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Bulletin 2020

UN ENFANT DU PAYS NOUS A QUITTES.

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Jean Louis Charrier

Jean Louis Charrier, fidèle et généreux administrateur de V.I.E. nous a quittés brusquement le 26 août dernier, épuisé par sa lutte obstinée pour préserver les marges de vie que lui mesurait sa santé fragile. Depuis, son large sourire, son regard bleu pétillant, poivré d’humour, ses paroles mesurées et toujours pertinentes nous manquent. La morosité lui était trop étrangère pour la laisser nous gagner.

Évoquons plutôt le parcours d’un enfant du pays si profondément attaché à Saint-Gilles-Croix-de-Vie qu’il aurait voulu y naître.  Mais la guerre a voulu qu’il naisse le 4 mai 1940 au Lude, où sa mère avait été évacuée. S’ouvrirent à lui six années de plein bonheur chez ses grands-parents paternels aux Allées, route de la Roche (maintenant 89 de la rue du Calvaire) à Saint-Gilles.  À leurs côtés, il s’imprégna de tendresse, de discipline, de lumière et des parfums du jardin. Sa tristesse, ce fut que sa mère avait dû regagner Paris pour y travailler, et que ses visites ne pouvaient être qu’espacées, même si régulières ; et que, comme beaucoup d’enfants nés à cette époque, il ne fit connaissance avec son père, fait prisonnier quelques jours après sa naissance, qu’à la toute fin de la guerre. Doux, discret et secret, il fut adoré par sa grand-mère et réceptif aux enseignements de vie, distillés au fil des jours, par un grand-père paternel chaleureux et aussi rigoureux que pouvait l’être le directeur de l’école de garçons de Saint-Gilles.

De retour à Paris, après une scolarité à l’école primaire de la rue Lepic à Paris et de solides études secondaires au lycée Condorcet, Jean Louis s’engagea sans conviction dans deux années de droit sur les pas d’un père avocat. Un reportage destiné à promouvoir les atouts touristiques de Sarlat suivi d’une exposition de ses prises de vue, très appréciée, l’engagea définitivement dans la carrière de photographe. Cela faisait des années que Jean Louis exerçait son regard au travers d’un objectif photographique. Un box-kodak offert par sa mère l’avait mis sur cette voie, de cliché en cliché. Trop de plaisir à saisir et rendre compte des jeux de lumière sur les paysages et les visages pour n’en faire qu’un passe-temps. Sa jeune épouse elle-même de tempérament artistique, lui fit rencontrer un photographe professionnel auprès duquel il apprit les ficelles du métier. À ses côtés il acquit une assurance professionnelle qui l’amena à créer dans le XVIII ème arrondissement un studio laboratoire avec son jeune frère Michel. La répartition des rôles alla de soi : à Jean- Louis le pilotage du studio et à Michel le laboratoire. 20 ans durant, le tandem fut gagnant. L’entreprise acquit une solide réputation auprès des sociétés qui savaient l’importance d’un bon visuel pour faire connaître et valoriser leurs produits, pourtant aussi difficiles à flatter que  l’outillage de précision et les machines-outils. Les deux frères enchaînèrent les stands d’expositions avec un succès répété. L’histoire commença à s’enrayer quand les entreprises frappées par la crise limitèrent les budgets alloués à la publicité. S’ajouta à ce déclin progressif l’arrivée de la photo numérique, qui ouvrit le marché à des « non-professionnels », puis le non-renouvellement du bail du studio-laboratoire. Dans le même temps, Jean louis commença à avoir des problèmes pulmonaires jusqu’à ce qu’une infection impossible à éradiquer lui imposa l’ablation d’un poumon encaissée stoïquement. Les frères firent le point et décidèrent que leurs chemins professionnels devaient se séparer. Michel poursuivit une solide carrière dans une importante agence d’images. Jean Louis accepta des vacations au rythme toléré par sa santé, car un asthme sévère avait fait sa réapparition, le privant d’une de ses grandes passions, les randonnées pédestres, jusqu’au moment où il décida de prendre sa retraite à Saint-Gilles-Croix-de-Vie dans la maison bleue de ses grands-parents. Pas un meuble ne changea de place. En revanche, au fil des années, le jardin fut remodelé de fond en comble sous l’œil exercé de Jean Louis qui savait exactement ce qu’il voulait y voir à chaque heure du jour. C’est là qu’il apprivoisa il y a cinq ans, Cooky, son dernier chat. Car les chats ont été une autre de ses passions. 

À son rythme, Jean Louis mit sa connaissance du pays, sa disponibilité, ses compétences de photographe, son coup d’œil intransigeant, au service des associations qui lui semblèrent en phase avec ses centres d’intérêts et ses principes de vie.

 V.I.E. eut ainsi la chance de pouvoir, plusieurs années durant, bénéficier de son fidèle attachement au pays, de ses qualités de discernement et de sa générosité qui lui faisait taire les exigences de sa santé pour être le plus possible à nos côtés dans la diversité de nos entreprises. Il est certain que « l’Incroyable Jardin de Monsieur Torterue » a tenu une place particulière dans ses engagements. Il se réjouissait d’en voir le dessin habité sans façon par une végétation généreuse pour le plus grand plaisir des résidents, des voisins et des bénévoles qui s’y consacrent. Il nous a vivement encouragé à entreprendre l’accessibilité de ses allées pour les personnes à mobilité réduite. Nous avons été profondément touchés d’apprendre qu’il avait demandé que les fleurs d’adieux soient remplacées par des dons pour le Jardin. Sa façon à lui de poursuivre son compagnonnage amical et assidu avec les « Incroyables Jardiniers » et V.I.E. dont il partageait le goût pour ce qui régale l’œil, le palais et le cœur.

Les administrateurs de V.I.E.

Bulletin 2020

« LA DUNE » DE BOISVINET EN LENTE FORMATION

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Appelée plage de Boisvinet, en souvenir des épines vinettes qui poussaient sur la lande au-dessus de la plage, avant la construction des chalets.

C’est une côte rocheuse où les schistes et micaschistes ont fait d’excellents lieux de pêche à pied pendant tout le XIXe siècle.

La construction de la jetée (1880-1883), destinée à protéger l’entrée du port, a profondément modifié la forme de la plage, en entraînant une modification des courants et un dépôt de sable, en triangle entre le niveau de la mer, la jetée et la route.

Cette accumulation de sable a été contrecarrée à la fin du XXe siècle par une repoussée du sable vers la mer par des engins de chantier.

 

Après 2013, cette technique a été abandonnée et le sable s’est de nouveau accumulé en épousant une forme arrondie, un profil de dune. Depuis cette date, nous avons vu s’installer spontanément une dizaine de plantes typiques des paysages dunaires maritimes.
Nous travaillons en coordination avec les services municipaux, qui se sont engagés à faire un nettoyage « écologique »  de cette partie de la plage et qui ont mis en place des panneaux explicatifs.

Nous avons réalisé un relevé de ces plantes avec le Conservatoire du Littoral, et depuis nous continuons le suivi : le cakilier maritime qui a fleuri tout l’été, le pourpier de mer  complètement disparu des dunes du Jaunay, la renouée maritime, espèce protégée, le panicaut maritime, emblème du Conservatoire du Littoral.
Pourquoi cet espace, qui rebute certains visiteurs qui voudraient une plage aussi nette qu’une salle de bains, nous intéresse-t-il ? Sur toutes les côtes, on observe un recul du littoral et une disparition des dunes et de leurs plantes caractéristiques. En Vendée, nous avons deux zones de dune en développement : Les Sableaux à Noirmoutier et Boisvinet à Croix-de-Vie. Il faut les protéger !!!

 

Janine Bureau, les photos sont de Robert Bousquet.

Bulletin 2020

UNE ANNÉE À L’INCROYABLE JARDIN DE MONSIEUR TORTERUE

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Notre jardin, situé sur les pelouses de l’Hôpital de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, atteindra bientôt  sa troisième année.

En 2016, notre ami Jean Louis Charrier et moi-même vous annoncions l’intention de V.I.E. d’œuvrer à la mise en place d’un jardin participatif pour participer à l’effort de transition écologique et sociale qui se dessine dans notre société.

À travers un exemple modeste, il s’agissait  de montrer comment un jardinage alternatif au jardinage traditionnel  pouvait participer:

  • à la lutte contre le réchauffement climatique, à travers l’enrichissement en carbone du sol par l’apport d’engrais vert, le recyclage des épluchures et des herbes indésirables,
  • à la qualité de l’eau, grâce à ces pratiques remplaçant avantageusement les engrais solubles du commerce, vite lessivés…, et à la prohibition de pesticides,
  • à l’économie d’eau, obtenue par paillage systématique du sol  qui en freine l’évaporation,
  • au maintien de la biodiversité, par exemple à travers la mise à la disposition des animaux du jardin d’une diversité d’abris et de ressources alimentaires (pollen et nectar des fleurs, diversité des couvertures organiques du sol, et bien sûr fruits, feuilles, racines, qu’il convient de partager…en remerciement des services fournis par ces minuscules : pollinisation, aération et enrichissement du sol, lutte contre les ennemis de nos cultures, régulation des populations d’insectes indésirables, ceux-ci nourrissant à leur tour oiseaux, lézards, musaraignes et autres insectivores  en grande régression faute de proies…

L’idée était aussi de faire de ce jardin un cadre de vie accueillant, un lieu de rencontre entre générations, un  lieu de partage de connaissances, de légumes et de fruits, et de convivialité.Notre assemblée annuelle des Incroyables Jardinières et Jardiniers, réunie le 20 octobre 2019, a fait le point sur les actions de cette année:

Jardinage :

Construction et mise en culture de 8 nouvelles « lasagnes », soit environ 30 m² de plates-bandes  en plus à cultiver.
Construction de 4 arches en acacia destinées à accueillir ronces horticoles et fleurs.

 Animations enfants :

  • 6 animations avec la classe maternelle des 2-4 ans de l’école Sainte-Croix,
  • 1 animation avec une classe de CM2 de l’école des Salines,
  • 2 animations avec des enfants du centre de loisirs

Ouverture au public :

  • 2 jours d’ouverture dans le cadre des « RDV au Jardin », sous l’égide du Ministère de la Culture, les 8 et 9 juin 2019, sur le thème des «  petites bêtes du jardin »,
  • Troc plantes,
  • 1 journée jeux de bois et musique au jardin.

Les deux dernières animations, plus festives, étaient accompagnées par des musiciens bénévoles.

 Le public du jardin au fil des jours:

Outre les Jardiniers, une trentaine encore cette année, qui se succèdent tout au long des saisons, on peut y rencontrer les résidents de l’EHPAD et des personnes en soin de suite accompagnées d’un animateur ou de leurs familles,  des patients en soin de kinésithérapie, des résidents de l’AMAD (Association de Maintien à Domicile), seuls ou en groupes, des gens du quartier, des personnes qui viennent déposer des épluchures dans les caissons…, système destiné à recueillir les épluchures, encore trop peu utilisé.

Nos projets.

  1. Si le public est varié et fidèle, il est encore peu nombreux.

Un de nos objectifs pour l’année prochaine est de travailler sur notre communication, afin de mieux faire connaître nos actions aux personnels, familles et résidents de l’hôpital, et d’améliorer ainsi l’utilisation du jardin par l’ensemble de ces personnes.

  1. Cette année, avec l’aide de V.I.E., les Jardinières et Jardiniers ont décidé de se pencher sur la question de l’accessibilité des personnes à mobilité réduite au jardin.

Trois  réunions ont déjà eu lieu à ce sujet. Elles ont associé, Cécile Leclerc du CH-LVO, l’APF en la personne de notre regretté Louis Toupet, représentant l’APF-France handicap, le CAUE avec Gaëtane de la Forge, le service technique de la ville  avec Joël Ferré, l’élu en charge de l’environnement, Antoine Gasnet, et deux professeurs techniques de la MFR (Maison Familiale et Rurale) de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, MM. Journault et Bussereau.

En effet, des étudiants de la (MFR) sont pressentis pour nous aider à progresser sur cette question. Deux séances de mesure du jardin ont déjà eu lieu pour nous fournir une première estimation des coûts.

Amélioration de notre organisation.

Afin de mieux associer les jardiniers, et de favoriser leur participation à ces activités, nous avons créé des groupes de travail, ouverts à tous, donc à vous habitants de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, sans aucune condition, sinon votre intérêt pour nos projets :

  • un groupe « jardinage » bien sûr,
  • un groupe « animation » destiné à l’accueil des scolaires,
  • un groupe « ouverture du jardin au public » avec des journées de sensibilisation aux techniques de la  permaculture, mais aussi un troc plantes, et une journée « jeux aux jardins»,
  • un groupe « accessibilité » en vue de la relance de notre projet d’accessibilité, avec l’aide de la MFR de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, et de l’exploration des modalités éventuelles de financement
  • un groupe chargé de la  « communication », interne et externe.

 

Pour toute information, n’hésitez pas à nous joindre sur :
incroyablescomestiblessgxv@laposte.net

Michèle TRAMOY.