Le futur se prépare au quotidien.
Le futur se prépare au quotidien. En témoignent les festivités célébrant la fusion de Saint- Gilles-sur-Vie et Croix-de–Vie et l’exposition simultanée des projets d’urbanisation utopique. Ces 50 ans d’avancées pas à pas pour coudre en un seule les deux cités mères laissent toute sa place à la force de l’utopie pour imaginer le futur de notre ville.
Nous sommes les héritiers de ces 50 ans, certes impulsés par la décision des conseils municipaux de Saint- Gilles et Croix -de- Vie mais surtout rendus possibles par la lente convergence des efforts des habitants et leur désir de préparer un futur commun riche d’une histoire et de talents partagés, qu’avait déjà anticipé, il y a près d’un siècle, Marcel Baudouin, fondateur du syndicat d’initiative du Havre-de-Vie.
Et nous voilà en 2018, vivant dans une station balnéaire prisée, lancée dans l’amélioration de son cadre de vie, dotée d’un triple port, de plaisance, de pêche et d’embarquement touristique. Cette vitalité est aussi la preuve du courage des marins qui, en toute lucidité, génération après génération, se sont exposés aux dangers de l’océan pour gagner leur vie et celle de leur famille. De quoi forger des solidarités pour mieux faire front. C’est l’honneur de la station de sauvetage SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer) de Saint-Gilles-Croix-de-Vie qui fêtera ses 130 ans de secours bénévoles par tous les temps (1). La station de sauvetage témoigne du socle de partage et de luttes qui soudent notre cité et l’ont modelée au fil du temps.
Celle- ci est aussi forte d’une utopie devenue projet qui mise sur les jeunes, le futur lycée voulu depuis 2012 par des parents d’élèves animés par la volonté d’œuvrer à l’avenir de leurs enfants et, partant, du territoire d’ancrage tout entier. « Vite un lycée ! » ont-ils crié à la cantonade. Ils ont été entendus et suivis. L’utopie deviendra réalité à l’horizon 2021.Mille lycéens, étudiant et se divertissant dans nos murs animeront nos rues, investiront les clubs de sports, dynamiseront la création culturelle et stimuleront notre économie locale. L’urbanisme doit anticiper. Faut-il y voir le sens du lancement des projets utopiques lancés par la Mairie, cet été ? Les trois premiers prix sont instructifs. Les deux premiers récompensent l’audace qui va jusqu’à gommer une partie de l’estuaire portuaire au profit d’une agora de rencontre et au prix d’un couvercle en forme de cloche à fromage ornée d’un volatile à deux têtes. Gare au rehaussement annoncé du niveau des eaux. Quel peut être l’avenir d’une utopie hors sol ? Le troisième prix, moins ébouriffant, propose aussi une passerelle qui rapproche les rives, donne des franges élargies au pont de la Concorde et crée des berges flottantes au rythme des marées. Ce projet, moins invasif, moins spectaculaire a reçu le prix du public attaché à projeter notre identité collective et les réalités du terrain dans les utopies de demain.
A propos d’utopie pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de la vocation de l’estuaire de la Vie (Via sur la carte de Jehan le Florentin 1541 *2), voie de communication par excellence comme son nom l’indique ? Des berges aménagées et des navettes autonomes permettraient de relier le littoral à l’arrière-pays en desservant nos quartiers ainsi que Saint- Hilaire -de- Riez et Le Fenouiller Pourquoi ne pas s’inspirer des initiatives de plusieurs régions dotées d’estuaire et qui s’emploient à les valoriser. Ainsi de l’estuaire de la Loire ?
Les utopies peuvent se concevoir hors sol. Seul leur enracinement dans le vivant, au service de l’authenticité, leur donne un avenir.
LES COPRESIDENTS
*-1- Une exposition sur les 130 ans de la station de sauvetage de Saint- Gilles -Croix- de- Vie, visible de mars à septembre sur le port est organisée et commentée, sous l’égide de la SEMVIE par le CRHIP et V.I.E.
*2 Voir la carte du cours de la Vie et de l’estuaire dressée par Jehan le Florentin en 1541