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Bulletin 2023 La terre, l’eau, dons fragiles Non classé

VALENTIN AVRILLAS, GRAINETIER ET PEPINIERISTE A SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ.

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VALENTIN AVRILLAS, GRAINETIER ET PEPINIERISTE A SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ.

Un léger sourire aux lèvres, il désigne de la main le coin d’un confortable salon.

«Je suis né là, en 1929. Autrefois, à cet emplacement, c’était la chambre de mes parents. «Les Plantes», c’était le nom de leur maison, elle avait des volets bleus. Un signe du destin, on dirait. J’étais leur deuxième enfant. Ma sœur était plus âgée que moi de 7 ans. Mes parents travaillaient dur. J’ai été élevé par ma grand-mère. Une adorable grand-mère. J’avais 8 ans quand elle nous a quitté. Une bien adorable grand-mère…»
93 ans plus tard, Valentin AVRILLAS évoque ses souvenirs comme on se promène dans son jardin.
«On vivait dans une petite maison sur une parcelle de 4 ha que cultivaient mes parents. Ils faisaient des légumes, surtout des haricots. On avait un cheval et deux vaches comme la plupart des gens d’ici. Mon père s’est fait pépiniériste et grainetier un peu par hasard. Mon grand-père avait une petite maison sur Sion qu’il louait l’été à des gens de Cholet qui étaient pépiniéristes. Ils revenaient tous les ans. A force
on se connaissait bien. C’est eux qui ont donné l’idée à mon père de se faire pépiniériste et grainetier. Mon père s’est spécialisé dans les arbres fruitiers. J‘ai appris le métier avec lui jusqu’à prendre sa suite. J’ai toujours aimé faire ça. J’ai juste un diplôme agricole mais j’ai beaucoup appris des plantes. On vendait des graines achetées en gros qu’on détaillait à la cuillère. C’était l’unité de mesure. VILMORIN était notre fournisseur, au début ; il avait commencé modestement en vendant ses graines sous un parasol sur un pont de Paris. Plus tard on s’est fourni aussi chez TEZIER à Valence et chez CAMUS à Angers. On vendait beaucoup car, à Sion, tous les gens faisaient des légumes dont ils vendaient le surplus au marché de Croix-de-Vie. Nos plus grosses demandes étaient pour les haricots verts, les métis. Les haricots étaient un gros marché chez nous. Une année j’ai vendu une tonne de graines de haricots. Nous faisions aussi des légumes. Un jour de marché j’ai vendu en deux heures 50 kg de haricots verts
Nous étions trois grainetiers à Saint-Hilaire-de-Riez dont la famille CANTIN. Gros fournisseurs, leur clientèle s’étendait jusqu’à Saint-Révérend et Givrand. Il y avait assez à faire pour tout le monde. On ne se faisait pas d’ombre.
On s’est mis aussi à faire des plants de légumes et de tabac. C’est comme ça qu’on a eu un gros contrat
pour 400 000 plants. On semait et les cultivateurs venaient nous acheter les plants. Ça se cultivait du côté de Notre-Dame-de-Riez. Après la guerre, un gars, venu du Maine-et-Loire, a toqué à la porte. Il avait sa fourgonnette remplie de bégonias. Il y avait une forte mévente dans leur coin. Il tentait sa chance sur la côte. On lui avait dit qu’on faisait des plants de légumes. Il nous proposa de lui acheter ses bégonias pour ajouter la vente de fleurs à celle des légumes. On n’avait encore jamais fait ça et on lui a dit que ce n’était pas notre métier. Il a insisté : «Je vous laisse ce que vous voulez, histoire d’essayer. Si ça vous convient vous me le dites et vous m’achèterez les prochains plants». Au marché suivant à Croix-de-Vie on les a très bien vendus. Les parisiens, les nantais venaient sur la côte l’été et aux beaux jours. La gare SNCF à Croix-de-Vie y était pour beaucoup. Il fallait fleurir les nouvelles villas. On s’est mis à faire des plants de fleurs et des arbres d’ornement. Là encore, ça a plu. Petit à petit nous nous sommes fait une solide clientèle. Des célébrités venaient renouveler leurs plantes chez nous, l’humoriste Desproges par exemple, et sa fille plus que lui. J’ai entretenu des jardins, la taille des arbres surtout.

Sur le pays, nos activités se complétaient. Les maraîchers nous achetaient nos graines et nos plants. Ils vendaient leurs légumes aux marins-pêcheurs, surtout des oignons. Les pêcheurs achetaient le sel aux sauniers et vendaient leurs poissons à tout le monde. Les oignons étaient la production phare ici. A la mi-septembre, la belle saison se terminait par une foire aux oignons qu’on présentait en tresses. C’était l’occasion d’une fête qui faisait venir beaucoup de monde.

La retraite est arrivée tranquillement. La relève est assurée. J’aime venir donner un coup de main quand la santé le permet. L’équipe des jeunes est épatante. Ils savent faire sans qu’on leur dise. On s’entend bien.
Ça a beaucoup changé mais je m’y reconnais encore.»

Propos de Valentin AVRILLAS, grainetier et pépiniériste, recueillis par Michelle Boulègue le 8 juillet 2022 aux Jardins de la Fée.

Le comité de rédaction

Bulletin 2023 La ville, histoire, enjeux et perspectives

DES HALLES COUVERTES À  SAINT-GILLES-SUR-VIE. 

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DES HALLES COUVERTES À  SAINT-GILLES-SUR-VIE. 

 

Bien avant les «LES HALLES DE LA  VIE», au succès mérité, des halles couvertes existaient à Saint-Gilles-sur-Vie. Marcel Baudoin dans ses «écrits» cite  l’abbé Pondevie qui publia en 1885  l’intégralité d’un document datant de 1699 et relatif aux «droits de halles».  Il y est fait mention des Halles de Saint-Gilles (N° bibl.109). 

Au XVIIème siècle, des halles en bois  se dressaient devant l’église de Saint Gilles, construites par des entrepreneurs qui en tiraient profit en faisant payer un droit de place aux commerçants. Les jours de marché et lors de la fête du 24 août, une foule affairée et animée se rassemblait sous la haute charpente en bois pour y échanger des nouvelles et des marchandises : légumes, volailles, sardines, tissus,  paniers, cordages. Après avoir érigé le Mât de Mai sur la place du Marché aux Herbes, les bacheliers (1) faisaient  la fête aux derniers jours d’août et lors d’évènements marquants.  

La consultation des Archives de Vendée nous en dit plus. 

La délibération du conseil municipal  de Saint-Gilles-sur-Vie du 24 juin 1811, acte la location des halles au sieur de Marolles, usufruitier, pour 500 francs par an. Les halles changèrent ensuite  de propriétaire comme le révèle le  problème de fermage qui opposa M.Boyer à la commune (délibération du conseil municipal du 24 juillet 1834). S’étant porté acquéreur des  halles pour 11 000 francs, il voulut en  augmenter le loyer à 600 francs prétextant être propriétaire du sol ce que contesta la mairie preuve à l’appui.  L’affaire traînant en longueur, la mairie envisagea alors la construction de nouvelles halles plus vastes, de 50 m  de long. Finalement, la sous-préfecture des Sables-d’Olonne appelée à la rescousse donna raison à la mairie. M. Boyer fut contraint de jeter l’éponge. 

A son tour, M. Goguet, fort de la caution apportée par les époux Malhat se portant garant de sa solvabilité, signa le 24 juin 1838, un nouveau bail de 5 ans avec la mairie représentée par le maire, Désiré Raynaud, pour un loyer  de 615 francs par an. M. Goguet ne tarda pas à se plaindre que l’affaire n’était  pas assez rentable. Il en rendit la mairie responsable. En 1841, Il demanda à  la mairie de décider la tenue de 3 marchés par semaine afin de compenser la perte estimée à hauteur d’un quart de son chiffre d’affaires générée par l’ouverture d’un marché à Croix-de Vie. Le 4 septembre 1841, M. Goguet envoya à la mairie une résiliation du  bail assortie de l’exigence d’une compensation estimée à 796 francs. Le 24 décembre 1841 ces exigences sont révisées à la hausse pour un montant de 1 451 francs. La mairie, considérant ces demandes irrecevables décida, par délibération du même jour, de s’en remettre à l’avis de la sous-préfecture des Sables-d’Olonne et, en attendant, de percevoir directement les droits  de place déposés auprès de Me. Le gean de Barreau. Le 2 octobre 1842,  le conseil municipal dénonça «l’état  déplorable des halles» dont particulièrement celui de la toiture et envisagea de se retourner contre les époux Malhat qui s’étaient portés caution. Le conseil municipal, réuni en séance le 31 juillet 1843, constata l’insolvabilité de M. Goguet et du couple Malhat et le principe d’une expropriation de M. Goguet fut évoqué. 

Finalement, le temps passant et les parties se lassant, le conseil municipal du 14 février 1844 décida de faire coup double. La mairie se porta acquéreur des halles, au grand soulagement de M. Goguet, aux abois, pour  une somme de 10 926 francs et signa l’achat aux époux Malhat d’une maison en bordure de quai pour un mon tant de 12 000 francs afin d’en faire la future mairie et le prétoire de la commune. M. Goguet perçut les arriérés de location. La mairie finança ces sommes par un emprunt de 23 000  francs souscrit auprès de la Caisse des Dépôts et couvert par l’instauration d’un impôt «extraordinaire» décidée lors du conseil municipal du 25 février 1845. A compter de cette date, les halles furent mises en fermage, sous le contrôle de la mairie.  

Le 23 mai 1897, la mairie décida de détruire les vieilles halles en bois et de reconstruire au même endroit des  halles en pierre de Saint-Savin, briques et métal. Elle confia la conception et le suivi du chantier à l’architecte Charles Charrier*. Celui-ci proposa une nef d’une trentaine de mètres de longueur sur 14 m de largeur coiffée d’une charpente métallique recouverte de tôles galvanisées. Sur les murs de soubassement d’une hauteur de 1,10 m, furent implantées des tôles de protection sur lesquelles furent appliquées des grilles qui bien plus tard clôtureront le jardin de l’Hôpital de Saint-Gilles. A  l’intérieur furent aménagées 14 stalles de chaque côté d’une allée centrale. Les étals de boucherie et de charcuterie furent placés sur les côtés nord et sud. Les étals situés de part et d’autre des portes latérales furent réservés aux légumes, poissons et crustacés.  La réception des travaux eut lieu le 18 août 1898. 

Les Halles de Saint-Gilles-sur-Vie.
Extrait de « Saint-Gilles-Croix-de-Vie,
miroir d’une mémoire», de Bernard de
Maisonneuve, édité par L’A.R.H.I.M.S.

Dès 1894, une pompe-borne avait été adjointe au puits existant sur la place. Cet équipement, installé par l’entreprise de ferblanterie et de plomberie Michon, facilitait grandement le nettoyage régulier des lieux.  

Le coût de la construction estimé à 29 800 francs fut couvert par un emprunt de 30 000 francs souscrit  auprès de la Caisse des Dépôts, remboursable en 10 ans et financé par un «impôt extraordinaire». Les entreprises locales contribuèrent à cette construction ainsi qu’aux réfections qui s’imposèrent au fil du temps. Les halles furent aussi prétexte à des litiges entre commerçants, placier et riverains comme celui qui opposa les marchands de crustacés habitués à offrir leur produits au nord des halles mais que les riverains exigèrent de voir déplacer au sud. Finalement, il  fallut une délibération de la mairie du  24 mars 1901 instaurant des amendes  en cas de refus pour que satisfaction soit donnée aux riverains. 

Pôle de l’activité commerciale et sociale  de la ville, les halles poursuivirent leurs activités, non sans aléas. Le 24 novembre 1904, M. Fonteneau demanda à résilier le bail. Lui aussi se plaignait de ne pouvoir rentrer dans ses fonds tant le marché de Croix-de-Vie lui portait préjudice. La résiliation fut actée le 24 décembre 1905,  donnant à la mairie l’opportunité de réviser le cahier des charges et de décider l’instauration d’un troisième marché le dimanche outre ceux du mardi et du  jeudi. De plus de nouvelles foires furent  décidées les troisièmes dimanches d’octobre, de novembre et de décembre en  sus de celles du 24 août et des lundis de  Pâques et de Pentecôte.

Régulièrement des travaux d’entretien et de réparation furent décidés en privilégiant les artisans de la commune, tel le ferblantier Elisée Gabriel qui assura la  réfection de la toiture en 1926 pour un  montant de 4 368 francs. 

Au cours des années 50, le démantèlement des halles fut décidé dans le cadre  d’un vaste plan de rénovation urbaine lancé par la municipalité voulant tourner le dos aux temps de la guerre et de  l’Occupation.  

 

1 – Sous l’Ancien Régime, les bachelleries  sont des fêtes de jeunes gens, mais égale ment des associations de jeunesse. La ba chellerie est un groupe social détenant une  personnalité civile reconnue par tous. Elle est  composée des bacheliers, jeunes hommes  célibataires de la paroisse où elle fonctionne.  À la tête de la bachellerie, le premier des  bacheliers porte fréquemment le titre de roi. 

 

 

Plan établi par Bernard de Maisonneuve à
partir des écrits de Marcel Baudouin.
Extrait de «Saint-Gilles-Croix-de-Vie, miroir
d’une mémoire», édité par l’A.R.H.I.M.S.

 

 

Sources :
• Les délibérations des conseils municipaux de SaintGilles-sur-Vie.
• Bernard de MAISONNEUVE. «Saint-Gilles-Croix-deVie, miroir d’une mémoire», édité par l’A.R.H.I.M.
• Les archives personnelles et familiales de Christophe Vidal, dessinateur d’architecture à Saint-GillesCroix-de-Vie.
• La bachelerie de Saint-Gilles et la plantation du mai
en 1781. In : Annuaire départemental de la Société
d’émulation de la Vendée, (1861-1862), [1e série, vol.
8], p. 198-204. [Arch. dép. Vendée, BIB PC 16].
• PELLEGRIN, Nicole. Les bachelleries : organisations
et fêtes de la jeunesse dans le Centre-Ouest, XVeXVIIIe siècles. Poitiers : Société des antiquaires de
l’Ouest, 1982. 400 p. [Arch. dép. Vendée, BIB 6647].
• TRAVERS Émilien. Les bachelleries : fêtes populaires du Poitou, du Berry et de l’Angoumois. Melle :
chez l’auteur, 1933. 47 p. [Arch. dép. Vendée, BIB
953].
• Arch. dépt. Vendée 9 Fi 6 : Arrêt de la Cour de Parlement qui fait défense aux habitants de la paroisse de Saint-Gilles-sur-Vie, en Poitou, de s’assembler et s’attrouper, sous quelque prétexte que ce soit […]. Extrait
des registres du Parlement / signé : Lecousturier. 11
décembre 1782.

*Charrier Charles Joseph (1853-1925) est né
à Coëx et est décédé aux Sables- d’Olonne.
Architecte à Alicante (1884-1888), SaintServan (1878-1925) et aux Sables-d’Olonne
(1889-1925).
Principales réalisations : Gares de Murcie
et d’Alicante, Halles de Saint-Gilles-sur-Vie
et de Challans (démolies), Eglise de l’Orbie,
Château de Fort près de Niort, Villas sur la
promenade du Sillon (Saint-Malo), à la plage
de Boisvinet à Croix-de-Vie et sur le remblais
sablais.
Sources : Extrait de notes de Christophe
Vidal. «Evolution architecturale et protection
du littoral» Congrès de Nantes 1999, CTHS
Paris 2002.
Le comité de rédaction

Le comité de rédaction

Bulletin 2020

LA CRIÉE RETROUVE SES COULEURS

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Notre criée revient de loin. Cette bonne nouvelle mérite d’être partagée.

Retour au port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie

Il y a quatre ans, l’ambiance était plus morose 53 quai Marcel Bernard à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

En 2015, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Vendée (CCI) a entrepris la rationalisation de la gestion des criées vendéennes. Selon cette logique, celles de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et de l’Ile-d’Yeu devaient disparaître pour prix d’un regroupement des forces sur la criée des Sables-d’Olonne. L’argument fort opposé aux professionnels de la pêche, secoués par l’annonce, était que la criée de Saint-Gilles-Croix-de-Vie perdait 300 000 euros par an. C’était condamner le port de pêche. Mis devant un quasi fait accompli, les maires des communes concernées saisirent la Communauté de Communes afin de mettre au point une alternative crédible et durable.

Le premier janvier 2016, la Communauté de Communes décida la reprise du port en gestion directe, pour 12 ans et mit sur pied à cet effet la Société d’Économie Mixte du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Dès la première année la criée limita son déficit à 20 000 euros, loin en deçà des 300 000 euros de déficit allégués par la CCI. À partir de cette date, le chiffre d’affaires de la criée progressera de 2 % chaque année. Son tonnage augmentera de 5 % avec la même régularité. Un bémol toutefois : le prix moyen des prises de poissons bleus diminue de 1 % dans la même période.

Le point d’équilibre est atteint en 2019. Les volumes des prises en anchois, sardines, chinchards et sardines sont en hausse de 205 tonnes soit plus de 6 % et le débarquement de poissons blancs connaît une hausse de 22 tonnes (+ 2 %).

Actuellement, l’activité de la criée est portée à 80 % par la pêche côtière. En 2018, 3 995 tonnes ont été pêchées par 8 sardiniers dont une paire est armée par la conserverie Gendreau qui en traite 2 900 tonnes. Son label rouge lui assure un vaste marché.

Sitôt péchés, déjà des acheteurs

1 200 à 1 300 tonnes de « fraîches » sont vendues en criée aux mareyeurs. Ce rapide redressement de situation s’explique par une gestion plus proche des professionnels de la pêche et une réactivité appréciée des marins et des acheteurs.

 Le redressement de la situation n’exclut pas la vigilance. La saison de pêche 2019 accuse une légère baisse de tonnage imputable à un été particulièrement chaud. De plus, l’actualité apporte en continu son lot d’incertitudes. Ainsi un éventuel Brexit pourrait avoir pour conséquence une restriction des zones de pêche le long du littoral français et le report des flottes normandes et bretonnes sur les zones situées plus au sud.

Loin de céder au pessimisme, la criée de Saint-Gilles-Croix-de-Vie soutient son dynamisme tout en dédiant 250 m2 de sa surface à l’accueil de visiteurs captivés par le spectacle qu’elle offre aux matinaux dès 5 heures du matin. Le but est de sensibiliser un public friand de nouveautés en prise direct sur la pêche et la vie des marins. Deux visites pédagogiques organisées au petit matin et à partir de 10 heures permettent aux amateurs de suivre le trajet du poisson depuis son débarquement sur le quai jusqu’à l’enlèvement des lots par les mareyeurs.

L’activité de la criée dépend de l’abondance et de la diversité des stocks. En prise directe sur le vivant, les professionnels de la pêche fournissent un effort constant d’adaptation en termes de techniques de pêche et d’instruments de capture. Ils sont attentifs aux travaux des scientifiques qui, pas à pas, révèlent parfois en tâtonnant, les processus de renouvellement des stocks et les régulations à adopter aux niveaux intergouvernementaux et européens pour en préserver l’abondance et le renouvellement. Ils savent aussi qu’ils n’ont pas l’entière maîtrise des facteurs en jeu, que ce soient les évolutions climatiques, l’acidification des eaux des océans, la pression de la surpêche industrielle au détriment de la pêche artisanale tant il est démontré que les seules règles du marché appliquées aux ressources de la planète conduisent à l’épuisement de celles-ci.

 Bien au-delà du monde de la pêche, la prise de conscience de la complexité des enjeux, économiques, sociaux et environnementaux, implique l’engagement des dirigeants politiques à des niveaux de responsabilité intergouvernementaux. La pertinence de leurs décisions dépendra de la qualité de leur écoute vis à vis des professionnels, des experts et de la légitime inquiétude des populations.

Les équilibres à préserver nous engagent tous, bien au-delà du seul monde de la pêche.

Michelle Boulègue.

Sources : SEM des ports du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-
Vie.