Association VIE Vendée » Blog Archives

Author Archives: association VIE

Bulletin 2009 Dossiers d'actualité pêche

La pêche, déjà 4 ans de crise !

Published by:

Les faits parlent d’eux-mêmes. Tous les jours, des unités de pêche quittent le port de Saint-Gilles Croix-de- Vie pour la casse. Les plus chanceux partent faire une nouvelle carrière dans d’autres ports, jusqu’en Irlande parfois. Le pire est que les capacités de pêche du port sont ainsi irrémédiablement détruites car le but est d’organiser la diminution de la puissance de pêche. C’est ainsi que tel patron de pêche peut armer un bateau en remplacement de celui envoyé à la casse, à condition qu’il soit de plus faible puissance en kwh tout en conservant une capacité de pêche identique grâce au recours à de nouvelles technologies. C’est le cas du « Mendiant de la mer » prenant la suite du « Fruit de la Passion ». La rentabilité de la pêche en regard de la consommation d’énergie entre en ligne de compte tout autant que la préservation de la réserve halieutique. Le paradoxe est que lorsque les anchois ne seront plus menacés la flotte ne sera pas reconstituée. Les marins enragent à l’avance à l’idée que d’autres flottes pourraient venir pêcher en face du port tandis qu’eux-mêmes seraient paralysés par la destruction irréversible de leurs bateaux. Ce qui fâche les marins c’est que Bruxelles et l’Etat ont poussé à la pêche intensive prônée par Ifremer. Certes des mesures d’aide existent. Elles n’empêchent pas les équipages de se défaire. Des branches du métier vont disparaître ou s’oublier. C’est ainsi que les marins de l’île d’Yeu ont du réapprendre la pêche à la « bolinche » auprès de marins méditerranéens alors que leurs pères la pratiquaient brillamment. Déjà à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, sur les 300 marins qui partaient sur les gros bateaux, il n’en reste que 60. Le volume d’activité du port en témoigne : le tonnage est passé de 12 000 t à 4 000 t. La presse locale a permis aux professionnels de la pêche d’exposer l’ampleur de l’hémorragie qui a détruit près de 50 % de la flotte hauturière de Saint-Gilles-Croix-de- Vie : il ne restera que deux paires de bateaux de 20 m et plus sur 4, deux paires de bateaux de15 m sur 4 et 4 paires de 12 m. Seule la flottille des « caseyeurs » et des « ligneurs » s’en sort mieux. Renouvelée, elle fait une pêche de qualité qui sait valoriser les produits. Les civeliers pour leur part font une campagne de civelles, l’hiver et la ligne l’été. Au-delà des atteintes faites à la pêche c’est toute la filière économique qui est touchée par le diktat de Bruxelles. La réduction des quotas pour les anchois, il y a quatre ans a fait suite en 2007 et 2008 à des quotas zéro qui laissent les marins à quai. Pour sortir de l’ornière, les professionnels de la pêche estiment qu’il faudrait compter 8 à 15 bateaux de 15m dans le port. Le fait de s’être spécialisé dans la pêche aux poissons bleus explique-t- il que l’application draconienne des quotas soit catastrophique pour le port ? A cela les marins répondent que c’est le poisson qui en a décidé ainsi en élisant ses zones d’évolution à proximité de la côte. Ensuite les marins développent des talents spécifiques à force d’observer le comportement d’une espèce.

Les poissons peuvent-ils changer d’habitude ? Peut-être sont-ils ailleurs au lieu d’avoir disparu ? La pollution peut-elle expliquer la fragilisation des espèces autant sinon plus que la pêche ? Le stock de renouvellement des alevins à l’entrée de la Gironde ne serait-il pas touché par la pollution ? Nous sommes par ailleurs étonnés d’entendre les marins nous dire que si la tradition scientifique veut qu’on ne pêche pas l’anchois au nord du 46ème parallèle, il s’en est pêché plus d’une fois bien plus au nord. En effet, les études scientifiques témoignent du fait que les poissons migrent à la recherche d’un milieu leur convenant mieux à la suite du réchauffement des mers. L’Institut de Recherche pour l’Ingénierie de l’Agriculture et de l’Environnement en témoigne. Sur la base d’un réchauffement du climat de +3°4, 2/3 des espèces amphihalines* verraient leur espace vital se réduire. L’éperlan par exemple en perdrait 100%. Les espèces particulièrement menacées dans l’immédiat sont les anguilles européennes, l’alose feinte et la vimbe. Les marins déplorent que ces études ne soient pas assez rapprochées et comparées avec leurs propres observations. Pour eux, il faudrait faire vite car l’enjeu est la survie de leur métier et au-delà, celle d’une filière économique, la culture et la personnalité du port.

Gérard Roches

Bulletin 2009 Dossiers V.I.E

La Villa Notre-Dame : quel avenir ?

Published by:

L’avenir de la Villa Notre-Dame est incertain d’ici 4 ans. V.I.E a décidé d’en parler ouvertement en partant du principe que poser un problème à temps est encore le meilleur moyen de le résoudre. Au delà de la centaine de salariés directement concernés, ce devrait être le problème de tous. Saint-Gilles Croix-de-Vie va perdre des emplois qualifiés au moment où la filière pêche traverse une grave crise. Le ralentissement de la croissance déstabilise notre offre en loisirs et tourisme. Pour les habitants c’est tout aussi préoccupant. Outre les risques qui menacent à tout moment notre intégrité physique, l’allongement de la durée de vie s’accompagne d’une perte de mobilité. L’accès sur place, à un pôle de rééducation multifonctionnel est sécurisant.

Etat des lieux :
A l’origine de ce départ annoncé, l’Agence Régionale d’Hospitalisation est décidée à restructurer l’offre départementale de rééducation multifonctionnelle pour adultes et enfants. Cette option aura pour conséquence, l’installation à Nantes, dès 2009, du département « jeunes » de la Villa Notre Dame, soit 23 emplois. Le département « adultes » devrait rejoindre plus tard le pôle hospitalier de La Roche-sur- Yon. D’ici 4 ans, 80 emplois, environ, seraient concernés. Il n’est pas question de contester cette décision qui veut améliorer l’efficacité des financements de la Sécurité Sociale. Il est notoire que l’organisme gestionnaire, les Mutuelles de Vendée s’emploient à préserver les intérêts des salariés dont les emplois sont liés aux lits déplacés. Dans tous les cas c’est pour la Villa Notre Dame, la suppression des lits et des emplois correspondants, qualifiés et hautement qualifiés. C’est une pénalité pour l’économie locale. L’hypothèse de voir le site transformé en hôtel de luxe n’empêchera pas la diminution du nombre des emplois et leur précarisation à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Que faire ?
V.I.E considère que la suppression des derniers lits de la Villa Notre Dame d’ici 4 ans donne un délai suffisant pour étudier l’opportunité d’une nouvelle vocation pour cet l’établissement à condition qu’il ne soit pas dans les projets de la Congrégation des Soeurs de Saint-Charles de vendre le bâtiment en vue de soutenir leurs missions sous d’autres latitudes. Par lettre du 13 mai 2008, la Mère Supérieure Générale a affirmé à V.I.E. «qu’il n’est pas question (pour nous) de vendre la Villa Notre-Dame». Au contraire V.I.E a reçu un vif encouragement à rechercher avec les parties prenantes les moyens de doter la Villa Notre-Dame d’un nouveau projet. Le gestionnaire de la Villa Notre Dame et les « amis de la Villa Notre-Dame » ont été informés de nos démarches et nous leur avons communiqué ce courrier décisif pour la Villa Notre-Dame.

Quelle nouvelle vocation ?
Le schéma régional d’organisation sanitaire et social 2006-2010 pour les Pays de Loire et les praticiens spécialistes annoncent un grave déficit en lits de soins de suite et de réadaptation. Ce constat est aggravé par le fait que, le long de notre littoral, d’ici 2030, un habitant sur deux aura plus de 60 ans. Saint-Gilles- Croix-de-Vie, situé à la charnière de deux secteurs sanitaires Challans et les Sables d’Olonne, serait un site privilégié pour répondre aux futures demandes et compléter l’offre hospitalière et de soins ambulatoires. Plusieurs secteurs sont déjà prioritaires en soins de suite : la neurologie, la cancérologie, la gérontologie, les poly-pathologies et l’accompagnement des personnes en fin de vie. Cette analyse permet d’avancer que la création de 80 lits, répondant à ces nouveaux besoins, est réaliste. Le parfait état de la Villa Notre Dame, et le délai d’application de l’actuelle réorganisation donnent le temps de concevoir de nouvelles missions. D’autant que de nouvelles opportunités se présentent. Par exemple, un partenariat avec le «Vent du Large» qui accueillant la future école nationale de skippers devra mettre à la disposition de ses stagiaires un centre de remise en forme. Or les compétences et les équipements existent déjà à la Villa Notre-Dame, à deux pas. Des complémentarités à imaginer ? Précisément, un partenariat mobilisant toutes les parties prenantes ouvrirait de nouvelles perspectives. Pour V.I.E ne rien tenter serait une faute.

Jean Georger

Bulletin 2009 Dossiers V.I.E

Protection des dunes du Jaunay

Published by:

1°) ZONE SITUÉE PRÈS DES IMMEUBLES « MERLIN »
Le Conservatoire du Littoral poursuit depuis plusieurs années son oeuvre en vue de protéger le littoral. A Saint-Gilles-Croix-de-Vie, cette protection ne s’étend pas encore sur l’ensemble du massif dunaire. Ainsi en est-il pour les 4 ha qui jouxtent le dernier immeuble des « Merlin » dit le « Panoramique ». Le piétinement des promeneurs continue de dégrader le cordon dunaire et fait reculer le tapis végétal. Propriété privée, cette zone dite naturelle, est non constructible et classée comme telle en ND L 146-6. V.I.E n’a jamais considéré que ce zonage puisse décourager des spéculateurs.

  • Le 8 novembre 2004, le Conseil Municipal a décidé de transférer sa compétence territoriale au bénéfice du Conseil Général afin que ce dernier exerce son droit de préemption en faveur du Conservatoire du Littoral en cas de vente de cette parcelle. V.I.E a approuvé cette disposition préservant la capacité du Conservatoire du littoral d’étendre son périmètre de protection. Le 18 novembre 2004, La sous-préfecture des Sables d’Olonne a certifié exécutoire cette décision. Le Conseil Général a, à son tour, donné suite à cette demande le 28 janvier 2005.

Cependant V.I.E a poursuivi sa veille et découvert que cette parcelle avait fait l’objet d’une vente le 12 janvier 2007 sans que le département n’ait fait valoir son droit de préemption. L’office notarial en charge de ce dossier avait de son chef considéré que « la (…) cession, étant globale et forfaitaire aucun droit de préemption ne pouvait être exercé sur les trois parcelles* étant en zone ND L 146-6 sauf à remettre en cause le jugement du tribunal de commerce de la Roche-sur-Yon autorisant le syndic à céder à forfait les parcelles précédemment désignées ». Alerté, le Conseil Général a pu constater qu’il n’avait pas été informé, délibérément. Peut être n’a-t-il pas la même interprétation des textes juridiques que l’office notarial ? Si tel était le cas, l’acte de vente serait cassable et le Conservatoire du Littoral retrouverait sa capacité à étendre sa protection à l’ensemble des dunes du Jaunay. A défaut on peut imaginer que les acquéreurs ont la nostalgie des alignements « Merlin » et veulent poursuivre son oeuvre interrompue par la vigoureuse action du CPNS il y une trentaine d’années de cela. La patience des spéculateurs ne doit jamais être sous estimée.
*Parcelles cadastrées section C N° 307-345-346

2°) LES PASSERELLES
Une autre zone des dunes du Jaunay risque d’être exposée à une surfréquentation, si la traversée du Jaunay est facilitée par la construction de nouvelles passerelles. Ces nouveaux aménagements dépendent d’une convention entre le Conservatoire du Littoral, le Conseil Général de Vendée et la Communauté de Communes Côtes de Lumière, convention qui n’est pas, à ce jour, signée.

3°) LES MOUTONS.
Suivant le document d’objectifs Natura 2000, la Communauté de Communes a prévu l’installation d’une douzaine de moutons dans un enclos. Celui-ci est prêt depuis 2 ans. Ces moutons, dont on attend un précieux travail de broutage, sont annoncés pour le printemps 2009. Cette mise en place est l’occasion d’une réflexion plus générale. Il semble que le Conservatoire du Littoral n’ait pas encore tranché entre 2 positions quasiment philosophiques sur la conception de la protection des milieux naturels. En effet, protéger les milieux naturels revient à agir sur eux pour éviter ou ralentir leur évolution spontanée, les figer dans leur état actuel en une sorte de musée vivant et alors , ils ne sont plus naturels ! Et si on laisse se faire l’évolution naturelle, sans intervenir, on observe une perte de la biodiversité, une homogénéisation des peuplements des milieux, une forme de mondialisation, en somme.

Janine Bureau