mortier traditionnel à base de chaux : L’utilisation de la chaux aérienne en tant que liant dans les mortiers pour scellement et joints ou pour les enduits est vivement recommandée, notamment pour sa plasticité particulièrement adaptée à l’hétérogénéité des supports. Le mortier est constitué d’un mélange d’1 volume de chaux grasse ou aérienne pour 3 à 5 volumes de sable propre. L’utilisation du ciment est à proscrire. Il rigidifie la structure et asphyxie le mur. Il provoque des fissures et d’autres pathologies qui peuvent entraîner la ruine des maçonneries.

Entretien des murs :

  • Repérer le dégarnissage des joints anciens, afin de procéder au moins partiellement à la réfection des joints au mortier traditionnel, chaux grasse et sable.
  • Vérifier l’étanchéité du chaperon du mur (arase terminale ou chapeau) et renforcer le rejointoiement des pierres du dessus si nécessaire.
  • En cas de descellement d’une pierre, ne pas attendre pour la resceller avec un mortier traditionnel.
  • Si le mur présente des signes de déformation (bouclement, bouffement), il convient de renforcer l’étanchéité du jointement et de consolider la structure du mur en refaisant les joints le plus profondément possible et en complétant avec des injections de coulis de chaux hydraulique, afin de renforcer la fourrure interne.

pierreRestauration des murs (à assurer par un professionnel de la maçonnerie traditionnelle):
Dans le cas de fissures (relativement rares dans les murs de clôture, moins rares dans les murs présentant des baies), l’idéal est de remplacer deux pierres concernées par la fissure par une pierre plus longue (moisée) qui assurera le renforcement de l’endroit. Si la fissure est plus importante, notamment dans le cas de maison à étage, le chaînage (fer et béton) s’avère nécessaire. Il conviendra de le cacher par un parement de pierres ou de mortier à la chaux.
En cas de déformation très importante du mur : bouclement (mur bombé), bouffement (détachement du parement), la démolition méthodique puis la reconstruction (à l’identique selon les règles de la maçonnerie traditionnelle) de la partie du mur est à envisager, en prenant soin au préalable d’établir le calepinage du pan de mur (représentation graphique de l’assemblage des pierres composant le pan de mur).

Réfection du rejointoiement :
Afin de contrecarrer le délitement et l’écrasement des joints anciens, une réfection des joints est nécessaire. Dégarnir les joints fragilisés sans desceller les pierres (marteau et burin fin ou l’utilisation de la sciotte (scie). Le sablage mécanisé maîtrisé n’est pas conseillé. Il provoque les épaufrures des arêtes des pierres de taille. Le gommage à base d’alumine est toléré, dans la mesure où il est bien exécuté.
Un coulis (à base de chaux hydraulique) pourra être injecté en remplacement ou en complément du mortier originel afin de renforcer la résistance de la maçonnerie. Préparer le mortier traditionnel.
Bien nettoyer les joints, humidifier les interstices avant de les garnir de mortier. Bien nettoyer les surplus de mortier (au pinceau).
Le joint refait doit toujours rester en retrait (en creux) du parement de la pierre (coté visible) afin de bien la rendre apparente (technique à pierre vue). Eviter les joints beurrés.

Enduits :
Traditionnellement les murs des maisons d’habitation étaient enduits au mortier de chaux grasse et de sable argileux. Le prix de la chaux dissuadait les propriétaires d’enduire les murs de clôture, des constructions attenantes (grange…) et de certains pignons. De nos jours beaucoup de murs de maisons (et quelquefois des murs de clôture) de vieilles rues de Saint Gilles Croix de Vie ont été recouverts d’enduit ciment formant une carapace incompatible avec la nature composite des murs de pierres.
Seul un enduit traditionnel à base de chaux est recommandé par les professionnels de la restauration des constructions en vielles pierres, l’ajout de fibres et d’adjuvants reste possible. Pour autant, recouvrir les murs de pierres d’un enduit n’est pas indispensable : un rejointement renforcé et une protection des pierres les plus fragiles permettent de laisser les pierres apparentes (mur «à pierre vue»).
Cette tendance «esthétique» déjà engagée pour les murs intérieurs des maisons se développe petit à petit sur les façades des vielles rues à l’instar d’autres centres villes historiques. Il n’est pas recommandé de procéder à un enduit laissant en apparence le parement de quelques pierres (pâté de tête) et encore moins de faire dépasser l’enduit ou le joint en surépaisseur par rapport à la pierre de taille des baies. Lorsque les murs sont enduits, seuls les mortiers à base de chaux grasse permettent l’aération du mur et l’évaporation de l’humidité interne.
Après avoir débarrassé le mur de l’ancien enduit (par piochement) et reconsolidé le jointement, la réalisation de l’enduit consiste à appliquer 3 couches de mortier traditionnel (chaux et sable) : le gobetis (mortier assez gras déterminant pour l’accroche), le corps d’enduit et la couche de finition. Après la prise du mortier, éponger finement l’enduit de finition à l’eau claire pour retrouver la couleur du sable, d’où l’expression «faire chanter le sable ».
Cette action supprime la laitance souvent très blanche. L’adjonction de pétards de chaux, de granulométrie variable, contribue à renforcer l’aspect traditionnel des mortiers anciens.
Denis Draoulec

(*) l’étude complète réalisée par Alexandre Billon à
la demande de l’association V.I.E. est disponible au
siège de l’association qui prévoit d’en remettre également
un exemplaire à la mairie.