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Bulletin 2021 La terre, l'eau dons fragiles

DÉPART DE ROBERT

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Cette année, notre ami Robert nous a quittés. Il n’habitait pas toute l’année à Croix- de-Vie et certains d’entre vous ne le connaissent peut-être pas.

Il était célèbre auprès de ceux d’entre vous qui s’intéressent à l’environnement naturel de notre ville. Passionné de botanique, de géologie et de photographie, il a exploré, seul, notre dune, avant de connaître notre association. Ensuite, il a accompagné toutes nos sorties nature, pendant plusieurs années. Il a également participé à d’autres activités : fête de la nature, étude et présentation des murs en pierres de lest, observation des plantes sauvages de nos rues Nous appréciions tous son humour, son empathie et sa générosité. Et tout cela en déployant sa grande culture, sa curiosité et son courage !

Ce courage, dont il a particulièrement fait preuve lors de sa maladie sans jamais se plaindre, dominant sa fatigue et ses douleurs et en continuant de s’intéresser à tout. Il avait en poche son billet pour Croix-de-Vie le 13 août quand il a été vaincu par la leucémie.

Au revoir Robert, nous ne t’oublierons pas.

Robert Bousquet, sur la dune de Saint Gilles, mai 2019.

 

Janine Bureau

 

Bulletin 2021 La terre, l'eau dons fragiles

QUI VEUT PARTICIPER AUX INVENTAIRES PARTICIPATIFS DE LA BIODIVERSITÉ DE SAINT-GILLES-CROIX- DE-VIE ?

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L'immortelle des dunes

Ainsi que le rappelle Anne-Sophie

Faber, agent territorial, la ville de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a été lauréate en mars 2018 de l’Appel à Initiatives en Faveur de la Biodiversité lancé par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne.

Ce projet est financé grâce au soutien de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne.

Quatre axes principaux sont compris dans ce projet :

  • AXE 1 : connaissance et sciences participatives => inventaire des haies et des plantes sauvages urbaines,
  • AXE 2 : planifier des actions en faveur de la biodiversité communale,
  • AXE 3 : mettre en œuvre des actions de restauration de la biodiversité,
  • AXE 4 : communication

Le but de ces programmes dits de sciences participatives est bien sûr de connaître l’état du patrimoine naturel à l’échelle de la ville et sa répartition géographique, mais aussi de sensibiliser les volontaires, dont la plupart ne sont pas spécialistes de disciplines naturalistes, aux problématiques relatives à la biodiversité. Les inventaires des haies ont été participatifs, se déroulant grâce aux habitants volontaires de la commune, de même que ceux des plantes sauvages de nos rues, travail qui se poursuit actuellement.

L’inventaire des haies

Pour ce premier inventaire, démarré en 2019, avec l’aide de François Varenne, salarié de la L.P.O.1, deux formations ont eu lieu les 7 et 9 mars 2019 à la mairie de Saint-Gilles- Croix-de-Vie.

Une quarantaine de volontaires étaient présents sur les 2 matinées. Après une présentation des enjeux de cet inventaire, des groupes de 2 à 4 personnes se sont formés pour les prospections. Un exercice pratique sur le terrain, réalisé dans la Vallée Moinard, a permis de se familiariser avec la méthode proposée, chaque haie devant faire l’objet d’une description selon différents critères de biodiversité et de fonctionnalité.

Les prospections ont ainsi démarré en avril 2019 sur la commune, divisée en 12 secteurs. Un premier bilan cartographique a été présenté aux volontaires en juillet 2019. Une méthode de hiérarchisation des haies en fonction de leur qualité écologique, a également été abordée, une note étant attribuée pour chaque élément descriptif inventorié par les volontaires.

Les personnes qui se sont chargées de l’inventaire ont complété une fiche terrain pour chaque haie. L’ensemble des données des 604 fiches, correspondant aux haies inventoriées, ont été entrées dans un logiciel de traitement de données puis dans un logiciel de cartographie. Chaque haie a reçu une note traduisant son intérêt écologique sur la base des critères retenus. Lorsque les éléments identifiés étaient favorables à la biodiversité, la note était plus élevée, si peu d’éléments étaient favorables, la note globale était faible.

La synthèse des données a été réalisée sous forme d’une carte générale des haies de la ville montrant un intérêt écologique de faible à très fort.

Ces résultats mentionnant l’intérêt écologique des haies ont été présentés aux personnes ayant participé à l’inventaire, lors d’une deuxième réunion, en novembre 2019. Ce fut l’occasion de flécher avec les volontaires des zones à enjeux de restauration ou de plantation. Trois sites ont ainsi été identifiés, puis retravaillés par les agents municipaux pour connaître les possibilités de restauration/plantation.

L’inventaire des plantes spontanées des trottoirs des rues

Ce deuxième inventaire participatif, qui se fait dans le cadre du programme national «Sauvages de ma Rue» a débuté en 2020.

Celui-ci est un programme cofondé par le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) et l’association tela-botanica. Cette association de botanistes répond aux questions des botanistes amateurs, vérifie les données mises en ligne sur son site internet, et fournit les outils informatiques permettant d’engranger les données au niveau national, puis les transmet au Muséum.

Ce programme a pour but de permettre aux chercheurs du MNHN de connaître cette flore particulière, son intérêt pour la biodiversité en ville, et de suivre son évolution spontanée le long des rues de nos villes. Déjà, différentes conclusions partielles ont pu être tirées, au niveau national, sur la biologie des espèces présentes (modalités d’adaptation aux conditions urbaines, modes de dissémination sélectionnés par l’écosystème ville, relation de la richesse de la flore avec les divers paramètres de chaque ville et des espaces entourant cette ville, rôles dans la bio diversité animale, pollinisateurs en particulier, etc…)

La ville de Saint-Gilles-Croix-de-Vie est inscrite dans ce programme en tant que ville-relais. À ce titre, elle a proposé des formations pour lancer l’inventaire participatif au sein de la commune, et aider à une répartition des bénévoles sur le territoire dans le cadre de cet inventaire.

Les données mises en ligne par les citoyens volontaires, validées par les botanistes de téla-botanica, seront ensuite réutilisées et synthétisées à l’échelon local pour la connaissance de la flore des rues de notre commune.

Deux formations ont été réalisées auprès des citoyens volontaires, les 4 et 5 septembre 2020 et ont réuni 21 participants. Une partie en salle a permis de découvrir le programme national «Sauvages de ma Rue» et de présenter le protocole et les fiches de terrain. Puis une sortie, encadrée par Anne-Sophie Faber, responsable de ce programme au sein de la mairie, et Michèle Tramoy,de l’associa- tion V.I.E., dans les rues à l’arrière de la mairie a permis aux participants de s’exercer à l’identification des plantes sauvages à l’aide de livres et autres outils pédagogiques.

Une seconde sortie a été proposée

le 26 septembre 2020 et a réuni 6 participants. La ville a été divisée en 5 secteurs et des groupes se sont formés pour l’inventaire.

Pour pouvoir déceler une évolution de la flore sauvage spontanée dans nos rues, l’inventaire devra être réalisé sur plusieurs années et à différentes saisons.

Il ne fait donc que commencer et s’étalera dans la durée.

Ce programme national est ouvert à tous. Toute personne peut y participer comme elle le souhaite. Les informations sont à retrouver sur le site internet : https://sauvagesdemarue.mnhn.fr/. Les personnes de Saint-Gilles- Croix-de-Vie qui souhaitent s’inclure dans le groupe de citoyens bénévoles peuvent contacter Anne-Sophie Faber du Service planification urbaine et développement durable de la ville de Saint-Gilles-Croix-de-Vie pour plus d’informations.

1 L.P.O. : Ligue de Protection des Oiseaux.

Michèle TRAMOY

Merci à Anne-Sophie Faber pour m’avoir transmis toutes les données nécessaires à cet article, largement inspiré des documents mis à ma disposition.

LA VILLE, ENJEUX ET PERSPECTIVES

LE CH-LVO DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE FAIT FACE À LA COVID-19

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Elle plonge du regard dans le jardin où s’activaient, il y a peu encore, les jardiniers bénévoles.

Dehors, tout annonce le retour du beau temps, alors qu’à l’intérieur il faut se calfeutrer comme en hiver afin de contrer l’épidémie de COVID-19. Pire, la grisaille s’installe dans les têtes des 165 résidents, les familles s’inquiètent, les soignants sont sur le pied de guerre.

Tenir, s’organiser, se protéger, expliquer aux résidents sans les effrayer, rassurer les familles, voilà les priorités.

Ce n’est déjà pas simple en temps ordinaire. Déjà, l’équipe est rarement au complet. Trop de fatigue accumulée. Les jeunes recrues, surprises par le haut niveau d’exigence du métier, ne restent pas longtemps en poste. Inlassablement les soignantes les plus expérimentées forment les nouvelles arrivantes. Pour combien de temps ? Elles-mêmes ne sont pas inoxydables. Les épaules lâchent, les dos se bloquent, les arrêts clairsèment les effectifs. Et voilà qu’une épidémie inouïe, inconnue, impose sa loi d’airain à tous. Comment protéger les résidents fragilisés par l’âge. Les soignants sont eux-mêmes déjà affaiblis et exposés. La pénurie de masques est criante. Ils sont réservés aux services sanitaires accueillant les patients COVID-19. Les équipements de protection individuels (EPI) seront distribués aux soignants avec parcimonie : 2 masques par journée de travail. Il s’agit de pouvoir également en donner aux familles pour les protéger lors des rares visites autorisées.

Faute de savoir soigner ce virus, du moins faire obstacle à la contamination.

Dans ce but, le CH-LVO a mis en place une cellule de crise réunissant chaque semaine l’équipe médicale ainsi que les chefs et les cadres des trois pôles, Challans, Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Machecoul. Cette organisation a permis d’appliquer rapidement les directives et protocoles de prises en charge des résidents et de prendre en compte les remontées des différents pôles. La chaine des analyses et des décisions liant étroitement savoir médical et prise en charge par les équipes soignantes a évité à celles-ci l’isolement si préjudiciable à l’efficacité des EHPAD.

Les décisions sont vite prises.

La nécessité impérieuse de limiter les contacts oblige de servir les repas des résidents en chambre. Les animations sont limitées. Fini les jeux de société, les déambulations d’une chambre à l’autre, les réunions dans le salon, les ateliers ludiques, les chorales et les petits spectacles donnés par les bénévoles. Pire encore est la suppression des visites des proches, qui s’insurgent. Comme on les comprend ! Il faut expliquer, rassurer et inventer. Tout d’abord, les visites en parloir ont été limitées à une par famille pour une durée de 30 min. Certains résidents ne voyaient leurs proches qu’une fois toutes les deux à trois semaines, éloignés les uns des autres par deux tables accolées et au travers d’un plexiglas. Pas moyen de se toucher, de s’étreindre ne serait-ce que du bout des doigts.

Bien vite, les soignants, eux-mêmes frustrés par le système, en inventeront un autre. La salle à manger, désormais désertée, deviendra un vaste parloir. Ses deux accès en vis-à-vis permettent, en effet, d’organiser un circuit évitant les contacts. Cinq ilots de deux tables, équipés d’un écran en plexiglas, répartis dans la vaste pièce, accueillent, désormais, cinq visites simultanées par jour. Ce dispositif favorise des contacts plus fréquents, si nécessaires au moral des résidents et de leurs proches. Après chaque séquence, un nettoyage des surfaces est effectué. Les soignants présents lors de ces rencontres s’assurent que chacun porte un masque. Du gel hydroalcoolique est mis à disposition. Des visioconférences sont organisées entre les résidents et leurs familles quand c’est possible et accepté. L’ambiance s’allège.

L’animatrice improvise des temps de rencontre entre les résidents afin de pallier le risque d’isolement si redoutable. Désormais, par roulement, dans chacun des 10 couloirs de la maison, des animations seront organisées, comme par exemple des parties de loto, chaque résident se tenant sur le pas de sa chambre avec une tablette. Une autre fois on partagera des chants.

Enfin ! Tous ces efforts sont couronnés de succès. Aucun décès n’est à déplorer. Le mois de mai voit l’épidémie refluer. Les repas en salle à manger et les animations sont de nouveau possibles, par petits groupes et sans brasser les unités. La coiffeuse de l’EHPAD peut de nouveau intervenir : enfin un peu d’allure ! Les visites en chambre permettent des retrouvailles salutaires avec les proches, les amis. Des sorties sont possibles en ville, dans le jardin, auprès de la famille, au restaurant. La vie, en somme !

Et voilà qu’avec l’automne, la COVID-19 est de retour, tout aussi dangereuse. Si la surprise avait saisi chacun face à cette menace, c’est la lassitude qui accable tant l’épreuve est connue et redoutée.

L’équipe des soignants du CH-LVO n’est cependant pas prise de court. Depuis la mi-août, elle se tient sur ses gardes. Quelques restrictions sont de nouveau mises en œuvre, 3 visites par semaine limitées à 1 h 30. Les règles des gestes barrières doivent sans relâche être reprécisées. Chaque chambre, espace pourtant privatif, doit être laissée porte ouverte afin de permettre aux soignants de vérifier que la sécurité est garantie.

Le virus est toujours là.

Face à lui, l’expérience des soignants et les moyens d’y faire face se sont renforcés.

Michelle Boulègue

Sources : Entretiens avec Cécile Leclerc, cadre supérieur de santé au CH-LVO