Aujourd’hui, les rendements des écosystèmes cultivés (agrosystèmes) de la France sont parmi les plus élevés du monde. Mais ils reposent entièrement sur l’utilisation
intensive de matériels agricoles, d’engrais et de pesticides, qui contribuent à augmenter l’émission de gaz à effets de serre (et donc le dérèglement climatique), à
détruire la biodiversité, et à dégrader les sols. Par effet boomerang, ces méthodes mettent finalement en danger l’agriculture elle même.
Cette agriculture industrielle enlaidit les paysages ruraux de nombreuses régions, fait fondre l’emploi dans les campagnes et nécessite des investissements de plus en plus lourds qui empêche l’installation de jeunes agriculteurs et fragilisent nombre d’exploitations. Elle fournit aux habitants des pays du Nord une alimentation riche en résidus de pesticides, en calories, mais appauvrie en nutriments.
Ce modèle agricole détruit les agricultures vivrières assurant l’autosuffisance des pays du Sud. Aujourd’hui, sur les 826 millions de personnes gravement sous alimentées dans le monde, les 3/4 sont des paysans.
Le système alimentaire lié à cette agriculture favorise la spécialisation des cultures par grandes régions, voire par pays, contribue pour une part importante aux gaz à effets de serre liés aux transports. (un pot de yaourt à la fraise peut ainsi parcourir 9000 km avant de parvenir dans notre assiette)
En France, il y a 4 millions d’hectares de jardin individuels (soit autant que de surface de réserves naturelles !); de nombreux espaces communaux sont délaissés, ou semés de pelouses, véritables déserts biologiques… On pourrait, en cultivant ces espaces en s’appuyant sur les ressources naturelles, créer des «villes comestibles» plus autonome dans leur production alimentaire, tout en réduisant notre impact sur la nature et en améliorant notre cadre de vie. Mais beaucoup d’entre nous n’osent pas se lancer, par manque, croient-ils, de compétences. D’où l’idée de proposer un projet de jardin partagé à Saint Gilles Croix de Vie, afi n que les habitants intéressés puissent constituer un collectif pour apprendre à jardiner en commun, tester différentes méthodes d’agroécologie reproductibles chez eux, les diffuser, et produire des aliments dans une optique de partage ou de don.
Définition du projet
Porté par un collectif de citoyens partant pour l’aventure, il sera :
- Pédagogique: pour faire connaître un mode de jardinage inspiré de la permaculture, et constater son efficacité.
- Expérimental: pour sans cesse essayer de comprendre, améliorer: un raté apprend plus qu’une réussite immédiate
- Solidaire : un jardin pensé, créé, entretenu par nous, habitants de SGCV, par volonté individuelle, avec l’aide d’associations et le soutien de nos élus, et permettant de partager des légumes.
Principe de fonctionnement du groupe de projet
la participation de chacun à tous les stades du projet
- la découverte et pratique d’une écologie appliquée au jardinage grâce à une personne référente pour des
connaissances de base en écologie, pédologie, agroécologie - des visites de jardins alternatifs
- des échanges et rencontres avec des jardiniers expérimentés, des professionnels…
- des échanges au sein du groupe
- la transmission des savoirs acquis, à tout public intéressé, à partir d’animations où on liera théorie et pratique
Conditions et modalités de réalisation
Aspects institutionnels: Quelle forme d’association ou collectif adopter pour concilier au mieux initiatives, responsabilité, autonomie, efficacité et participation active ? Quel type de convention avec la mairie pour définir les responsabilités de chacun ? Quelle organisation interne pour favoriser réflexion et gestion au quotidien (de l’orientation technique à la répartition des tâches)?
Aspects pratiques
La participation de la municipalité est requise pour la recherche et l’affectation d’un terrain et la facilitation du projet. Un certain nombre de nécessités s’avèrent incontournables:
- Localisation sur la commune: accessibilité, visibilité
- Surface suffisante pour répondre à la triple fonction de production, de régulation écologique, et d’ accueil de public, mais elle doit être fonction du nombre de participants – Présence ou proximité immédiate d’un point d’eau nécessaire à l’arrosage
- Nécessité d’un abri pour rangements et outils, de zones de stockage de matériaux (compost, paillages…)
- Terrain disponible sur la durée, permettant de faire évoluer et de pérenniser le projet
Comment et avec qui CONSTRUIRE le projet ?
- Comment ? Pour permettre au groupe d’avancer de manière coordonnée, il est nécessaire d’avoir quelques bases communes de connaissance sur la permaculture, le
sol, les plantes sauvages et cultivées, les principes du jardinage écologique… C’est pourquoi des activités permettant à chacun d’être acteurs dans les choix et prises de
décisions nécessaires à la réalisation de ce projet commun seront proposées. Le projet se construira au fur et à mesure du déroulement d’un programme d’activités modifi
able de manière à s’adaptera aux besoins du projet et des participants. - Avec qui ?
- avec les habitants de la commune qui le souhaitent, directement informés par ce bulletin
- avec les élus
- avec les associations et structures existantes sollicitées par le groupe de projet qui le souhaiteront, axées sur des activités identiques ou proches (environnement, jardins familiaux, autres…)
Dès l’établissement d’un premier groupe de personnes et d’un minimum d’accord sur la programmation des activités, nous pourrons exposer celle-ci lors d’une réunion publique afi n de recueillir idées, remarques, critiques, étoffer le groupe, et lancer officiellement le projet. Dès maintenant nous vous invitons à vous faire connaître afin de faire partie du collectif de départ auprès de Jean Louis Charrier et Michèle Tramoy micheletramoy@wanadoo.fr