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Bulletin 2022 L’OCEAN, INCONTOURNABLE ACTEUR DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE.

LES POULPES EN TERRAIN CONQUIS

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LES POULPES EN TERRAIN CONQUIS ?

Les marins pêcheurs s’en inquiètent. De- puis juillet 2021, les poulpes s’invitent dans les chaluts et les casiers, en masse quand les crabes et les homards les désertent.

Un poulpe

Dans le même temps, la sardine, bien que présente, est trop petite pour être mise en boîte. Les crevettes aussi se font rares. Du coup leur prix augmente. Sur les étals des poissonniers, les dorades royales et les bars sont moins souvent pêchés que dans la Manche.

Les mareyeurs s’inquiètent de ne pouvoir faire face aux demandes de leurs clients lors des fêtes de fin d’année tant des espèces recherchées manquent à l’appel, faisant monter leur prix à des niveaux inégalés. Les criées de la côte atlantique enregistrent des tonnages inédits de poulpes, jusqu’à vingt fois plus sur les côtes bretonnes que l’an dernier. A 7 € le kilo ce mollusque trouve preneur sur le marché international, recherché par les consommateurs du bassin méditerranéen, les Espagnols et les Portugais, qui savent le cuisiner depuis l’antiquité. De tout temps, les seiches et les encornets sont pêchés le long de nos côtes et nos cuisinières et cuisiniers savent aussi en faire des plats savoureux.

Les usines de conserves vont-elles devoir s’habituer à traiter ce nouvel arrivant ? Assistons-nous à une épisode transitoire ou à un changement profond et durable ?

Les hypothèses s’échafaudent. Le réchauffement climatique semble l’explication la plus souvent évoquée qui, contrairement à d’autres espèces, semble favorable aux céphalopodes. Pourquoi et que sait-on des poulpes ?

Les poulpes, les seiches et les calamars appartiennent à la catégorie des céphalopodes apparue à la fin du cambrien il y a 500 000 ans. Ce sont des mollusques dé- pourvu de squelettes, dotés d’un cerveau et d’un système nerveux très développé jusqu’au bout de leurs tentacules dont la moindre ventouse compte au moins 10 000 neurones. Ainsi doté, le poulpe, de la même famille que l’huitre, mais plus malin, est capable de dévisser le couvercle de la boite dans lequel il a été enfermé. Il apprend, reconnaît et s’adapte. Bénéficiant d’une croissance rapide, sa courte vie de deux ans est compensée par une grande capacité de reproduction. Le menu de ce carnassier vorace se compose essentiellement de petits poissons, de crabes, de crustacés et de homards qu’il dévore chaque jour pour le 1/3 de son poids. La surpêche qui déstabilise la chaîne alimentaire marine laisse de la place à des opportunistes tels que les céphalopodes. Les scientifiques australiens, constatent que «l’augmentation de leur nombre pourrait avoir un impact sur les espèces qui sont leurs proies, comme certains poissons et crustacés», et plus largement sur la chaîne alimentaire marine et même la pêche. C’est le constat des marins pêcheurs qui remontent des poissons amaigris par le manque de nutriments et des caseyeurs en concurrence avec les poulpes qui vident de leurs substances crabes, homards et coquilles Saint-Jacques.

Une autre cause déterminante de déstabilisation de la chaîne alimentaire est le réchauffement climatique. Il met sous tension l’écosystème en diminuant les nutriments qui remontent des profondeurs et en augmentant le niveau d’acidification entravant le développement des squelettes et carapaces des vertébrés marins et des crustacés. Les pêcheurs confirment ces observations en constatant la diminution en nombre et en taille de leurs prises affectées par les modifications subies par le réseau trophique*.

Les Cephalopodes

Comment les céphalopodes régissent-ils à ces modifications du milieu maritime ? Opportunistes, ils adaptent leur menu à leur milieu et occupent les places laissées libres dans la chaîne alimentaire déstabilisée par le réchauffement climatique. De plus, dépourvus de squelette les poulpes ne sont pas affectés par l’acidification des mers.

Réseau trophique marin *Un réseau trophique est un ensemble de chaînes alimentaires reliées entre elles au sein d’un écosystème et par lesquelles l’énergie et la biomasse circulent (échanges d’éléments tels que le flux de carbone et d’azote entre les diffé- rents niveaux de la chaîne alimentaire, échange de carbone entre les végétaux autotrophes et les hétérotrophes.)

Cette résistance est également constatée dans les mers australes.

Des chercheurs australiens ont en effet rassemblé et analysé les taux de prises de pêche de ces animaux marins entre 1953 et 2013. Ils ont constaté que les populations des 35 espèces de céphalopodes observées augmentaient de façon continue.

Conclusion.

Les impacts du réchauffement, de la désoxygénation, de l’élévation de température et de l’acidification de l’océan sur les écosystèmes marins vont se combiner avec les autres effets des activités humaines, comme la surexploitation des ressources biologiques, la destruction des habitats et la pollution. L’ensemble des organismes vivants sont affectés par ces évolutions.

Les travaux du GIEC ont préparé les engagements pris lors de la COP 21 et de la COP26. Il est urgent de lutter contre le réchauffe- ment climatique en diminuant les émissions de CO2 responsable de l’acidification des eaux marines et d’aider les écosystèmes à résister. Les Etats signataires doivent adopter les politiques alternatives aux énergies fossiles, diminuer les pollutions des eaux, des airs et de la terre, créer des aires de restauration des écosystèmes.

Si rien n’est fait, le poulpe a de beaux jours devant lui. Il est un émissaire annonciateur des temps à venir. Il nous revient de comprendre ce message, au milieu de tant d’autres non moins explicites, et de prendre les mesures qui s’imposent afin de préserver le vivant sous toutes ses formes sur notre planète.

Il y a urgence !

Michelle Boulègue

Sources :

LES RAPPORT D’EVALUATION ET DE PREVISION DU GIEC ( Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ).Illustrations : WIKIPEDIA

 

Bulletin 2022 LA VILLE, HISTOIRE, ENJEUX ET PERSPECTIVES

SON NOM POUR UN JARDIN

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SON NOM POUR UN JARDIN

Le 9 octobre 2021, à l’initiative de la mairie de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, le nom de Jean Marcel Couradette a été donné au jardin public auquel conduit la délicieuse allée ombragée « Narcisse Pelletier ».

Quel meilleur endroit pour rendre hommage à l’engagement de Jean Marcel Couradette !

Après une longue carrière passée au service d’une coopérative agricole qu’il contribua à rendre prospère, cet ingé- nieur agronome décida de résider à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Il se mit alors tout naturellement au service de ses concitoyens, de la cité et de l’environne- ment.

Situé au croisement de ses incessantes allées et venues au chevet des dunes du Jaunay et de la Garenne, ce jardin lui doit d’exister.

Voici son histoire.

40 ans plus tôt, a été entrepris, le recalibrage du Jaunay afin d’assurer une meilleure irrigation des marais en amont. Les limons dragués et rejetés sur les berges risquaient, à la longue, par ruissellement, de réembourber le canal. De plus ces matériaux, bruts de coffre, offraient un spectacle désolé qui gâchait l’entrée de ville et le plaisir des promenades dans les dunes du Jaunay. La plantation des berges fut décidée tandis que leur aménagement en jardin public gratifiait la ville de jardins d’agréments sur la rive droite et de la promenade Narcisse Pelletier le long de la rive gauche.

Alors que les travaux progressaient vers l’écluse, Jean Marcel Couradette eut l’idée de conclure l’allée Narcisse Pelletier par un jardin public dédié aux enfants. Une roussière échevelée et infestée de moustiques, au débouché du Jaunay, s’y prêtait à peu de frais. Le conseil municipal approuva sa proposition. Mais des voix s’élevèrent, dénonçant la destruction d’une zone humide naturelle en pleine ville. Si la municipalité ne retint pas cet argument, il n’en fut pas de même pour Jean Marcel Couradette très attaché à la préservation des espaces naturels, gages de notre qualité de vie. Après avoir soupesé les arguments contradictoires, il considéra qu’un jardin public en pleine ville valait bien le sacrifice d’une zone humide quand les marais proches en étaient généreux. Cette anecdote illustre pleinement son engagement, toujours à la recherche de ce qui permet de concilier plutôt que d’opposer la préservation de l’environnement et la qualité de vie.

Finalement, les dernières plantes en place, les jeux de plein air installés et le grillage posé, le jardin fut immédiatement adopté par les mères et pères des tout petits à la recherche de coins ombragés, ludiques et en pleine ville.

C’est alors qu’un ami débarqua chez Jean Marcel Couradette, lui annonçant qu’un panneau accroché à la grille du jardin le baptisait « Square Couradette». La blague lui parut évidente mais le sérieux de son interlocuteur le décida à enfourcher sa bicyclette pour voir sur place ce qu’il en était. Là, l’attendait une petite compagnie hilare. Elle saluait en le charriant amicalement, son obstination à faire aboutir ce chantier au service des habitants et des plus jeunes d’entre eux. Ils avaient fait fort les amis, tant le panneau, aux dimensions et couleurs réglementaires, était à s’y méprendre !

La mairie au courant de la farce le fit enlever fissa. Sans commentaires de part et d’autre.

Et pourquoi pas ?

Ce fut l’avis de l’assemblée réunie, ce matin du 9 octobre 2021 à l’initiative d’un autre conseil municipal, bien informé et tout autant au service de l’environ- nement, qui baptisa, pour de vrai, le «Square Jean Marcel Couradette». Elle témoignait en toute amitié du souvenir durable qu’elle gardait de lui.

Parmi les personnes présentes, certaines se souvenaient avoir participé à la restauration de la dune de la Garenne, et à celle du Jaunay. La réussite de ces réalisations dut beaucoup au rôle de pivot que Jean Marcel Couradette sut jouer, comme conseiller municipal, secrétaire du CPNS et, plus tard, président de l’association « Valoriser les Initiative et l’Environnement (V.I.E.) ». A la charnière des pouvoirs, d‘action de la mairie et de mobilisation du secteur associatif, il n’eut aucun mal à convaincre les enseignants de venir avec leurs élèves renforcer les rangs des planteurs bénévoles d’oyats, ces piégeurs des sables apportés par les tempêtes d’hiver. D’année en année, la dune s’est ainsi réhaussée. Plus déterminant encore fut d’avoir associé à ces plantations la transmission, aux enfants, de savoirs leur faisant comprendre les forces et les faiblesses de la nature et préparant ainsi la relève à son chevet. Pour preuve, les enfants devenus adultes se souviennent. La dune de Garenne restaurée témoigne de l’efficacité durable de ces engagements partagés.

Tandis que, ce 9 octobre, l’assemblée se dispersait lentement, échangeant par petits groupes les dernières anecdotes que leur inspirait la rencontre, des enfants reprirent possession des balançoires. Les rayons d’un soleil d’automne lustraient les branches des pommiers conduites en espalier.

Le square Jean Marcel Couradette avait tout le temps de leur raconter ce que la nature attendait d’eux en échange de ses bienfaits.

Michelle Boulègue

 

Bulletin 2022 LA VILLE, HISTOIRE, ENJEUX ET PERSPECTIVES

LE NOUVEAU LYCEE FAIT SA RENTREE

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LE NOUVEAU LYCEE FAIT SA RENTREE

Premier lycée d’enseignement général et technologique public de notre territoire, cet établissement participe à son désenclavement par son ouverture aux réalités éducatives, économiques et sociales locales. V.I.E., attachée à promouvoir les initiatives contribuant à valoriser notre environnement naturel, patrimonial et socio-économique, salue l’ouverture de ce nouveau lycée, vecteur de développement dans toutes ces dimensions.

Sous réserve de la montée en charge du lycée jusqu’à son rythme de croisière en 2023, les habitants et usagers du nouveau quartier péri-urbain « Les Vergers d’Eole » semblent globalement satisfaits par l’édification de cette imposante construction ainsi que du fonctionnement de la plateforme des transports scolaires gérée avec une précision d’horloge suisse.

L’architecture du lycée, largement ouverte sur son environnement annonce le projet pédagogique préparant les élèves à être mobiles et ouverts aux évolutions de leur futur. C’est ainsi que, outre l’enseignement général, les enseignements technologiques visent des métiers recherchés sur notre littoral et au-delà, notamment dans les secteurs du bien-être de la personne, et de l’intégration des nouvelles technologie dans l’habitat, prenant en compte en cela les évolutions de nos modes de vie et de notre environnement y compris climatique.

L’amphithéâtre du lycée public polyvalent de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Une salle de classe du lycée public polyvalent de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Le 2 septembre 2021, 227 élèves de Seconde franchissaient pour la première fois les portes de leur lycée flambant neuf, conscients de leur privilège. En 2023, le lycée aura atteint son effectif complet, toutes formations confondues.
Ils seront alors 900 élèves à parcourir les couloirs et à suivre leurs cours dans
des salles lumineuses et des ateliers disposant d’équipements de pointe.
Lancé en 2019, ce lycée est financé par le Conseil Régional des Pays de la Loire à hauteur de 47,6 M€ répondant en cela à la démographie dynamique qui caractérise le littoral vendéen.

La Communauté de Communes n’est pas en reste, qui finance des équipements sportifs de pointe tel qu’un redoutable mur d’escalade, une piste d’athlétisme, un stade et un terrain de football.

Ce lycée en impose. Ses architectes, sensibles à son environnement maritime et de bocage ont amarré trois bâtiments, totalisant 15 000 m2 le long du boulevard de la Bégaudière. A l’intérieur, une ambiance sobre et lumineuse est servie par une alliance de béton ciré et de bois clair.

D’un pas rapide, Monsieur le Proviseur nous fait découvrir les lieux, guidant nos regards. Ainsi découvrons nous la passerelle de bois, lancée, telle une coursive, à travers les hauteurs du hall vers les niveaux supérieurs.

L’amphithéâtre et la restauration se partagent le rez-de-chaussée. L’acoustique de ces lieux est particulièrement soignée et contribue à la qualité des échanges. L’amphithéâtre, lambrissé de bois, haut de plafond, meublé de sièges confortables disposés en gradins, n’a rien à envier à une salle de spectacle de bon standing. Il accueillera, outre les évènements du lycée et ses productions culturelles, les assemblées que la ville et les associations souhaiteraient y programmer. L’aménagement, le mobilier, l’éclairage du restaurant l’apparentent davantage à un restaurant d’entreprise soucieux du confort des salariés qu’à une cantine scolaire.

Aux étages supérieurs se succèdent les salles de cours, spacieuses et lumineuses, certaines équipées de laboratoires pour les enseignements scientifiques. Les salles les plus spectaculaires sont les ateliers destinés aux enseignements technologiques. Rien n’est laissé au hasard pour préparer les élèves de ces formations à une maîtrise de haut niveau de leur pratique professionnelle dans les secteurs des métiers de la beauté et du bien-être, ainsi que pour les métiers d’installateur de chauffage, climatisation et énergies renouvelables.

La visite se termine par la salle de documentation et d’information sobre, lumineuse et confortable. C’est probablement le lieu le plus largement ouvert sur les paysages au travers de vastes baies. Les ordinateurs sont présents et nous rappellent que les nouvelles technologies font partie intégrante de la pédagogie.

Une heure plus tard, dans le sillage de Monsieur le Proviseur, attentif à répondre à nos questions malgré son emploi du temps chargé, nous avons rejoint le hall d’accueil, impressionnés par les lieux et sensibles à l’accueil qui nous a été réservé.

Il nous reste à arpenter un vaste parking et à repérer un peu plus loin la plateforme de transport où arrivent chaque matin 36 cars scolaires. Un véritable défi logistique relevé chaque jour.

La salle de restauration du lycée public polyvalent de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Tout juste « mis à l’eau », ce lycée est d’ores et déjà le vaisseau amiral d’une flotte de 4 nouveaux lycées qui le rejoindront prochainement à Aizenay, Pontchâteau, Bouaye-Saint-Philibert- de-Grandlieu et Vertou.

Lucides quant aux enjeux de notre territoire confronté aux risques climatiques, au vieillissement et à la diversification de notre population ainsi qu’aux difficultés spécifiques de la pêche, le Rectorat, la Région des Pays de la Loire et la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles ont uni leurs compétences pour aider les jeunes lycéens à préparer leur futur.

Gérard Roches

Sources : Entretien avec Monsieur Emmanuel Pierre, Proviseur du Lycée d’enseignement général et technologique public polyvalent de Saint-Gilles- Croix-de-Vie.