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L’AGGLOMÉRATION, HISTOIRE, ENJEUX ET PERSPECTIVES

1940 – 1944, LE MUR DE L’ATLANTIQUE AU PAYS DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE

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Trois importantes défenses côtières vendéennes, véritables forteresses, sont construites par les allemands pendant la Seconde Guerre mondiale : Noirmoutier, Les Sables d’Olonne et Saint-GillesCroix-de-Vie. En effet, sur le trajet reliant les deux bases sous-marines de Saint-Nazaire et de La Rochelle, la côte vendéenne a l’avantage d’avoir deux ports importants, Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Les Sables d’Olonne. Ceux-ci permettent aux navires allemands de trouver refuge dans des lieux hautement sécurisés par des fortifications. En 2024, Cyriaque Feuillet nous a offert un film et un livre collectif, écrit avec l’équipe de l’association Histoire Culture et Patrimoine du Pays de Rié (HCPPR), La Seconde Guerre mondiale au Pays de Saint-Gilles (1) . Ce livre consacre un chapitre au Mur de l’Atlantique en Vendée, c’est-à-dire à la construction d’ouvrages bétonnés destinés à constituer une défense côtière imprenable. Thomas Graffard, professeur d’histoire en Vendée, a terminé ses études par une thèse précieuse qui décrit et pose Le Mur de l’Atlantique en Vendée, entre monumentalité oubliée et présent difficile (2).

La Seconde Guerre mondiale à Saint-Gilles-Croix-de-Vie

Le 22 juin 1940, les Allemands entrent dans la ville et vont l’occuper jusqu’en 1944. Le livre retrace les principales réactions des personnes qui ont vécu l’Occupation et ses contraintes ; il recense la parole d’une soixantaine de témoins directs, en plus des témoignages déjà connus comme les textes d’Edmond Bocquier. Bien des témoins ont eu la gentillesse d’ouvrir leurs archives et ont contribué par leurs dons à illustrer abondamment l’ouvrage qui ne présente pas moins de 360 illustrations. L’ouvrage décrit comment sont perçus les Allemands quand ils investissent la ville. Il aborde les différents aspects de l’Occupation, la vie au quotidien comme le couvre-feu, le rationnement, les contrôles, les mesures antijuives, les prélèvements sur les fermes, la propagande et les médias cadenassés, les tracts et informations incitant à la résistance des esprits, le bouche à oreille, la débrouille, les petits gestes d’opposition, d’abord individuels puis plus structurés aux côtés des réseaux et mouvements de résistance qui s’organisent, sans omettre les comportements inavouables, les actes de collaboration et les dénonciations, lots de trahisons, d’arrestations et d’exécutions. Au fil des pages, l’histoire quotidienne s’écrit en blanc, gris et noir. 50 000 soldats allemands étaient présents dans le département de la Vendée, c’est énorme. La garnison de Saint-Gilles représentait 10 % de cet effectif. Ils avaient réquisitionné tout ce qu’ils pouvaient. Les habitants subvenaient à leurs besoins alimentaires par la pêche et la culture de leur potager mais ils devaient aussi fournir en nourriture les Allemands et les grandes villes. Si les soldats étaient plutôt aimables au début de l’Occupation, les relations avec les habitants se sont tendues au fur et à mesure de l’avancement de la guerre. Peu après le débarquement sur les côtes normandes, en août 1944, la côte vendéenne va devenir, subitement, le théâtre de batailles aéronavales, juste avant la chute du 3ème Reich. Chercher, fouiller, dénicher, exhumer ces documents épars, ces traces de vie qui racontent le meilleur et le pire, nous font regarder autrement le présent, pour mieux nous projeter dans l’avenir. Tel est le rôle des historiens. Mais tel peut être aussi le rôle des descendants… Au-delà des 500 Vendéens qui obtinrent la carte du combattant volontaire, combien d’autres furent des résistants actifs ou des auxiliaires indispensables et n’ont sans doute pas été référencés ? Dans les maisons de famille, de vieux papiers peuvent venir raconter ou compléter des histoires…

Le Mur de l’Atlantique, son concept

L’architecture étatique nazie s’érige de façon à offrir au futur un passé glorieux et dominateur de la civilisation germanique sur le reste de l’Europe et du monde pendant la durée de vie du Troisième Reich. Hitler et Speer, son architecte, souhaitent léguer un patrimoine architectural et s’inscrire dans l’histoire tels les grands empires romains. Or l’authenticité historique de la production architecturale du 3ème Reich pose un épineux problème. Seulement quatrevingts ans nous séparent de ces ruines, et non un millénaire. Le Mur de l’Atlantique est une architecture militaire, conceptualisée en majeure partie par ces deux hommes. Semés le long des côtes, depuis le nord de la Norvège jusqu’à la Méditerranée, en passant par le littoral vendéen, les géants de béton et de fer n’ont rien à envier à la muraille de Chine. Le gouvernement national-socialiste va fonder le premier bras d’une organisation tentaculaire, l’Organisation Todt. Elle emploie, de manière confondue, volontaires, prisonniers de guerre, déportés et ouvriers du Service du Travail Obligatoire. La gestion en devient vite paramilitaire, avec sa police interne, ses uniformes et une hiérarchie s’inspirant de la Wehrmacht. Dès 1940 l’édification d’un «  mur de défense », à savoir des fortifications le long de l’Atlantique afin de prévenir un éventuel coup de force depuis l’Angleterre, est engagée. Devant l’avancée spectaculaire de la Wehrmacht en Union Soviétique et les événements à Pearl Harbor, Staline pousse le président Roosevelt à déclarer la guerre à l’Allemagne, ce qu’il fera le 11 décembre 1941, dans le but d’ouvrir un second front à l’Ouest. Aussi, en 1942, ce « mur de défense » devient le « Mur de l’Atlantique ». Cela détermine une parfaite collaboration entre les différentes armes de la Wehrmacht, regroupées sous un seul commandement supérieur par zone. Tous les points d’appui construits sur le littoral atlantique relèveront de la marine de guerre, la Kriegsmarine. Speer, ministre-architecte du 3ème Reich, en plus de la fortification des grands ports, va proposer d’édifier plus de 15 000 blockhaus, répartis sur un littoral long d’environ 4 000 km, dont font partie 4 000 ouvrages dits principaux, 1 000 casemates pour canons antichars et 10 000 blockhaus divers. L’Europe, qui connaît le plus grand chantier de son histoire, s’enferme ainsi derrière cette gigantesque muraille, que l’on désigne désormais comme le Mur de l’Atlantique.

Le Mur de l’Atlantique en Vendée

L’arrivée de l’occupant en Vendée se fait par le nord et le nord-est du département, à la date du 21 juin 1940. Pour cette seule journée, les troupes allemandes auront conquis globalement tout le nord du département, dont une ville d’importance  : Challans. Elle se clôture le dimanche 23 juin 1940 par la prise des Sables d’Olonne. L’administration allemande investit La Roche-sur-Yon et y établit une Feldkommandantur, centre de commandement, dès le 4 juillet 1940, jusqu’à la retraite de l’occupant en septembre 1944. À partir d’octobre 1941, l’Occupation impose une première contrainte aux habitants, en créant une «  zone interdite, de 30 km environ, spéciale le long des côtes », avec évacuation de la population en cas de combats. En Vendée cette restriction n’impactera pas moins de 157 communes et environ 164 954 habitants, et ce, pendant trois longues années. La difficulté de mise en œuvre se traduira par une décision en avril 1943, de prévoir, en cas de débarquement avéré, de déplacer la population de 4 villes : Les Sables d’Olonne, SaintGilles-sur-Vie, Croix-de-Vie et Saint-Jean-de-Monts, vers un territoire n’excédant pas 12 km de distance avec le littoral. Dès 1942, des centaines de bunkers vont être construits par les habitants de la Vendée aux ordres de l’armée allemande. Il existait 52 bunkers rien qu’entre Brétignolles-sur-Mer et Saint-Jean-deMonts. La plupart étaient situés à Saint-Gilles-Croixde-Vie et notamment sur la dune de la Garenne pour empêcher l’invasion du port par les Alliés. Deux cartes les référencent précisément, à partir du travail d’Edmond Bocquier (3), un instituteur à la retraite à Saint-Gilles-sur-Vie et chercheur dans de nombreux domaines, qui les a recensés en 1946, et d’un relevé militaire de 1948 (4). Jusqu’à la fin du conflit, un contraste existera entre la faiblesse des défenses côtières à Saint-Hilairede-Riez (6 défenses) et Brétignolles-sur-Mer (5 défenses), et les extraordinaires moyens mis en œuvre sur la dune de la Garenne. Pas moins de 48 ouvrages bétonnés y sont réalisés. L’ensemble codé WN Sa 10 Hersfeld comprenait à la fois des blockhaus destinés à interdire les opérations de débarquement et un dispositif empêchant toute attaque terrestre. Ce choix traduisait assurément la volonté de l’état-major allemand de protéger prioritairement les ports susceptibles de ravitailler les alliés lors d’un débarquement. De nombreux blockhaus existent encore, soit cachés, soit visibles. Parmi ces 48 bunkers, et encore visible à l’entrée du parc du Petit Bois, le blockhaus n° 56 était affecté comme PC de bataillon d’infanterie. L’ouvrage comptait deux parties, l’une abritait la ventilation et l’espace de vie et l’autre la salle de commandement et les centraux téléphonique et radio. Destinée aux officiers, cette partie offrait un véritable confort avec des espaces tapissés de lambris, un sol carrelé et un chauffage à air pulsé. Plus près du Jaunay, le grand abri, n° 55, abritait un hôpital contenant une douzaine de petites pièces desservies par d’étroits couloirs, portes métalliques, appareils autonomes pour la ventilation et l’éclairage. La construction de ce bâtiment de 22,20 m2 sur 12,80  m avait nécessité l’utilisation de 1 440 m3 de béton. Cet hôpital que l’on pouvait identifier par la présence en façade de croix rouges cerclées de blanc, pouvait accueillir jusqu’à douze gazés et dixhuit blessés. Une seule porte coulissante et blindée autorisait la circulation entre les deux compartiments du blockhaus. L’ouvrage était doté d’une réserve d’eau et d’un ballon d’eau chaude probablement alimenté par un puits. Ce dispositif, complété par les lourdes grilles et les caponnières des entrées, permettaient une totale autonomie des personnels en cas d’encerclement. L’un des bunkers, le n° 23, trouve aujourd’hui un usage insoupçonné. À deux mètres sous le niveau du sol, le blockhaus sert de réserve d’eau de mer au Centre de soins et de réadaptation de la Villa Notre Dame.

Le Mur de l’Atlantique, un patrimoine ?

Que reste-t-il des vestiges du Mur de l’Atlantique face à ce passé des plus controversés ? Lorsque l’on évoque ces ruines, convient-il d’employer le mot « patrimoine » ou est-ce inapproprié ? L’idée même de la symbolique estompe en vérité ce qualificatif, tout comme l’appellation de « monument ». Ce problème temporel, ce laps de temps de seulement quatrevingts années se veut clairement être un impact du passé sur les consciences du présent. Le Mur de l’Atlantique reste malgré lui « trop neuf » pour être considéré comme tel. Cette conséquence met en relief la quasi-négligence de l’intérêt perçu pour ce type de monument, de la fin de la guerre à aujourd’hui. Il en résulte que l’on assiste à un phénomène de redécouverte du patrimoine militaire, et que l’on ne recueille les fruits de cette dissimulation que depuis peu. L’urbanisation touristique que connaissent les villes côtières de Vendée, après-guerre, offre une occasion pour les agglomérations d’intégrer ces ouvrages militaires au sein du tissu urbain. De cette manière, certains blockhaus se voient incorporés à des structures plus contemporaines, lissant ainsi leurs traits stylistiques si particuliers. Cela est remarquable dans les rues de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Il est possible d’observer des habitations incorporant un bunker sans laisser transparaître les traits de ce dernier. Le camouflage des nombreux blockhaus reposant sur le littoral vendéen demeure une action particulière, que l’on pourrait très aisément qualifier de réaction et non d’une simple action. En effet, il s’agit d’un comportement social classique dans sa forme, puisque cela revient à ne plus percevoir l’insupportable, à refouler le souvenir qu’impose l’image de ces casemates à l’aide d’une seconde représentation plus acceptable pour le regard de la société. Dans un devoir de mémoire, un sursaut s’impose pour mettre en valeur ce patrimoine architectural, historique et social à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

 

Le Comité de rédaction V.I.E.

Source : Article rédigé par Bernard de Maisonneuve, avec la contribution de Cyriaque Feuillet, Thomas Graffard, Patrick Avrillas et Aurélie Luneau. 1 La Seconde Guerre mondiale au Pays de Saint-Gilles, Éditions La Geste, 224 pages, 300 illustrations, 35 € Pour plus d’informations : contact@hcpderie.fr ou 07 88 68 09 91. 2 Le Mur de l’Atlantique en Vendée, entre monumentalité oubliée et présent difficile ? Thomas Graffard, THÈSE, 2 mars 2022, Docteur de l’université de La Rochelle. 3 Edmond Bocquier (1881-1948) commence une brillante carrière dans l’enseignement. D’abord professeur à Fontenay-le-Comte, il devient rapidement inspecteur dans l’enseignement primaire puis directeur d’école normale (à Aurillac puis à Angers). Resté très attaché à la Vendée, il s’installe à Saint-Gilles-sur-Vie, en 1932, pour sa retraite. Parallèlement à ses activités pédagogiques, il fait montre d’une grande activité intellectuelle et de militantisme : conférence dans les campagnes, fouilles archéologiques, recherches dans les archives communales. Il s’intéresse à des domaines aussi variés que la toponymie, le langage, le folklore, la géographie, la géologie, la préhistoire et l’histoire locale. 4 Le rapport Pinczon du Sel (Service historique de la Défense situé à Vincennes) conserve une étude détaillée du Mur de l’Atlantique menée entre 1946 et 1949.

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DES LAURIERS POUR LE LYCEE ADELINE BOUTAIN

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Mission accomplie

En 2024, 100 % de réussite en Bac pro Coiffure et Esthétique, ainsi qu’en CAP. Score quasi- identique pour la filière d’Enseignement général avec 99 % d’élèves reçus. Le bac technologique STI2D est obtenu par 100 % des candidats. Honorables résultats obtenus par les élèves de la filière ICCER (plombier-chauffagiste), 70 % d’entre eux obtiennent leur Bac pro. Ces résultats mémorables de 2024 mettent la barre haute pour les élèves entrés en terminale en septembre 2024, toutes filières confondues. Ils peuvent compter sur la mobilisation de l’ensemble des personnels du lycée, enseignants, administratifs et techniques, tous déterminés à relever le défi avec eux.

Mis à part un accident de parcours toujours possible, la principale cause de l’échec au baccalauréat est l’absentéisme ce qui explique la mobilisation de l’équipe pédagogique en lutte contre le décrochage des élèves.

Bac en poche, quelle orientation choisir ?

Les élèves de terminale subissent une double pression largement partagée avec leurs parents. Outre la réussite au Bac, il faut savoir naviguer dans Parcoursup et obtenir le passeport pour l’orientation choisie. Là encore, l’accompagnement des enseignants est déterminant pour informer, expliquer, rassurer jusqu’à amener les élèves à faire des choix cohérents avec leur dossier scolaire sans trahir leurs aspirations personnelles et professionnelles. Cet exercice de longue haleine est délicat. Il faut savoir se repérer parmi 22 000 vœux potentiels proposés par Parcoursup. Là se trouve un autre motif de satisfaction : les candidats au baccalauréat ont tous vu un de leur choix validé ! En 2024, 60 % des bacheliers du Lycée Adeline Boutain ont opté pour l’université, 10 % se sont orientés vers la filière STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) visant le coaching sportif, 5 % se sont engagés dans des classes préparatoires aux grandes écoles, moins de 10 % visent les métiers d’ingénieurs et 10 % ont préféré entrer dans la vie professionnelle. La majorité des titulaires du Bac technologique (STI2D) poursuivent leur formation en préparant un Brevet Technique Supérieur (BTS) ou un Brevet Universitaire Technologique (BUT) dans les filières aussi diversifiées que la cybersécurité, l’informatique, la robotique. Les titulaires du Bac professionnel, dans les filières de la coiffure et de l’esthétique, tentent également le Brevet de Professionnalisation préparé en un an ou le Brevet de Maîtrise en deux ans. Pour les filières professionnelles, la réussite se joue également lors des stage de 3 à 4 semaines suivis deux fois par an pendant 3 ans. Les élèves ayant choisi des études plus courtes (2 ans) après la classe de 3ème passent le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP). Ils ont tous réussi leur entrée dans la vie professionnelle à l’exception de l’un d’eux ayant opté pour une année complémentaire en vue d’ajouter à son CAP d’électricien celui d’installateur thermique. Seuls deux d’entre eux sont encore en recherche d’emploi.

Le lycée Adeline Boutain partenaire du tissu économique

Un réseau de 600 entreprises en contact avec le lycée est piloté par la responsable du bureau « Entreprises  » du lycée, dispositif mis en place à l’initiative de l’Etat pour l’ensemble des lycées professionnels. La titulaire de ce poste a été recrutée par le proviseur du lycée, convaincu par la richesse de son expérience dans les milieux économiques et par son DESS en communication. Ce réseau ne peut que s’enrichir et se diversifier, d’année en année, porté par le nombre d’élèves optant pour les filières techniques et professionnelles.

Ouverture aux enjeux socio-culturels

Attentif à favoriser l’ouverture des élèves aux enjeux de société, le lycée organise des sorties et des voyages à visée culturelle : un séjour à Londres pour les élèves de première d’enseignement de spécialité Anglais. Un voyage à Paris pour les élèves de terminale d’enseignement de spécialité Histoire-Géographie, un voyage à Grasse pour les élèves de la filière professionnelle Esthétique-Cosmétique-Parfumerie. Globalement, les élèves sont particulièrement sensibles aux enjeux intergénérationnels avec le renouvellement, pour la 3ème année consécutive, du projet de collaboration avec la Résidence Seniors Domitys située à proximité de l’établissement.

Conclusion

Le score exceptionnel de réussite au baccalauréat, toutes filières confondues pour les élèves du lycée Adeline Boutain en 2024 est un défi à relever en 2025 pour les élèves et l’ensemble des personnels du lycée tous engagés dans leur réussite. Le ton a été donné dès la rentrée 2024 en engageant les élèves à travailler dès le début de l’année pour décrocher ce baccalauréat, sésame pour aborder les formations supérieures ou s’engager dans la vie active dans les meilleures conditions. A toutes et tous nous souhaitons la réussite en toute confiance. Le

Comité de rédaction V.I.E.

Sources : entretien avec Monsieur Emmanuel Pierre, proviseur du lycée polyvalent « Adeline Boutain » à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

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DES PERSPECTIVES POUR LE PORT DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE

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Le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie,actif tout au long de l’année, doit son attractivité à sa double identité de port de pêche et de plaisance. Escale Pêche (1) dans les locaux de la Criée, sous l’égide de l’Office de Tourisme du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, témoigne de l’attraction que suscitent les activités portuaires pour le tourisme. Le Conseil départemental de la Vendée a délégué la gestion du port par convention au Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie Agglomération.

• L’activité pêche

est gérée par la SEM des Ports (2) titulaire d’un contrat de Subdélégation de Service Public, consentie par le Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie Agglomération. Créée le 1er juillet 2015, la SEM des Ports a pour compétences : la gestion, l’exploitation, l’entretien, la maintenance et le développement du port. Actuellement le port de pêche compte 40 bateaux sur lesquels naviguent de 80 à 100 marins. Depuis le plan « Mellick » de 1991 ayant entraîné la casse de 55 bateaux, puis l’arrêt de la pêche à l’anchois en 2005, les effectifs n’ont cessé de baisser. Il est vrai que s’engager dans les métiers de la pêche n’est pas sans risques : acquérir un bateau est un investissement financier qu’il faut pouvoir amortir en dépit des aléas économiques. La modernisation des techniques de pêche sécurise les pratiques et les rendent plus efficaces mais génère des coûts supplémentaires. Les évolutions climatiques perturbent la migration des poissons, leur niveau de reproduction et diminuent leur taille. Une gestion réglementée des stocks a dû être mise en œuvre, s’ajoutant aux nombreux règlements inhérents aux métiers de la mer très encadrés tant au plan européen que national. A cela s’ajoutent les divers programmes de sauvegarde des espèces menacées : après le plan sole en 2023, le plan cétacé a mis la pêche à l’arrêt du 20 janvier au 20 février 2024. Pour un bateau dont le capitaine part à la retraite, la relève est donc difficile. Nombre de ces patrons-pêcheurs quitteront le métier d’ici 10 ans pour un repos bien mérité.

• Enjeux pour le port de pêche

La pérennité de la filière mobilise toute l’attention de l’Organisation Producteurs Vendée (OP Vendée). La nouvelle génération compte surtout de jeunes marins qui travaillent sur de petits bateaux : ligneurs, crevettiers, caseyeurs (homards et crustacés), sardine à la saison. A chaque sortie, ils constatent que la ressource halieutique est présente et leur permet de maintenir leur chiffre d’affaires grâce à une valorisation des espèces nobles en hausse. Outre les aléas climatiques, leur principale difficulté réside dans le poids des réglementations nationales et européennes. L’atout majeur du port est sa criée qui maintient son cap avec détermination grâce à une gestion fine de ses coûts de fonctionnement et à son dynamisme commercial. Le tonnage des prises de 2023 s’élève à 3 500 t (2 000 t de sardines + 1 500 t de poissons blancs) pour un chiffre d’affaires de 7,8 millions €. En 2024, les prises à fin septembre s ‘élèvent à 2 500 t pour un CA de 6 millions €. Ce résultat à ce stade permet d’envisager un tonnage global de 3 200 t pour un CA de 7,5 millions € en 2024. En dépit des incertitudes et des contraintes qui pèsent sur le métier, la motivation des jeunes pour la profession à risque de marin-pêcheur reste vive. Ce métier de liberté, exercé en prise directe avec les forces de la nature, attire la jeune génération. Être marin-pêcheur c’est associer la maîtrise de techniques complexes à la compréhension d’un environnement naturel et réglementaire en évolution constante. Autant d’exigences qui nécessitent d’y être familiarisé. Pourquoi ne pas proposer aux jeunes, dès le collège, des expériences à bord susceptibles de les ouvrir à cet horizon professionnel et aux formations qui y préparent ? Les marins-pêcheurs sont prêts à soutenir toutes les initiatives en ce sens issues du secteur professionnel ou des pouvoirs publics.

• La Plaisance (Port la Vie) et les Activités Nautiques sont le deuxième volet des activités portuaires. Elles sont gérées par la SEMVIE La ville est le principal actionnaire de la SEMVIE.

La SEMVIE est sub-délégataire de la concession de Délégation de Service Public octroyée par le Conseil départemental au Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie Agglomération pour la gestion du port de plaisance. Port la Vie dispose de 1 000 anneaux sur pontons dont 50 places d’escale. Les grosses unités à fort tirant d’eau peuvent accoster dans une darse draguée à la cote de – 3 m CM (cote marine). Engagé dans la défense de l’environnement, Port la Vie souscrit à la Charte des Ports Propres. Outre la gestion du port de plaisance, la SEMVIE assure des activités de dragage, la location de locaux commerciaux, la gestion des Activités Nautiques. La SEMVIE est propriétaire d’une drague qui assure la navigabilité du chenal et la remise à la cote des espaces portuaires. La campagne de dragage, en cours depuis le 4 novembre 2024, s’achèvera fin avril 2025. Les Activités Nautiques sont, elles, porteuses des formations garantes de la pérennité de la filière nautique essentielle pour l’économie locale. Bien que déficitaires, elles se doivent d’être préservées et encouragées. Enfin Port la Vie accueille et participe à l’organisation de nombreux évènements nautiques (Course Croisière des Ports Vendéens, Femmes à la barre, Grand Largue, Solitaire du Figaro…) qui rehaussent la visibilité de notre territoire.

• Enjeux pour Port la Vie

Le nautisme se porte bien mais les anneaux sont loués par des clients qui prennent de l’âge. 67 % d’entre eux sont des résidents du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, les autres sont originaires des Pays de la Loire. La majorité d’entre eux sortent de moins en moins et ne libèrent donc pas leur anneau pour les plaisanciers de passage. Le port, à saturation, doit pouvoir offrir une plus grande capacité, satisfaire de nouveaux arrivants, accueillir les plaisanciers en escale et répondre aux besoins de bateaux de taille plus importante dont les multicoques. Il faut également répondre aux attentes des concessionnaires locaux qui commercialisent, entre autres, les bateaux de l’entreprise qui fait la fierté de notre territoire, le Groupe Bénéteau. Les infrastructures de notre port de plaisance sont aujourd’hui fragilisées par une usure bien naturelle après 50 ans de bons et loyaux services et ne ré pondent plus aux standards de la plaisance moderne. Par ailleurs, les équipements du port de plaisance doivent s’ouvrir davantage sur la ville et participer à son développement touristique.

• Perspectives pour le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie

Conscient des enjeux auxquels sont confrontées les activités de pêche et de plaisance et de leurs impacts sur le tourisme, le Conseil départemental de la Vendée souhaite privilégier la synergie entre les deux vecteurs de l’activité portuaire. Le scénario retenu est de coupler les deux Délégations de Service Public (DSP) en bousculant le calendrier de leurs renouvellements respectifs prévus le 31/12/2027 pour le port de pêche et le 31/12/2024 pour le port de plaisance avec pour objectif de :

– promouvoir une cohérence stratégique,

– faciliter l’adaptation des équipements aux enjeux futurs,

– simplifier la gestion administrative.

L’appel d’offres lancé courant octobre 2024 était ouvert à tous les candidats présentant les compétences requises, groupes privés, collectivités, sociétés d’économie mixte, fonds de pension, etc.

Le Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie Agglomération et ses SEM ont voulu se donner toutes les chances de remporter l’appel d’offres en anticipant leurs réflexions par une vaste consultation des acteurs locaux, économiques et associatifs, et ceci dès novembre 2023, dans le cadre de 4 ateliers participatifs.

Les éléments recueillis ont mis l’accent sur plusieurs prérequis :

– nécessaire modernisation des infrastructures et leur adaptation aux contraintes actuelles,

– préservation de l’environnement et lutte contre les pollutions,

– ouverture des installations portuaires sur le tissu urbain, – mise en œuvre de moyens de transport nautiques permettant la mise en relation des différentes zones portuaires.

Depuis lors, les parties prenantes ont poursuivi leurs concertations et ont remis au Conseil départemental leurs meilleures propositions début 2025. Après dépouillement et négociations, l’organisme retenu prendra ses fonctions le 1er janvier 2026.

• Conclusion

Le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, confronté à de nombreux défis, veut faire de sa double vocation de port de pêche et de port de plaisance, un atout. En accord avec le Conseil départemental de la Vendée, les décideurs locaux œuvrent à la mise en convergence des objectifs de développement du port, à la modernisation de ses outils, à la mutualisation des ressources matérielles et humaines, dans le cadre d’une future et unique Délégation de Service Public. Gageons que la détermination dont font preuve les responsables du port et de la collectivité permettra à nos instances locales de remporter cet appel d’offres déterminant pour l’avenir du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Le Comité de rédaction V.I.E.

Sources : Entretiens avec Messieurs Carpentier, capitaine à la retraite, Lionel Guilbaud, PDG de la SEMVIE, Timothé Michaud, Directeur délégué de la SEMVIE, David Blanconnier, Directeur de la Criée du Port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. 1 Musée de la Pêche. 2 Les SEM sont des sociétés anonymes dont une collectivité possède entre 51 et 85% du capital. Les SEM sont des personnes morales de droit privé.