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Les dossiers de V.I.E. Les dossiers de VIE

Lifting sur la grande plage de St Gilles Croix de Vie

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Lifting sur la grande plage de St Gilles Croix de Vie après la campagne de dragage et de rejet des sédiments des ports de SGXV

Fin avril (mercredi 30 avril 2014), a pris fin la campagne 2013-2014 de dragage et de rejet sur la cote des sédiments des ports (plaisance et pèche) de SGXV, opération menée par la SEMVIE pour son propre compte (port de plaisance) et pour le compte de la CCI (port de pêche).

Les derniers sédiments déversés concernaient les sables amoncelés dans la souille le long du ponton 8.

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système de canalisation qui permet d’acheminer les sédiments

Les clichés montrent les travaux de nivellement de la plage (assurés par l’entreprise GTP) au bout de laquelle (à 300 m de la dune de la Garenne, zone basse de l’estran) les sédiments sableux dragués des ports ont été rejetés via un système de canalisation qui permet d’acheminer les sédiments sucés avec mélange d’environ 80 % d’eau.

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les travaux de nivellement de la plage

Tandis qu’un bulldozer à chenille exécute des coups de rabot pour niveler l’excédent de sable qui s’est réparti autour du dôme de rejet, un autre bulldozer sur pneus concentre l’excédent de sable contre la dune de la Garenne.

C’est ainsi que 24 000 m3 de sables m3 extraits ont été rejetés sur la plage.Concernant les sédiments vaseux, c’est 58 000 m3 de vases qui ont été retirés.

En tout c’est environ 82 000 m3 (de l’ordre de plus de 100 000 tonnes) de sédiments retirés, soit un rendements moyen de 100 m3 de sédiments retirés par heure de pompage.

 

On imagine la problématique de transporter par camions (de l’ordre de 6 600 camions de camion de 15 tonnes traversant la ville) et le surcout financier (estimé à 6 fois plus onéreux que le coût actuel de 450 000 € pour le seul port de plaisance), pour un dépôt à terre des sédiments, s’il s’avérait que la qualité de ces sédiments ne permettait plus le rejet en mer dans les vagues (pour dissiper au maximum la turpitude) devant la plage.

En effet l’opération telle que pratiquée actuellement est soumise aux prescriptions de l’autorisation préfectorale donnée initialement le 15 octobre 1998 et dernièrement réactualisée (arrêté préfectoral 27 nov 2013, composé de 13 articles de prescription), notamment en matière de surveillance de la qualité du gisement de coquillages (analyse bactériologique) et de la qualité des sédiments (prélèvements et analyses faunistiques et physico-chimiques des échantillons) _ seuils définis par le groupe de travil GEODE_ , ceci pendant toute la durée de l’opération de dragage du chantier et les 2 semaines suivantes.

La prochaine campagne de dragage débutera en mi-octobre 2014 pour se prolonger jusqu’en mars 2015, toujours sur des mêmes bases procédurales (retrait des boues et sables par aspiration et rejet via la canalisation en limite inférieure de l’estran dans les vagues face à la dune de la Garenne). Seules, du coté embarcadère Ile d’Yeu, les sédiments sont repoussés mécaniquement dans le chenal, à charge du reflux d’évacuer naturellement vers l’océan.

En effet, les premières observations montrent sur les zones draguées en novembre et décembre 2013, une reprise de l’envasement déjà évalué entre 50 cms et 1 mètre. Les pluies de cet hiver sont principalement responsables de cet apport supplémentaire de sédiments. La destruction des haies facilite également l’écoulement des sédiments notamment sur les terres fraichement labourées dans les bassins versants de la Vie et du Jaunay.

La limitation de l’apport sédimentaire par les cours d’eau doit devenir un objectif même si l’envasement de l’estuaire de la Vie est un processus naturel. Parallèlement à l’envasement dans les ports, une masse beaucoup plus importante de sédiments des cours d’eau rejoint directement la mer en laissant parfois selon les conditions un panache de turbidité. Parmi les pistes de réduction des sédiments, il faudrait pouvoir faire coïncider les périodes d’apports exceptionnels (curage des barrages, épandage de fumier et de lisier, labourage…) avec les forts coefficients de marée ou l’effet de chasse est le plus efficace.

Quant à la pollution récupérée avec les sédiments rejetés, des marges d’amélioration sont encore possibles

  • Objectivation des contrôles dans le cadre des prescriptions de l’arrêté (prélèvements et analyses des tellines et des sédiments confiés au laboratoire Asconit (agréments du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable).
  • Informations renforcées sur les travaux de dragage (panneau d’informations sur le remblai prévu par la SEMVIE) et meilleurs visibilité des informations ARS (les pécheurs à pieds non locaux ne voient pas toujours les informations de l’ARS ou de la Mairie)
  • Amélioration du traitement des eaux recueillies sur la zone de carénage du port de plaisance (projet d’amélioration en coordination avec l’Agence de l’eau)
  • Amélioration de la gestion des déchets (cf photos ) et du traitement des eaux de surface du parking du port de pêche
  • récupération des petits déchets aspirés et rejetés avec les sédiments que l’on retrouve au premier jusant sur la partie supérieure de l’estran, l’idéal étant le ramassage manuel des déchets non naturels

Par ailleurs afin de réduire les éventuelles incidences sur les activité nautiques, surf notamment, la prochaine campagne commencera et se terminera par le dragage des sédiments sableux.

Maintenant que les opérations de la précédente campagne sont terminées, les contrôles de l’ARS suspendus pendant la précédente campagne de dragage vont permettre (à partir du 15 mai 2014) tout au long de la belle saison, de surveiller la qualité de l’eau par l’analyse sanitaire des prélèvements de tellines. L’ARS (Agence régionale de santé des Pays de la Loire) a déjà signalé les risques de contamination (avérés d’après l’épidémie de gastro entérite dont été victime certains surfers) qui sont accrus par les surverses des réseaux d’assainissement et le lessivage les sites d’élevage (débordement de lisier, ruissellement des sols amendés au fumier…) situés en amont du port de St Gilles Croix De Vie, ceci du fait de l’abondance et de la violence des pluies de la dernière mauvaise saison.

Afin d’objectiver le niveau de pollution des eaux, le club de surf de la grande plage a de son coté fait procédé des prélèvement d’eau de mer pendant et en dehors de période de dragage afin d’analyser les contaminants et polluants.

On retiendra également que s’il n’est pas conseillé de surfer ou de se baigner dans le panache turbide (en principe moins de 200 m du point de rejet), il n’est pas non plus conseillé de se baigner lors des fortes pluviométries, des lâchers pour curage des barrages de stockage, des périodes d’épandage du fumier et du lisier.

Complémentairement à une réflexion sur l’évolution du mode de retrait des sédiments des ports (avec la pollution), ceci dans le cadre du développement durable et de la sensibilisation de plus en plus marquée de la population aux risques environnements et sanitaires, c’est également en amont du dragage que des marges de progrès sont à réaliser : réduction de la masse des sédiments qui est acheminée dans l’estuaire, réduction voire élimination, en amont et dans la ville et les ports, des sources de pollution de l’estuaire.

C’est le sens de l’intervention de l’association V.I.E. auprès de la commission de suivi du dragage régulièrement animée par la SEMVIE. L’association, qui a poursuivi sa veille durant le long de l’opération, en contact avec la SEMVIE, l’ARS et avec les usagers (Surfing Club, les baigneurs Les Sardines, le surf collégien, surfers individuels, …), se tient à la disposition de tous ceux concernés par la problématique.

Dans l’idéal (environnemental et économique), il faudrait trouver une solution de type filière économique de réutilisation des sédiments extraits (selon quelle technique la moins dommageable pour l’environnement, les activités et les finances) après traitement éventuels des déchets exigés en fonction du type de réutilisation (travaux publics, bâtiment, agriculture…). C’est en partie le cas pour les sédiments sableux qui trouve leur vocation à engraisser la grande plage avec l’aide de qq bulldozers (cf photos

La cible n’est-elle pas pour Saint Gilles Croix De Vie, cité littorale, de permettre un développement durable de la filière pêche des activités économiques du bassin versant de l’estuaire et de ses cours d’eau, et des activités plaisance (y compris la gestion des sédiments déposés) et du tourisme, ceci en plaçant la barre haute en matière de protection environnementale et de qualité des eaux littorales. L’objectif du pavillon bleu, aussi bien pour le port de plaisance que pour les sites de baignade, peut également être un efficace levier de progrès.

 

(à suivre…)

Bulletin 2014 Edito

Le mot du Président

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Gérard Roches

Gérard Roches

Le contexte 2014, rendu sensible par les échéances électorales et le nouveau découpage cantonal, me permet de préciser notre ligne de conduite face à cette conjoncture.

Deux écueils à éviter :

  • L’attentisme : – reporter les décisions importantes en attendant les événements.
  • L’opportunisme : – tirer parti des circonstances, parce qu’ils remettent en cause la crédibilité et l’indépendance du mouvement associatif.

Suggérer, proposer, voire anticiper en fonction de l’actualité et des événements : c’est notre position.
Un exemple pour illustrer cette attitude : la ville de Saint Hilaire de Riez a acquis par préemption la propriété «GROSSE-TERRE» (dont la restauration est en cours) et soumet au tissu associatif local une réfl exion commune quant au devenir de ce site exceptionnel.
Les dimensions géographique et historique, dans le cadre du patrimoine maritime, l’impact sur l’économie touristique font que cette réfl exion ne peut qu’être intercommunale.
Cadre de vie, environnement, patrimoine : les trois piliers statuaires de notre association sont concernés par ce projet qui s’inscrit dans la logique de l’arrêté préfectoral du 28 août 2013 nous concernant (voir article de ce bulletin page 13).
Le conseil d’administration adhère donc à ce projet d’autant que nous disposons parmi nos administrateurs, nos adhérents et sympathisants – ils se reconnaîtront – d’atouts majeurs connus et reconnus par la richesse culturelle de leurs ouvrages et parutions.

Merci à ces collaborateurs précieux et bonne année à tous.

Bulletin 2014 Histoire - récit - mémoire

Pierre Garcie dit Ferrande Le Grand Routier de la Mer

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Sculteur : Olteanu Iom 1992

Sculteur : Olteanu Iom 1992

Pierre Garcie dit Ferrande (l’homme aux cheveux gris – une expression poitevine), est né en 1441 († 150*) à Saint-Gilles-sur-Vie. Maître de cabotage vendéen, il est considéré aujourd’hui comme le premier hydrographe français. Fils de marin et marin lui-même il est originaire de Caen par son père où ce dernier avait émigré au début de 1410 et d’une mère d’origine anglaise, Jeanne Olivier. Dans la lignée de son père, Pierre Garcie a été navigateur sur la côte atlantique ouest jusqu’en Angleterre. Ouvert aux autres, observateur et généreux, il a vécu bien des expériences et traversé bien des drames : mores hominum multorum vidit et urbes. Exceptionnel pour l’époque, il a reçu une certaine instruction : calcul, lecture, écriture en français du XVe siècle, rudiments de latin. Le 31 mai 1483, (à 42 ans), il achève de rédiger à Saint-Gilles son guide nautique des routes et chemins de la mer. Malheureusement, le manuscrit reste introuvable. Une première édition «le routier de la mer», sans nom d’auteur, est imprimée à Rouen par Jacques le Forestier en 1502, 19 ans plus tard. Très proche des éditions futures, «le grant routier» publié sous le nom de Pierre Garcie dit Ferrande (à 79 ans, s’il est encore vivant), voit le jour à Poitiers en 1520, soit 37 ans après la rédaction initiale !

Le Grand Routier
Fondé sur l’expérience, le texte se veut un document pratique à utiliser. Sans doute, le marin s’attachait-il à mémoriser les parties descriptives de la côte qu’il côtoie. Les phrases sont énoncées de façon répétitive pour que le marin retienne les informations qui lui sont utiles : profondeur, nature du fond, marée et amers. Dès lors, un tel document ne peut être lu en mer que par temps calme et à l’abri. De fait, le Routier apporte au lecteur trois types d’informations :
Description des côtes depuis le Portugal, la côte atlantique, la Manche jusqu’en Irlande ; des renseignements pratiques : marées, cours, routes, distances en lieues ou en vues (sept lieues : 21 miles), dangers de roches et de basses avec leur profondeur.
Des renseignements théoriques : notions d’astronomie, description des «rhumbs des vents» ou du mouvement des marées.
Des renseignements à caractère juridique et coutumier : coutumes de Bretagne et de la vicomté de Léon, rôles d’Oléron, calendrier des fêtes mobiles de l’année.

Les rééditions successives
Durant près de trois siècles, cet ouvrage de référence (manuscrit, 1483, première édition, 1502) s’offre 28 rééditions en français (Rouen, La Rochelle et Poitiers entre 1520 et 1643) et huit en anglais . Durant plus d’un siècle, le livre de Pierre Garcie devient le manuel des navigateurs. Incontestablement, l’ouvrage correspond à une demande. Moderne pour son époque, la représentation de l’espace marin met en valeur le «noble, très subtil, habile, courtois, hasardeux et dangereux art et mestier de la mer» : «Cy commence le pillotage routtier et ancrage de la mer tant des parties de France/ Bretaigne/Angleterre/Espaigne/ Flandres et haultes Alemaignes. avec les dangiers des portz/havres/rivieres/ et chenalz des parties et regions dessusdictes (…) lequel donnera a congnoistre et savoir comment ung chacun qui vouldra apprendre lart et science tres subtille et quasi divine du noble mestier de la mer. (…) Et se aucune chose ay delaissee : ie me submetz a la correction des nobles et gentilz mariniers des lieux dessus nommez. esquelz me recommande. Et a dieu».

Plus encore qu’un innovateur, Pierre Garcie aura été un marin humaniste, guidé par une vision optimiste et rassurante de l’homme sur mer, et cela dans le contexte d’une société terrienne dominante, obnubilée par la peur de cet élément, au point de le dévaloriser, de le diaboliser. Lui, calmement, après avoir décrit un bon abri, donné les amers, termine sa phrase par un «et n’aie pas peur» ou «et n’aie doute», ou encore «et puis va hardiment» . Contrairement aux pilotes dieppois ou bretons du Conquet, Pierre Garcie ne laisse ni «école, ni postérité directe». Son infl uence n’en demeure pas moins réelle dans les Arts de naviguer et autres Flambeaux de la mer qui fl eurissent aux XVIe et XVIIe siècles .

Bernard de Maisonneuve
1 Sur un écrit des Archives Départementales de Loire Atlantique, E 198/26, il est nommé, maître de barque en 1463. Il a 22 ans. 
2 Un manuscrit de 1490, [Antoine de Confl ans], recopié d’un autre manuscrit, pourrait être le document original le plus ancien. 
3 BNF, Département – Réserve des livres rares – RESP-V- 128, édition de Rouen, 1531. 
4 POUGEARD Maurice, Pierre Garcie dit Ferrande... Les Vendéens et la Mer, CVRH, 2007, p. 239. 5 « Labaya. Noirmoutier, Yeu, Baie de Bourgneuf et côtes vendéennes » de Patrick de Villepin, L’Armentier, 2013.