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Bulletin 2010 Histoire - Récits - Mémoire

L’Eperon Pontchartrain

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C’est le nom de l’ouvrage maritime qui protège la baie d’Adon depuis l’an 16O1, à l’initiative de Marie de Beaucaire. Elle répondait enfin aux voeux des marins du port qui n’en pouvaient plus de devoir accoster sous les coups de boutoir du jusant. Fine manoeuvrière et près de ses intérêts, elle avait adressé une requête à Henri IV dès 1596 pour obtenir des subsides permettant de financer le coût des travaux estimé à 12 000 écus de l’époque. Henri IV, sachant pertinemment que le trafic du port fournissait des recettes appréciables à Marie de Beaucaire, lui répondit aimablement le 5 avril 1598 qu’elle était autorisée à financer elle-même les travaux dont elle aurait à se rembourser en prélevant une redevance de 7 sols 6 deniers par tonneau de marchandise entrant et sortant, assortie d’une exemption pour le sel destiné aux greniers du roi. Le 1er marché est passé le 22 novembre 1599. L’ouvrage a été réalisé en deux tranches : la construction d’un quai en croissant de 18 brasses de long (32,40 m) et de 8 de large (14,80 m) et un éperon occidental mis en construction le 1er mars 1601 pour un coût de 2 300 écus. Une fosse creusée le long du quai devait permettre l’accostage de bateaux de plus fort tonnage et améliorer d’autant le rendement de l’ancien port d’échouage.

Plan du port de St-Gilles

Le chantier dura 3 ans et s’avéra difficile d’emblée. Pour sa part Marie de Beaucaire n’a pas hésité à rogner sur le coût des matériaux et leur transport en recyclant les ruines de son vieux château de Riez. Cependant il faut attendre le siècle suivant pour que le môle donne des signes de fatigue. En 1714, le musoir s’est effondré. Il fut alors décidé d’en profiter pour le prolonger à 50m de long afin d’améliorer la protection du port.
Des plans datés de 1724 confirment que le môle mesurait déjà 45 brasses de long (80 m), sa longueur actuelle, soit 50 m de plus qu’en 1690. On peut donc être fondé de penser que, entre ces deux dates, ces travaux ont bien été entrepris à l’initiative du comte de Pontchartrain, ministre de la marine. En 1724, l’ingénieur Tigné fut chargé de renforcer l’épaisseur du môle et d’en arrondir l’extrémité afin d’augmenter l’effet de chasse, le tout pour un coût estimé de près de 40 000 livres tournois. Des travaux d’entretien se succédèrent en 1746 et 1788. La désignation «d’éperon de Pontchartrain» apparaît enfin sur une réédition datée de 1788 du plan «Bégon» de 1690 assortie d’une référence au ministre de la marine de Pontchartrain par Chevalier Isle, confirmant notre hypothèse. Depuis lors, le môle est baptisé officiellement « éperon Pontchartrain ».

A partir du XIXème siècle, l’éperon de Pontchartrain n’a plus la vedette. Les travaux vont se poursuivre sur l’autre rive et deux nouveaux phares amélioreront l’accès du port. Toutefois, Marcel Baudouin, cité par B de Maisonneuve, fait état de chantiers de 1803 à 1805 car «le môle éprouva de graves avaries». En effet, les fondations ne soutenaient plus l’ouvrage tant les pilotis en bois, supports du musoir, étaient rongés par les tarets. De 1840 à 1855 on édifia un phare qui fonctionna jusqu’en 1880 afin de signaler l’entrée du port. La suppression du sommet sur lequel on entretenait des brasiers de signalisation a donné sa silhouette à l’actuelle «tour Joséphine» restaurée par le Conseil Général en 2001 et agrémentée par la création d’un jardin ouvert au public à l’initiative de la mairie en 2003.

Michelle Boulègue

Sources :
– «Les premières installations portuaires de Saint Gilles Croix de Vie et les ingénieurs du Roi» par Thérèse Kleindienst.
Recherches vendéennes – N°5, 1998, pages 129 à166 .
– «Saint Gilles Croix de Vie, d’après les écrits de Marcel Baudouin» par B de Maisonneuve. A.R.H.I.M.S.

Bulletin 2009 Dossiers d'actualité Port de plaisance

Le port de plaisance : nouveau chantier

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Le Conseil Municipal a décidé de lancer un « nouvel aménagement » du port de plaisance, selon une sémantique qui se veut la moins alarmante possible !
Le ponton des visiteurs sera allongé de 80 m. Les études géotechniques réalisées par la société « Arcadis » confirment que le schiste altéré du fond du port permet de creuser à la pelleteuse une fosse de -3 m de profondeur, de 15 à 30 m de large, sur une longueur de 120 m. Ces travaux ne devraient pas avoir d’incidence sur la solidité des piles du pont de la Concorde comme on pouvait le craindre. Le coût du chantier, ponton compris, est estimé à ce jour à un montant de 1 466 090 euros hors taxe. Il devrait être financé par un emprunt souscrit par la commune, à hauteur de 1 080 700 euros et une subvention, à solliciter auprès du Conseil Général, pour un montant de 385 381 euros, soit 35% de la dépense subventionnable HT, voire plus… la Semvie, gestionnaire de Port la Vie n’exclut pas une contribution financière qui pourrait diminuer la charge de l’emprunt.

Pour faire quoi ?
Résumons l’information officielle : satisfaire au projet du Conseil Général qui veut faire de Saint-Gilles- Croix-de-Vie la tête de pont de la future course « Vendée Arctique » à but scientifique afin de mesurer, chaque année les effets du réchauffement climatique sur le Grand Nord. La vocation de la Vendée pour les courses de plaisance hauturière devrait ainsi se voir confirmer en associant les rendez vous du « Vendée Globe » à l’expédition nordique. Chaque année, 2 à 3 catamarans seraient au départ. De fait, les catamarans de cette course nordique ne seraient que provisoirement amarrés au ponton 8, le temps d’un rodage. Mais le lancement de cette course, théoriquement programmé pour septembre 2009 est aujourd’hui repoussé à 2010. Le point d’ancrage de la course arctique devrait être au final quai Rivière au prix de travaux considérables tel que le creusement d’un bassin en eau profonde de 6 à 8 m de profondeur pour un diamètre de 80 m devant accueillir une flottille de 4 à 5 multicoques ou monocoques de 18 m à l’année. Tant qu’à faire des travaux, l’imagination des promoteurs du projet a le vent en poupe : un port à sec est envisagé associé à un parking, le tout en souterrain, pour une estimation ébouriffante de l’ordre de 40 millions d’euros voire plus, si le sous-sol s’avère plus résistant que prévu. La sagesse ne serait-elle pas d’adopter un programme plus modeste. En effet une autre hypothèse pourrait se contenter d’un ponton ancré sur le quai Rivière. Là encore une souille, à la cote – 3 m sur 15 m de large, serait creusée tout au long de ces nouveaux pontons. Le triangle restant au centre du port serait creusé à – 2 m pour réduire les écarts de niveaux et les effets de courant. Le coût des travaux de cette version serait diminué en proportion, estimé à hauteur de 10 millions d’euros. Au-delà de la création de ces infrastructures et de leurs équipements, il est prévu l’implantation d’un « village » de toile sur le quai Rivière qui permettrait d’organiser des évènements médiatiques et commerciaux. Si ce projet sortait des cartons, le département aurait la maîtrise d’ouvrage et la commune serait concessionnaire.

Des questions restent en suspend :

  • Jusqu’où la commune peut-elle s’engager financièrement dans l’aménagement du port de plaisance quand le département limite son investissement à 20% du coût des travaux du ponton 8 ?
  • Quelles seraient les conséquences des travaux quai Rivière pour les fondations des propriétés riveraines si le chantier envisagé se concrétisait ?
  • Quelle implantation de remplacement pour la fête foraine, actuellement située sur le futur bassin, pourrait offrir les mêmes avantages du point de vue des forains, à défaut de concilier les calendriers ?
  • Quelles répercussions sur la vie aquatique du bassin ? Déjà, les civeliers craignent que l’allongement du ponton 8 ne compromette la campagne de pêche 2008/2009.

Ces projets à tiroir inquiètent. Même s’ils révèlent un intérêt certain pour le port de Saint-Gilles-Croix-de- Vie, les termes du partenariat entre la commune, le Conseil Général et les autres parties prenantes concernées mériteraient d’être plus explicites.

Gérard Roches

Bulletin 2009 Dossiers d'actualité Port de plaisance

Un projet d’avenir

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En 2009, c’est certain, Saint-Gilles-Croix-de-Vie accueillera la 3e école nationale de skippers de France. Espérons que notre port saura être à la hauteur du prestige de Port la Forêt (Finistrère sud – 29) qui accueille depuis 18 ans la plus ancienne école de plaisance hauturière. La Fédération Française de Voile a étudié notre site plusieurs mois au cours de 2008 et lui a trouvé bien des avantages :

  • Un bassin d’évolution bordé par l’île d’Yeu qui réunit une gamme de complexités nautiques avec des risques maîtrisables.
  • L’accessibilité du port en eau profonde
  • Un port vivant les 12 mois de l’année et concentrant des compétences maritimes diversifiées.
  • Une gare en pleine ville.
  • Un hébergement réunissant toutes les conditions de confort, de proximité avec les points d’embarquement et un environnement d’exception : « Le Vent du Large ».
  • Un centre de remise en forme sportive et de suivi médical facile à organiser à la « Villa Notre Dame » où sont déjà réunies les compétences médicales et de rééducation nécessaires, à deux pas du «Vent du Large».
  • Un contexte vendéen très favorable à la plaisance tant au travers de la politique volontariste du Conseil Général que de celles de ses entreprises dédiées à ce type de navigation comme Bénéteau, et celles qui sponsorisent le « Vendée Globe ».

Cette troisième école bénéficie du soutien du Conseil Général. Son fonctionnement sera essentiellement financé par la Fédération Française de Voile. Elle formera 30 élèves skippers par session, de janvier à mars, à temps plein, complétée par des sessions de perfectionnement d’octobre à novembre. Ces sportifs de haut niveau, sélectionnés sur dossier, se formeront à la maîtrise des technologies les plus avancées en matière méthodologique, météorologique, commerciale et de communication car sponsoring oblige. Ils s’entraîneront sur une douzaine de monotypes, de classe Figaro, des transats (6,50 m) et, éventuellement, quelques 60 pieds type Vendée Globe afin d’acquérir toutes les finesses de manoeuvre et du réglage des voiles. Ce pôle nautique sera amarré au ponton 8 dont l’allongement prend ainsi un intérêt bien supérieur à l’appontement d’une hypothétique flotte destinée à l’inspection de l’Arctique déjà sous contrôle scientifique et météorologique. L’ouverture de cette base permanente d’entraînement est prévue pour le printemps 2009, le responsable du site est attendu fin 2008. Il aura en charge de créer l’école et ses conditions d’intégration dans la vie économique et nautique locale. Nous lui souhaitons la bienvenue.

L’implantation de la troisième école de skippers à Saint-Gilles-Croix-de-Vie nous paraît ouvrir des perspectives économiques et d’animation plus réalistes et à plus court terme que celles de la course Arctique si l’on en juge par l’impact de Port-la-Forêt sur l’économie locale bretonne. Outre le fait que ce pôle draine les navigateurs les plus prestigieux prêts à partager leurs expériences, il a généré une dynamique économique. Selon la direction du « Vendée Globe », la Bretagne a su développer une fi lière nautique, la « Sailing Valley » dans le sillage de cette course. 104 entreprises réalisent un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros/an et génèrent 1 000 emplois.

Pour V.I.E, l’arrivée de cette école de skippers est une très bonne nouvelle. C’est un véritable projet de développement pour St-Gilles-Croix-de-Vie. Il valorise notre commune, ses établissements et ses équipements, sans défoncer nos quais ni défigurer le port.

Maurice Guittonneau