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Bulletin 2023 L’Océan, incontournable acteur de SGXV

LE PORT DE SAINT-GILLES CROIX-DE-VIE TIENT SON CAP.

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LE PORT DE SAINT-GILLES CROIX-DE-VIE TIENT SON CAP.

 

Confronté au réchauffement climatique, aux aléas économiques et aux enjeux internationaux, le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie résiste en s’organisant et en se diversifiant. Il s’adapte. Il suit en cela les orientations  adoptées par le monde de la pêche, très en alerte sur les évolutions qui affectent l’environnement maritime et les pratiques  professionnelles. 

En 2021, IFREMER dresse un diagnostic qui  prouve que les efforts entrepris par les professionnels de la pêche pour restaurer les stocks commencent à porter leurs fruits. On estime à 300 le nombre d’espèces pêchées  le long de nos côtes. Une cinquantaine d’entre elles représente à elles seules 95%  des prises. Le risque de surpêche justifie le  suivi effectué. 

En 2020, la part des débarquements français provenant de stocks en bon état est de  52% (contre 9% en 2000 et 16% en 2010).  C’est encore loin de l’objectif de 100% fixé  par la PCP (Politique Commune de la Pêche)  pour 2020. En 2020 la part des débarquements français provenant de stocks effondrés a augmenté (10% du total) du fait de l’effondrement du stock de sardines du Golfe de Gascogne où la sardine est particulièrement affectée par le réchauffement climatique. Il en est de même dans le Golfe  du Lion. Pour un âge donné, la taille des individus diminue fortement. 

Le réchauffement des eaux vaut aux marins pêcheurs de voir leurs casiers et leurs filets  investis par les poulpes depuis 2021. En dépit de la nette amélioration constatée, l’IFREMER souligne que la surpêche continue de menacer d’effondrement certaines espèces dont le cabillaud en Mer-du-Nord. Dans ce contexte incitant à la vigilance sans catastrophisme, qu’en est-il pour le port de  Saint-Gilles-Croix-de-Vie ? 

Fin 2021 le tonnage débarqué représente 2 641 t en diminution de 33% par rapport  à 2020. 

Ce fléchissement s’explique par une diminution importante des apports en poissons bleus de 1 627 t (-53%). Au contraire le poisson blanc débarqué est en hausse de 320 t (+37%) 

La valeur débarquée représente 8 607 k,  en progression de 13%, due à l’augmentation du tonnage des prises de poissons blancs assortie d’une hausse du prix moyen  de 70%. 

Le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie résiste aux aléas climatiques et économiques en  menant de longue date une politique de  modernisation et de diversification de ses  activités de pêche. 

La criée, informatisée, accueille 10 ateliers de mareyage et s’ouvre au public pour mieux  lui faire partager l’histoire du port et de ses  métiers. Les bateaux accompagnent la demande. Les poissons traqués au sonar sont gardés au frais grâce à des techniques innovantes de conservation des prises à bord. Actuellement le port compte 4 fileyeurs, 10 chalutiers, et 26 ligneurs, soit 40 unités  

en tout. Géré par la Communauté de Communes depuis le 5 mars 2015, le port maintient son cap en s’attachant à suivre 2 axes :

  • miser sur la qualité des produits avec l’obtention du label «Poisson du Pays de Saint-Gilles»
  • valoriser et mutualiser les équipements des ports de pêche et de plaisance. Des signes de résistance au mauvais vent ?  

En 2021, les Etablissements Gendreau associés aux mareyeurs et à un patron de pêche  arment deux nouveaux chalutiers, le «Jérémie Simon» et le «Prométhée» au service d’une pêche artisanale qui approvisionne, en circuit court, le marché local. A ce nouvel attelage s’ajoutent 2 sardiniers des Sables d’Olonne qui débarquent leurs prises, chaque saison, au port de Saint-Gilles Croix-de-Vie : le «PapyChiChi» et «Les  Chignolles» et de plus en plus de bateaux  sont équipés de cuves d’eau de mer à 0C°  et de moteurs à émissions de CO2 réduites. Le port et plus encore la pêche, fondent l’identité sociale et culturelle de notre territoire et stimulent son attractivité touristique; en témoigne l’inscription de la pêche sardinière au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO décidé en 2000 par les 4 ministères de la Culture, de l’Agriculture, du Tourisme et de l’Environnement. En 2018, Saint-Gilles-Croix-de-Vie a été identifié comme site remarquable du goût promu par la Confrérie de la Sardine. 

Ouvert sur la cité, acteur de la politique touristique du Pays, notre port peut compter sur la convergence des efforts et la coopération des professionnels de le pêche et de  leurs organisations socioprofessionnelles avec les collectivités territoriales et en premier lieu la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. 

 

SEM DES PORTS DU PAYS DE SAINT-GILLES-CROIX DE-VIE.  

  1. : Les montants des tonnages présentés 

dans le tableau ci-dessus sont en kg et non en  tonnes comme indiqué. 

IFREMER : Diagnostique 2021 sur les res sources halieutiques débarquées par la pêche  française métropolitaine – Présentation par  Alain Biseau (janvier 2022). 

Le comité de rédaction

Bulletin 2022 NOS RENDEZ-VOUS 2022

SORTIES NATURE 2022

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Les sorties Nature auront lieu à 10 h, les vendredis 24 juin, 8 et 29 juillet,

9 et 16 septembre 2022.

Rendez-vous est donné par Jean Paul Bouffet et Alain Granier, au bout de la rue Kerlo, côté du petit pont derrière les jardins familiaux de la Paterne. Les personnes intéressées sont invitées à se renseigner auprès du bureau d’information de l’Office du Tourisme et sur le site Infolocale.fr d’Ouest-France afin de s’assurer si ces dates sont confirmées ou modifiées.

Bulletin 2022 L’OCEAN, INCONTOURNABLE ACTEUR DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE.

LES POULPES EN TERRAIN CONQUIS

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LES POULPES EN TERRAIN CONQUIS ?

Les marins pêcheurs s’en inquiètent. De- puis juillet 2021, les poulpes s’invitent dans les chaluts et les casiers, en masse quand les crabes et les homards les désertent.

Un poulpe

Dans le même temps, la sardine, bien que présente, est trop petite pour être mise en boîte. Les crevettes aussi se font rares. Du coup leur prix augmente. Sur les étals des poissonniers, les dorades royales et les bars sont moins souvent pêchés que dans la Manche.

Les mareyeurs s’inquiètent de ne pouvoir faire face aux demandes de leurs clients lors des fêtes de fin d’année tant des espèces recherchées manquent à l’appel, faisant monter leur prix à des niveaux inégalés. Les criées de la côte atlantique enregistrent des tonnages inédits de poulpes, jusqu’à vingt fois plus sur les côtes bretonnes que l’an dernier. A 7 € le kilo ce mollusque trouve preneur sur le marché international, recherché par les consommateurs du bassin méditerranéen, les Espagnols et les Portugais, qui savent le cuisiner depuis l’antiquité. De tout temps, les seiches et les encornets sont pêchés le long de nos côtes et nos cuisinières et cuisiniers savent aussi en faire des plats savoureux.

Les usines de conserves vont-elles devoir s’habituer à traiter ce nouvel arrivant ? Assistons-nous à une épisode transitoire ou à un changement profond et durable ?

Les hypothèses s’échafaudent. Le réchauffement climatique semble l’explication la plus souvent évoquée qui, contrairement à d’autres espèces, semble favorable aux céphalopodes. Pourquoi et que sait-on des poulpes ?

Les poulpes, les seiches et les calamars appartiennent à la catégorie des céphalopodes apparue à la fin du cambrien il y a 500 000 ans. Ce sont des mollusques dé- pourvu de squelettes, dotés d’un cerveau et d’un système nerveux très développé jusqu’au bout de leurs tentacules dont la moindre ventouse compte au moins 10 000 neurones. Ainsi doté, le poulpe, de la même famille que l’huitre, mais plus malin, est capable de dévisser le couvercle de la boite dans lequel il a été enfermé. Il apprend, reconnaît et s’adapte. Bénéficiant d’une croissance rapide, sa courte vie de deux ans est compensée par une grande capacité de reproduction. Le menu de ce carnassier vorace se compose essentiellement de petits poissons, de crabes, de crustacés et de homards qu’il dévore chaque jour pour le 1/3 de son poids. La surpêche qui déstabilise la chaîne alimentaire marine laisse de la place à des opportunistes tels que les céphalopodes. Les scientifiques australiens, constatent que «l’augmentation de leur nombre pourrait avoir un impact sur les espèces qui sont leurs proies, comme certains poissons et crustacés», et plus largement sur la chaîne alimentaire marine et même la pêche. C’est le constat des marins pêcheurs qui remontent des poissons amaigris par le manque de nutriments et des caseyeurs en concurrence avec les poulpes qui vident de leurs substances crabes, homards et coquilles Saint-Jacques.

Une autre cause déterminante de déstabilisation de la chaîne alimentaire est le réchauffement climatique. Il met sous tension l’écosystème en diminuant les nutriments qui remontent des profondeurs et en augmentant le niveau d’acidification entravant le développement des squelettes et carapaces des vertébrés marins et des crustacés. Les pêcheurs confirment ces observations en constatant la diminution en nombre et en taille de leurs prises affectées par les modifications subies par le réseau trophique*.

Les Cephalopodes

Comment les céphalopodes régissent-ils à ces modifications du milieu maritime ? Opportunistes, ils adaptent leur menu à leur milieu et occupent les places laissées libres dans la chaîne alimentaire déstabilisée par le réchauffement climatique. De plus, dépourvus de squelette les poulpes ne sont pas affectés par l’acidification des mers.

Réseau trophique marin *Un réseau trophique est un ensemble de chaînes alimentaires reliées entre elles au sein d’un écosystème et par lesquelles l’énergie et la biomasse circulent (échanges d’éléments tels que le flux de carbone et d’azote entre les diffé- rents niveaux de la chaîne alimentaire, échange de carbone entre les végétaux autotrophes et les hétérotrophes.)

Cette résistance est également constatée dans les mers australes.

Des chercheurs australiens ont en effet rassemblé et analysé les taux de prises de pêche de ces animaux marins entre 1953 et 2013. Ils ont constaté que les populations des 35 espèces de céphalopodes observées augmentaient de façon continue.

Conclusion.

Les impacts du réchauffement, de la désoxygénation, de l’élévation de température et de l’acidification de l’océan sur les écosystèmes marins vont se combiner avec les autres effets des activités humaines, comme la surexploitation des ressources biologiques, la destruction des habitats et la pollution. L’ensemble des organismes vivants sont affectés par ces évolutions.

Les travaux du GIEC ont préparé les engagements pris lors de la COP 21 et de la COP26. Il est urgent de lutter contre le réchauffe- ment climatique en diminuant les émissions de CO2 responsable de l’acidification des eaux marines et d’aider les écosystèmes à résister. Les Etats signataires doivent adopter les politiques alternatives aux énergies fossiles, diminuer les pollutions des eaux, des airs et de la terre, créer des aires de restauration des écosystèmes.

Si rien n’est fait, le poulpe a de beaux jours devant lui. Il est un émissaire annonciateur des temps à venir. Il nous revient de comprendre ce message, au milieu de tant d’autres non moins explicites, et de prendre les mesures qui s’imposent afin de préserver le vivant sous toutes ses formes sur notre planète.

Il y a urgence !

Michelle Boulègue

Sources :

LES RAPPORT D’EVALUATION ET DE PREVISION DU GIEC ( Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ).Illustrations : WIKIPEDIA