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Bulletin 2015 Dossiers d'actualités

Le recul du littoral, une longue histoire

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Le 24 octobre 2014, l’Europe s’est donnée un nouveau «cadre d’action en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030»  qu’il revient au Parlement Européen d’approuver. Ce n’est pas le premier. Celui-ci, ambitieux, témoigne de  la  volonté des  dirigeants européens d’agir collectivement contre le réchauffement de la planète dont sont responsables les gaz à effet de serre (GES) ainsi que le démontrent les travaux du GIEC* depuis 1988. Lui sont imputés les tempêtes de plus en plus violentes, des incendies et des inondations gigantesques, les errements des «Niño» et «Niña», ces courants marins scrutés anxieusement par les riverains du Pacifique, la fonte des calottes glaciaires du Groenland et du Pôle Nord et par voie de conséquence, le rehaussement du niveau des mers. Nos modes de vie sont pointés, trop gourmands en énergies fossiles et responsables des émissions de gaz à effet de serre. Ce nouveau  plan est à saluer. L’objectif est de limiter à 2°C l’augmentation du réchauffement de la planète. Au-delà de cette limite, les experts s’accordent pour dire que le réchauffement  sera incontrôlable avec des conséquences imprévisibles.  Pour la première fois, l’Europe s’engage sur des objectifs chiffrés.

D’ici 2030, l’Europe devra avoir baissé de 40 % à 70 % les émissions de gaz à effet de serre. Dans ce but, la part des énergies renouvelables passera à 27 % du mix énergétique, et, des économies d’énergie de 27 % devront être réalisées. Des contraintes sont prévues en ce qui concerne le premier volet ainsi que des modulations et des compensations financières afin de ne pas pénaliser les économies émergentes. L’enjeu à plus court terme est de réduire, en plus, la dépendance énergétique  de  l’Europe vis-à-vis de ses fournisseurs traditionnels et de renforcer d’autant sa sécurité énergétique.
A notre échelle, nous mesurons tous les jours l’impact du réchauffement climatique. Nous lui devons des hivers moins rigoureux tandis que l’océan grignote nos côtes de marée en marée et reconquiert,  lors de tempêtes exceptionnelles, des terres poldérisées, imprudemment  loties comme en témoigne le drame survenu à la Faute sur Mer, lors de la tempête Xynthia durant la nuit du 27 février 2010. Moins spectaculaire mais tout aussi inquiétant est le constat des apiculteurs qui, le long de notre littoral, depuis trois ans, voient baisser la production de miel de 30 % du fait de printemps froids et pluvieux qui retardent la floraison tandis que des vents froids freinent l’épanouissement des fleurs. Les étés tardifs rattrapent heureusement la situation sans compenser les pertes totalement.
De fait, le trait de côte, actuellement connu, a subi d’autres fluctuations bien plus considérables. Des phénomènes cycliques se déroulant sur des millions d’année ont façonné notre planète. Les géologues ont repérés trois transgression marines successives au cours de l’oligocène, du pliocène et de l’éocène. Il y a -22 000 ans, la calotte glaciaire couvrait l’Angleterre et le sol vendéen ne dégelait pas. A cette époque le littoral était en avant du trait de côte actuel à plus de 100 km et la Manche était un fleuve. Le réchauffement s’est manifesté il y a 12 000 ans, faisant fluctuer le niveau des mers de -110 m à +70 m.
Depuis lors, le recul du littoral se poursuit inexorablement mais de façon chaotique, laissant se former des avancées de terres constituées d’apports éoliens transportés  par des vents dominants, orientées nord/sud. Les cordons de dunes, ainsi formés, bloquèrent l’écoulement  des cours d’eau créant des marais qui, lentement, se sont poldérisés. Ailleurs, 4 500 ans avant notre ère, le site de Maillezais avait les pieds dans l’eau et les hommes de l’époque s’échinaient à  dresser des digues dont il  reste parfois des fondations. La preuve de ce recul nous est donnée lorsque de grandes marées découvrent  des dolmens, enfouis au large, tandis que des traces de labours d’araires remontant à -22 000 ans se sont révélées quand les tempêtes d’hiver ont fait reculer de 20 m les dunes de Brétignolles. On peut difficilement rendre l’activité de nos ancêtres du
néolithique responsable du réchauffement climatique. Par contre, notre responsabilité est avérée. Il est certain que nos progrès technologiques nous affranchissent des contraintes naturelles et  améliorent nos conditions de vie au prix d’une consommation exponentielle d’énergies fossiles produisant des gaz à effet de serre eux même responsables de l’accélération du réchauffement climatique et du rehaussement du niveau des mers. Cette accélération se me- sure, passant d’une estimation de 30 cm par siècle à 80 cm pour la fin du 21ème siècle. Si attendues soient elles, les dispositions adoptées par l’Europe ne peuvent nous faire espérer mieux qu’une stabilisation en l’état.

QUE FAIRE POUR RENFORCER L’IMPACT DE CE PLAN.

Tout  d’abord,  changer nos  modes de vie en mobilisant notre capacité d’adaptation. Mais la  responsabilité individuelle  ne doit pas faire oublier l’impact décisif des incitations économiques et de la spéculation foncière dans l’exposition aux risques climatiques des populations.
Pour leur part les pouvoirs publics et les dirigeants locaux, en première ligne des responsabilités en cas de catastrophe naturelle, s’engagent dans des travaux de restauration et de protection.
Ainsi, à Saint Gilles Croix de Vie, le rehaussement du quai Gorin et du quai des Greniers à +3,80 m NGF, l’entretien des digues et leur restauration sont à l’ordre du jour. Des travaux plus conséquents telles que des écluses sont à l’étude pour protéger les basses terres. Xynthia a révélé l’étiage des risques en affichant une cote NGF à + 3, 85 m quand nos marais sont à + 2 m. La vigilance est de mise ainsi qu’une batterie de plans destinés à aider les populations en cas de submersion marine: plan de sauvegarde communal, plan d’aménagement et de protection contre les inondations, plan ORSEC , prise en  compte systématique des alertes météo afin d’aider les habitants à anticiper les risques météo, mobiliser les secours et préparer les sites d’accueil par avance.
Un responsable résume en trois mots cette mobilisation: observer, ne pas oublier et rester en alerte.
Au-delà, l’enjeu est de parvenir à une régulation économique internationale.

Michelle Boulègue.

Sources : Travaux de la société d’émulation  de la Vendée, BP34, 85001 La Roche sur Yon Cedex.
Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat.
Bulletin 2015 Dossiers d'actualités

Expérimentation de deux lignes de desserte en transport collectif à Saint Gilles Croix De Vie

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Premier départ du Gillo Bus au rond-point de l’Europe (20 déc. 2014)  Photo V.I.E.

Premier départ du Gillo Bus au rond-point de l’Europe (20 déc. 2014)
Photo V.I.E.

Après avoir élargir les conditions d’accès au transport à la demande senior municipal (service CCAS ouvert en avril 2013), la Mairie de Saint gilles Croix De Vie a lancé le 20 décembre 2014 l’expérimentation d’une desserte de transport collectif. Deux lignes de bus desservant 47 stations sont assurées par l’autocariste Nombalais dont les bus, accessibles par les personnes en fauteuil roulants, offrent 12 places assises et 12 places debout.
L’association  V.I.E. qui soutient depuis 2010 une proposition détaillée d’expérimentation de transport en commun auprès de la Communauté  de Communes, se réjouit de cette mise en service expérimentale de la Mairie en réponse aux besoins de déplacement des personnes non motorisées ou de celles qui privilégient le transport en commun. Le projet de desserte communale est également envisagé dans la commune voisine Saint Hilaire de Riez. Au vu des échanges  entre les deux communes (habitat, emploi, commerces, culture, loisirs…), il est dans l’intérêt de la population des deux communes (voire d’autres communes voisines comme Le Fenouiller ou Givrand) de pouvoir se déplacer avec un transport en commun unifié et globalement plus économique pour le contribuable. Qui portera l’élan de ce projet de transport au bénéfice des agglomérations du canton ?
Sans doute pas, dans l’immédiat, la Communauté de Communes (cf. scepticisme du président lors de son entretien presse du 15 avril 2014), pourtant dotée des compétences «transport» (révisées en début 2015), qui a fait le choix de développer le transport à la demande (TAD)   pour  répondre aux attentes de  déplacement ponctuels dans le canton et en dehors. La mise en place de ce TAD communautaire est envisagée avant la fin 2015.
D’autres dispositifs demandés par l’association auprès du Conseil Général complètent les moyens de déplacement évoqués :

  • un arrêt de car supplémentaire (mis en service au rond-point de l’Europe, ligne 172 La Roche sur
    Yon);
  • une future aire de covoiturage (au rond-point de l’Europe).

Denis Draoulec

Bulletin 2015 Dossiers de V.I.E.

V.I.E. fête ses vingt ans

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Plutôt qu’une autocélébration,  nous préférons refaire avec vous le chemin parcouru en 20 ans, jalonné par nos bulletins que, chaque année, vous trouvez dans vos boîtes aux lettres.

Jean-Marcel Couradette et Maurice Friez lors du centenaire de la loi 1901  (photo V.I.E.)

Jean-Marcel Couradette et Maurice Friez lors du centenaire de la loi 1901
(photo V.I.E.)

Revenons à l’acte fondateur, le dépôt de nos statuts à la sous-préfecture des Sables d’Olonne par Jean Marcel Couradette le 20 septembre 1995.
Le Journal Officiel du 11 octobre de la même année sous la référence 1497, publie notre objet : «Prendre et favoriser toutes les initiatives économiques, sociales et culturelles dans le cadre du canton pour développer les richesses locales, contribuer au  bien-être de chacun, préserver les patrimoines économiques, sociaux, culturels et naturels, promouvoir les pratiques et les organisations citoyennes». Le cap est tenu.
Deux agréments délivrés par la Préfecture le confirment. Le premier, en 2009, reconnaissait V.I.E. en tant qu’association locale de préservation de l’environnement. Le deuxième, en 2013, nous a agréée en tant qu’association locale en charge de la défense des usagers au titre du code de l’urbanisme.
Dès sa création,  V.I.E. fut membre du comité de dragage. Depuis 2014, Gérard Roches, fait partie de la commission consultative de mise en place de l’AVAP (Aire de valorisation de l’Architecture et du Patrimoine) en tant que personne qualifiée.
Rien n’aurait été possible sans les femmes et les hommes qui ont décidé de mettre V.I.E. sur pied. Le premier conseil  d’administration comprenait déjà Rolande Berthomé, Louis Boulineau, Jean Luc Bolteau, Valérie Chéronet, Martine Clémenceau, Jean Marcel Couradette, Michelle Couradette-Boulègue,  Maurice  Guittonneau, Jeanine Eudier, Madeleine Friez, Claude Lefeuvre, André Menuet, Christiane Paillé, Marie Thérèse Perrault,  Jacky Prieur, Denise Rivalin, Gérard Roches et  Adolphe Romanet.
Notre actuel conseil d’administration témoigne de la fidélité de nos membres fondateurs, tandis que de nouveaux membres diversifient notre compétence collective sans nous faire oublier ceux qui ont pris d’autres responsabilités, ont changé de région ou que la vie a quittés. Quelques exemples de nos initiatives, déjà exposés dans nos bulletins précédents, illustrent notre parcours dans les domaines de nos missions : la valorisation du patrimoine, de l’amélioration du cadre de vie et la préservation de l’environnement.

A propos de la valorisation du patrimoine.
Commençons par  quelques déceptions.
Nous ne sommes pas parvenus  à empêcher la vente des «maisons Levron» des 25 et 26 de la rue Cadou, alors bien communal. Sitôt connue la décision du Conseil Municipal du 18 juin 1997, V.I.E. s’est efforcée de sensibiliser l’opinion publique en lançant une pétition. En dépit de l’audience recueillie grâce, notamment, à la diligence de Monsieur Gaudremeau, ces maisons ont été vendues «à la bougie». Elles méritaient pourtant de rester dans le giron communal. L’une d’elles détient, enfoui dans son pignon nord, un arc gothique du 12ème siècle prouvant que cette construction devait faire partie de l’ensemble  religieux bâti, à l’époque, autour de l’église. Au moins, cette maison continue, avec charme, son destin de demeure. L’autre est une maison de commerce du 17ème siècle, restée dans son jus, entièrement construite avec des pierres de lest, dépendances et hautes clôtures comprises. Un large passage dallé et couvert permettait de faire transiter à l’abri, les marchandises entre les entrepôts et le quai de Saint Gilles. Ainsi sommes-nous privés de ce bien communal, témoin de notre passé maritime remontant au 17ème siècle.
Le Château aurait dû subir le même sort par décision du Conseil Municipal du 15 juin 1995. Sitôt prise, cette décision a fait l’objet de vives contestations de la part des associations, dont V.I.E., attachées à notre patrimoine local. Coriace, le Château a découragé le promoteur se proposant d’y aménager une dizaine d’appartements outre un immeuble sur garage prévu sur le parking attenant. Toujours bien communal, depuis 1999, ce mal aimé de notre patrimoine, trop longtemps négligé, est délabré. Seul, le gros œuvre du 17ème siècle tient bon ainsi que la magnifique charpente de la même époque, mais les planchers s’effondrent. Le Château mérite mieux que l’indifférence.

La Baie d’Adon  (photo V.I.E.)

La Baie d’Adon
(photo V.I.E.)

Le 27 août 2003, V.I.E. a déposé, auprès de la DRAC*, un dossier cosigné par le CPNS* et l’ACQVM* dans le but d’obtenir l’inscription de la tour dite «Joséphine» et son site d’ancrage à l’inventaire des bâtiments historiques. Nous visions surtout à protéger la baie d’Adon dont nous avions découvert qu’elle n’était pas répertoriée au titre de la ZPPAUP*, en dépit de la valeur historique de cet exceptionnel témoignage d’architecture  maritime remontant jusqu’au 17ème siècle. Ce patrimoine justifierait que Saint Gilles Croix de Vie soit reconnu comme «port d’intérêt patrimonial». Nous sommes satisfaits d’être parvenus, à la longue, à  faire  identifier la  baie  d’Adon comme site remarquable dans le PLU. Actuellement nous travaillons à ce que ce site bénéficie de l’AVAP pour les mêmes motifs. Actuellement,  V.I.E. alerte les décideurs sur l’intérêt qu’il y aurait à préserver les postes d’amarrage de la baie d’Adon dont l’un a été balayé par les tempêtes du printemps dernier.

Depuis 2010, V.I.E. s’emploie à souligner l’intérêt urbain, architectural et historique  des murs en pierres de lest des quartiers historiques de Saint Gilles Croix de Vie. Les journées du patrimoine ont témoigné de l’intérêt que suscite ce modeste témoignage de la vie maritime du 16ème au 19ème siècle. L’étude financée par V.I.E. et réalisée, à sa demande, par Alexandre Billon, architecte du patrimoine, expose les techniques de préservation et de restauration. Remise à la mairie en septembre 2014, elle est désormais à la disposition des propriétaires qui peuvent la consulter. Nous aurons terminé notre mission quand ces murs bénéficieront de la réglementation de l’AVAP. Auquel cas, les propriétaires pourront solliciter une aide de la Fondation du Patrimoine pour protéger simultanément leurs biens et notre patrimoine commun. C’est un exemple des effets-leviers que V.I.E. privilégie. Enfin rappelons que des adhérents spécialistes de l’histoire maritime ont identifié des graffiti du XVème siècle dans le haut du clocher de Saint Gilles. V.I.E. s’attache à garder vive la mémoire des métiers et des professionnels de la mer, de l’agriculture, du commerce, des conserveries qui ont façonné notre identité locale. Il en est de même pour les engagements citoyens, notamment au service de l’habitat, de l’enseignement, de la santé. Nous prenons plaisir à faire vivre, de bulletin en bulletin, les personnages célèbres et méconnus qui ont contribué à notre histoire locale, tour à tour prestigieuse, touchante et cocasse. Le deuxième axe de nos missions est l’amélioration de notre cadre de vie. En voici quelques exemples :
Dès 2002, nous avons entrepris de réveiller  le projet de pont-rail permettant de relier les quartiers de la Corbillère et  du  Terre-Fort au boulevard Pompidou, de  supprimer du même coup deux passages à niveau, de désenclaver les quartiers concernés et de faire contourner notre ville par un flux important de circulation via le boulevard Pompidou.  Faute de pouvoir financer une telle entreprise, les municipalités précédentes avaient, du moins, effectué des réserves foncières qui en permettaient la réalisation. Bloqués derrière la ligne du chemin de fer, les habitants des quartiers limitrophes devaient gravir le talus de la voie ferrée pour aller à Intermarché. En 2002, ces réserves foncières firent  l’objet  d’un  projet  immobilier qui risquait de compromettre celui du pont-rail. A l’époque, Réseau Ferré de France (RFF)  avait entrepris de supprimer le plus grand nombre possible de passages à niveau après plusieurs accidents mortels. Nous nous sommes saisis de cette opportunité pour rencontrer les dirigeants de RFF à Nantes qui nous ont confirmé le bien-fondé d’un tel projet pour autant que les collectivités territoriales concernées s’engagent à leurs côtés. La commune de Saint Hilaire de Riez et le Conseil Général ont immédiatement  compris les intérêts financiers et structurels du projet. La mairie de Saint Gilles Croix de Vie a accueilli notre exposé avec scepticisme. Deux ans plus tard elle s’est laissé convaincre. Le pont-rail inauguré en 2009 démontre tous les jours son utilité économique et sociale. Qui se rappelle qu’en 2006, la fermeture et la vente de la «Villa Notre Dame», comptant plus d’une centaine d’emplois qualifiés et hautement qualifiés, était programmée par l’Agence Régionale d’Hospitalisation  (ARH) et ses gestionnaires dans le cadre d’un plan de restructuration de l’offre départementale de la rééducation fonctionnelle ?

En 2008, V.I.E. s’est  fait  grain de sable en obtenant des sœurs de Saint Charles, propriétaires des lieux, l’assurance par écrit, qu’elles ne voulaient pas vendre la «Villa Notre Dame» si un projet utile à la santé et au bien-être des habitants pouvait s’y développer. Cet écrit a privé d’un argument com- mode les tenants de la vente et donner un répit aux salariés qui ont su faire valoir les atouts de la Villa Notre Dame et les compétences reconnues de ses professionnels dans les domaines de la rééducation fonctionnelle et les soins de suite. Aujourd’hui, nul ne conteste la qualité des soins que reçoivent les patients de la Villa Notre Dame, que ce soit en ambulatoire ou en hospitalisation. C’est aussi une gamme d’emplois qualifiés et hautement qualifiés dans une commune qui souffre d’un taux de chômage de 14 %.
Autre dossier porté à bout de bras depuis 4 ans, la mobilité des habitants de Saint Gilles Croix de Vie et de Saint Hilaire de Riez. V.I.E. s’efforce de convaincre  la Communauté de Communes de mettre en place un service de navettes ne serait-ce qu’à titre  expérimental dans un  premier temps. Dans ce but nous avons proposé aux décideurs un circuit de trajets inter cités très détaillé, minuté et chiffré. Il serait resté lettre morte sans l’engagement  de la Mairie de Saint Gilles Croix de Vie d’organiser  sur son sol un transport collectif d’autant plus attendu, à ce jour, que le financement de quelques trajets annuels en taxi et sous conditions de ressources est loin de satisfaire la demande.
A la charnière du domaine de la qualité du cadre de vie et de l’environnement, V.I.E. s’implique depuis sa création dans un suivi de dossiers tels que l’ex- tension du port de plaisance, la prévention des risques climatiques dont le rehaussement des quais le long de la rive droite de la Vie, l’assainissement des eaux, le traitement des déchets. En sa qualité de membre du comité de dragage, V.I.E. suit attentivement les risques de pollution des eaux de baignade et fait des propositions permettant de mieux les mesurer et les contrôler.

Jardin du vieux môle imaginé par C. Vidal le 12 Nov. 1999  (photo V.I.E.)

Jardin du vieux môle imaginé par C. Vidal le 12 Nov. 1999
(photo V.I.E.)

L’environnement est le troisième axe de nos missions.
Depuis sa création,  V.I.E. rend compte des  pressions que notre économie, nos loisirs et le climat exercent sur nos quais, notre littoral, notre fragile cordon dunaire et nos plages. Pour chacun de ces dossiers Jean Marcel Couradette s’est activement  employé à faire partager les informations et les arguments des experts sans négliger les visites sur site afin de permettre au public de prendre plus directement conscience sur le terrain des enjeux dont l’environnement est l’objet et le rôle individuel qu’il est possible de jouer. Dans son sillage, des botanistes adhérents de V.I.E. poursuivent sa mission de sensibilisation en organisant chaque année une dizaine de promenades d’herborisation dans les dunes du Jaunay, complétée par l’accueil de classes de mer et des interventions en IUT environnement. Notre vigilance n’a  cependant pas empêché la vente, le 12 janvier 2007, de 4 ha de dunes du Jaunay en zone NBL 146-6, en dépit de la mobilisation des collectivités territoriales concernées que nous étions parvenus à alerter.
La volonté de contribuer à la création et à la préservation des espaces verts en zone urbaine nous a conduit à suggérer, dès 2004, dessin à l’appui, l’aménagement et l’ouverture au public du jardin du vieux môle autrefois potager de la maison des Phares  et Balises. Ce fut chose faite quatre ans plus tard pour le plus grand plaisir des promeneurs.

Dès 2013, le projet de création d’une usine de méthanisation sur les bords du Jaunay nous a conduits à nous investir dans le Collectif ayant pour but de mesurer son impact, sans remettre en cause les principes et l’intérêt de la méthanisation des déchets organiques comme source d’énergie verte. Cependant la conception du projet, ses modalités de gestion et son implantation comportent des risques qui justifient d’être dénoncés auprès des pouvoirs publics et du public. Pour le moment les arguments du Collectif n’ont
pas obtenu une reconsidération du projet. Ensemble, nous avons eu des échecs et quelques résultats. Dans tous les cas,  la  modestie de  nos  moyens, contrepartie de notre indépendance financière, limite notre capacité d’action que nous cherchons à compenser en nous appuyant sur l’écoute des habitants, les effets de levier du partenariat et les ressources d’un bénévolat aussi patient que compétent.
Depuis notre création nous nous employons à rendre compte de nos actions en distribuant, chaque année, un bulletin à tous les habitants de Saint Gilles Croix de Vie, grâce au fidèle soutien des annonceurs. Chaque assemblée générale est l’occasion pour V.I.E. d’accueillir des conférenciers qui nous permettent d’approfondir les composantes scientifiques, historiques, sociales, économiques et culturelles des questions qui sont au cœur de nos missions.
Les membres de V.I.E. et tous ceux qui nous apportent de l’information, la saveur de leurs souvenirs et de leurs expériences, l’étendue de leurs connaissances font la substance de V.I.E. et sont le gage de son avenir. A tous, nos remerciements les plus chaleureux.

Michelle Boulègue

* Direction Régionale de l’Action Culturelle (DRAC)
*Comité  de Protection  de la  Nature  et des Sites (CPNS)
* Association  Culturelle du Quartier  du Vieux  Môle(ACQVM)
* Zone de protection du patrimoine Architectural, Urbain et des Paysagers (ZPPAUP)
* Illustration: photos de la baie d’Adon, de la dune, du vieux quartier de Saint Gilles Croix de Vie….