A l’instar des calvaires, des croix de missions et des lanternes des morts, une croix est dite hosannière, car depuis le Moyen Age, on y venait en procession le dimanche des Rameaux pour chanter « l’hosanna », qui est un cri de joie glorifiant Dieu.
Le terme « hosanna » est d’origine hébraïque. Il commémorait, au 1er siècle, l’entrée de Jésus à Jérusalem, le jour des Rameaux, accueilli par la population avec des branches de palmiers en disant « hosanna », qui est une exclamation de joie et de bienvenue.
Les croix hosannières sont des monuments funéraires, construits dans les cimetières, à partir du Xème siècle dans l’ouest de la France, principalement en Vendée et en Poitou- Charente. Elles sont constituées d’un soubassement circulaire en gradins sur lequel repose une colonne surmontée d’une croix. Elles dominaient, à l’origine, généralement une fosse commune ou un ossuaire.
Si, pour certaines croix, la colonne est un simple fût cylindrique, d’autres sont parfois munies d’une tablette ou d’un autel permettant de poser l’évangile pour célébrer les offices, comme celles d’Apremont, Boufféré, Maché, Maillezais, Moutiers-les-Mauxfaits, Réaumur, Soullans. Celle de La Jonchère a sa colonne semée de fleurs de lys, d’hermines et de L, couronnés, elle sert aujourd’hui de monument aux morts. A la Chapelle-Thémer des statues sont taillées dans la base de sa colonne, cette croix serait la plus ancienne de Vendée et daterait du XIIIème siècle. Celle de Saint-Gervais est datée du XIVème siècle.
D’autres communes de Vendée possèdent aussi des croix hosannières : Bournezeau, Foussais-Payré, Les Châteliers-Châteaumur, La Merlatière, Le Poiré-sur-Vie, Mervent et Saint-Gilles-sur-Vie.
N’avez-vous pas remarqué, girases et giras que votre cimetière en possédait une ? Il est vrai qu’avec les années cette croix en pierre très tendre a subi les atteintes du temps et n’est plus aujourd’hui qu’un fragment de colonne défiguré et indéchiffrable.
Pourtant elle était magnifique à son édification avec, à sa base, les sculptures symboliques des quatre évangélistes : l’homme ailé pour Matthieu, l’aigle pour Jean, le taureau pour Luc et le lion pour Marc.
Quant à la croix posée en son sommet, cela n’est qu’un rajout postérieur. La pierre utilisée n’est d’ailleurs pas de la même composition que le reste de la colonne.
Comme celle d’Apremont, elle figure sur le rouleau du même nom de Jean-Baptiste Florentin réalisé en 1542, pour le propriétaire du château d’Apremont, Philippe Chabot de Brillon. Ces deux croix hosannières seraient donc antérieures à la réalisation de ce plan, présentant la Vie, de son embouchure au château d’Apremont, avec la représentation des villages sur ses rives.
La grande majorité de ces croix hosannières font partie de notre patrimoine et sont inscrites au titre des Monuments Historiques.
Pierre Para