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Bulletin 2014 Les dossiers de VIE

Le point sur le projet de méthanisation.

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Qu’en est-il du projet de méthanisation à la porcherie de l’Aiguillon sur Vie ?
Le projet de méthanisation à la porcherie de l’Aiguillon sur Vie (La Culasse) qui associe la création d’une unité de méthanisation à l’extension du cheptel de la porcherie, se trouve au coeur de plusieurs enjeux : – la transition énergétique – l’économie agricole – la préservation de l’environnement. Les enjeux de la transition énergétique s’inscrivent dans le cadre général de l’accord du 12 décembre 2010 au Conseil Européen sur le Paquet Energie- Climat, visant à porter à 20% la part d’énergie renouvelable dans la production énergétique en 2020. La France décline l’un de ces objectifs dans le cadre du plan Energie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA) dans le but de porter à 23% la part des énergies renouvelables.

Plan Natura 2000 (Vue générale dans le canton) Rapport Natura 2000

Plan Natura 2000 (Vue générale dans le canton)
Rapport Natura 2000

La production d’électricité à partir du biogaz par des unités de méthanisation agricole concoure à cet objectif. Les éleveurs peuvent y trouver leur intérêt à condition de donner à leur élevage une dimension industrielle afin de produire un volume de déchets agricoles capable d’assurer le rendement de l’unité de méthanisation. Si l’augmentation du nombre des têtes de bétails du cheptel ne suffi sait pas, le volume nécessaire de ces déchets serait complété par des apports en provenance de l’industrie agroalimentaire. Parallèlement à l’augmentation du nombre des têtes du cheptel porcin (nécessitant la création d’un bâtiment supplémentaire de 430 places), les apports de déchets supplémentaires issus du traitement des céréales (issues), des collectivités (tontes des espaces verts) et de l’industrie agroalimentaire (conserverie et découpe de canards) sont également indispensables pour la viabilité du processus de méthanisation. C’est précisément ce que prévoit la porcherie de l’Aiguillon sur Vie. L’économie agricole, dans le même temps, est confrontée à la mise en évidence de la fragilité du modèle d’élevage intensif comme en témoignent les événements de novembre 2013 notamment en Bretagne, au Danemark, mais aussi en Allemagne (qui délocalise en Russie son industrie porcine). Ce qui est mis en cause est la baisse de rentabilité d’une production de viande de qualité généralement médiocre, en même temps qu’elle doit répondre à des exigences coûteuses : optimisation génétique des races (mamelles supplémentaires…), alimentation forcée (avec additifs…), sous contrôle sanitaire strict (antibiotiques…), et sous réserve de satisfaire à des normes sensées améliorer le bienêtre animal. Dans ce contexte, la méthanisation du lisier source de production énergétique induite (biogaz, électricité, eau chaude) peut compenser la baisse du revenu des éleveurs; cependant le lisier étant peu méthanogène (rendement limité), le processus requiert des apports extérieurs de déchets et justifie des cultures dédiées (maïs) en remplacement de l’élevage sur prairies. Ces choix contribuent de plus à l’appauvrissement des terres recevant le digestat qui possède une faible teneur en carbone, ce dernier ayant été capté par le processus de méthanisation (production du biogaz dont le méthane CH4). Enfin, ces sols, en s’acidifiant, perdent leur biodiversité et leur qualité de rétention d’eau.

Quant aux enjeux environnementaux, les unités de méthanisation doivent Plan Natura 2000 (Vue générale dans le canton) Rapport Natura 2000 18 satisfaire au Code de l’Environnement particulièrement en ce qui concerne les sites classés. Leur impact sur l’environnement comporte quelques avantages et de graves inconvénients. Au crédit de la méthanisation, notons le remplacement d’une partie des engrais par le digestat grâce à l’accélération du processus de nitratisation, la réduction des odeurs du digestat, l’élimination de certains germes, mais aussi beaucoup de risques (accidents techniques liés à un milieu inflammable, pollution par lessivage des sols épandus du digestat…,), des nuisances (transports supplémentaires d’intrants, odeurs des intrants stockés, rotation accrue des épandages…), globalement induits par la concentration des différents intrants (ceux produits par l’exploitation et ceux apportés). Le projet de création d’une unité de méthanisation initié par le GAEC Chiron expose le site d’implantation et les terres d’épandage à l’ensemble de ces problèmes. La localisation de cette unité sur le bassin versant du Jaunay et du Gué Gorand aggrave notablement la situation si l’on prend en considération les risques de pollution dans l’estuaire de la Vie. Un apport supplémentaire de polluants diverses (nitrates, phosphates, éléments traces métalliques, produits médicamenteux…) aurait, entre autre, pour conséquence, la prolifération des algues vertes très préjudiciables à la qualité de vie des riverains et aux activités portuaires et balnéaires de la commune. Enfin notons que le retrait de l’alimentation en eau chaude de la maison de retraite de Givrand réduit sensiblement la rentabilité du projet. Au jour de la rédaction de cet article, la procédure d’étude du dossier se poursuit : outre l’enquête publique (du 1 octobre au 2 novembre 2012) où de nombreux avis critiques ont été formulés par les particuliers et les associations, et après les réponses apportées par le maître d’ouvrage (document du 23 novembre 2012 : Mémoire en réponse à l’enquête publique), le commissaire enquêteur a prononcé le 29 novembre 2012 un avis favorable avec réserves (dont le bilan environnemental à compléter). Préoccupées par les impacts du projet sur l’environnement, une vingtaine d’associations (dont l’Association V.I.E.) se sont regroupées au sein du collectif «Jaunay Gué Gorand» afin de porter un éclairage sur les risques d’une telle installation de type industriel dans une zone de marais (Natura 2000) déjà fragile. Le CLE (Commission Locale de l’Eau) avait rendu le 18 février 2013 un avis avec de nombreuses réserves. Le Conseil Municipal de Saint Gilles Croix de Vie a exprimé son opposition au projet (délibération du 22 octobre 2012). Une mobilisation importante a révélé l’inquiétude de la population au travers de plus de 1000 signatures à une pétition proposée par le collectif d’associations. Réuni le 24 septembre 2013, le CODERST (Commission Départementale de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques) a formulé difficilement un avis favorable au projet avec réserves (avis consultatif). Le collectif «Jaunay Gué Gorand» a rencontré le secrétaire général de la Préfecture le 18 novembre 2013 pour apporter son éclairage complet quant aux différents impacts sur l’environnement et les enjeux économiques et agricoles. En retour, ce dernier a surtout insisté sur l’importante étude réalisée par les différents services de l’Etat et sur les prescriptions (contrôles des eaux notamment) qu’il conviendra de dresser pour garantir la préservation de l’environnement et prévenir les risques identifiés d’accident ou de pollution. A ce jour (décembre 2013), le Préfet n’a pas encore pris sa décision autorisant ou non la création de l’unité de méthanisation.

Denis Draoulec
Bulletin 2014 dossiers d'actualité

Restauration du quai du Port Fidèle

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Du 13 mars au 28 juin 2013, les gillocruciens et les touristes ont pu observer les travaux de restauration du quai du Port Fidèle, sur la rive gauche de la Vie non loin du pont de la Concorde.
Jusqu’au samedi 22 mai 2013, le chantier occupait pratiquement toute l’emprise du quai jusqu’à la piste cyclable et le trottoir du pont de la Concorde n’était plus accessible aux piétons, contraints (pour ceux qui observaient la signalisation) à un détour par le cheminement sur la passerelle. C’est l’entreprise CODA*, génie civil et maritime, responsable du chantier, qui a procédé aux travaux de reconstruction du parement du quai du Port Fidèle.

L’effet du temps et peut-être l’utilisation d’un ciment non adapté à un usage maritime ont engendré plusieurs désordres dans ce parement maçonné (qui a néanmoins tenu presque 30 ans):

  • Décollement du parement par rapport au mur en béton armé de soutènement.
  • Dis-jointoiement de la maçonnerie fragilisant la tenue des pierres.
  • Fracture longitudinale entre le parement et les pierres de couronnement sur la quasi-totalité de l’ouvrage.
Le quai du Port Fidèle en restauration

Le quai du Port Fidèle en restauration

 

En conséquence de ces désordres, une reconstruction totale d’un parement maçonné a donc été décidée par le Conseil Général de la Vendée. La restauration s’est portée sur la partie du quai du Port Fidèle située en aval du pont de la Concorde, sur une longueur d’environ 90 mètres, jusqu’à l’endroit de l’ancienne grue de levage (similaire à celle existante proche de la criée) dont il ne reste que l’embase du mât.
Le résultat de l’appel d’offres (marché public) lancé en octobre 2012 a attribué le marché de la restauration du parement à l’entreprise CODA-GCM le 20 février 2013, pour un montant HT de 149 655,50 €.
Au cours des 150 dernières années, les travaux du quai du Port Fidèle** ont concerné successivement :

  • 1846 – 1848 : construction du grand quai de débarquement de Saint Gilles (actuellement quai du Port Fidèle) en aval du pont suspendu (actuellement pont de la Concorde) en remplacement du perré maçonné de 1838.
  • En 1984, une structure en béton armé en T inversé est construite à environ 3 mètres devant l’ancien quai maçonné. Pour rappeler l’aspect de l’ancien quai, celui-ci, en béton, a été revêtu d’un parement maçonné de «pierres de pays» (carrière de Brétignolles sur Mer), hourdées et jointoyées sur 30 cm d’épaisseur en section courante et sur 25 cm à la base.

Denis Draoulec

* La société CODA, domiciliée près de La Rochelle (17440 Aytré), est spécialisée dans la construction d’ouvrages d’art de génie civil et de travaux maritimes. Elle appartient au groupe Etchard (de Bayonne). 
**Jusqu’en 1965, le chantier naval (créé par Benjamin Bénéteau en 1884), quai des Greniers, utilisait le quai du Port Fidèle pour arimer et terminer l’accastillage des bateaux de pêche (thoniers chalutiers jusqu’à 21 mètres) qui était fabriqués en bois (chantier présent quai des Greniers de 1884 à 1965).
Bulletin 2013 Les dossiers d'actualité

Le port de plaisance entre dans l’ère industrielle

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Le port va être le cadre de travaux importants qui vont bouleverser ses fonds et ses quais. Le but est de transformer le site afin d’en faire le cadre de la dernière étape de la production industrielle des unités « Bénéteau ».

Les points principaux de ce projet ont été approuvés par le conseil municipal du 22/11/2011 et déjà décrit par V.I.E. dans son bulletin 2012 :

  • Création d’un ponton de 200 m le long du quai Port Fidèle et du quai Rivière (1,5 million euros HT) afin de stocker et de procéder à l’accastillage des unités.
  • Elargissement de la darse de mise à l’eau aux dimensions de voilier de 65 pieds et de bateau moteur de 60 pieds (1 500000 euros HT).
  • Creusement du plan d’eau à la cote maritime de – 3m (2 millions d’euros).
  • Aménagement (éventuel) de l’aire de carénage et du parking de la conserverie (250000 euros HT).

Ce projet, d’un coût global, estimé et hors taxe à 5 250 000 euros n’avait pas encore trouvé ses financeurs au moment de son approbation par le conseil municipal hormis l’engagement de principe du Conseil Général. De l’entreprise, principale bénéficiaire de ces aménagements, il ne peut en être attendu plus que les frais d’utilisation des équipements pour chacune des unités mise à l’eau.

Le projet d’aménagement du port tel que V.I.E. se le représentait (avant déc. 2012).

Le projet d’aménagement du port tel que V.I.E. se le représentait (avant déc. 2012).

En 2013, où en sommes nous ?
L’attention des décideurs s’est concentrée sur différents points :

  • L’élargissement de la darse actuelle de mise à l’eau aux dimensions requises s’avère dangereuse pour les infrastructures du port de plaisance au point de nécessiter de s’orienter vers une autre solution. Il s’agirait d’un ouvrage ancré sur l’actuel môle carburant et conçu en débord qui permettrait au moyen d’un élévateur de 50 tonnes de déplacer les bateaux sur des bandes de roulement jusqu’au point de mise à l’eau. L’ouvrage de soutènement de 15 m de long sur 6 m de large reposerait sur des pieux placés parallèlement aux pontons existants. L’ouvrage serait protégé de la violence des courants à marée descendante par une paroi de béton. Toutefois il est indiqué que les remous liés à une rupture naturelle de niveau ont été considérablement réduits par le creusement de la fosse du ponton 8.

Cette hypothèse présenterait plusieurs avantages :

  • Le transport des unités à pied d’oeuvre serait facilité, outre leur mise en attente sur place.
  • L’exploitation du port de plaisance ne serait pas entravée par les travaux.
  • Le stockage des unités serait facilité par l’aménagement de la fosse (cote – 3 m) du ponton 8.
  • Le nouvel élévateur permettrait d’assurer les manutentions d’environ 90% de la flottille de pèche.*
  • Globalement le coût de ces modifications n’excèderait pas l’enveloppe envisagée.

 

L’inconvénient majeur de cette hypothèse serait que les unités mises à l’eau entreraient directement dans le courant. L’alternative serait de creuser la darse de mise à l’eau plus en retrait dans le terre-plain ce qui pourrait entraîner outre des surcoûts importants, la fragilisation du quai, la neutralisation du môle carburant mais l’actuelle darse de mise à l’eau pourrait être reconvertie en citerne à carburant. Le tracé de la piste cyclable envisagée par la mairie devrait être revu.

Dernière hypothèse fin 2012 :

  • Mise en place d’une potence de mise à l’eau des bateaux dans la deuxième darse du port de pêche.

Cette solution serait de toute la moins coûteuse et utile tant à la plaisance qu’à la pêche. Le financement de ce projet relève d’un montage qui implique les concours du Conseil Général et de la Région à hauteur de 20% pour chacune de ces collectivités. La Communauté de Communes, à priori partante pour une participation fixe de 1 ME, sous réserve d’une présentation plus détaillée du projet et de son plan de financement. Le FEDER et l’Etat seront sollicités.
La commune s’est mise en première ligne sur ce projet en qualité de maître d’ouvrage. Elle ne peut pas être pour autant le principal financeur sauf à vouloir faire peser lourdement la charge financière d’un aménagement industriel sur les habitants de Saint Gilles-Croix de Vie, quel que soit l’espoir de tous que ce projet génère de nouveaux emplois.
Les futurs aménagements portuaires projetés ne concernent pas une extension du port de plaisance qui dispose en l’état des équipements satisfaisants. Ils visent à faire entrer le port dans une nouvelle étape de son évolution, de type industriel. Il reste à espérer que la concrétisation de ce projet suscite des emplois directs et induits, en nombre et en qualité, à la hauteur des engagements financiers que les collectivités territoriales et l’Etat auront à supporter s’ils s’engagent.

Gérard Roche

*Le coût de la mise à l’eau d’un bateau de 35 tonnes (13-16 m) est actuellement de 800 euros qu’une utilisation partagée pourrait ramener à 500 euros.