Category Archives: Environnement

Bulletin 2019 Environnement

Le Talitre (Talitrus saltator) ou Puce de mer

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Les gens me connaissent sous le nom de Puce de mer, mais cela me déplaît vraiment !

Les Puces sont des Insectes qui ont trois paires de pattes alors que moi, je suis un Crustacé comme les Crevettes, les Cloportes (terrestres) ou les Gammares (d’eau douce). Ces horribles bestioles sont aussi des parasites suceurs de sang alors que je suis un inoffensif mangeur d’algues. De plus, je ne suis pas un animal marin (je déteste les bains de mer bien que je sache nager !) et je passe la majeure partie de mon temps dans des terriers de sable en haut de plage.

Par contre, j’aime bien mon nom scientifique (Saltator) qui fait penser à un personnage de Star Wars ! Surtout, il montre que je suis un champion de saut en hauteur (20 cm alors que je mesure au plus 2,5 cm). Hélas, la Puce est la championne du monde animal avec un saut de 34 cm équivalent à 340 fois sa taille. Je suis très sensible à la lumière selon laquelle je peux m’orienter et je ne peux pas rester allongé sur le sable pendant les vacances d’été. Ma carapace très fine appelée cuticule se dessècherait très vite et mes yeux ne supporteraient pas cette forte luminosité. J’ai donc une activité plutôt nocturne au cours de laquelle je m’occupe à grignoter les algues laissées sur le sable. En les broyant, je favorise leur décomposition par les mouches et asticots ; le travail sera achevé par les bactéries. Je suis au menu de nombreux animaux venant picorer dans cette laisse de mer, tels que les Gravelots, les Pipits maritimes, les Tourne-pierres ainsi que les Mouettes rieuses et les Goélands argentés. Je participe ainsi à l’équilibre de l’écosystème littoral. Les zoologistes qui ont étudié ma biologie, ont constaté que je suis un bon indicateur de la qualité de l’eau. J’ai horreur des zones polluées ou contaminées par des métaux lourds et c’est pourquoi j’ai déserté certaines plages. De plus, ne me parlez-pas de ces nettoyages par raclage et nivellement du sable qui détruisent mes galeries ainsi que des mégots remplis de goudrons et de nicotine. Le tabagisme passif, ce n’est pas pour moi ! L’Océan, incontournable acteur de SGXV 4 Vous pourrez encore me trouver en haut des plages sauvages, mais attention, si vous me dérangez, je pourrai vous chatouiller le dos ou vous mordiller la plante des pieds ! Ah ! Ah ! Gare à la vengeance de Saltator !

Catherine Chauvet
(texte et photographies)

Bulletin 2019 Environnement

LE PAVILLON BLEU NE FLOTTE PAS SUR SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE

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Sous la protection de ces Sauveteurs, improvisés ou non, chacun espère pouvoir profiter des bienfaits de l’air marin. Les touristes, estivants ou autres, peuvent se référer au classement « Pavillon bleu » pour choisir leur station. Mais Saint-Gilles-Croix-de-Vie n’y figure jamais : serions-nous dans un endroit malsain ? Nous allons voir les raisons de cet état de fait.

Mai 2018. Enfin arrive le classement des villes déclarées « Pavillon Bleu ». Distinction convoitée ou simple hochet à mettre en vitrine ?

Certains ont pu être surpris que Saint-Gilles-Croix-de-Vie ne figure pas dans ce classement. Serait-ce qu’elle n’est pas assez belle, notre ville ? Les eaux seraient-elles polluées à ce point ? Et n’y respirerait-on pas un air sain ?

Scrutons un peu la liste des communes mises à l’honneur en Vendée. Première surprise, le classement sépare les ports des plages. Un seul port est à l’honneur dans notre département : Bourgenay. Et huit plages, dont celle toute proche de Saint-Jean-de-Monts. Ces sites sont-ils si différents ?

Deuxième surprise, il ne s’agit pas d’un label officiel décerné par un organisme public, mais par une association loi 1901, dénommée TERAGIR (1). La procédure complexe n’est pas initiée par l’association, mais sollicitée par la ville candidate. Et c’est là que commencent les difficultés.

Un difficile processus de labellisation

• Tout d’abord, la ville doit monter un dossier ayant trait à quatre grands critères : l’éducation à l’environnement, la gestion de l’eau, la gestion des déchets et l’environnement en général. Vaste programme, direz-vous, d’autant plus qu’il ne s’agit pas seulement de remplir une ligne, avec un indice de qualité, reflet d’une situation à un instant t.

• Mais la ville doit mettre en place des actions déterminées précisément par l’association pour chaque critère. Ainsi, pour l’éducation à l’environnement, cinq actions doivent être engagées par les communes et deux au minimum sur la plage en cours de labellisation. C’est un effort de longue haleine, qui exige une vigilance de chaque instant, les évaluations étant faites l’année précédant celle de l’attribution du label.

• A ce stade, intervient ce que l’on a l’habitude de nommer le nerf de la guerre, soit l’argent nécessaire pour arriver au but ultime, décrocher le graal !

– Tout d’abord, des frais de participation sont versés à l’association par la commune qui désire participer au classement. En effet, l’association fonctionne avec des subventions mais insuffisantes pour assumer les frais de présentation à l’international. Ces frais varient, selon qu’il s’agit d’un port (proportionnellement au nombre d’anneaux) ou d’une simple commune (suivant le nombre d’habitants permanents). Ils sont décomptés, d’une part au retour du questionnaire et d’autre part pour le montage du dossier international (2).

* frais de participation pour une commune pour la labellisation 2019


(NB : Les frais de montage du dossier jury international ne sont appliqués que pour les dossiers validés par le jury national, chaque plage constituant un dossier).

* frais de participation pour un port pour la labellisation 2019


(NB : là encore, les frais du dossier international ne sont appliqués qu’en cas de validation par le jury national). »

– Ensuite, la commune doit voter une ligne budgétaire significative pour combler les attentes en termes de qualité. En effet, tous les détails sont examinés, de l’accessibilité des plages aux handicapés, jusqu’au type de poubelles sélectives proposées en passant par des mesures de la qualité des eaux de baignade, été comme hiver, par temps calme ou après des tempêtes. Les communes doivent se montrer réactives et doivent pouvoir bénéficier de matériel et de personnel à tout instant. Ainsi, pour la labellisation de ses trois plages, Saint Nazaire a dû investir 115.000 euros en 2017.

Des bienfaits attendus

Si le coût paraît exorbitant, nul doute que la décision de la commune candidate soit le fruit d’une longue réflexion et que les élus sont attentifs aux résultats. L’engagement doit être impérativement suivi d’effets, quasiment immédiatement.

• Si l’on ignore comment aurait évolué la commune sans cette quête du « Pavillon bleu », de multiples actions ont été engagées méthodiquement, réfléchies en amont et s’inscrivant dans le sens d’une amélioration du cadre de vie. C’est donc quotidiennement et aussi bien en saison qu’hors saison, que les habitants pourront profiter des aménagements et nouveaux équipements qui auront été installés.

• N’oublions pas que le « Pavillon bleu » est un label international, pour des communes destinées à recevoir des touristes de divers pays. Il représente un important argument attractif à destination de personnes soucieuses de leur santé et de la qualité environnementale. Les étrangers qui ne connaissent pas les communes en cause sont friands d’informations crédibles sur la qualité du site qu’ils vont choisir pour leurs vacances. Il est d’ailleurs reconnu qu’ils consultent ce classement et s’y fient pour la plupart. Les retombées en termes d’attraction touristique sont incontestables pour ces communes, même si on ne peut les chiffrer exactement.

Pourquoi Saint-Gilles-Croix-de-Vie n’a-t-elle pas engagé la démarche de labellisation ? Depuis près de vingt ans, notamment depuis la décision prise en novembre 2000 à l’unanimité par l’association des élus du littoral (Avel), les communes de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Brétignolles, Olonne, Les Sables, pour les plus proches, ne sont plus candidates. Elles estiment que la démarche n’a plus aucun sens, compte tenu du mode de relevé des analyses et des atouts de ces stations balnéaires.

• A ce sujet il n’est pas inintéressant de consulter les critères d’attribution du « Pavillon bleu » dans la commune voisine de Saint-Jean-de-Monts (3). Cinq points ont été examinés :

« – Qualité de l’eau : 11 prélèvements par site de baignade, (trois sites) du 15 juin au 15 septembre à partir des analyses de l’ARS (Agence Régionale de Santé). Contrôle sanitaire sur paramètres microbiologiques réglementaires, Escherichia coli et entérocoques intestinaux, (risques de gastroentérites)

– Gestion : Démarche globale de gestion du label – comité de pilotage dédié. Conseil d’enfants force de proposition, à l’origine de la distribution de cendriers de plage.

– Education : Installation de bacs à marée hors saison et collectes pédagogiques de déchets. Retrait des douches trop gourmandes en eau

– Sécurité : 5 CRS et 21 sauveteurs civils recrutés et logés par la commune. Vigies en plus des postes de secours sur les plages.

– Accessibilité : Tiralos dernière génération, fauteuils pour personnes à mobilité réduite. »

• Même si Saint-Gilles-Croix-de-Vie présente des particularités du fait de son double statut de port de pêche et de station balnéaire, des exigences identiques de qualité environnementale s’imposent. Comparons avec les éléments retenus à Saint-Jean-de-Monts pour 2018.

– Les prélèvements d’eau de mer effectués par l’ARS pour l’ensemble de l’année 2017 (4) décernent trois étoiles, soit le maximum, à la Grande Plage de Rochebonne, à la Grande Plage Marine et à la Grande Plage Paternes. Quant aux plages de Boisvinet et des Cinq Pineaux, à la sortie du port, elles obtiennent deux étoiles, ce qui relève encore d’une bonne qualité.

– La démarche de distribution de cendriers de plage a été associée à une démarche de prévention du cancer par plusieurs campagnes organisées sur le remblai de la Grande Plage par le Lion’s club.

– Des bacs à marée sont installés toute l’année au bout du remblai, ainsi que des pancartes pédagogiques. Il n’y a plus de douches sur les plages.

– Sécurité : Saint-Gilles-Croix-de-Vie offre deux kilomètres de plage pour nager, surfer, bronzer et autant d’occasions d’atteintes à la sécurité. Les pompiers et la police municipale, la brigade territoriale de gendarmerie ont vu leurs effectifs renforcés par seize gendarmes mobiles et une équipe de maîtres-nageurs sauveteurs dans trois poste de secours.

– Accessibilité : aménagement de chemins pour l’accès à la plage et à la mer, cabines de plages adaptées à disposition des personnes à mobilité réduite, fauteuils roulants amphibies : tiralos et hippocampes, pour la Grande Plage et la plage de Boisvinet.

Résultat d’une décision ancienne de la municipalité prise à l’unanimité, opposants inclus, l’absence de Saint-Gilles-Croix-de-Vie de la compétition pour le « Pavillon bleu » s’explique aisément. Il n’empêche que les exigences de ce label sont peu contestables. La vigilance reste de mise pour qu’avec l’argent ainsi économisé, des efforts continus soient déployés pour améliorer la qualité d’accueil de notre station.

Christine Ménard

(1) https://www.teragir.org/agir/ Teragir est une association à but non lucratif et reconnue d’intérêt général, créée en 1983. Sa vocation est d’accompagner les acteurs de la société dans leurs projets de développement durable grâce à 7 programmes d’actions : Pavillon Bleu, Eco-Ecole, Clef Verte, la Journée internationale des forêts, Jeunes Reporters pour l’Environnement, Explorateurs de l’eau et le Stockholm Junior Water Prize. L’association participe à une action globale déployée dans 75 autres pays, au sein du réseau de la Foundation for Environmental Education (FEE), dont elle est fondatrice et membre actif.

(2) https://www.pavillonbleu.org/teragir/tarifs-2019.html

(3) Magazine municipal des Montois n° 118 d’octobre 2018 (4) https://www.pays-de-la-loire.ars.sante.fr/system/ files/2018-07/Bmer_classement_pdl_2017.pdf Qualité eau de mer 2017

Bulletin 2019 Environnement

QUE DEVIENNENT NOS DUNES ?

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Depuis l’été dernier, en marchant le long de la plage entre Saint-Gilles et Brétignolles, vous avez peut-être été surpris de voir le mauvais état des descentes sur la plage.

Le responsable de la construction et de la défense contre la mer à la Communauté de Communes, Monsieur Barreteau, nous a reçus cordialement et nous a expliqué les raisons de la lenteur de la remise en état. Effectivement, il y a en cours actuellement un travail sur le recul du littoral, sur la nécessité d’effacer les enrochements. Mais c’est un travail à long terme. Il faut tenir compte de toutes les implications : il s’agit d’une zone Natura 2000, dont une partie seulement (côté Saint-Gilles) est du domaine public car appartenant presqu’entièrement au Conservatoire du Littoral, le reste de la dune appartenant à des propriétaires privés. C’est à partir de ces contraintes que les services de M. Barreteau doivent gérer la dune : cheminements, plantes envahissantes, lignes de crête, propriétés privées. Mais les accès à la plage proprement dits dépendent des compétences communales. Il faut savoir aussi que les accès surveillés aux plages sont complexes à mettre en œuvre. Un poste de surveillance implique l’arrivée du courant électrique, d’eau, de fil de téléphone (loi de 1986). L’inspectrice des travaux n’a pas encore donné l’autorisation des travaux parce que le projet n’est pas encore finalisé.

En ce qui concerne la préservation des caractéristiques dunaires, en particulier la floristique, les difficultés sont liées au développement des plantes invasives (ailanthe, baccharis, peuplier blanc, prunelier, ronces, yucca) qui prennent la place des immortelles, œillets des dunes… et à la nécessité d’un arrachage manuel ou avec un attelage animal. Ce travail est fait par le garde-littoral, dans la zone appartenant au Conservatoire du Littoral, mais pas dans les propriétés privées, qui deviennent ainsi une réserve de graines pour ces plantes invasives.

M.Barreteau nous parle ensuite de la parcelle n°13, située vers l’autre extrémité de la dune du Jaunay : la célèbre parcelle « Voisin ». Elle appartient toujours à la SCI Bénatier qui ne semble pas vouloir la conserver à tout prix. Pour que le Conservatoire du Littoral puisse l’acquérir, il faut d’abord qu’elle soit préemptée par le Conseil Départemental, ce qui n’est pas encore fait.


Carte de la Dune du Jaunay – (Origine : Géoportail).

C’est le même problème en ce qui concerne la dune de la Garenne, même constat et mêmes propriétaires à quelque chose près. Ainsi, si la Communauté de Communes parvient à établir des partenariats avec eux, elle pourrait envisager de poursuivre le programme de protection de cette dune.


Echancrure dans la crête de dunes sur la Grande Plage

Dans ces propriétaires, il y a entre autres le Conseil Départemental et la ville. La zone est sanctuarisée ; mais il reste à remplacer certaines ganivelles qui sont abimées. Il est possible de passer des conventions pour le faire faire par la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles. A suivre des futurs discussions et accords. Ce petit tour d’horizon nous permet de comprendre la complexité des structures qui travaillent à la protection de notre dune si belle, si fragile.

Janine Bureau