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Bulletin 2016 Histoire - Récits - Mémoire

Les 40 ans du Conservatoire du Littoral

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Acteur majeur de la protection du littoral, V.I.E soutient ses objectifs et n’a jamais manqué de répondre à ses sollicitations depuis sa création. Nous avons donc tenu à rappeler ses missions et leurs impacts au service de la protection du littoral et de la flore dunaire.
C’est un établissement public, administratif de l’Etat, placé sous la tutelle du Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire. Il a été créé en 1975. Objectifs : mener une politique foncière visant à la protection définitive des rivages maritimes et lacustres en métropole et départements d’Outre-Mer. Objectif pour 2050 : acquérir 1/3 du littoral français afin qu’il ne soit pas construit ou artificialisé. Objectif élargir au domaine public maritime, aux zones humides, aux estuaires et aux lacs.

Fonctionnement :

le siège est installé à la Corderie Royale de Rochefort. Il existe : un Conseil d’Administration (élus nationaux et des représentants des ministères), dix Conseils de rivages (élus départementaux et régionaux) et un Conseil scientifique.
Sur le terrain, 900 gardes du littoral, employés par les collectivités locales, entretiennent et mettent en valeur les espaces naturels. Le garde sur la Communauté de Communes du Pays de Saint Gilles Croix de Vie est Renan WANHERDRICK, dont vous avez pu faire la connaissance, lors de notre assemblée générale du 13 juillet 2013. Il agit sur les 140 ha du Conservatoire, répartis sur les trois communes littorales du canton : Brétignolles sur Mer, Saint Gilles Croix de Vie et Saint Hilaire de Riez.

Missions du Conservatoire du Littoral:

Acquisitions : Résultats d’une politique ambitieuse, rendue possible à la fois par des fonds publics (dotation de l’Etat, de l’Europe, des collectivités territoriales, établissements publics) et des fonds privés (legs, mécénats). 70% des acquisitions se font à l’amiable, le Conservatoire étant prioritaire à l’achat des parcelles, lorsqu’elles sont situées en ZPENS (Zone de Préemption des Espaces Naturels Sensibles).

Gestion des sites, Projet de conservation :

  • gouvernance (comité de gestion)
  • surveillance (garde du littoral)

Animation et suivi : les travaux de restauration sont fi nancés par le Conservatoire du Littoral. L’entretien courant et la valorisation des sites sont réalisés par les collectivités locales (ou autres organismes gestionnaires) qui emploient les gardes du littoral ;

Les Dunes du Jaunay et de la Sauzaie

Le retour de l’oeillet des dunes, résultat d’une protection efficace (photo V.I.E.)

Le retour de l’oeillet des dunes, résultat d’une protection efficace (photo V.I.E.)

C’est l’unique vaste plateau dunaire non boisé du département. Il est protégé depuis 1990. Et le Conservatoire en acquiert des parcelles à l’amiable ou par préemption depuis 1992. Il possède actuellement 70 ha en 57 acquisitions, alors que le total du massif dunaire représente 330 ha répartis sur les deux communes de St Gilles Croix de Vie et de Brétignolles sur Mer. Du côté de Saint Gilles Croix de Vie 85% des parcelles appartiennent au Conservatoire, contre 8% pour Brétignolles sur Mer. Une convention de gestion tripartite lie le Conservatoire du Littoral, la Communauté de Communes du Pays de Saint Gilles Croix de Vie et le Conseil Départemental. Ce dernier participe également au financement de la gestion du site. Lors de notre rencontre le 11 septembre 2015, Renan Wanherdrick a évoqué le plan de gestion du site Natura 2000 de la Sauzaie, lancé par la Communauté de Communes, financé par la Région et la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’aménagement et du Logement), en partenariat avec le Conseil Départemental de Vendée, le Conservatoire du Littoral et les communes. Ce plan de gestion a été établi suite à une étude de fréquentation réalisée en 2012 et une analyse des caractéristiques écologiques du site (milieux, fragilités, cheminements..) Il a pour objectif de maintenir, restaurer et valoriser les qualités biologiques et paysagères du site dunaire. On y trouve par exemple : l’amélioration de l’accueil du public ( requalification des cheminements, amélioration de l’information, réfection de parking, platelage en bois sur les accès plage…), la lutte contre l’envahissement par les peupliers blancs et les espèces exotiques invasives (Ailanthe, Baccharis), l’intégration paysagère des équipements.
En ce qui concerne l’accueil du public, le garde du littoral a réalisé plusieurs animations : 7 classes, entre mai et juillet, 2 groupes en accueil loisirs cet été ainsi qu’une sortie grand public à l’occasion des 40 ans du Conservatoire du Littoral. Parallèlement, notre association sensibilise le public au cours d’herborisations mensuelles entre mai et septembre. Dans le cadre de la lutte contre les plantes invasives, Renan Wanherdrick a également abordé le diagnostic agro-écologique, réalisé par la L.P.O. (Ligue de Protection des Oiseaux) l’objectif, à l’aide d’un contrat Natura 2000, est de mettre en pâture les parties envahies par les peupliers et les graminées qui font disparaître la flore dunaire.
Pour arracher les plantes ligneuses envahissantes (Ailanthus altissima, Baccharis halimifolia, Populus alba), la Communauté de Communes prévoit l’utilisation de chevaux ou l’arrachage manuel selon les cas. Un autre danger guette notre dune et sa fl ore spécifi que, après la sur-fréquentation et les espèces végétales envahissantes, c’est l’évolution du trait de côte et l’avancée de la mer. Résister ? Subir ? S’adapter ?

Janine.bureau@sfr.fr
Sources
Publication de la Ligue de Protection des Oiseaux( LPO) « L’oiseau Mag » de l’été 2015
Site : www.conservatoire-du-littoral.fr
Compléments d’information fournis par Renan Wanherdrick.

Bulletin 2016 Les dossiers de V.I.E

De l’opération «Juin au jardin» à la création d’un jardin pédagogique, expérimental et solidaire

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En juin 2015, les pratiques respectueuses de l’environnement en ville ont été à l’honneur à Saint Gilles Croix de Vie, ce dont nous nous réjouissons. Dès 2011, la commune
s’était s’engagée sur une Charte «zéro phyto», pour le plus grand bénéfice des plantes sauvages et des insectes qui leur sont associés, autrement dit de la «biodiversité».
Durant ces quatre années d’expérimentation, grâce à l’engagement de son service «espaces verts», la commune s’est préparée à l’interdiction des pesticides dans les
collectivités, initialement prévue pour 2020, et dont la date, est désormais avancée au 1er janvier 2017. Depuis, la poussée d’herbes folles entre les pavés des rues, ou entre le trottoir et le mur de leur propriété a parfois heurté la sensibilité de certains habitants, provoquant quelques plaintes. Pourtant, l’herbe, ce n’est ni sale, ni dangereux; la végétation de pied de mur adoucit l’aspect trop minéral de certaines rues et les farandoles de plantes sauvages sont souvent très esthétiques. A l’inverse,  l’usage des produits phytosanitaires dans les espaces publics est nuisible à la santé de tous et tout particulièrement à celle des jardiniers de la ville et de nos jeunes enfants, dont le nez et les mains ne sont qu’à quelques décimètres du bitume. Il nous appartient donc à nous, citoyens, de changer de regard, de cesser de penser que ne pas désherber, c’est négliger un lieu, d’accepter la végétation spontanée et la faune qui l’accompagne. Ce sont des sentinelles de l’environnement, autrement dit, le signe d’un environnement sain. Pour aider à ce changement de regard, la municipalité de Saint Gilles Croix de Vie a répondu à l’appel du Syndicat Mixte de Marais, qui, dans le cadre de sa mission de gestion qualitative de l’eau, souhaitait sensibiliser les habitants de la commune sur l’utilisation des pesticides par les particuliers. C’est ainsi que l’opération «Juin au jardin» est née, en partenariat avec le CPIE Lognes et Grand Lieu. L’exposition «Sauvage de nos rues», l’ouverture de jardins, des conférences, des sorties botaniques, des animations sur l’espace dunaire entretenu par l’association V.I.E. sur le remblai,…ont rythmé la vie à Saint Gilles Croix de Vie de juin à août 2015. L’opération «Juin au jardin» a fédéré les eff orts de la municipalité et de ses services, mais aussi d’associations, de particuliers et de professionnels de l’environnement. Pour cette raison, ce fut un moment très positif pour la vie de notre commune. Cette sensibilisation, a enclenché une dynamique et nous espérons qu’elle sera reconduite à l’avenir, sous une forme ou une autre. Notre association a participé avec enthousiasme à cette action de sensibilisation. L’initiative «Juin au jardin» a été très appréciée, comme le montrent les retours positifs et les sollicitations pour «aller plus loin» que nous avons reçues.

Suite à ces retours, nous avons souhaité proposer aux habitants de Saint Gilles Croix de Vie de continuer, en 2016, la réflexion sur les pratiques de jardinage naturel tout en passant à l’action. Dans ce but, contact a été pris avec la municipalité, qui a accepté l’idée de mettre à la disposition des gillo-cruciens un espace pour créer un jardin
pédagogique, expérimental, et solidaire:

  • pédagogique, pour découvrir et partager des savoirs autour des pratiques de jardinage naturel…
  • expérimental, car il s’agit de tester des méthodes nouvelles, s’inspirant de l’agroécologie, et plus particulièrement de la permaculture, encore peu utilisées par les jardiniers…
  • solidaire, à travers des échanges entre participants ou avec des jardiniers plus expérimentés, le partage des expériences acquises à d’autres, et le don de légumes lorsque le jardin commencera à être productif…

Ce projet, dont vous trouverez les principes dans l’article qui suit, sera affiné en collectif, dans le cadre du groupe de participants, ouvert à tous,
à partir de ce jour. N’hésitez pas à prendre contact avec nous, pour faire connaître vos envies d’agir, vos rêves, vos disponibilités.

Référente pour l’action «Jardin
expérimental… »: Michèle Tramoy 02 51 68 21 81 ou micheletramoy@wanadoo.fr

Bulletin 2015 Histoire - Récits - Mémoire

Les petits animaux de l’estran se racontent

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Le Bernard l’ermite (ou l’hermite), (Pagurus bernhardus).
Avez-vous déjà vu  des  bigorneaux courir à toute vitesse sur la plage, à marée basse? Regardez-les de plus près et vous verrez sortir de la coquille des pattes articulées et des pinces, des antennes et des yeux.
Vous avez donc observé une coquille de mollusque gastéropode habitée par un crustacé décapode : c’est moi, le bernard l’ermite ou pagure.
Pourquoi ce nom ? Comme le moine Saint-Bernard de  Clairvaux et  les ermites, je vis caché ! En effet, j’ai un «défaut de fabrication». Pour mes pattes et mes antennes, ça va ! Elles sont protégées par unecarapace chitineuse. Par contre, pour mon abdomen, j’ai tout faux ! Il est recouvert d’une peau très fine et si je le laisse à «l’eau libre» je vais me retrouver coupé en deux par le premier prédateur passant par là. Pour me protéger, j’ai donc trouvé une solution : je repère une coquille vide de gastéropode, je la fais tourner en l’inspectant avec mes antennes,  je place les deux orifices des coquilles face à face et hop ! En un dixième de seconde, j’introduis mon abdomen dans la nouvelle coquille. Le problème, c’est que, comme tous les crustacés, je mue et je grossis. Je dois donc à chaque fois prospecter pour trouver une coquille plus grande. C’est sans compter sur la solidarité de mes congénères.  En effet, nous organisons parfois des «chaînes  de vacance». Nous nous  réunissons autour d’une coquille vide adaptée à la taille du plus gros. Chacun passe ensuite dans la coquille du plus gros que lui et seule la plus petite reste vide (selon Behavioral  Ecology). N’est-ce pas un bel exemple de solidarité lié à un recyclage efficace ? De plus, cela prouve que nous avons un don pour l’évaluation de la taille «à vue de nez» ou plutôt d’antenne !
Il m’arrive de vivre en «copropriété» avec une anémone de mer ou une colonie de petits polypes (Hydractinies) qui se fixent sur ma coquille. Ça va, on  s’entend  bien,  mais  attention, on partage les avantages  ! Comme je ne sais pas manger proprement, elles récupèrent les «miettes de mon repas». En échange, elles prolongent l’ouverture de ma coquille, j’ai donc plus de place pour me loger et elles peuvent aussi me protéger avec leurs tentacules urticants.
Nous   constituons dans ce cas une association de deux animaux d’espèces différentes qui retirent des bénéfices réciproques de cette union. Les biologistes parlent de mutualisme et non de symbiose (association bénéfique et  obligatoire de  deux organismes ne pouvant vivre l’un sans l’autre). Ne pourrait-on pas qualifier cette association de «resto-taxi» ?

L’Anémone de mer (Actinia equina).
Mais qui a bien pu me donner un nom de fleur ? Vous m’imaginez dans un bouquet ?
Il est vrai que c’est très flatteur et je regrette de ne pas pouvoir m’admirer lorsque je déploie mes tentacules comme une rosace autour de ma bouche… Je ne suis en vérité qu’un petit animal, tout mou, sans squelette, sans pattes, appartenant au groupe des actiniaires, voisin des coraux.
À marée basse, je me referme et j’ai beaucoup moins fière allure avec mon   aspect de petite boule rouge, visqueuse, collée au rocher et percée au milieu d’un trou qui fait pschitt si on me touche. En effet, je dois garder de l’eau pour survivre. Bien que  je  sois sans dents, sans pinces, sans aiguilles ni crochets, je suis un animal féroce ! Gare à la moindre crevette ou petit poisson qui effleure l’un  de  mes tentacules ! Je possède à leur surface des cellules urticantes microscopiques (cnidocytes) qui  injectent un  venin dans ma proie en la paralysant. Il ne me reste plus qu’à la faire entrer doucement par ma bouche pour la digérer. Les déchets de cette digestion prendront le   chemin inverse. Bouche ou anus, chez moi, c’est pareil ! Je peux me déplacer en glissant sur mon pédoncule basal imprégné de mucus. Les grandes voyageuses préféreront se placer «sur le bord de la route» en attendant le passage peu probable d’un bernard l’ermite qui les prendrait sur son dos.

Catherine Chauvet.