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Bulletin 2016 Les dossiers de V.I.E

Le jardinage écologique, une partie de la solution à la crise écologique

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Aujourd’hui, les rendements des écosystèmes cultivés (agrosystèmes) de la France sont parmi les plus élevés du monde. Mais ils reposent entièrement sur l’utilisation
intensive de matériels agricoles, d’engrais et de pesticides, qui contribuent à augmenter l’émission de gaz à effets de serre (et donc le dérèglement climatique), à
détruire la biodiversité, et à dégrader les sols. Par effet boomerang, ces méthodes mettent finalement en danger l’agriculture elle même.

Cette agriculture industrielle enlaidit les paysages ruraux de nombreuses régions, fait fondre l’emploi dans les campagnes et nécessite des investissements de plus en plus lourds qui empêche l’installation de jeunes agriculteurs et fragilisent nombre d’exploitations. Elle fournit aux habitants des pays du Nord une alimentation riche en résidus de pesticides, en calories, mais appauvrie en nutriments.

Ce modèle agricole détruit les agricultures vivrières assurant l’autosuffisance des pays du Sud. Aujourd’hui, sur les 826 millions de personnes gravement sous alimentées dans le monde, les 3/4 sont des paysans.

Le système alimentaire lié à cette agriculture favorise la spécialisation des cultures par grandes régions, voire par pays, contribue pour une part importante aux gaz à effets de serre liés aux transports. (un pot de yaourt à la fraise peut ainsi parcourir 9000 km avant de parvenir dans notre assiette)

En France, il y a 4 millions d’hectares de jardin individuels (soit autant que de surface de réserves naturelles !); de nombreux espaces communaux sont délaissés, ou semés de pelouses, véritables déserts biologiques… On pourrait, en cultivant ces espaces en s’appuyant sur les ressources naturelles, créer des «villes comestibles» plus autonome dans leur production alimentaire, tout en réduisant notre impact sur la nature et en améliorant notre cadre de vie. Mais beaucoup d’entre nous n’osent pas se lancer, par manque, croient-ils, de compétences. D’où l’idée de proposer un projet de jardin partagé à Saint Gilles Croix de Vie, afi n que les habitants intéressés puissent constituer un collectif pour apprendre à jardiner en commun, tester différentes méthodes d’agroécologie reproductibles chez eux, les diffuser, et produire des aliments dans une optique de partage ou de don.

Définition du projet

Porté par un collectif de citoyens partant pour l’aventure, il sera :

  • Pédagogique: pour faire connaître un mode de jardinage inspiré de la permaculture, et constater son efficacité.
  • Expérimental: pour sans cesse essayer de comprendre, améliorer: un raté apprend plus qu’une réussite immédiate
  • Solidaire : un jardin pensé, créé, entretenu par nous, habitants de SGCV, par volonté individuelle, avec l’aide d’associations et le soutien de nos élus, et permettant de partager des légumes.

Principe de fonctionnement du groupe de projet

la participation de chacun à tous les stades du projet

  • la découverte et pratique d’une écologie appliquée au jardinage grâce à une personne référente pour des
    connaissances de base en écologie, pédologie, agroécologie
  • des visites de jardins alternatifs
  • des échanges et rencontres avec des jardiniers expérimentés, des professionnels…
  • des échanges au sein du groupe
  • la transmission des savoirs acquis, à tout public intéressé, à partir d’animations où on liera théorie et pratique

Conditions et modalités de réalisation

Aspects institutionnels: Quelle forme d’association ou collectif adopter pour concilier au mieux initiatives, responsabilité, autonomie, efficacité et participation active ? Quel type de convention avec la mairie pour définir les responsabilités de chacun ? Quelle organisation interne pour favoriser réflexion et gestion au quotidien (de l’orientation technique à la répartition des tâches)?

Aspects pratiques

La participation de la municipalité est requise pour la recherche et l’affectation d’un terrain et la facilitation du projet. Un certain nombre de nécessités s’avèrent incontournables:

  • Localisation sur la commune: accessibilité, visibilité
  • Surface suffisante pour répondre à la triple fonction de production, de régulation écologique, et d’ accueil de public, mais elle doit être fonction du nombre de participants – Présence ou proximité immédiate d’un point d’eau nécessaire à l’arrosage
  • Nécessité d’un abri pour rangements et outils, de zones de stockage de matériaux (compost, paillages…)
  • Terrain disponible sur la durée, permettant de faire évoluer et de pérenniser le projet

Comment et avec qui CONSTRUIRE le projet ?

  • Comment ? Pour permettre au groupe d’avancer de manière coordonnée, il est nécessaire d’avoir quelques bases communes de connaissance sur la permaculture, le
    sol, les plantes sauvages et cultivées, les principes du jardinage écologique… C’est pourquoi des activités permettant à chacun d’être acteurs dans les choix et prises de
    décisions nécessaires à la réalisation de ce projet commun seront proposées. Le projet se construira au fur et à mesure du déroulement d’un programme d’activités modifi
    able de manière à s’adaptera aux besoins du projet et des participants.
  • Avec qui ?
    • avec les habitants de la commune qui le souhaitent, directement informés par ce bulletin
    • avec les élus
    • avec les associations et structures existantes sollicitées par le groupe de projet qui le souhaiteront, axées sur des activités identiques ou proches (environnement, jardins familiaux, autres…)

Dès l’établissement d’un premier groupe de personnes et d’un minimum d’accord sur la programmation des activités, nous pourrons exposer celle-ci lors d’une réunion publique afi n de recueillir idées, remarques, critiques, étoffer le groupe, et lancer officiellement le projet. Dès maintenant nous vous invitons à vous faire connaître afin de faire partie du collectif de départ auprès de Jean Louis Charrier et Michèle Tramoy micheletramoy@wanadoo.fr

Bulletin 2016 Les dossiers de V.I.E

Des initiatives pour un environnement plus sain et plus solidaire

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La planète souffre, même dans notre Europe tempérée: élévation de la teneur en gaz à effet de serre, et son corollaire, le changement climatique et ses événements météorologiques exceptionnels; augmentation de la consommation de pesticides, avec des effets très importants en terme de perte de diversité biologique, qui atteint tous les groupes animaux et végétaux et ses impacts sur la santé humaine, de mieux en mieux connus. Par exemple, concernant les oiseaux, une étude publiée, lundi 3 novembre 2014 par Ecology Letters, révèle que la gestion actuelle de l’environnement en Europe apparaît incapable d’enrayer la disparition de nombreuses espèces d’oiseaux récemment encore considérées comme communes. L’étude dénombre 421 millions d’oiseaux en moins en trente ans.

Concernant les pesticides, une impressionnante expertise collective menée sur l’ensemble des connaissances internationales actuelles et pilotée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), rendue publique jeudi 13 juin 2013 (Le Monde), révèle que les pesticides sont impliqués dans un grand nombre de pathologies lourdes – cancers, maladies du sang, troubles neurologiques, malformations, etc. – dont l’incidence tend à augmenter dans le monde. Si la régularité des informations alarmantes a fi ni par provoquer quelques décisions politiques, comme celles d’interdire les pesticides dans les espaces verts et les rues en 2016 et chez les particuliers dès 2019… ces mesures, pour importantes qu’elles soient, n’en sont pas moins dramatiquement insuffisantes au regard des enjeux environnementaux actuels Heureusement, dans de nombreux pays du monde, des initiatives citoyennes émergent pour contrer ces politiques défaillantes: habitats ou jardins partagés, mise en place de circuits courts, de monnaies locales, de compostage de quartiers… (ainsi au coeur de ville, il est possible de s’organiser, par quartier, pour créer, en lien avec la commune, et faire vivre, un compostage de quartier, qui permettra de nourrir ses bacs à fleurs et des bacs de «comestibles» accessibles à tous). Ces initiatives ont plusieurs caractéristiques: elles permettent une moindre dépendance au pétrole des collectivités humaines par la relocalisation des activités économiques et l’encouragement de pratiques respectueuses de l’environnement, elles sont portées par des collectifs citoyens, hors institutions existantes ou avec le soutien de celles-ci, s’appuient sur des valeurs de solidarité, et se disséminent grâce à internet.
Décentralisées, elles allient réflexion, prises de décision et actions, chaque acteur de ces démarches étant partie prenante de chaque étape: c’est de la démocratie participative en actes. Nous pouvons aussi agir, individuellement ou en famille, pour limiter nos rejets de CO2 (et ainsi en limiter les effets désastreux), et pour redynamiser la biodiversité. Ainsi, tous ceux qui ont un jardin, un coin de balcon, une terrasse, un balcon (41% des français), peuvent y planter quelques plantes utilisables en cuisine (mélisse, thym, serpolet, ciboulette), qui sont aussi des plantes très mellifères, favorables aux abeilles, bourdons, papillons et autres pollinisateurs… Dans son jardin, même très petit, on peut composter les déchets verts, de taille, de tonte, de cuisine (pelures de fruits, fanes de légumes) directement en terre, ou en surface (ce qui reproduit le fonctionnement naturel des écosystèmes) ou dans un composteur… pour stimuler la biodiversité et nourrir le sol.

Pour limiter les transports trop importants liés au commerce alimentaire, on peut privilégier les achats de proximité, les marchés, et plus généralement les circuits courts Nous pouvons aussi viser le zéro déchet, ou tout au moins réduire notre consommation d’emballages inutiles, en achetant en vrac (farines, graines, gâteaux…mais aussi lessives, produits de nettoyage…) en remplaçant les sacs en plastique ou même papier, par les paniers, des contenants en verre que l’on fait remplir…en refusant les produits sur- emballés, et, bien sûr en refusant toute publicité…, Au lieu d’acheter des objets peu utilisés et encombrants, on peut investir à plusieurs, échanger, prêter…réparer ou faire réparer… On allégera ainsi sa poubelle, faisant de substantielles économies. On recréera du lien social, et on fera un ENORME CADEAU à l’environnement… et donc à nous-mêmes. Et nos enfants et petits-enfants seront fiers de nous!

Michéle Tramoy
Pour en savoir plus : « Collectif court circuit » Un collectif d’achat chez des producteurs biologiques dans le Nord Ouest Vendée JONSON Bea, Zéro déchet, ED J’ai lu, 2013 ou www.ZeroWasteHome.com Pour apprendre à réparer des objets : Les Repair Café du CPNS et du Centre social http://www.ouest-france.fr/pour-arreter-de-jeter-place-aux-repaircafe-3461327

Bulletin 2015 Dossiers d'actualités

Le recul du littoral, une longue histoire

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Le 24 octobre 2014, l’Europe s’est donnée un nouveau «cadre d’action en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030»  qu’il revient au Parlement Européen d’approuver. Ce n’est pas le premier. Celui-ci, ambitieux, témoigne de  la  volonté des  dirigeants européens d’agir collectivement contre le réchauffement de la planète dont sont responsables les gaz à effet de serre (GES) ainsi que le démontrent les travaux du GIEC* depuis 1988. Lui sont imputés les tempêtes de plus en plus violentes, des incendies et des inondations gigantesques, les errements des «Niño» et «Niña», ces courants marins scrutés anxieusement par les riverains du Pacifique, la fonte des calottes glaciaires du Groenland et du Pôle Nord et par voie de conséquence, le rehaussement du niveau des mers. Nos modes de vie sont pointés, trop gourmands en énergies fossiles et responsables des émissions de gaz à effet de serre. Ce nouveau  plan est à saluer. L’objectif est de limiter à 2°C l’augmentation du réchauffement de la planète. Au-delà de cette limite, les experts s’accordent pour dire que le réchauffement  sera incontrôlable avec des conséquences imprévisibles.  Pour la première fois, l’Europe s’engage sur des objectifs chiffrés.

D’ici 2030, l’Europe devra avoir baissé de 40 % à 70 % les émissions de gaz à effet de serre. Dans ce but, la part des énergies renouvelables passera à 27 % du mix énergétique, et, des économies d’énergie de 27 % devront être réalisées. Des contraintes sont prévues en ce qui concerne le premier volet ainsi que des modulations et des compensations financières afin de ne pas pénaliser les économies émergentes. L’enjeu à plus court terme est de réduire, en plus, la dépendance énergétique  de  l’Europe vis-à-vis de ses fournisseurs traditionnels et de renforcer d’autant sa sécurité énergétique.
A notre échelle, nous mesurons tous les jours l’impact du réchauffement climatique. Nous lui devons des hivers moins rigoureux tandis que l’océan grignote nos côtes de marée en marée et reconquiert,  lors de tempêtes exceptionnelles, des terres poldérisées, imprudemment  loties comme en témoigne le drame survenu à la Faute sur Mer, lors de la tempête Xynthia durant la nuit du 27 février 2010. Moins spectaculaire mais tout aussi inquiétant est le constat des apiculteurs qui, le long de notre littoral, depuis trois ans, voient baisser la production de miel de 30 % du fait de printemps froids et pluvieux qui retardent la floraison tandis que des vents froids freinent l’épanouissement des fleurs. Les étés tardifs rattrapent heureusement la situation sans compenser les pertes totalement.
De fait, le trait de côte, actuellement connu, a subi d’autres fluctuations bien plus considérables. Des phénomènes cycliques se déroulant sur des millions d’année ont façonné notre planète. Les géologues ont repérés trois transgression marines successives au cours de l’oligocène, du pliocène et de l’éocène. Il y a -22 000 ans, la calotte glaciaire couvrait l’Angleterre et le sol vendéen ne dégelait pas. A cette époque le littoral était en avant du trait de côte actuel à plus de 100 km et la Manche était un fleuve. Le réchauffement s’est manifesté il y a 12 000 ans, faisant fluctuer le niveau des mers de -110 m à +70 m.
Depuis lors, le recul du littoral se poursuit inexorablement mais de façon chaotique, laissant se former des avancées de terres constituées d’apports éoliens transportés  par des vents dominants, orientées nord/sud. Les cordons de dunes, ainsi formés, bloquèrent l’écoulement  des cours d’eau créant des marais qui, lentement, se sont poldérisés. Ailleurs, 4 500 ans avant notre ère, le site de Maillezais avait les pieds dans l’eau et les hommes de l’époque s’échinaient à  dresser des digues dont il  reste parfois des fondations. La preuve de ce recul nous est donnée lorsque de grandes marées découvrent  des dolmens, enfouis au large, tandis que des traces de labours d’araires remontant à -22 000 ans se sont révélées quand les tempêtes d’hiver ont fait reculer de 20 m les dunes de Brétignolles. On peut difficilement rendre l’activité de nos ancêtres du
néolithique responsable du réchauffement climatique. Par contre, notre responsabilité est avérée. Il est certain que nos progrès technologiques nous affranchissent des contraintes naturelles et  améliorent nos conditions de vie au prix d’une consommation exponentielle d’énergies fossiles produisant des gaz à effet de serre eux même responsables de l’accélération du réchauffement climatique et du rehaussement du niveau des mers. Cette accélération se me- sure, passant d’une estimation de 30 cm par siècle à 80 cm pour la fin du 21ème siècle. Si attendues soient elles, les dispositions adoptées par l’Europe ne peuvent nous faire espérer mieux qu’une stabilisation en l’état.

QUE FAIRE POUR RENFORCER L’IMPACT DE CE PLAN.

Tout  d’abord,  changer nos  modes de vie en mobilisant notre capacité d’adaptation. Mais la  responsabilité individuelle  ne doit pas faire oublier l’impact décisif des incitations économiques et de la spéculation foncière dans l’exposition aux risques climatiques des populations.
Pour leur part les pouvoirs publics et les dirigeants locaux, en première ligne des responsabilités en cas de catastrophe naturelle, s’engagent dans des travaux de restauration et de protection.
Ainsi, à Saint Gilles Croix de Vie, le rehaussement du quai Gorin et du quai des Greniers à +3,80 m NGF, l’entretien des digues et leur restauration sont à l’ordre du jour. Des travaux plus conséquents telles que des écluses sont à l’étude pour protéger les basses terres. Xynthia a révélé l’étiage des risques en affichant une cote NGF à + 3, 85 m quand nos marais sont à + 2 m. La vigilance est de mise ainsi qu’une batterie de plans destinés à aider les populations en cas de submersion marine: plan de sauvegarde communal, plan d’aménagement et de protection contre les inondations, plan ORSEC , prise en  compte systématique des alertes météo afin d’aider les habitants à anticiper les risques météo, mobiliser les secours et préparer les sites d’accueil par avance.
Un responsable résume en trois mots cette mobilisation: observer, ne pas oublier et rester en alerte.
Au-delà, l’enjeu est de parvenir à une régulation économique internationale.

Michelle Boulègue.

Sources : Travaux de la société d’émulation  de la Vendée, BP34, 85001 La Roche sur Yon Cedex.
Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat.