Category Archives: Les Bulletins

Les rendez-vous de VIE

Bilan des sorties dans la dune en 2013.

Published by:

Notre plante célèbre et protégée au niveau international: le cynoglosse des dunes (Omphalodes littoralis)

Notre plante célèbre et protégée au niveau international: le cynoglosse des dunes (Omphalodes littoralis)

Cette année, nous avons élargi notre auditoire. Bien sûr, nous avons accueilli, comme d’habitude, des amateurs de nature, de protection de l’environnement, plus ou moins informés, mais très attentifs, habitants de Croix de Vie – St Gilles ou estivants. De plus nous avons fait découvrir le bord de mer à des enfants et à des adultes de familles modestes, envoyés en vacances à Brétignolles par la Caisse d’Allocations Familiales de l’Allier. Ils ont compensé leur ignorance du milieu et des plantes par leur enthousiasme. Les enfants se sont précipités sur l’estran et dans la dune ! Nous avons aussi reçu deux botanistes émérites qui ont, avec nous, cherché dans les détails les plantes spécifi ques et originales de notre dune. Au total en 9 sorties, nous avons reçu 56 personnes et réalisé un exercice intéressant d’adaptation pédagogique pour nos présentations.

Bulletin 2014 Les dossiers de VIE Nature et environnement

Les petits animaux de l’estran se racontent.

Published by:

L’arénicole (Arenicola marina)

Une arénicole

Une arénicole

Mon nom provient de «arena» qui signifie sable et «cole», qui habite. Je peux donc me considérer comme la «reine des sables». J’ai aussi d’autres noms moins élégants tels que chique, bouzou, bocart, ver noir, donnés par les pêcheurs qui m’utilisent comme appât. L’estran, mon royaume, est une zone recouverte par la mer à marée haute et découverte à marée basse. Je colonise l’estran sableux, plus ou moins vaseux, que je partage avec les coques et les palourdes.
Je construis à la surface du sable des petits «châteaux» en forme de tortillons placés à côté d’un trou en entonnoir. Et je suis là, cachée dans ce sable vaseux, dans un tube en U, entre le trou et le tortillon. J’ai tout ce qu’il faut pour me nourrir en aspirant le sable riche en matière organique et en plancton, au niveau de l’entonnoir. Pour cela, j’ai une trompe rétractile. Hélas! Elle ne peut rivaliser en grâce avec celle du papillon ou en force avec celle de l’éléphant ! Je suis simplement un gros ver de 15 à 20 cm de long. Je suis classée dans les Annélides polychètes, (vers au corps annelé, avec de nombreuses soies) et je porte sur mon dos des petites touffes rouges, les branchies.

Le trou en entonnoir et le tortillon

Le trou en entonnoir et le tortillon

A marée haute, pas de problème, il y a de l’eau partout ; à marée basse, je continue à respirer dans l’eau restée au fond de mon tube en U. En m’accrochant avec mes soies aux parois de mon tube, que j’ai consolidées avec du mucus, je peux faire marche arrière et rejeter sous forme de tortillon, le sable que j’avais avalé.
Je n’ai jamais de visite de «prince charmant». Dans un sens, il vaut mieux ! S’il voyait ma «tronche», il aurait peur ! En fait, il n’a pas d’yeux et moi non plus, alors tout va bien. En octobre – novembre, il libère dans l’eau ses spermatozoïdes qui s’étalent à la surface du sable et sont entraînés dans ma galerie par un courant d’eau. Et voilà, ça marche comme çà !
J’ai appris que des scientifiques s’intéressaient beaucoup à moi ; enfin un peu de considération pour le pauvre petit animal que je suis ! En effet, ils ont découvert que mon hémoglobine est proche de l’hémoglobine humaine mais n’est pas enfermée dans des globules rouges. Je vais donc prendre de l’importance dans le domaine médical. Comme mon hémoglobine est un très bon transporteur d’oxygène, elle pourrait servir dans le transport des greffons, la cicatrisation des plaies et d’autres thérapies.
Tant mieux pour vous les humains mais finalement ce n’est pas drôle du tout pour moi : finir ma vie en bouillie dans l’estomac d’un poisson ou dans une éprouvette, c’est quand même un triste sort !

vers03

Catherine Chauvet
Illustrations : triplov.com - wikipedia.org-Doris. ffessm.fr David Borg
Bulletin 2014 Les dossiers de VIE Nature et environnement

Station d’épuration du Havre de Vie: réutilisation des eaux usées traitées

Published by:

La réutilisation d’eaux usées traitées (REUT) pour l’irrigation de cultures ou l’arrosage d’espaces verts présente un intérêt vis-à-vis de la préservation de la ressource en eau, notamment en cas de mesures de restrictions d’eau. C’est le cas de la Vendée où les agriculteurs voient leurs volumes de prélèvement autorisé d’eau des retenues pour l’irrigation de leurs cultures, diminués d’année en année. En outre, les problématiques engendrées par l’incertitude de la pluviométrie (défi cit hydrique consécutif au réchauffement climatique) et les objectifs de continuité écologique des cours d’eau tendent à s’opposer à ce type de prélèvement. La REUT apparaît donc comme une solution compensatrice, d’autant qu’elle permet également de ne pas déverser directement dans le cours d’eau (cas du déversement dans la Vie des eaux traités par la station d’épuration (STEP) du Havre de la Vie). Seulement, du fait de la provenance des eaux issues des effluents traités dans les STEPs, les conditions de REUT doivent être encadrées réglementairement afin de prévenir les risques sanitaires liés à cette pratique. En effet, les eaux résiduaires urbaines, même traitées dans une STEP, contiennent divers micro-organismes pathogènes et des éléments organiques et minéraux potentiellement toxiques. Selon la destination des eaux usées traitées, 3 niveaux de qualité sont à obtenir : de la qualité A pour arroser les cultures maraîchères et fruitières ainsi que les terrains de sports (cas de l’arrosage du golf de Pornic) à la qualité C suffisante pour les céréales, fourrages, cultures industrielles.

Dans le cadre de ce projet de REUT, quatre campagnes de 24 heures de mesures et de détection d’agents pathogènes (par exemple les salmonelles) ont été menées en sortie d’eau traitées (y compris le passage sous UV) par le prestataire (SAUR) de la STEP du Havre de la Vie (station déjà conforme en équipement et en performance selon la Directive Eaux Résiduaires Urbaines du 21 mars 2013 pour l’échéance fi n 2013). Les résultats sont satisfaisants au regard des prescriptions de 2012 relatives à la réutilisation d’eaux usées traitées qui imposent des contraintes sanitaires fortes. La nature des effluents essentiellement urbains et ruraux sans apports industriels importants ni d’unité d’équarrissage et le niveau d’efficience des traitements expliquent ces résultats qui pourraient satisfaire à un projet de REUT.

En plus des contrôles bactériologiques (micro-organismes pathogènes incluant virus, bactéries, parasites…) et ceux concernant les nutriments (azote et phosphore) définis par les arrêtés d’irrigation de 2010, des contrôles concernant les micropolluants ou contaminants (éléments traces métalliques, composés traces organiques, perturbateurs endocriniens, résidus médicamenteux type antibiotiques…..) ont été ajoutés aux prescriptions de 2012 (avis du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France CSHPF). Cependant ces prescriptions (composés analysés, seuils de concentration, critères de qualité…) ne sont pas entièrement stabilisées et seront toujours l’objet de révision. Cette situation réglementaire évolutive, soumise à la fois aux exigences écologiques et sanitaires (arrêté du ministre de la Santé, du ministre chargé de l’Environnement et du ministre chargé de l’Agriculture en attente des nouvelles prescriptions mondiales et européennes) et à la pression du lobbying, hypothèque pour l’instant tout projet de REUT qui demande pour le territoire un investissement considérable (de l’ordre de 10 à 15 millions d’euros pour le traitement en station, l’acheminement par conduites dédiées, le stockage en bassin de puisage). Une étude préalable obligatoire à la mise en oeuvre de l’éventuel dispositif compte tenu de l’origine des eaux usées traitées et des usages qui lui sont destinés, peut néanmoins être entamée, en attendant l’arrêté des autorités.

Denis Draoulec