Depuis deux ans déjà, V.I.E s’est engagé dans la préservation des murs en pierres de lest en tant qu’ils témoignent du passé maritime du port et des phases successives d’urbanisation des communes de Saint Gilles et de Croix de Vie du XVIIe au XIXe siècle. Les analyses pétrologiques que nous avons pu faire faire sous l’égide de l’université de Poitiers démontrent que les bâtiments qui ont fait escale dans le port y ont délesté leurs cales de pierres provenant des côtes scandinaves, britanniques, canadiennes, Africaines sans compter des moellons provenant des îles anglo-normandes et des ports bretons et normands.
Ce patrimoine souffre d’être méconnu et de ce fait exposé à être malmené. C’est pourquoi, V.I.E a entrepris ces expertises afin de mieux faire connaître sa valeur, sa signification et sa fragilité auprès des décideurs locaux et des propriétaires. Dans ce but nous avons sollicité le concours d’un architecte du patrimoine afin qu’il puisse réaliser une étude de faisabilité précisant les modalités de préservation et de restauration de ces murs si particulier tant en ce qui concerne leur composition que leur montage. Il ne s’agit pas de figer ce patrimoine dans son état mais plutôt de mettre gracieusement à disposition des propriétaires qui le souhaiteraient toute information leur permettant de le préserver au mieux et de réaliser les aménagements nécessaires en toute connaissance de cause. Notre expertise démontre que tous les murs ne sont pas d’un égal intérêt cependant certains témoignent d’une diversité telle qu’ils sont en eux même une cartographie des échanges maritimes. C’est d’ailleurs à ce titre que le département «géographie» de l’université de Nantes, s’est intéressé à notre démarche au point qu’une étudiante résidant à Saint Gilles Croix de Vie fera de ces murs l’objet de son stage de fin de cycle. Denis Draoulec en assurera l’accompagnement sur place. Grâce à ce travail, certains pans de murs, particulièrement significatifs, pourraient faire l’objet d’une information à destination des passants si les propriétaires concernés en donnent l’autorisation.
C’est alors que nous rencontrons un problème de financement. Car la réalisation de l’étude de faisabilité, condition de la préservation de ce patrimoine dans de bonnes conditions, représente un coût qu’il serait déraisonnable pour V.I.E d’assurer à partir de ses seules ressources. Nous pouvons déjà compter sur une aide du Conseil Général qui est pour nous un véritable encouragement à poursuivre. Nous avons du constater avec regret que son appui n’était pas relayé localement en dépit de l’intérêt manifesté. Au moins avons nous reçu l’assurance que V.I.E sera associée aux consultations qui
devraient déboucher sur le règlement de l’AVAP* que nous attendons depuis trois ans déjà, comme garantie de la préservation du patrimoine local par les autorités locales sous l’égide de Monsieur l’Architecte des Bâtiments de France.
Nous sommes donc engagés sur le chemin ardu de la quête de fonds avant que la subvention du Conseil Général ne devienne caduque. La bonne nouvelle est que nos adhérents ont su convaincre au point qu’un généreux donateur ait adressé à V.I.E. un chèque lui permettant de financer l’étude de faisabilité permettant de préserver les murs en pierres de lest de Saint Gilles Croix de Vie.
Bernard De Maisonneuve
*AVAP : Aire de valorisation de l’architecture et du
patrimoine. Illustration : photos