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Bulletin 2020

VERS UN NOUVEAU PLAN LOCAL D’URBANISME

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Publié le 9 septembre 2008, le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a connu des modifications successives entre 2009 et 2017. Le Conseil Municipal du 10 juillet 2017 a décidé sa révision en profondeur.

1 – DES OBJECTIFS AMBITIEUX.

Plus d’une quinzaine d’objectifs sont assignés au futur PLU.

PLAN LOCAL D’URBANISME DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE SITE PATRIMONIAL REMARQUABLE

Trois d’entre eux s’imposent : intégrer les évolutions réglementaires et législatives relatives à l’environnement (Grenelle 2 et loi N°2014-366 du 24 mars 2014), au logement et à l’urbanisme (loi ALUR, Accès au Logement et à un Urbanisme Rénové) et les dispositions relatives à l’architecture et au patrimoine (loi N° 2010-925)

Outre ces objectifs incontournables, le futur PLU aura à satisfaire au Plan de Prévention des Risques du Littoral (PPRL du 30 mars 2016), particulièrement prégnant sur notre commune. À cela s’ajoute la prise en compte des dispositions réglementaires supra-communales édictées par le Conseil Régional, le Conseil Départemental de Vendée et la Communauté de Communes dont le Programme Local de l’Habitat (PLH) du 9 avril 2015 et le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie en vigueur depuis le 6 mars 2017.

Outre le respect de ce socle réglementaire et législatif, le futur PLU doit tenir compte des spécificités du site, et de ses évolutions sociales, économiques et culturelles qui, s’imprimant au fil du temps dans le tissu urbain, le caractérisent. Ainsi du SPR adopté en 2016 (Site de Patrimoine Remarquable). Le PLU a aussi à prévoir et préparer les adaptations que la commune aura à assumer et accompagner au service du développement de son territoire, de la qualité de vie des habitants et de la préservation d’un environnement soumis aux pressions grandissantes du réchauffement climatique.  Ainsi les nécessaires préservations des terres agricoles, des paysages, des ressources naturelles et énergétiques, s’invitent dans les projets urbains comme des exigences à satisfaire au même titre que la préservation du patrimoine architectural et naturel, l’intégration des risques naturels et l’augmentation d’une offre diversifiée de logement.

2 – DES ASPIRATIONS A SATISFAIRE.

Ce rapide tour d’horizon donne à penser que les marges de manœuvre et d’innovation des décideurs sont réduites alors que les aspirations des habitants se diversifient et méritent d’être prises en compte quand la superficie communale est limitée et ne dispose que d’un faible potentiel d’expansion.

Actuellement la commune compte 7 540 habitants sur un territoire de 1 046 ha. Le logement individuel représente 66,2% du parc immobilier. 62,3 % des logements sont sous-occupés. Un habitant sur deux a plus de 60 ans. 8 984 logements sont implantés sur le territoire communal, soit une progression de 11,5 % par rapport à 2009 sous l’impulsion du dynamisme de la construction immobilière. Avec une surreprésentation des résidences secondaires, l’offre en logements reste bien en deçà de la loi ALUR et ne répond pas encore aux besoins exprimés par les jeunes ménages et les familles à revenus modestes d’autant que le chômage a progressé de 9 % en 2009 à 12,3 % en 2014.

Le prix du m2 s’élève progressivement et freine d’autant le développement de programmes immobiliers particulièrement dans les secteurs anciens recherchés par les seniors, les personnes à mobilité réduite et les jeunes ménages souhaitant rester proches du centre-ville, de ses écoles, des services administratifs, des soins et des commerces de proximité qui s’y concentrent.

Le futur PLU se fondant sur un diagnostic détaillé a soumis à l’enquête publique du 28 septembre au 31 octobre 2019 une série de préconisations. Elles tentent de faire la synthèse des attentes et des obligations réglementaires. Elles pourraient se résumer en ces termes :

  • Développer une offre de logements à petites surfaces en propriété et en locatif en direction des   jeunes actifs et en soutien au développement économique faisant toute sa place au logement social.
  • Favoriser la mixité sociale et intergénérationnelle.
  • Faciliter le maintien à domicile des personnes âgées et /ou dépendantes.
  • Favoriser le partage du foncier par la densification urbaine en développant des programmes immobiliers en collectif afin de préserver les terres agricoles et l’environnement naturel.
  • Soutenir l’attractivité touristique et le dynamisme économique au travers d’aménagements et d’équipements urbains esthétiques, du soin apporté à la requalification des entrées de ville, au développement du transport collectif et des modes de déplacements doux. Ces préconisations tendent à contrer les « afflux de véhicules individuels sur la commune selon un rythme pendulaire ».
  • Rendre non constructible les espaces verts publics et privés promus facteurs de régulation thermique afin de tempérer l’impact du réchauffement climatique en zones urbaines densifiées.
  • Valoriser les espaces naturels afin d’apporter une « respiration au tissu urbain ». Ainsi des zones humides et des zones en bordure de l’océan, des dunes, des cours d’eau (le Grenouiller, le Jaunay), des quais, des promenades le long du Jaunay et de l’estuaire de la Vie. Certaines de ces zones à fort impact paysager sont mêmes qualifiées de remarquables et portées au rang de patrimoine naturel : la baie de l’Adon, les dunes de la Garenne, les quais et                 l’estuaire de la Vie…
  • Assurer la salubrité des eaux (citation de la future station d’épuration de Givrand) et réduction des pollutions selon les objectifs de la DCSMM et les règles édictées par la DECE (SDAGE et SGE, DERU).
  • Valoriser et préserver le patrimoine sur la base du diagnostic de l’existant. 254 constructions à valeur patrimoniale sont recensées ainsi que les constructions en pierres de lest enfin prises en compte.

L’impact du PLU devrait être mesuré d’ici 9 ans selon les indicateurs liés à l’habitat, à l’économie, aux charges de déchets, aux besoins en terres agricoles, aux espaces naturels protégés ou restaurés, à la qualité des rejets pluviaux urbains dans la mer, à la qualité des eaux de baignade, aux risques de catastrophes naturelles et /ou technologiques.

Avant 2029 et en complémentarité du protocole d’évaluation prévu par le futur PLU, il serait bon d’envisager un suivi citoyen régulier de la mise en œuvre du PLU, quartier par quartier. 

3 – DES QUESTIONS RESTENT EN SUSPENS.

Le projet de PLU, en sa rédaction actuelle, donne à penser que ses promoteurs ont l’ambition de cocher toutes les cases du bien vivre en ville, maintenant et à l’avenir tout en anticipant les risques climatiques et les nécessaires économies d’énergie et de ressources naturelles.

Une telle ambition est source de tensions entre aspirations et réalités, entre intérêt collectif et intérêts particuliers. Des équilibres sont à trouver, gages de la qualité du bien vivre ensemble. A ce titre, quelques domaines, non exhaustifs, s’offrent à la réflexion :

  • Comment assurer la continuité du tissu urbain entre les quartiers inclus dans le SPR et les nouveaux quartiers de la périphérie ?
  • Comment concilier la qualité des entrées de ville avec la densification du tissu urbain en périphérie.
  • Comment améliorer la fluidité et la sécurité de la circulation en ville entre les quartiers historiques, sanctuarisés et les quartiers périphériques ?  des parkings arborés précisément en périphérie ?  des navettes ?  ou… ?
  • Quelles complémentarités des rôles seraient à instaurer en vue d’améliorer la qualité des eaux entre les communes en charge de la salubrité de leurs cours d’eau et zones humides avec la Communauté de Communes en charge de la station d’épuration des eaux ?
  • Comment préparer les habitants au retrait du trait de côte et aux réserves foncières à accorder à la nature du fait des évolutions climatiques ?  Des négociations à envisager ?

CONCLUSION.

Ces quelques questions, trouveront sans doute leurs réponses dans le rapport du commissaire-enquêteur en charge de l’enquête publique et des travaux qu’il alimentera en préalable à l’adoption du PLU par la municipalité. La complexité des enjeux à satisfaire met en évidence qu’il y aurait un équilibre à trouver pour les zones où s’additionnent les contraintes réglementaires en l’état actuel du PLU. Chaque contrainte, prise séparément, peut trouver sa justification. Conjuguées, compliquées par les impératifs dictés par les évolutions climatiques, elles peuvent engendrer des conflits d’intérêt à comprendre et à anticiper pour les résoudre au mieux. Des marges de manœuvre seraient donc à convenir afin de ménager les conditions d’une évolution harmonieuse du tissu urbain et de la qualité de vivre que seule l’équité des dispositions adoptées pourrait assurer.

Michelle Boulègue.

Sources : les documents et illustrations relatifs au futur PLU, consultables, à ce titre et sous l’égide de la municipalité, dans le cadre de l’enquête publique ouverte du 28 septembre au 31 octobre 2019.
Bulletin 2018 Dossiers d'actualité

EN VUE DE LA FUTURE AGGLOMÉRATION

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La célébration les 50 ans de la fusion des communes de Saint- Gilles- sur- Vie et de Croix- de- Vie, loin de se centrer exclusivement sur le passé a inspiré des projets d’urbanisme utopiques.

A plus court terme, notre futur urbain promis à un élargissement aux communes voisines selon des contours encore à définir est tout aussi stimulant pour l’imagination. L’exercice est plus difficile car il s’agit d’assembler des espaces et des histoires collectives sans s’abstraire de la réalité des tissus urbains façonnées, au fil du temps par les habitants, selon leurs choix de vie, eux-mêmes aux prises avec les résistances du terrain et les exigences de la géographie locale.

Les auteurs des projets d’urbanisation utopiques se sont attachés à imaginer un centre- ville alors qu’il ne leur a pas échappé que notre cité, héritière d’une double matrice, a au moins deux centres-villes. La permanence des représentations mêmes de la part d’architectes utopiques fait que le modèle de la place forte a la peau dure. Dans la perspective d’une nouvelle agglomération composée de plusieurs entités urbaines, la question d’un centre- ville est dépassée. Celle des ouvertures à favoriser est primordiale. Car il y aura plusieurs noyaux actifs à faire interagir jusqu’à Nantes mettant au premier plan la question des tracés et des modes de communication inter et extra urbains capables d’innerver avec fluidité les différents centres nerveux de la nouvelle agglomération en lien avec les autres villes d’un bassin social et économique étendu.

Chaque commune travaille à se doter d’un plan de circulation rationnel et fonctionnel faisant la chasse aux bouchons. Cette réflexion déjà difficile en soi doit déjà s’inscrire dans notre futur urbain élargi. Les habitants l’anticipent eux-mêmes en étirant les liaisons entre lieux de vie, de formation, d’enseignement, de travail et de loisirs. Ils apprécient quand ces liaisons sont correctement aménagées, signalées et sécurisées.

Cependant pas de futur sans racines efficientes.

En effet, les axes de liaison entre les bourgs, les quartiers et les centres urbains constituent les briques fondatrices de la future structure urbaine. En améliorant la mobilité urbaine, c’est tout un ensemble d’avantages qui apparaissent, notamment l’amélioration des déplacements domicile-travail, domicile établissement scolaire, déplacements professionnels, la facilitation des ravitaillements domestiques, des accès à la sante, à la culture, à la vie associative … C’est donc toute la vie urbaine qui se trouve enrichie, dynamisée, grâce à des liaisons adaptées.

Nous citerons quelques exemples d’aménagement permettant           de renforcer les axes de liaison dans le cadre d’un développement durable : préservation des écosystèmes, aménagements de mobilité qui génèrent le moins de nuisances possibles (voies douces partagées, itinéraires de transports en commun, autres modes de transport alternatifs …) pour assurer aux générations futures une qualité de vie et une biodiversité :

1- liaison entre le centre urbain et le bourg de Saint-Hilaire-de-Riez : cet axe de liaison est l’un des plus importants de la commune nouvelle puisqu’il dessert de nombreux quartiers et des équipements communautaires (écoles, gare, complexe aquatique, salle de spectacle, …).

2- liaison entre le pôle urbain-quartier de la Cour Rouge, le bourg du Fenouiller et les quartiers voisins (Val de Vie, Chabossonnière) : une passerelle permettrait aux piétons et aux cyclistes un cheminement plus sécurisé et plus convivial qu’actuellement ;

3- liaison entre le bourg du Fenouiller ainsi et celui de Saint-Hilaire-de-Riez ainsi que celui de Notre -Dame-de-Riez, via le pont du barrage des Vallées. L’effort est à faire pour lever les discontinuités de la voie douce, notamment en aménageant une passerelle et pour faciliter le trafic automobile tout en restreignant le passage des véhicules lourds ;

4- liaison du futur écoquartier La Croix avec le quartier institutionnel (gendarmerie, lycée), la zone industrielle de la Bégaudière: l’aménagement du rond-point de l’Europe qui a déjà fait l’objet, dans les discussions, de préfiguration de voies souterraines, d’une passerelle, …

5- liaison entre le pôle urbain et Givrand via quartier institutionnel (gendarmerie, lycée) : une voie verte déjà existante a vocation à permettre les déplacements cyclistes des lycéens et des salariés de la Bégaudière ;

6- liaison avec la zone ZAE Le Soleil Levant où se trouvent regroupés le siège de la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, les services techniques associés, des services associatifs comme les Restos du Cœur : l’aménagement concerne l’accessibilité piétonne et cycliste des salariés et des ayant-droits via une voie verte sécurisée.

Il y a tout intérêt à impliquer les habitants pour réfléchir, dans le cadre d’ateliers animés, sur ces mises en perspective des futurs axes de liaison de l’agglomération à venir.

Axes de liaison à valoriser sur l’aire urbaine du Havre-de-Vie

 

 

Denis Draoulec (denis.draoulec22@orange.fr)
Bernard de Maisonneuve (bdemaisonneuve@gmail.com
Michelle Boulègue (bouleguem@gmail.com)

Bulletin 2018 Dossiers d'actualité

Projets utopiques, projets réalistes.

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Dans le cadre des manifestations commérant les 50 ans de la fusion de Saint-Gilles-sur-Vie et de Croix-de-Vie (1967), la mairie de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a proposé à des architectes un concours de projets d’architecture utopiste, sans contrainte de réglementation ou de budget « dont les principales caractéristiques se résument en trois mots : créativité, modernité et liberté ». Son objectif « est de permettre aux Gillocruciens d’entrevoir puis de rêver ce que pourrait être « leur » centre-ville demain, de part et d’autre de la Vie ». A l’heure où s’esquisse le projet d’un lycée moderne, comment « apporter un regard futuriste sur les perspectives des espaces de vie, occupés et animés le plus souvent par une population vieillissante ? ».

Illustration de l’un des 7 projets (A7A09A SAINT GILLES CROIX DE VIE 2.0)

Le travail des architectes est riche de propositions visant à renforcer l’unité entre les deux rives, à améliorer la mobilité, le cadre de vie et la convivialité, à valoriser les rives de la Vie (plage, jardin d’eau, potager participatif, marché flottant, berge écologique,), à proposer des aménagements de structures d’animation culturelle (amphithéâtre par exemple) ou sportive.

 

Illustration de l’un des 7 projets (A7A09A SAINT GILLES CROIX DE VIE 2.0)

La mobilité, essentielle pour une cité contemporaine, conviviale, n’est pas en reste. Les projets développement les lieux de promenade, les occasions de déambuler, mille façons de s’approprier les deux rives du centre-ville. Un tunnel avec toit de verre est même évoqué. C’est la solution choisie par la commune de Vannes pour franchir le chenal d’avant-port. Cependant malgré le fond d’utopie, aucun des projets ne propose une mobilité sur l’eau à l’aide de bateaux électriques qui pourraient au moins durant la saison estivale desservir les différentes escales de l’estuaire entre le Casino/Halles de la Vie et le quai d’embarquement pour l’Ile d’Yeu. Une réponse utopique ou réaliste à la problématique du stationnement ?

Dans un cadre aussi remarquable que l’estuaire de la Vie avec sa confluence du Jaunay, a-t-on besoin de superstructure telle que celles présentées dans la plupart des projets : l’arbre-phare de la cité balnéaire, structure en forme d’étoile, tour marquant l’urbanité ?

Projets réalistes

Dans la plupart des huit projets, il nous parut une tendance à trop vouloir couvrir ou masquer la Vie, fleuve côtier, qui mérite au contraire une visibilité maximum, enjeu d’une intégration fluviale harmonieuse dans la ville, comme le font la plupart des villes ayant des paysages fluviaux.

Au cours de nos discussions, une proposition a rassemblé de nombreux avis positifs dans le cadre du projet  intitulé « A7A09A SAINT GILLES CROIX DE VIE 2.0 »: celle d’une passerelle élégante et fonctionnelle entre  la salle Marie Beaucaire et la salle de la Conserverie (plutôt qu’aboutissant sur le musoir du quai du port de plaisance, car condamnant l’accès au ponton 8 visiteurs pour les bateaux à voile). Cette esquisse de passerelle comporte beaucoup d’avantages en termes d’unification, d’accessibilité piétonne et cycliste, … et une contrainte importante : la nécessité de partager le ponton visiteurs (ponton n°8) entre les bateaux à voile (en aval de la future passerelle) et les bateaux à moteur (en amont de la future passerelle). En corollaire, le cheminement réalisé sur la passerelle libère une partie du flux piéton empruntant la rue piétonne et le pont de la Concorde.

Reprise d’un projet utopiste : passerelle sur la Vie entre le quai Marie de Beaucaire et la Conserverie_kiosque (esquisse V.I.E.)

 

Attachés à rêver, à fantasmer, à explorer, tout en reconnaissant les enjeux de la société contemporaine, les architectes ont également projeté la société vers « un monde orienté vers une viabilité économique, sociale et environnementale, une meilleure équité et l’introduction de technologies propres ».

Certains ont misé sur la « sobriété heureuse » privilégiant l’authenticité et le développement durable dans le cadre d’une participation citoyenne des habitants. A l’heure des coupes budgétaires, des fragilités économiques, des vulnérabilités causées par le dérèglement climatique, de la quête de sens, n’est-ce pas des valeurs qui participent à valoriser l’essentiel de la vie ?

Denis.draoulec22@orange.fr

BdeMaisonneuve@gmail.com

Michele Boulegue : bouleguem@gmail.com