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LES RENDEZ-VOUS DE V.I.E. 2025 Non classé

LES INCROYABLES JARDINIÈRES ET JARDINIERS DE MONSIEUR TORTERUE

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Si le jardin de Monsieur TORTERUE s’est développé depuis mars 2016, c’est d’abord grâce aux IJJ (Incroyables Jardinières et Jardiniers), toujours inspirés par le mouvement Incredible Edibles . C’est aussi grâce à ses nombreux soutiens que nous voulons remercier ici.

Citons en premier lieu les responsables de l’ancien hôpital TORTERUE (aujourd’hui CHLVO) et ceux de l’Association V.I.E. Les premiers ont mis à notre disposition un espace vert de 1 000 m2 idéalement situé en entrée de ville, et plus récemment une remise de 50 m2 bien utile pour nous abriter des averses et ranger notre matériel. Les seconds, à l’initiative de ce projet et signataires de la convention de mise à disposition avec l’hôpital, continuent de soutenir notre collectif par leurs conseils mais aussi matériellement. Au printemps dernier, V.I.E. finançait l’achat d’une tondeuse électrique.

La convention, susceptible d’évoluer, définit précisément les obligations et compétences de chacun.

Faute d’encadrement, les ateliers menés avec les écoliers de l’École Sainte Croix ont dû être suspendus l’année passée. L’année 2024 a cependant été particulièrement riche en termes de partenariat et d’activités au jardin.

Répondant à la demande d’une stagiaire du Centre socio-culturel de la Petite Gare (étudiante au Centre de Formation Professionnel et de Promotion Agricole de La Roche-sur-Yon), une animation ludique, festive, pédagogique et transgénérationnelle (Fête de la Solidarité) a largement rassemblé et mobilisé notre collectif au printemps. L’animation initiée à cette occasion augure-t-elle, peut-être, d’une démarche de partenariat plus soutenue entre le Centre socioculturel et les jardiniers de Monsieur TORTERUE ? Les locataires de l’EHPAD voisin sont venus nombreux à cette fête, dont ils avaient préparé la déco en amont.

Malgré la météo incertaine, assis aux premiers rangs face au groupe musical Temps de pause intervenu gratuitement, ils ont pu apprécier l’ambiance cabaret du spectacle.

Fête de la solidarité

Les résidents, avec Linda leur animatrice très investie dans leur accompagnement, sont assidus au jardin. Régulièrement aux beaux jours, ils et elles sont entre 5 et 10 personnes valides ou en fauteuil à aller rejoindre les jardinières et jardiniers avec Linda ou Victor et des bénévoles de l’association La Cordée pour respirer l’air du potager, participer aux menues tâches… ou simplement discuter. Des sourires, des moments de petits d’autres animations … dans la limite de nos moyens humains. D’autres manifestations ont été renouvelées avec succès dans le cadre accueillant du jardin : l’opération Rendez-vous au jardin en juin et le Troc-plantes en novembre.

Cette dernière manifestation organisée en partenariat avec la municipalité depuis 2022 signe la reconnaissance qu’elle nous adresse régulièrement, comme à l’occasion d’actions ponctuelles comme La Nuit des jardins ou la rencontre jeux de plein air avec nos amis ukrainiens. Par ailleurs, les services techniques ont régulièrement l’occasion de répondre favorablement à nos demandes matérielles (ex : broyat…).

Soulignons enfin le partenariat précieux entretenu avec le GAEC Clair de Lune. Ce producteur de plants maraîchers de Soullans nous fournit gracieusement, depuis plusieurs années, des centaines de plants de légumes bio et nous l’en remercions vivement. La nature des dons a évolué peu à peu et continuera d’évoluer.

En effet, plus que jamais, nous devons nous adapter au changement climatique, à la diminution globale de la biodiversité mais aussi aux contraintes de fonctionnement de notre jardin (temps de travail limité à une seule demi-journée par semaine).

Concernant l’adaptation à la sécheresse, nous avons installé une réserve pour récupérer l’eau du toit de la chapelle. Nous allons vers une diminution du nombre d’espèces de légumes annuels en sélectionnant ceux qui évoluent bien dans notre jardin (tomates cerises, choux brocolis à jets, choux frisés, pommes de terre, blettes), et vers une augmentation des pérennes (aromatiques, médicinales, légumes perpétuels).

Concernant les plantes ornementales, nous devons continuer à enrichir le nombre d’espèces et à choisir de préférence celles qui offrent des ressources aux pollinisateurs et aux auxiliaires des cultures. Nous devons aussi, bien sûr, privilégier les plantes vivaces, moins gourmandes en eau.

Notre jardin n’aurait pu exister, ni se développer, sans ces partenariats, dont certains perdurent depuis 2016, avec les institutions et les acteurs qui nous entourent, et c’est heureux, car les projets ne manquent pas, les activités tout au long de l’année, non plus : communication, secrétariat, création de documents d’information et d’animation, comptabilité, recherche de financements, reprise du dossier «accessibilité aux personnes à mobilité réduite», rénovation des bacs de culture et des structures et mobiliers extérieurs, tonte des espaces mis à notre disposition, broyage des ligneux en vue de faire du paillis, enrichissement du sol, compostage de surface et paillage, entretien et enrichissement des massifs fleuris et des bouquetières réservées à la fabrication de bouquets par les résidents, réflexions sur l’évolution de nos méthodes de jardinage, etc…. Tout le monde peut trouver un intérêt, une compétence parmi les tâches variées citées ci-dessus, dès lors que la philosophie du mouvement des Incroyables Comestibles et les objectifs de notre projet sont partagés. Alors, nous vous invitons à nous contacter (incroyablescomestiblestorterue@orange.fr) et à nous rejoindre dans le charmant jardin de Monsieur TORTERUE.

Pour les IJJ, Gaëtan et Michèle.

incredible edibles : Incroyables comestibles (traduction française) est un mouvement citoyen informel initié en 2008 en Angleterre, à l’initiative d’un groupe d’habitants. Au départ, ils ont investi des trottoirs pour y cultiver librement, en bac, des plantes comestibles (légumes, fruits, aromatiques…) et partager raisonnablement les récoltes. L’objectif était de permettre à la ville l’autosuffisance alimentaire. Ce qui fut fait en 2016. Les techniques de la permaculture y sont employées et l’esprit de convivialité recommandé.

Bulletin 2023 La terre, l’eau, dons fragiles Non classé

VALENTIN AVRILLAS, GRAINETIER ET PEPINIERISTE A SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ.

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VALENTIN AVRILLAS, GRAINETIER ET PEPINIERISTE A SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ.

Un léger sourire aux lèvres, il désigne de la main le coin d’un confortable salon.

«Je suis né là, en 1929. Autrefois, à cet emplacement, c’était la chambre de mes parents. «Les Plantes», c’était le nom de leur maison, elle avait des volets bleus. Un signe du destin, on dirait. J’étais leur deuxième enfant. Ma sœur était plus âgée que moi de 7 ans. Mes parents travaillaient dur. J’ai été élevé par ma grand-mère. Une adorable grand-mère. J’avais 8 ans quand elle nous a quitté. Une bien adorable grand-mère…»
93 ans plus tard, Valentin AVRILLAS évoque ses souvenirs comme on se promène dans son jardin.
«On vivait dans une petite maison sur une parcelle de 4 ha que cultivaient mes parents. Ils faisaient des légumes, surtout des haricots. On avait un cheval et deux vaches comme la plupart des gens d’ici. Mon père s’est fait pépiniériste et grainetier un peu par hasard. Mon grand-père avait une petite maison sur Sion qu’il louait l’été à des gens de Cholet qui étaient pépiniéristes. Ils revenaient tous les ans. A force
on se connaissait bien. C’est eux qui ont donné l’idée à mon père de se faire pépiniériste et grainetier. Mon père s’est spécialisé dans les arbres fruitiers. J‘ai appris le métier avec lui jusqu’à prendre sa suite. J’ai toujours aimé faire ça. J’ai juste un diplôme agricole mais j’ai beaucoup appris des plantes. On vendait des graines achetées en gros qu’on détaillait à la cuillère. C’était l’unité de mesure. VILMORIN était notre fournisseur, au début ; il avait commencé modestement en vendant ses graines sous un parasol sur un pont de Paris. Plus tard on s’est fourni aussi chez TEZIER à Valence et chez CAMUS à Angers. On vendait beaucoup car, à Sion, tous les gens faisaient des légumes dont ils vendaient le surplus au marché de Croix-de-Vie. Nos plus grosses demandes étaient pour les haricots verts, les métis. Les haricots étaient un gros marché chez nous. Une année j’ai vendu une tonne de graines de haricots. Nous faisions aussi des légumes. Un jour de marché j’ai vendu en deux heures 50 kg de haricots verts
Nous étions trois grainetiers à Saint-Hilaire-de-Riez dont la famille CANTIN. Gros fournisseurs, leur clientèle s’étendait jusqu’à Saint-Révérend et Givrand. Il y avait assez à faire pour tout le monde. On ne se faisait pas d’ombre.
On s’est mis aussi à faire des plants de légumes et de tabac. C’est comme ça qu’on a eu un gros contrat
pour 400 000 plants. On semait et les cultivateurs venaient nous acheter les plants. Ça se cultivait du côté de Notre-Dame-de-Riez. Après la guerre, un gars, venu du Maine-et-Loire, a toqué à la porte. Il avait sa fourgonnette remplie de bégonias. Il y avait une forte mévente dans leur coin. Il tentait sa chance sur la côte. On lui avait dit qu’on faisait des plants de légumes. Il nous proposa de lui acheter ses bégonias pour ajouter la vente de fleurs à celle des légumes. On n’avait encore jamais fait ça et on lui a dit que ce n’était pas notre métier. Il a insisté : «Je vous laisse ce que vous voulez, histoire d’essayer. Si ça vous convient vous me le dites et vous m’achèterez les prochains plants». Au marché suivant à Croix-de-Vie on les a très bien vendus. Les parisiens, les nantais venaient sur la côte l’été et aux beaux jours. La gare SNCF à Croix-de-Vie y était pour beaucoup. Il fallait fleurir les nouvelles villas. On s’est mis à faire des plants de fleurs et des arbres d’ornement. Là encore, ça a plu. Petit à petit nous nous sommes fait une solide clientèle. Des célébrités venaient renouveler leurs plantes chez nous, l’humoriste Desproges par exemple, et sa fille plus que lui. J’ai entretenu des jardins, la taille des arbres surtout.

Sur le pays, nos activités se complétaient. Les maraîchers nous achetaient nos graines et nos plants. Ils vendaient leurs légumes aux marins-pêcheurs, surtout des oignons. Les pêcheurs achetaient le sel aux sauniers et vendaient leurs poissons à tout le monde. Les oignons étaient la production phare ici. A la mi-septembre, la belle saison se terminait par une foire aux oignons qu’on présentait en tresses. C’était l’occasion d’une fête qui faisait venir beaucoup de monde.

La retraite est arrivée tranquillement. La relève est assurée. J’aime venir donner un coup de main quand la santé le permet. L’équipe des jeunes est épatante. Ils savent faire sans qu’on leur dise. On s’entend bien.
Ça a beaucoup changé mais je m’y reconnais encore.»

Propos de Valentin AVRILLAS, grainetier et pépiniériste, recueillis par Michelle Boulègue le 8 juillet 2022 aux Jardins de la Fée.

Le comité de rédaction

Bulletin 2023 La ville, histoire, enjeux et perspectives Non classé

UNE RENAISSANCE.

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UNE RENAISSANCE.

La danse des particules irise la lumière dans laquelle baigne l’atelier et distille les arômes des bois qui y sont travaillés.

Patrick Avrilla, d’un souffle prolongé, fait gémir un tuyau d’orgue en une plainte sourde et grave qui fait basculer la quiétude de l’atelier dans un univers maritime inquiétant.

Magie des sons ! Cela fait 400 heures que deux bénévoles de talent, Jean-Paul Boury, luthier spécialiste
des instruments anciens, et Patrick Avrilla, maître-ébéniste, consacrent à un orgue du XVIIIème siècle
rescapé d’une longue histoire qui aurait pu le laisser ignoré et démembré dans un château de Dordogne.
Il a connu des heures plus fringantes, quand, comme tant d’autres avant lui, il sortit de l’atelier d’un facteur d’orgue sans doute italien, comme le donnent à penser l’architecture du buffet, son décor, la structure mécanique et la facture du sommier. Sur de telles orgues ont joué et composé des musiciens
prestigieux, Frescobaldi, Gabrieli, Scarlatti…

L’Italie ne l’ayant pas retenu, il accompagna les offices religieux célébrés dans les chapelles de demeures seigneuriales en Corse puis en Dordogne où le dénicha Jean-Michel Dieuaide, célèbre organiste, à la recherche de pièces indispensables à la construction d’un orgue de style français du XVIIIème siècle entreprise à Commequiers. Même si beaucoup de ses pièces s’étaient détériorées ou perdues au fil du temps, ce qu’il en restait méritait mieux que le dépeçage envisagé. Il a fallu le diagnostic affûté de Jean-Michel Dieuaide pour y croire quand il ne restait plus que le sommier et 200 tuyaux sur les 400 que comptait sa «forêt» initiale. L’orgue, incomplet et en pièces détachées, arriva àCommequiers. C’est alors que Jean-Louis Loriaut, ami facteur d’orgue de Jean-Michel Dieuaide et actuel restaurateur des orgues de Corse, fut consulté pour savoir si, plus qu’une restauration, une reconstruction était envisageable tant il y avait de pièces à refaire. Ce qu’il restait de cet orgue méritait bien de se lancer dans l’aventure et il proposa de fournir les plans, véritables guides de restructuration.
Autant lancer un défi à Patrick Avrilla et à Jean-Paul Boury qui décidèrent avec enthousiasme de le relever.

S’ouvre alors un nouveau chapitre voué à la découverte des matériaux capables d’émettre des sons dont l’association produira de l’harmonie.

Du cormier pour le pédalier, celui qui a été abattu à Landevieille en 1980 fera l’affaire. Du chêne pour le coffre du pédalier, bordé de wengé pour le renforcer. Les dièses des pédales seront en palissandre de Rio, le clavier en citronnier de Ceylan et en ébène du Gabon sans compter l’ébène prélevée sur les touches du piano de Jean Rousseau qui en fit le don. Il faut trouver du bois à fibres très serrées pour les tuyaux de basse à section carrée.

L’épicéa est choisi tandis que le peuplier sera utilisé pour refaire les deux volets du buffet, de 19 kg chacun, et dont il faut refaire les 6 ferrures à l’identique sur des modèles retrouvés à Figeac et à Thiers, une forge du Fenouiller en est chargée. La restauration des tuyaux métalliques est confiée à Luca Scotti, tuyautier italien à Coma, près de Milan. Même les colles respectent les procédés d’époque comme la colle de poisson ou de peau de lapin utilisée à chaud pour assembler les pièces. Finalement l’orgue, installé sur un socle de 90 cm de haut sur une base de 1,50 m de côté, se dressera sur 3 m de hauteur donnant à admirer l’ornementation rouge et or de ses panneaux, dans le style de l’époque.

Ce sera l’œuvre d’un artiste de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Jean Hondré. On a déjà pu en admirer la représenta tion grandeur nature suspendue dans la nef de l’église Saint Gilles lors des Journées du Patrimoine.

Patrick Avrilla dans son atelier
le 16 septembre 2022

 

A ce jour, Patrick Avrilla et Jean-Paul Boury ont consacré 400 h de travail à cette restructuration. Ils estiment qu’il faudra en totaliser 2 500 pour que l’orgue fasse de nouveau résonner ses sonorités dans la nef de l’église Saint Gilles. Patientons jusqu’en 2023 !

Sa splendeur recouvrée, l’orgue vaudra alors de l’ordre de 125 000 €. De fait, sa restructuration ne devrait pas coûter plus de 50 000 € correspondant au coût des matériaux et aux montants cumulés
des rémunérations dues aux artisans et artistes sollicités, autres que les bénévoles.

Encore faut-il réussir à réunir cette somme.

Une souscription a été lancée lors des Journées du Patrimoine à l’initiative de l’association 0R0(Orgue Rouge & Or). Cette souscription est soutenue par l’Association Orgue en Pays de la Loire dont
le président, Jean-Marc Ayrault, ancien premier ministre, a souligné l’engagement en tenant son assemblée générale de novembre 2022 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Tant il est vrai qu’une telle entreprise ne peut aboutir sans la participation du plus grand nombre.

Sources : Entretien du 16 septembre avec Patrick
Avrilla dans son atelier au Fenouiller .
Contact : ORO.saintgilles@gmail.com

 

Orgue rouge en cours de restructuration.

Le comité de rédaction