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Bulletin 2009 Histoire - Récits - Mémoire

La villa Notre-Dame : 115 ans d’histoire partagée

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L’histoire de la Villa Notre Dame est intimement liée à celle de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. En 1893 la Congrégation des soeurs de Saint Charles décida d’acquérir des terrains sur le haut de la dune de la Garenne afin d’édifier un bâtiment à seule fi n d’y soigner ses membres. La ferme de la Villa Notre Dame, située sur les hauts de Saint-Gilles, disposait de terres de culture et de prés qui ont longtemps assuré l’autosuffisance alimentaire à cette communauté. A l’époque, le corps médical avait déjà observé les effets bénéfiques d’une exposition à l’air marin et au soleil pour soigner la tuberculose sous toutes ses formes. A la même période, le docteur ABELANET a fait construire une villa derrière la plage de Boisvinet, sur Croix-de-Vie, afin de soigner au moyen de bains chauds d’eau de mer, son fi ls souffrant d’une tuberculose osseuse. En 1910, la Congrégation fi t de son bâtiment un sanatorium ouvert au public. Pendant la première guerre mondiale, la Villa Notre-Dame accueillit des blessés de guerre en convalescence. Dans le même temps, la Villa Notre-Dame se dota d’un équipement révolutionnaire en créant une piscine d’eau de mer directement reliée à la mer.

Villa Notre Dame

Sur les traces du docteur Abélanet, c’était la balnéothérapie avant la lettre et les premiers pas de la Villa Notre-Dame dans ce qui sera sa spécialité : la rééducation fonctionnelle.

Dès 1940, la Villa Notre-Dame est occupée par l’armée allemande qui en fait un poste d’observation complété par un chapelet de blockhaus sur tout le pourtour du port. Certains, encore enfouis dans le sable, restent visibles. V.I.E a pu en dresser la cartographie grâce à des adhérents férus d’histoire. Après la guerre, la Villa Notre Dame a retrouvé sa vocation thérapeutique, confirmée dès 1953 par un agrément du Ministère de la Santé autorisant la création de 90 lits pour adultes et enfants bénéficiant d’une prise en charge hospitalière de service public. En 1954, la congrégation des soeurs de Saint-Charles se retire et la gestion de l’établissement est assurée par une association : « La Villa Notre-Dame ». En 1978, la Villa Notre-Dame abandonne l’appellation de sanatorium, tombée en désuétude du fait du recul de la tuberculose. A partir de cette date, la Villa Notre-Dame, devenue centre de rééducation fonctionnelle, engage une politique de modernisation de ses équipements et d’amélioration du confort de ses patients qui se poursuivra jusqu’à ce jour. Dans cet esprit, cet établissement imaginera de mettre à la disposition des handicapés un « fauteuil marin » le « TIRALO ». Ainsi, même un grave handicap moteur ne pouvait faire obstacle au plaisir de la baignade. En 1988, l’établissement a passé contrat avec l’Education Nationale pour l’enseignement spécialisé. Désormais une équipe d’enseignants, d’éducateurs et d’animateurs pouvait permettre aux enfants pris en charge de suivre leur scolarité. A partir de 2007 la gestion est assurée par les Mutuelles de Vendée conformément à la vocation non lucrative de cet établissement. Aujourd’hui, La Villa Notre-Dame compte une centaine d’emplois assurés par une équipe réunissant un panel de compétences diversifiées et hautement qualifiées dans un cadre balnéaire exceptionnel qui compte pour beaucoup dans l’efficacité des soins et le moral des patients.

Rolande Berthomé

Bulletin 2009 Histoire - Récits - Mémoire pêche

Le Vivier

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Cet été, Quai Gorin, une pancarte fixée sur un mur du vivier en annonçait sa mise en vente. Puis celle-ci a brusquement disparu, à l’insu des vendeurs. Pour modeste que soit ce bâtiment utilitaire, son histoire n’est déjà pas simple. Le chapitre qui s’annonce risque d’être de la même veine.

  • Dans les années 60, l’idée se discute dans les milieux de la pêche, d’accorder une concession à des marins pour développer l’élevage des moules en période hivernale. Le Comité Local des Pêches obtient des Ponts et Chaussées Maritimes une concession, rive droite de la Vie, en amont du pont de la Concorde.
  • En 1967,on passe des moules aux huîtres, dans le cadre d’une coopérative d’ostréiculture, la SOCOVIE qui réunit 150 sociétaires et fait travailler de 8 à 9 salariés traitant de 11 000 à 14 000 poches/an. Le naissain est acheté au Portugal dans les premiers temps, puis au Japon, après une épizootie qui ravagea les parcs à huîtres de la façade Atlantique, dans la même période. Ce naissain élevé dans les eaux de la Vie pendant 2 à 3 ans puis détroqué et nettoyé sur place, dans la cabane construite à cet effet sur le quai Gorin, est revendu par les ostréiculteurs de la Baie de Bourgneuf qui détiennent les circuits de commercialisation. Après une année défi citaire en 1968, l’activité triple en 1969 et redonne espoir aux gestionnaires qui poursuivront cette aquaculture jusqu’en 1974. A partir de 1975, la coopérative change de nom et devient « l’Huître Vendéenne » et se dote d’une implantation complémentaire à Bourgneuf. L’activité se maintient jusqu’en 1980 avec deux salariés qui traitent 3 000 poches/an. Mais la mauvaise qualité de l’eau favorisant la multiplication des épizooties, les huîtres deviennent invendables.
  • 1980, la cabane change de vocation. M. Jean Zinsius rachete la concession à M. Martial Rocheteau, de la Chaume, et développe un négoce de civelles. La cabane s’équipe de viviers et un quai d’accostage pour les civeliers est construit.

Jusqu’en 2006, une flotte de trente bateaux y compris ceux des Sables pouvaient pêcher jusqu’à 50 tonnes de civelles par saison, achetées essentiellement par un négociant basque, M. Anguleros Aquinolo. Depuis deux ans, le vivier a cessé son activité. Cependant 18 bateaux continuent la pêche aux civelles sur le Bassin de Vie mais le tonnage des prises ne cesse de décroître. Fort heureusement, ce produit voit son prix monter en flèche, stimulé par la demande japonaise.

Janine Bureau

Bulletin 2009 Dossiers V.I.E

A propos de désenclavement

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Les habitants de Saint-Gilles-Croix-de-Vie se heurtent souvent à des difficultés pour se rendre à la Roche-sur-Yon afin de recevoir des soins hospitaliers, suivre une scolarité ou simplement pour affaires personnelles. De fait des liaisons existent, plus fréquentes qu’on ne le pense, bizarrement peu connues et de ce fait, peu fréquentées. C’est ainsi que la ligne 172 bis assure 3 AR/jour, mardi, jeudi et samedi. Le vendredi est mieux loti avec 4 AR/jour. Le départ est situé à proximité de la gare SNCF. Les correspondances avec la ligne SNCF Nantes-Bordeaux-Toulouse sont aménagées.
La mise en place de 3 à 4 AR/jour serait un mieux indéniable. Cette hypothèse est étudiée. L’appui des usagers est indispensable pour la concrétiser. C’est pourquoi V.I.E plaide en sa faveur. Par ailleurs des liaisons par car sont programmées avec les Sables à raison de 2 AR/jour.

L’ASLO* est le concepteur par excellence de la politique de désenclavement ferroviaire des communes du littoral vendéen. Nous devons à cette association, bien connue du grand public, 7 AR/jour entre Saint- Gilles-Croix-de-Vie et Nantes. Elle a à son actif la toute prochaine modernisation de la ligne ferroviaire Nantes/Saint-Gilles-Croix-de-Vie. La 1ère étape sera, dès janvier 2009, l’électrification de la ligne Nantes/Saint Pazanne. La durée des trajets sera réduite de 10 mn. En 2010 l’électrification de la ligne jusqu’à Saint-Gilles-Croix-de-Vie permettra de passer à 10 AR/jour avec des temps de trajet raccourcis. Les correspondances avec les lignes TGV en seront facilitées d’autant. Au-delà des axes ferroviaires, l’ASLO réfléchit au moyen de mieux desservir les communes rurales en arrière pays. L’agrandissement de la gare de Saint-Hilaire permettra de faire rayonner à partir de ce site un faisceau de liaisons par cars. Saint- Jean-de-Monts est en pointe sur ce type de schéma pour le Pays-de-Monts. Et Saint-Gilles-Croix-de-Vie ? Ce type de projet aurait tout à fait sa place dans une politique interagglomération entre Saint-Hilaire, Notre-Dame-de-Riez, Le Fenouiller et Givrand. Ce circuit pourrait s’articuler à un parcours intracommunal qui permettrait, à partir des points de départ/arrivée des cars SNCF, d’organiser pour commencer, des passages en boucle reliant, par exemple : la gare SNCF, le centre ville quartier Croix-de-Vie, la Villa Notre-Dame via le centre ville du quartier Saint-Gilles (comme actuellement), la grande plage, l’hôpital local, le Centre E. Leclerc, le Super-U, Cinémarine et le Casino. Ces passages systématiques et réguliers devraient être complétés par des navettes et des transports à la demande.

Au-delà de cette simple ébauche on voit tout l’intérêt pour une commune de s’inscrire dans une logique intercommunale afin de concevoir une politique de transport adaptée à un bassin de vie de 30000 habitants constitué par les communes de St-Hilaire, Notre-Dame-de-Riez, Le Fenouiller, St-Gilles-Croix-de-Vie et Givrand. Ce périmètre élargi devrait inspirer une coopération intercommunale permettant de créer des dispositifs adaptés à la nouvelle mobilité des habitants et à leur qualité de vie.
Le SCOT est le cadre légitime d’une telle réflexion.
A la demande de la préfecture, il doit être remis en chantier afin d’être plus en phase avec les enjeux de développement du littoral. C’est le moment de mettre la question des liaisons intracommunales et interagglomérations sur le tapis. Nous n’y résistons pas.
*Association Sud Loire Océan

Jackie Prieur