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L’OCEAN, INCONTOURNABLE ACTEUR DE SGXV Non classé

LA MER

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Je vous avais promis une planche sur la mer ; mais la mer sans l’homme n’aurait que peu d’intérêt.

La mer sera présentée à travers l’adolescent, l’apprenti… avant de rejoindre le monde des «grands» de la mer.

Nous ne parlerons pas de la mer sous ses aspects géographiques et physiques ; cette mer-là vous la connaissez mieux que moi et les professeurs de géographie le feraient de façon bien plus précise.

Nous ne parlerons pas non plus de la mer des scientifiques et des écologistes ; ce n’est pas mon métier et cela serait bien trop déprimant ; ni de la mer des plaisan- ciers et de l’intérêt qu’ils y portent, intérêt bien souvent proportionnel à la taille et à la magnificence du navire qu’ils y font évoluer.

Nous ne parlerons pas davantage de la mer des vacanciers qui l’aiment suivant sa température ou la douceur de ses plages.

Mon propos est de vous entretenir de la mer, à travers ceux qui y travaillent, qui y souffrent, qui l’aiment et qui la craignent, de la mer et de ses laboureurs : les Ma- rins Pêcheurs.

Cette mer a bercé mon enfance et ma vie. Mon grand-père et mon père étaient des marins. À la maison, dès mon plus jeune âge, il était question des vents, des marées, des quartiers de lune. Les saisons étaient rythmées par les périodes de pêche. Ce n’était pas l’été mais «la campagne aux thons», pas le printemps mais «l’époque sardinière». L’hiver c’était les «poissons plats» et l’automne «les merlans». Ainsi concrétisait-on le temps dans ma famille. Les dictons fleurissaient à la maison : il était question du «vent d’aval, plein les cales» du «vent d’amont, pas de poissons» du «vent du nord, reste au port» ou bien «petite brise, bonnes prises» et bien d’autres encore.

Nous, les gosses de la côte, cette mer nous fascinait. La fureur de ses éléments durant la tempête, les récits des anciens, la ligne infinie de son horizon, tout cela avait des airs de surnaturel.

Quand nous allions au plus bas des marées d’équinoxe, témoins étonnés de cette mer mystérieuse, au lieu de ramener quelques-uns de ses secrets, nous nous contentions de gros congres et d’énormes dormeurs.

Cette époque s’est achevée à treize ans, enfin délivré de sommaires études à l’école communale, mon embarquement se précisait et allait devenir réalité.

Je pensais être devenu un homme ; père me trouva un embarquement avec un cousin éloigné, en qualité de mousse sur un chalutier mixte, le GRE DES FLOTS.

À la coopérative des marins, père m’acheta bottes, suroît, ciré et tablier, le tout d’un beau jaune couleur du coton enduit d’huile de lin ; c’était un grand bonheur à tel point que je suis resté en tenue de mer toute la journée. Seule ma mère ne semblait pas partager ma joie. Pourquoi ce sentiment ? Après tout ce n’était pas mon problème.

Mon père me disait : «les femmes c’est triste les jours de grand vent, elles ont les yeux fragiles». Deux ou trois jours avant mon embarquement, je suis allé avec la mère à l’église de la paroisse porter un cierge à Saint Pierre, patron des marins. C’était la coutume. Rite ou symbole, en ces temps, je ne savais pas. Puis, le jour du départ arriva. Sur le pont, en compa- gnie des hommes tous affairés aux pré- paratifs du métier, le malaise s’empara de moi. Mon regard se portait vers l’arrière, dans le sillage du navire, vers le phare qui diminuait : c’était le mal de mer!… cela dura toute la marée, trois jours, trois longs jours, couché sur la paillasse que ma mère avait faite avec tant de soin et qui sentait la paille fraîche.

Les marées se succédèrent avec comme souvenir affreux, le mal de mer. Cela ne pouvait plus durer ; ma tâche n’était pas exécutée et le travail d’un mousse, c’est utile sur un bateau. Le patron vint voir mes parents. Après discussion, le père décida de me conduire chez un rebou- teux, dans un petit village du marais ven- déen. Le «soigneur», qui était un homme très grand et dégageait une drôle d’odeur, m’a délivré définitivement du mal de mer. Réalité scientifique ou foi ? Peu importe, seul le résultat compte !

Les marées gardaient leur rythme. Le chalut montait régulièrement du fond, des bons et des mauvais coups ou traits. Nous étions penchés le long du bord, jeunes et vieux, dans une attente infantile de la remontée. Nous étions tous là, guet- tant le cul du chalut. Le souvenir me reste de ces approbations ou de ces silences, suivant l’importance de ce cul, plein ou vide de poissons, venant frapper le flanc du bateau. Sur notre dix-huit mètres, nous étions six liés les uns aux autres et le sachant. Une grande tolérance existait entre nous, seule façon de vivre harmo- nieusement dans une telle promiscuité.

Notre vieux patron «BELONIE», marin sûr, parlant peu, donnait ordres et décisions que personne ne discutait. Il ne nous venait même pas à l’idée qu’ils puissent être différents.

Les saisons passaient ; mon statut évoluait : mousse, novice puis matelot. Le métier de la mer m’avait appris beaucoup de choses sur les hommes : la joie d’une équipe, la solidité d’une entente devant les coups durs.

Le souvenir de ces journées interminables reste intact : quinze à dix-huit heures sur le pont, les bonnes et les mauvaises marées, les bordées à terre dans les ports voisins : bordées au vin rouge, c’était moins cher !

Il y avait un grand sentiment de liberté sur les embarcations ; après les escales de deux ou trois jours, nous nous sen- tions mal dans notre peau dans ces rues étroites pleines de gens pressés, n’ayant pour but que des horaires ou des emplois du temps.

Comme si on pouvait employer le temps! Un vieux marin disait «à amarres larguées, comptes réglés» ; il nous arrivait d’oublier une dernière tournée ou de laisser une fille déçue sur le quai mais, une fois au large, les comptes étaient clairs, la page tournée.

À bord, nous parlions peu. Nous n’avions rien à dire sans doute ou bien les mots ne venaient pas. Mais il n’est pas besoin de paroles pour dire que nous aimions tous ce beau ciel étoilé où l’on a repéré la grande ourse ou Cassiopée, un beau soleil levant ou couchant, une mer du large, rose, couverte de plancton, un rayon de soleil au travers d’une déferlante ou, par une nuit de printemps, le spectacle des hommes travaillant sur le pont.

Il arrivait aussi la nuit que, dans la lumière des projecteurs, des dizaines d’oiseaux de différentes espèces, viennent s’écraser sur les vitres de la passerelle ou les agrès de la mâture. Cette lumière, tout être vient à sa rencontre. L’homme la chérit encore plus car il la veut au dehors comme au dedans. Nous n’en parlions pas, nous étions bien.

Les années passaient avec leurs apports de connaissances ; beau temps et gros temps se succédaient.

Je me souviens d’un autre patron, aussi sûr que le premier qui disait «la mer n’aime pas ou ne garde pas les incompétents». Il nous rapportait, lors d’un coup de tabac «écoutez les gars, le bateau qui chante» ; c’est impressionnant, surtout de nuit, d’entendre les membrures d’un chalutier craquer, se plaindre. Quand il retombe plus ou moins bien dans un creux, parfois sur le flanc, tout frémit jusqu’à la quille. Une petite angoisse, la gorge sèche, un petit point au creux du ventre c’est peut- être cela la peur ? En ces moments j’ai vu des hommes se signer discrètement, pour ensuite se retrouver joyeux, bien vi- vants autour d’une «moke» de café géné- reusement mouillée de gnole du pays en se disant «ç’aurait pu être plus méchant».

Et les quarts ? Quart de jour, quart de nuit où l’on est seul avec la mer, maître du navire, les compagnons se reposant. On éprouvait un sentiment indéfinissable de pouvoir changer les choses à son gré…

Tel est ce métier avec ses doubles joies ; celle du retour : retrouver ceux qu’on aime, celle du départ, sentiment plus obscur d’indépendance.

Voilà ce que ressent encore un ancien marin pêcheur.

Je terminerai avec ces vers d’un grand navigateur :

«HOMME LIBRE, TOUJOURS TU CHERIRAS LA MER»

Sylvain Rebeyrotte

 

LA MER

Je vous avais promis une planche sur la mer ; mais la mer sans l’homme n’aurait que peu d’intérêt.

La mer sera présentée à travers l’adolescent, l’apprenti… avant de rejoindre le monde des «grands» de la mer.

Nous ne parlerons pas de la mer sous ses aspects géographiques et physiques ; cette mer-là vous la connaissez mieux que moi et les professeurs de géographie le feraient de façon bien plus précise.

Nous ne parlerons pas non plus de la mer des scientifiques et des écologistes ; ce n’est pas mon métier et cela serait bien trop déprimant ; ni de la mer des plaisan- ciers et de l’intérêt qu’ils y portent, intérêt bien souvent proportionnel à la taille et à la magnificence du navire qu’ils y font évoluer.

Nous ne parlerons pas davantage de la mer des vacanciers qui l’aiment suivant sa température ou la douceur de ses plages.

Mon propos est de vous entretenir de la mer, à travers ceux qui y travaillent, qui y souffrent, qui l’aiment et qui la craignent, de la mer et de ses laboureurs : les Ma- rins Pêcheurs.

Cette mer a bercé mon enfance et ma vie. Mon grand-père et mon père étaient des marins. À la maison, dès mon plus jeune âge, il était question des vents, des marées, des quartiers de lune. Les saisons étaient rythmées par les périodes de pêche. Ce n’était pas l’été mais «la campagne aux thons», pas le printemps mais «l’époque sardinière». L’hiver c’était les «poissons plats» et l’automne «les merlans». Ainsi concrétisait-on le temps dans ma famille. Les dictons fleurissaient à la maison : il était question du «vent d’aval, plein les cales» du «vent d’amont, pas de poissons» du «vent du nord, reste au port» ou bien «petite brise, bonnes prises» et bien d’autres encore.

Nous, les gosses de la côte, cette mer nous fascinait. La fureur de ses éléments durant la tempête, les récits des anciens, la ligne infinie de son horizon, tout cela avait des airs de surnaturel.

Quand nous allions au plus bas des marées d’équinoxe, témoins étonnés de cette mer mystérieuse, au lieu de ramener quelques-uns de ses secrets, nous nous contentions de gros congres et d’énormes dormeurs.

Cette époque s’est achevée à treize ans, enfin délivré de sommaires études à l’école communale, mon embarquement se précisait et allait devenir réalité.

Je pensais être devenu un homme ; père me trouva un embarquement avec un cousin éloigné, en qualité de mousse sur un chalutier mixte, le GRE DES FLOTS.

À la coopérative des marins, père m’acheta bottes, suroît, ciré et tablier, le tout d’un beau jaune couleur du coton enduit d’huile de lin ; c’était un grand bonheur à tel point que je suis resté en tenue de mer toute la journée. Seule ma mère ne semblait pas partager ma joie. Pourquoi ce sentiment ? Après tout ce n’était pas mon problème.

Mon père me disait : «les femmes c’est triste les jours de grand vent, elles ont les yeux fragiles». Deux ou trois jours avant mon embarquement, je suis allé avec la mère à l’église de la paroisse porter un cierge à Saint Pierre, patron des marins. C’était la coutume. Rite ou symbole, en ces temps, je ne savais pas. Puis, le jour du départ arriva. Sur le pont, en compa- gnie des hommes tous affairés aux pré- paratifs du métier, le malaise s’empara de moi. Mon regard se portait vers l’arrière, dans le sillage du navire, vers le phare qui diminuait : c’était le mal de mer!… cela dura toute la marée, trois jours, trois longs jours, couché sur la paillasse que ma mère avait faite avec tant de soin et qui sentait la paille fraîche.

Les marées se succédèrent avec comme souvenir affreux, le mal de mer. Cela ne pouvait plus durer ; ma tâche n’était pas exécutée et le travail d’un mousse, c’est utile sur un bateau. Le patron vint voir mes parents. Après discussion, le père décida de me conduire chez un rebou- teux, dans un petit village du marais ven- déen. Le «soigneur», qui était un homme très grand et dégageait une drôle d’odeur, m’a délivré définitivement du mal de mer. Réalité scientifique ou foi ? Peu importe, seul le résultat compte !

Les marées gardaient leur rythme. Le chalut montait régulièrement du fond, des bons et des mauvais coups ou traits. Nous étions penchés le long du bord, jeunes et vieux, dans une attente infantile de la remontée. Nous étions tous là, guet- tant le cul du chalut. Le souvenir me reste de ces approbations ou de ces silences, suivant l’importance de ce cul, plein ou vide de poissons, venant frapper le flanc du bateau. Sur notre dix-huit mètres, nous étions six liés les uns aux autres et le sachant. Une grande tolérance existait entre nous, seule façon de vivre harmo- nieusement dans une telle promiscuité.

Notre vieux patron «BELONIE», marin sûr, parlant peu, donnait ordres et décisions que personne ne discutait. Il ne nous venait même pas à l’idée qu’ils puissent être différents.

Les saisons passaient ; mon statut évo- luait : mousse, novice puis matelot. Le métier de la mer m’avait appris beaucoup de choses sur les hommes : la joie d’une équipe, la solidité d’une entente devant les coups durs.

Le souvenir de ces journées intermi- nables reste intact : quinze à dix-huit heures sur le pont, les bonnes et les mau- vaises marées, les bordées à terre dans les ports voisins : bordées au vin rouge, c’était moins cher !

Il y avait un grand sentiment de liberté sur les embarcations ; après les escales de deux ou trois jours, nous nous sen- tions mal dans notre peau dans ces rues étroites pleines de gens pressés, n’ayant pour but que des horaires ou des emplois du temps.

Comme si on pouvait employer le temps! Un vieux marin disait «à amarres lar- guées, comptes réglés» ; il nous arrivait d’oublier une dernière tournée ou de laisser une fille déçue sur le quai mais, une fois au large, les comptes étaient clairs, la page tournée.

À bord, nous parlions peu. Nous n’avions rien à dire sans doute ou bien les mots ne venaient pas. Mais il n’est pas besoin de paroles pour dire que nous aimions tous ce beau ciel étoilé où l’on a repéré la grande ourse ou Cassiopée, un beau so- leil levant ou couchant, une mer du large, rose, couverte de plancton, un rayon de soleil au travers d’une déferlante ou, par une nuit de printemps, le spectacle des hommes travaillant sur le pont.

Il arrivait aussi la nuit que, dans la lumière des projecteurs, des dizaines d’oiseaux de différentes espèces, viennent s’écra- ser sur les vitres de la passerelle ou les agrès de la mâture. Cette lumière, tout être vient à sa rencontre. L’homme la chérit encore plus car il la veut au dehors comme au dedans. Nous n’en parlions pas, nous étions bien.

Les années passaient avec leurs apports de connaissances ; beau temps et gros temps se succédaient.

Je me souviens d’un autre patron, aussi sûr que le premier qui disait «la mer n’aime pas ou ne garde pas les incompétents». Il nous rapportait, lors d’un coup de tabac «écoutez les gars, le bateau qui chante» ; c’est impressionnant, surtout de nuit, d’entendre les membrures d’un chalutier craquer, se plaindre. Quand il retombe plus ou moins bien dans un creux, parfois sur le flanc, tout frémit jusqu’à la quille. Une petite angoisse, la gorge sèche, un petit point au creux du ventre c’est peut- être cela la peur ? En ces moments j’ai vu des hommes se signer discrètement, pour ensuite se retrouver joyeux, bien vi- vants autour d’une «moke» de café géné- reusement mouillée de gnole du pays en se disant «ç’aurait pu être plus méchant».

Et les quarts ? Quart de jour, quart de nuit où l’on est seul avec la mer, maître du navire, les compagnons se reposant. On éprouvait un sentiment indéfinissable de pouvoir changer les choses à son gré…

Tel est ce métier avec ses doubles joies ; celle du retour : retrouver ceux qu’on aime, celle du départ, sentiment plus obscur d’indépendance.

Voilà ce que ressent encore un ancien marin pêcheur.

Je terminerai avec ces vers d’un grand navigateur :

«HOMME LIBRE, TOUJOURS TU CHERI- RAS LA MER»

Sylvain Rebeyrotte

Bulletin 2020

LES POSTES D’AMARRAGE EN VOIE DE RESTAURATION

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Il y a 5 ans, les tempêtes de printemps ont détruit l’un des 5 postes d’amarrage qui jalonnent la Baie de l’Adon. Ils avaient été demandés et obtenus par les capitaines du port 150 ans plus tôt afin de pouvoir y amarrer des petits canots. Simples poteaux en cœur de chêne solidement ancrés sur leur socle de maçonnerie en pierres du Fenouiller et autres matériaux de récupération,  ils rendent service aux marins aujourd’hui encore. Sculptés par l’érosion marine, ils s’alignent en signes mystérieux et font la signature des lieux.

L’indéniable valeur esthétique et d’usage de ces postes d’amarrage a amené V.I.E. à souhaiter voir remplacé le poste d’amarrage détruit et préservés les autres. A cette fin nous avons consulté des experts dans ce type de restauration en vue de recueillir des préconisations et d’entreprendre, sur cette base, des démarches auprès des autorités se partageant les compétences administratives et juridiques à propos de ces modestes équipements maritimes : Les Affaires Maritimes, le Conseil Départemental de Vendée, La Chambre de Commerce et d’Industrie de Vendée (gestionnaire du port de pêche à l’époque), La Communauté de Communes  et la Mairie de Saint Gilles Croix de Vie. Sollicitant leur avis et une prise d’initiative, V.I.E. a reçu de tous des encouragements à poursuivre ses démarches, unanimement considérées comme fondées. Sans plus. La principale question soulevée par la restauration et la préservation des postes d’amarrage était la détermination de qui avait compétence pour quoi. Au fil du temps le problème s’est décanté.  La gestion du port est assurée, depuis 2017, par la Communauté de Communes en remplacement de la Chambre de Commerce et d’industrie. En 2019, la Mairie a décidé de prendre l’initiative et a obtenu du Conseil Départemental le feu vert pour entreprendre la restauration et la prévention des postes d’amarrage de la baie de l’Adon. De son côté, la SEMVIE maintient, depuis le début, une ligne budgétaire en vue de contribuer au financement de cette action avec qui en prendrait l’initiative. Cette offre de concours a bien été entendue par la Mairie.

En 2020, où en est la restauration des postes d’amarrage ?

La Mairie a consulté l’architecte des Bâtiments de France qui a confirmé l’intérêt de la restauration des postes d’amarrage en considérant que leur valeur esthétique l’emportait sur la valeur fonctionnelle. La Mairie s’est alors tournée vers le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous -Marines (DRASSM) basé à Marseille pour savoir comment procéder. Elle a été réorientée vers un laboratoire spécialisé de Nantes. Celui-ci a souhaité que la Mairie sollicite également un laboratoire implanté à Grenoble. La complexité technique de cette restauration est mise en pleine lumière. Pragmatique, V.I.E. avait surtout souligné l’intérêt de mettre à la disposition des marins des équipements fonctionnels et consolidés.

La ténacité de la Mairie vaut bien celle de V.I.E. Nous gardons espoir que soit remplacé le poste d’amarrage détruit et que la restauration des quatre autres soit entreprise.

Attention aux tempêtes d’hiver et de printemps!

Michelle Boulègue

Bulletin 2020

LA CRIÉE RETROUVE SES COULEURS

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Notre criée revient de loin. Cette bonne nouvelle mérite d’être partagée.

Retour au port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie

Il y a quatre ans, l’ambiance était plus morose 53 quai Marcel Bernard à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

En 2015, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Vendée (CCI) a entrepris la rationalisation de la gestion des criées vendéennes. Selon cette logique, celles de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et de l’Ile-d’Yeu devaient disparaître pour prix d’un regroupement des forces sur la criée des Sables-d’Olonne. L’argument fort opposé aux professionnels de la pêche, secoués par l’annonce, était que la criée de Saint-Gilles-Croix-de-Vie perdait 300 000 euros par an. C’était condamner le port de pêche. Mis devant un quasi fait accompli, les maires des communes concernées saisirent la Communauté de Communes afin de mettre au point une alternative crédible et durable.

Le premier janvier 2016, la Communauté de Communes décida la reprise du port en gestion directe, pour 12 ans et mit sur pied à cet effet la Société d’Économie Mixte du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Dès la première année la criée limita son déficit à 20 000 euros, loin en deçà des 300 000 euros de déficit allégués par la CCI. À partir de cette date, le chiffre d’affaires de la criée progressera de 2 % chaque année. Son tonnage augmentera de 5 % avec la même régularité. Un bémol toutefois : le prix moyen des prises de poissons bleus diminue de 1 % dans la même période.

Le point d’équilibre est atteint en 2019. Les volumes des prises en anchois, sardines, chinchards et sardines sont en hausse de 205 tonnes soit plus de 6 % et le débarquement de poissons blancs connaît une hausse de 22 tonnes (+ 2 %).

Actuellement, l’activité de la criée est portée à 80 % par la pêche côtière. En 2018, 3 995 tonnes ont été pêchées par 8 sardiniers dont une paire est armée par la conserverie Gendreau qui en traite 2 900 tonnes. Son label rouge lui assure un vaste marché.

Sitôt péchés, déjà des acheteurs

1 200 à 1 300 tonnes de « fraîches » sont vendues en criée aux mareyeurs. Ce rapide redressement de situation s’explique par une gestion plus proche des professionnels de la pêche et une réactivité appréciée des marins et des acheteurs.

 Le redressement de la situation n’exclut pas la vigilance. La saison de pêche 2019 accuse une légère baisse de tonnage imputable à un été particulièrement chaud. De plus, l’actualité apporte en continu son lot d’incertitudes. Ainsi un éventuel Brexit pourrait avoir pour conséquence une restriction des zones de pêche le long du littoral français et le report des flottes normandes et bretonnes sur les zones situées plus au sud.

Loin de céder au pessimisme, la criée de Saint-Gilles-Croix-de-Vie soutient son dynamisme tout en dédiant 250 m2 de sa surface à l’accueil de visiteurs captivés par le spectacle qu’elle offre aux matinaux dès 5 heures du matin. Le but est de sensibiliser un public friand de nouveautés en prise direct sur la pêche et la vie des marins. Deux visites pédagogiques organisées au petit matin et à partir de 10 heures permettent aux amateurs de suivre le trajet du poisson depuis son débarquement sur le quai jusqu’à l’enlèvement des lots par les mareyeurs.

L’activité de la criée dépend de l’abondance et de la diversité des stocks. En prise directe sur le vivant, les professionnels de la pêche fournissent un effort constant d’adaptation en termes de techniques de pêche et d’instruments de capture. Ils sont attentifs aux travaux des scientifiques qui, pas à pas, révèlent parfois en tâtonnant, les processus de renouvellement des stocks et les régulations à adopter aux niveaux intergouvernementaux et européens pour en préserver l’abondance et le renouvellement. Ils savent aussi qu’ils n’ont pas l’entière maîtrise des facteurs en jeu, que ce soient les évolutions climatiques, l’acidification des eaux des océans, la pression de la surpêche industrielle au détriment de la pêche artisanale tant il est démontré que les seules règles du marché appliquées aux ressources de la planète conduisent à l’épuisement de celles-ci.

 Bien au-delà du monde de la pêche, la prise de conscience de la complexité des enjeux, économiques, sociaux et environnementaux, implique l’engagement des dirigeants politiques à des niveaux de responsabilité intergouvernementaux. La pertinence de leurs décisions dépendra de la qualité de leur écoute vis à vis des professionnels, des experts et de la légitime inquiétude des populations.

Les équilibres à préserver nous engagent tous, bien au-delà du seul monde de la pêche.

Michelle Boulègue.

Sources : SEM des ports du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-
Vie.