Bulletin 2019 vie locale

QUAND MARCHER SUR LE TROTTOIR N’EST PAS UNE SINECURE !

Qui n’a pas sursauté quand, cheminant sur le trottoir, une trottinette électrique, silencieuse comme une chauve-souris et tout aussi rapide, vous frôle de près. A peine remis de vos émotions, un coup de sonnette impérieux vous intime de céder la place à un vélo électrique… ou pas. Bientôt, une silhouette étrange chaussée d’une roue vous dépasse en zigzaguant, non moins rapidement, entre les passants.

A donner envie de se plonger dans le code de la route.

Le vélo, électrique ou pas, doit circuler sur la chaussée et les voies cyclables autorisées. Il peut circuler sur les routes communales, départementales mais non sur les voies rapides (autoroute, route nationale, boulevard périphérique). Le vélo n’est pas obligé d’emprunter les voies cyclables depuis 1999, sauf si un règlement municipal le stipule. Le trottoir est interdit au vélo sauf pour les cyclistes de moins de 8 ans, sous peine d’une amende forfaitaire de 4ème classe de 135 euros. En dehors des agglomérations, le cycliste est autorisé à utiliser les trottoirs à l’allure de la marche (de l’ordre de 6 km/heure), si les chaussées sont pavées ou en réfection.

– La trottinette non électrique est assimilée à un piéton et est autorisée sur les trottoirs. Elle ne peut pas emprunter la chaussée ni les pistes cyclables.

La trottinette électrique est tolérée sur les trottoirs à allure modérée et sur les pistes cyclables. Toutefois, sa vitesse pouvant atteindre de 25 à 30 km/h, on entre dans l’appréciation du contexte.
De fait, la cohabitation avec les piétons mérite que la réglementation tienne compte du surgissement de ces nouveaux modes de déplacement. La mairie de Paris envisage de mettre en place une régulation de ces déplacements et considère qu’une réglementation nationale devrait définir la catégorie de ces nouveaux véhicules non répertoriés et qui évoluent, au gré des encombrements de la circulation, sur la chaussée, les trottoirs, les couloirs de bus et les pistes cyclables. Pour l’heure, il existe une tolérance qui renvoie l’utilisateur à l’appréciation de la dangerosité de son comportement pour autrui. En cas d’accident, rappelons que les assurances ne connaissent pas la notion de tolérance et appliquent la réglementation en vigueur en matière de déplacement et de code de la route. La loi stipule que tout comportement mettant délibérément en danger la vie d’autrui est passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

– Les hoverboards (1) sont assimilés à des piétons en raison de leur faible encombrement. Leurs utilisateurs doivent circuler au rythme des piétons, traverser la chaussée aux passages prévus et respecter les feux tricolores. Ils ne sont pas tolérés sur les pistes cyclables.

A l’évidence, les modes de déplacement évoluent plus vite que la réglementation. Susceptibles d’atteindre de 25 à 40 km/h, ces véhicules nécessitent une nouvelle réglementation pour favoriser le vélo et la marche, capable de rendre aux piétons le droit de se sentir en sécurité sur les trottoirs. En attendant, bonne promenade !

Michelle Boulègue

(1)Un « hoverboard », tel qu’il est commercialisé, est une plateforme électrique monoplace, avec deux roues mais sans selle ni guidon. L’utilisateur évolue debout, grâce à un système de stabilisation gyroscopique.

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