Denise Rivalin nous a quittés, cet été. Elle était encore avec nous, lors de l’assemblée générale de V.I.E., le 7 juillet dernier tant elle suivait fidèlement nos travaux : «j’aime me tenir au courant de ce qu’il se fait et de ce qui se passe». Denise, discrète et sans jamais se plaindre, a enduré les lourds handicaps qui ont assombri sa vieillesse, la privant progressivement de ses jambes et de sa vue. Elle faisait face sans chichi avec ténacité.
Enfant, Denise voulait être institutrice. Elle fut l’une des premières à s’inscrire au cours complémentaire pour les filles dont V.I.E. a évoqué dans son précédent bulletin la création improbable, en 1945, à Saint Gilles, sous l’occupation. Son succès au concours d’entrée à la Poste décide de sa carrière. D’abord en Bretagne puis en Vendée et pour finir à Saint Gilles-Croix de Vie, sachant concilier ses affectations avec les engagements de son époux dans la marine. C’est à Saint Gilles Croix de Vie, en 1996 que Denise Rivalin s’associa à un petit groupe d’habitants décidés à créer une association V.I.E. afin de préserver l’environnement, améliorer le cadre de vie et valoriser le patrimoine local. Depuis lors, Denise Rivalin, administrateur de V.I.E. s’efforça de participer à tous les conseils d’administration de l’association.
Elle aimait raconter des anecdotes du pays dont voici le récit de l’une d’elles. « Vers la fin de la guerre, en 1944, nous avions très peur d’être bombardés par les Alliés. Un dimanche, en chaire, Monsieur le curé nous a fait implorer la protection de la Vierge en lui promettant d’ériger une statue si elle exauçait nos prières. La guerre finie, et n’ayant pas été bombardés, nous avons apporté notre obole pour payer la statue que nous avons conduite en grande procession, Monsieur le curé en tête, jusque dans les dunes du Jaunay. Elle veille aujourd’hui au bout du petit square de la promenade Narcisse Pelletier ». Denise Rivalin s’est tue. A nous de garder, vive, sa mémoire, en toute amitié.