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Bulletin 2009 Dossiers d'actualité

A propos des économies d’énergie

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En décembre 2008, la Municipalité de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a présenté, en réunion publique, le rapport qu’elle avait commandité à l’agence BMJ en vue de faire connaître son engagement futur en faveur du développement durable. L’enjeu pour une commune est d’adopter pour son compte les bonnes conduites et de sensibiliser l’opinion publique afin d’impulser une démarche collective de réduction des pollutions et de préservation des ressources naturelles tout en soutenant la cohésion sociale et le développement économique et urbain.

Comment faire ?
Les familles sont déjà mobilisées dans la gestion des déchets domestiques, la réduction de la consommation des énergies fossiles non renouvelables et la lutte contre le gaspillage d’eau, autant d’enjeux majeurs pour la planète à court terme. Les collectivités territoriales commencent à s’inscrire dans cette démarche en utilisant le solaire dans les équipements collectifs et en contrôlant mieux la qualité des réseaux d’adduction d’eau. Pour le recours au solaire, c’est surtout vrai dans le sud de la France et le long du sillon rhodanien où le soleil est généreux. L’ouest, tout aussi ensoleillé, est très en retard et serait plutôt tourné vers l’éolien aux infrastructures pourtant plus coûteuses. V.I.E a voulu savoir si les réponses techniques fi ables existaient sur le canton. En effet des entreprises agréées installent depuis plusieurs années chez les particuliers des chauffe-eaux solaires, des chauffages géothermiques et depuis peu des panneaux photo-voltaïques sur les toits exposés au soleil, transformant les maisons en mini centrales productrices d’électricité rachetée par EDF également financeur des installations. Il s’agit d’un investissement à long terme qui au bout de 8 ans rapporte actuellement 2 500 euros en moyenne par installation et par an outre la consommation gratuite d’électricité dès la mise en oeuvre et l’apport financier de EDF complété par des aides fiscales qui couvrent les frais d’installation. Actuellement les demandes des particuliers se répartissent entre des commandes d’installations de solaire (20%), d’installations productrices d’électricité (20% ) et de système géothermique de chauffage (60% ). Sur le canton, des campings se sont récemment équipés en solaire ainsi que quelques équipements sportifs.

Qu’en est-il pour les logements collectifs et particulièrement les logements sociaux ?
Il semble que le coût d’installation du tout électrique soit si peu cher et si facile que le recours aux énergies renouvelables est rare. C’est tant pis pour l’usager qui aura à payer des factures exorbitantes de chauffage électrique. Les collectivités territoriales et particulièrement les communes initiant des lotissements devraient inciter les promoteurs à construire des logements répondant à de hauts niveaux de certification de la qualité d’isolation et dotés d’installations de chauffage aux énergies renouvelables. Les cahiers des charges sont là pour ça ainsi que les incitations fiscales venant compléter et renforcer l’impact des aides de l’Etat en ce domaine. Pour le moment l’initiative est du côté des particuliers, de l’Etat, d’EDF et de quelques bailleurs sociaux.

Louis Boulineau

Bulletin 2009 Dossiers d'actualité

Le Plan Local d’Urbanisme : une occasion manquée

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Le PLU de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a été approuvé par le Conseil Municipal du 9 septembre 2008. L’arrêté préfectoral du 11 octobre 2008 le rend exécutoire. Disons le tout net : après un diagnostic prometteur et en dépit d’un honnête travail technique, le résultat est décevant. V.I.E a exposé son constat, par écrit dans le cadre de l’enquête publique qui s’est déroulée du 7 mai au 6 juin 2008 et lors de notre assemblée générale du 5 juillet 2008. Résumons nous.
Le PLU est un cadre réglementaire qui permet à la ville d’arbitrer les projets de construction, publics et privés selon le zonage. Rien ne lui interdit de manifester dans ce cadre son ambition en matière d’urbanisme et d’architecture qui garantirait la personnalité des quartiers historiques et l’identité d’ensemble y compris en favorisant des programmes innovants au triple plan esthétique, énergétique et culturel. On peut regretter à ce titre que le PLU adopté soit trop peu contraignant. Limiter l’augmentation du nombre des habitants à 1 000 d’ici 2015 n’est pas suffisant. Il aurait fallu anticiper davantage :

  • le vieillissement de la population,
  • l’évolution des modes de vie, de déplacement
  • la nécessaire maîtrise de la consommation des énergies et de l’eau,
  • la lutte contre le gaspillage des ressources naturelles
  • la maîtrise des risques technologiques et climatiques, (ainsi les zones inondables le long de la Vie et du Jaunay), les apports en nitrates et en pesticides dans les eaux de baignade, l’évolution future du tracé côtier.
  • la réduction des nuisances au regard des fluctuations démographiques et des modes de vie (ruissellement d’eau polluée, maîtrise des déchets…).

Ces omissions, soulignées par la Préfecture, démontrent que ce PLU répond encore, comme le défunt POS, à une logique mécanique selon laquelle la surface urbaine est faite pour être remplie. Sauf que c’est déjà bien occupé. Alors reste à investir l’espace, au hasard des « dents creuses » ou encore grignoter les terres agricoles et les zones naturelles : ex la ZAC du Sablais. Les menaces sur l’espace dunaire restent d’actualité comme aux beaux jours des années 70. Pourtant la Chambre d’Agriculture martèle que les terres agricoles doivent être plus que jamais ménagées, les zones humides et les cours d’eau préservés.

Où sont les marges de manoeuvre selon ce PLU ?

  • La zone industrielle : le futur lotissement des « Vergers d’Eole », au rond point de l’Europe, qui devrait mêler des logements en accession à la propriété, de l’artisanat et du tertiaire. Cette politique pose le problème du statut de ces terrains et ceux limitrophes, initialement loués et/ou vendus pour favoriser le dynamisme économique et qui deviennent, par la même, terrains à lotir. La logique adoptée, telle que la vente par lots met la barre fi nancière un peu haute au risque de décourager les entrepreneurs du tertiaire et de compromettre le projet.
  • La densification (R+2) se fera le long des axes tels que le boulevard Pompidou et l’avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny. Cependant ici ou là des projets immobiliers trouvent à se lover dans un tissu urbain ancien compromettant le droit à la lumière des riverains (ex : rue Torterue).

Le plan de circulation est le grand oublié de ce PLU alors qu’il est la trame à partir de laquelle se structurent l’espace urbain et les interconnections avec les communes voisines. Faute de prendre en compte l’évolution des modes de déplacement ce PLU a fait l’économie d’une réfl exion sur l’instauration de navettes et l’implantation de parkings périphériques, relais pourtant indispensables pour encourager les déplacements piétonniers et cyclistes, surtout en été.

Où en est le logement social ?
Les avancées sont plus que modérées. Les jeunes habitent ailleurs, chassés par le coût de l’immobilier. Se loger est aussi le problème des personnes âgées qui veulent vivre en centre ville, sans se ruiner. Le parc 11 de logements de la ville n’offre que 5,3% de logements sociaux, bien en dessous des 7% de la moyenne départementale déjà peu performante.
C’est loin de satisfaire la demande. Les programmes lancées par les bailleurs sociaux sont trop insuffisants. Tout au plus s’agit-il de restaurer le parc existant augmenté de quelques unités dont un mini programme réservé aux personnes handicapées. Ce maigre investissement s’explique par le prix du foncier en zone littorale, la solution serait que la commune mette à disposition des bailleurs sociaux des terrains dans le cadre de procédures préférentielles. Au contraire, son choix est plutôt de favoriser l’accès à la propriété de logements sociaux dans des programmes immobiliers lucratifs : 23 maisons au Verger d’Eole et 6 à 7 appartements exigus dans quartier Pasteur. La mixité sociale serait ainsi satisfaite. C’est aussi utiliser les aides à l’accession à la propriété au profit de la solvabilisation de ces logements proposés au coût du marché. Ce choix est d’une efficacité sociale discutable car ces logements restent chers. L’endettement des ménages s’en trouve alourdi pour longtemps entravant leur mobilité alors que celle-ci est parfois la condition d’un emploi. De plus, on peut regretter que ces programmes fassent encore une large place aux installations de chauffage électrique, certes avantageuses pour les constructeurs mais ruineuses pour les usagers. D’autres communes ont fait le choix de réserver des terrains aux organismes habilités pour construire des logements sociaux forcément moins chers et plus nombreux.

Où est le pôle de loisirs ?
Chacun sait que la piscine de la Soudinière est à la limite du hors d’usage. Le coût d’un équipement à la mesure des attentes devrait s’envisager dans le cadre d’une politique intercommunale à condition que le site d’implantation s’y prête. Le site de l’actuel E.Leclerc ne pourrait il être envisagé pour y créer un pôle de loisirs directement accessible pour les communes limitrophes du Fenouiller et de Givrand ?

Des équipements culturels encore virtuels
On ne peut que souligner en le déplorant l’absence d’initiative permettant de prévoir l’implantation des constructions et équipements nécessaires au développement d’une politique culturelle à la mesure de l’ambition touristique de la commune. – Un Conservatoire des métiers de la mer pourrait trouver sa place dans cette politique Il y a 10 ans V.I.E. proposait la création d’un Conservatoire des métiers de la mer, plans à l’appui. Nous nous permettons de réitérer cette proposition tant l’engouement de l’exposition : «la Mer une Passion» démontre le vif intérêt que présenterait une telle création.

  • La création d’espaces verts à poursuivre.
    La réussite de la coulée verte n’autorise pas d’en rester là. Un parcours vert reliant la promenade Narcisse Pelletier (le long du Jaunay) jusqu’à la Soudinière complèterait les parcours existants tout en aérant le tissu urbain.
  • Une politique illisible de préservation du patrimoine et des sites:
    Le droit au pragmatisme revendiqué par les décideurs municipaux et le renvoi à la ZPPAUP justifient notre vigilance.

Pour conclure nous dirons que ce PLU souffre d’un manque de vision et de cohérence. Certes l’exercice est difficile car la commune est à l’étroit. Mais alors pourquoi avoir cédé en entrée de ville de vastes parcelles à des fi ns commerciales ? Il aurait fallu être plus économe de nos propres ressources foncières. La seule approche constructive qui s’offre à nous dans le contexte actuel est de s’engager dans une politique intercommunale de gestion des espaces.

Michelle Boulègue

Bulletin 2009 Dossiers d'actualité Port de plaisance

Le port de plaisance : nouveau chantier

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Le Conseil Municipal a décidé de lancer un « nouvel aménagement » du port de plaisance, selon une sémantique qui se veut la moins alarmante possible !
Le ponton des visiteurs sera allongé de 80 m. Les études géotechniques réalisées par la société « Arcadis » confirment que le schiste altéré du fond du port permet de creuser à la pelleteuse une fosse de -3 m de profondeur, de 15 à 30 m de large, sur une longueur de 120 m. Ces travaux ne devraient pas avoir d’incidence sur la solidité des piles du pont de la Concorde comme on pouvait le craindre. Le coût du chantier, ponton compris, est estimé à ce jour à un montant de 1 466 090 euros hors taxe. Il devrait être financé par un emprunt souscrit par la commune, à hauteur de 1 080 700 euros et une subvention, à solliciter auprès du Conseil Général, pour un montant de 385 381 euros, soit 35% de la dépense subventionnable HT, voire plus… la Semvie, gestionnaire de Port la Vie n’exclut pas une contribution financière qui pourrait diminuer la charge de l’emprunt.

Pour faire quoi ?
Résumons l’information officielle : satisfaire au projet du Conseil Général qui veut faire de Saint-Gilles- Croix-de-Vie la tête de pont de la future course « Vendée Arctique » à but scientifique afin de mesurer, chaque année les effets du réchauffement climatique sur le Grand Nord. La vocation de la Vendée pour les courses de plaisance hauturière devrait ainsi se voir confirmer en associant les rendez vous du « Vendée Globe » à l’expédition nordique. Chaque année, 2 à 3 catamarans seraient au départ. De fait, les catamarans de cette course nordique ne seraient que provisoirement amarrés au ponton 8, le temps d’un rodage. Mais le lancement de cette course, théoriquement programmé pour septembre 2009 est aujourd’hui repoussé à 2010. Le point d’ancrage de la course arctique devrait être au final quai Rivière au prix de travaux considérables tel que le creusement d’un bassin en eau profonde de 6 à 8 m de profondeur pour un diamètre de 80 m devant accueillir une flottille de 4 à 5 multicoques ou monocoques de 18 m à l’année. Tant qu’à faire des travaux, l’imagination des promoteurs du projet a le vent en poupe : un port à sec est envisagé associé à un parking, le tout en souterrain, pour une estimation ébouriffante de l’ordre de 40 millions d’euros voire plus, si le sous-sol s’avère plus résistant que prévu. La sagesse ne serait-elle pas d’adopter un programme plus modeste. En effet une autre hypothèse pourrait se contenter d’un ponton ancré sur le quai Rivière. Là encore une souille, à la cote – 3 m sur 15 m de large, serait creusée tout au long de ces nouveaux pontons. Le triangle restant au centre du port serait creusé à – 2 m pour réduire les écarts de niveaux et les effets de courant. Le coût des travaux de cette version serait diminué en proportion, estimé à hauteur de 10 millions d’euros. Au-delà de la création de ces infrastructures et de leurs équipements, il est prévu l’implantation d’un « village » de toile sur le quai Rivière qui permettrait d’organiser des évènements médiatiques et commerciaux. Si ce projet sortait des cartons, le département aurait la maîtrise d’ouvrage et la commune serait concessionnaire.

Des questions restent en suspend :

  • Jusqu’où la commune peut-elle s’engager financièrement dans l’aménagement du port de plaisance quand le département limite son investissement à 20% du coût des travaux du ponton 8 ?
  • Quelles seraient les conséquences des travaux quai Rivière pour les fondations des propriétés riveraines si le chantier envisagé se concrétisait ?
  • Quelle implantation de remplacement pour la fête foraine, actuellement située sur le futur bassin, pourrait offrir les mêmes avantages du point de vue des forains, à défaut de concilier les calendriers ?
  • Quelles répercussions sur la vie aquatique du bassin ? Déjà, les civeliers craignent que l’allongement du ponton 8 ne compromette la campagne de pêche 2008/2009.

Ces projets à tiroir inquiètent. Même s’ils révèlent un intérêt certain pour le port de Saint-Gilles-Croix-de- Vie, les termes du partenariat entre la commune, le Conseil Général et les autres parties prenantes concernées mériteraient d’être plus explicites.

Gérard Roches