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Bulletin 2015 Dossiers de V.I.E.

Le dragage des ports de Saint Gilles Croix de Vie, quelles alternatives ?

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L’activité de pêche et de plaisance conduit la collectivité (délégation Semvie) à draguer des sédiments encombrant le chenal de l’estuaire jusqu’à
une épaisseur de un mètre de boue, avec pour objectif de placer la cote minimum à – 0,50 m sur le bassin de plaisance. Le statut de port du réseau «passeport escale» oblige à entretenir la cote de – 3 m sur le ponton visiteurs (n° 8) et la souille du ponton passagers de l’Ile d’Yeu. Les opérations de dragage sont menées par la Semvie pour le port de plaisance (coût d’environ 450 000 €) et pour le compte de la CCI* au titre du port de pêche et de commerce pour un montant de 185 000 €. La Semvie utilise son propre matériel (drague aspiratrice et conduite) qui est aussi périodiquement déplacé à Granville pour le dragage de ce port. La campagne actuelle (port de plaisance) a débuté en novembre 2014 (installation de la drague et des conduites réalisée fi n octobre en mortes eaux) pour se terminer en mars 2015. Environ 82 000 m3 de sédiments (58 000 m3 de sédiments vaseux et 24 000 m3 de sable) ont été extraits du chenal et des 3 ports de Saint Gilles Croix de Vie, pêche, plaisance et vieux port-embarcadère, durant la campagne de dragage d’octobre 2013 à avril 2014.

Drague aspirante en action dans le port de plaisance de Saint Gilles (photo V.I.E.)

Drague aspirante en action dans le port de plaisance de Saint Gilles
(photo V.I.E.)

L’extraction des sédiments vaseux est réalisée par une drague aspirante construite en Vendée dont le principe est de remettre la vase en suspension à l’aide d’un rotor et d’aspirer le mélange ainsi formé (environ 80 % d’eau) qui sera acheminé par les conduites à travers la dune de la Garenne vers la zone de rejet à environ 300 m du pied de dune dans le déferlement des vagues chargé de dissiper la turbidité.
L’opération est soumise aux prescriptions de l’autorisation préfectorale réactualisée, arrêté préfectoral du 27 novembre 2013, composé de 13 articles de prescriptions, notamment en matière de surveillance de la qualité du gisement de coquillages (analyse bactériologique) et de la qualité des sédiments (prélèvements et analyses faunistiques et physicochimique des échantillons) selon des seuils définis par le groupe de travail GEODE* pendant toute la durée de l’opération de dragage et les 2 semaines suivantes. Les opérations de dragage sont justifiées par la nécessité économique de navigabilité dans le chenal de l’estuaire et dans les bassins portuaires.

Le rejet sur le littoral suscite des inquiétudes.
Le rejet, devant la plage, de sédiments vaseux résultant du dragage, suscite interrogations et inquiétudes tant de la part des promeneurs que des pratiquants des sports nautiques, sur l’aspect rebutant du déversement des boues provoquant un panache de turbidité plus ou moins étendu, les éventuelles conséquences sur la bathymétrie de la plage, la composition et la stabilité de son sable, les impacts possibles sur la biodiversité de l’estran. Ce sont surtout les risques sanitaires engendrés par les différents contaminants contenus dans les sédiments dragués qui ont motivé des signalements de la part de responsables de clubs de sports nautiques et de leurs adhérents. Ces signalements vont du simple mal de ventre jusqu’aux cas de gastro-entérite et irritations de peau. Le Surfing Club a procédé à ses propres contrôles de la qualité des eaux de baignade pendant et en dehors de la période de dragage complétant ainsi les contrôles effectués par les autres organismes qui comme l’ARS (Agence régionale de santé des Pays de la Loire) a déjà signalé des contaminations bactériologiques des tellines. Les conséquences sanitaires liées au rejet des sédiments vaseux sur la plage doivent être objectivées en tenant compte des autres sources de pollution apportées par le jusant dans l’estuaire et dans les eaux de baignade et par les conséquences de fortes pluviométries qui entraînent des surverses des réseaux d’assainissement et le lessivage sur les sites d’élevage (ruissellement des terres amendées au fumier, débordements de lisier…) situés en amont du port de Saint Gilles Croix de Vie. Le procédé de dragage actuel peut-il être amélioré ? Doit-on étudier d’autres solutions ? Y-a-t-il des alternatives à la solution de dragage et rejet devant la plage ? Y-a-t-il des solutions limitant les apports des alluvions, leur sédimentation, leur pollution ? Les solutions alternatives peuvent être classées en deux catégories : les curatives et les préventives. Les solutions alternatives dites «curatives » font référence à des procédés d’extraction des sédiments déjà formés :

Point de rejet des sédiments dragués dans le port de St Gilles Croix De Vie  (photo V.I.E.)

Point de rejet des sédiments dragués dans
le port de St Gilles Croix De Vie
(photo V.I.E.)

Extraction pour clapage (ou immersion) en mer :
les sédiments sont dragués à l’aide d’une pelle mécanique adaptée, qui dépose le contenu dans une barge ; bateau et ponton sont déplacés pour la manoeuvre d’extraction. La barge remplie est envoyée en pleine mer sur un site dédié pour larguer sa cargaison de sédiments extraits. L’expérience montre que le dépôt de sédiments, qui généralement se dispersent peu et s’accumulent, provoque l’asphyxie de l’écosystème sous-marin qui devient un désert de vie. C’est une solution contraignante, coûteuse (de l’ordre de 15 €/m3, trois fois plus onéreuse que la solution actuelle), vivement combattue à la fois par les pêcheurs et les défenseurs de l’environnement, institutionnels ou associatifs. Cette solution n’apparaît plus comme une alternative raisonnable.

Extraction pour traitement à terre :
Les sédiments sont extraits mécaniquement ou aspirés, puis décantés pour être transportés vers un lieu de stockage, ce qui implique des coûts de traitement parfois considérables, notamment pour les dessaler et les décontaminer avant réutilisation éventuelle. Les coûts de dragage et dépôt à terre des sédiments avoisinent les 100 €/m3, soit environ 20 fois plus cher que la solution actuelle. Seule une valorisation (cas des sables) permet de réduire ces coûts auxquels s’ajoutent les coûts écologiques (émission de carbone) et les risques accidentels liés au transport par camions en zone urbaine (en première approximation de l’ordre de 6 000 camions de 15 tonnes par an seraient nécessaires à chaque campagne de dragage de notre port).

Les solutions alternatives dites «préventives ».

Ces procédés d’ingénierie écologique s’inscrivent dans une logique d’optimisation des effets naturels du courant ou de réduction des vases, si possible avant sédimentation.
Voici quelques procédés :

Mise en suspension des vases et entraînement par le jusant :
ce procédé consiste à remettre les sédiments en suspension (avec la technique du «rotodévaseur») de manière à ce que le jusant évacue vers l’océan la turbidité créée en mélange avec la turbidité naturelle témoignant du transit habituel des alluvions. L’impact sur l’écosystème est limité si les volumes mis en jeux correspondent à un entretien régulier (petits volumes à évacuer mais de manière fréquente). Ce procédé expérimenté depuis longtemps par les ostréiculteurs charentais est, par exemple, utilisé pour le dragage d’ouvrages portuaires de l’estuaire de la Vilaine.

Renforcement de l’effet chasse d’eau :
il s’agit d’accroître l’effet d’entraînement par le jusant des alluvions et sédiments frais en aménageant le chenal et le lit principal pour renforcer «l’effet chasse d’eau». Les barrages des Vallées et du Jaunay ont réduit le volume du balancement des marées, diminuant l’effet de chasse. L’estuaire de la Vie présente un profil très coudé qui ralentit le débit du jusant tout en protégeant les rives des vagues déjà fortement atténuées; mais le chenal relativement resserré est propice à l’entraînement de la plus grande partie des alluvions comme le révèle le panache de turbidité devant l’estuaire. Par contre en amont du pont de la Concorde jusqu’au barrage des Vallées, le cours de la Vie présente des méandres que renforcent les bancs de sable et les vasières en formation et, à l’opposé, l’érosion des rives. Est-il possible d’envisager un léger profilage du lit principal tout en gardant l’énorme réservoir que constituent les marais bordant la Vie pour alimenter cet effet de chasse ?

Procédé de drainage des vases :
c’est une solution de prévention de l’envasement des ports selon un dispositif modulable de drainage, de pompage et de remise en circulation des sédiments en suspension vers le milieu naturel avant que les alluvions ne se sédimentent. Une infrastructure de drains posés au fond des bassins capte les particules sédimentaires avant qu’elles ne s’accumulent et se complexifient avec les éventuels polluants présents dans les eaux portuaires et les rejettent vers le chenal au moment optimal du jusant. Ce procédé basé sur un concept d’ingénierie écologique respecte les cycles de circulation du milieu naturel. Citons le procédé breveté Sediflow mis au point par l’Ecole Centrale de Nantes et testé dans le port de Binic (Côtes d’Armor).

Procédé de réduction des vases par traitement biologique :
des activateurs biologiques ou des bactéries sont capables de réduire la vase par minéralisation des éléments organiques, jusqu’à faire baisser de 50 % le volume de sédiments, proportion équivalente pour les hydrocarbures résiduels. L’ensemencement des surfaces du bassin portuaire peut se faire soit sur un support (zéolitique), essais au port de la Flotte en Charente Maritime, au port d’Antibes…, soit par insufflation de bactéries et d’air dans la vase (l’activité bactérienne est facilitée par la bonne oxygénation de la vase), méthode expérimentée par les ports d’Arcachon et de Toulon. On le voit, les solutions alternatives préventives existent. Les divers procédés sont brevetés et ont fait l’objet de tests concluants et d’analyses d’impact (des eaux, des sédiments, des organismes vivants), même si leur mise en oeuvre ne résout pas complètement les problèmes de l’envasement.

Limitation des apports d’alluvions et de réduction des déchets et autres polluants :
Et si la cible principale serait d’agir en amont pour limiter les apports d’alluvions des cours d’eau et réduire voire éliminer déchets et polluants ? De quelle profondeur avons-nous besoin ? Pour quel tirant d’eau ? Pour quelle activité portuaire ? Dans quelle partie du port ? At-on besoin de draguer tous les bassins et pontons à flots ? L’échouage de bateaux dont les sorties se comptent sur les doigts de la main, amarrés à certains pontons (c’est le cas d’une partie des pontons 11 et 12) n’est-il pas préférable économiquement ? Autant de questions qu’il y a lieu de poser. En effet, quelques soient les solutions, la réduction des quantités de sédiments à extraire ou à traiter (par moyens biologiques par exemple) sera toujours un atout dans le processus de dragage et l’élimination des déchets et polluants, une mesure indispensable pour l’environnement, la qualité de l’eau, la santé. Explorons ces deux objectifs d’amélioration. Quelles sont les mesures permettant d’alléger l’apport d’alluvions dans l’estuaire de la Vie ? L’apport d’alluvion s’accroît notamment lors des périodes de pluie au cours desquelles s’intensifient et s’accélèrent les ruissellements et l’érosion des berges des marais, prairies et espaces cultivés du bassin-versant Vie-Jaunay.

Parmi les mesures permettant de limiter cet apport d’alluvions et donc le volume de sédiments s’accumulant dans les ports de Saint Gilles Croix de Vie:

  • renforcement des berges en aval du barrage des Vallées, soumises à une forte érosion notamment la rive droite,
  • protection des berges des marais avec végétaux adaptés (roseaux…),
  • protection des berges des zones cultivées et des prairies par des aménagements tels que fossés et haies,
  • protection des berges en faisant obstacle au cheminement et à l’abreuvage direct des animaux,
  • limitation des labours des parcelles en pente trop proches des cours d’eau. Parmi les pistes de réduction d’apport d’alluvions, il faudrait pouvoir limiter les apports exceptionnels (curage des barrages, épandage de fumier et de lisier, …) et le labourage, lors des périodes de fortes précipitation et de faibles coefficients de marée où l’effet de chasse est le moins efficace.

Quelles sont les mesures contribuant à réduire les déchets et autres polluants recueillis dans le périmètre de l’estuaire de la Vie?

Concernant la pollution qui accompagne les alluvions et se complexifie par la sédimentation, des marges d’amélioration permettraient de réduire déchets et autres pollutions :

En amont de la ville et des ports :

  • éviter le déversement accidentel (débordement) de lisier ou les pratiques agricoles non respectueuses de la règlementation (épandage mal pratiqué…),
  • améliorer l’assainissement des communes en amont,
  • maîtriser la densité des élevages industriels qui concentrent différentes pollutions y compris les pollutions dites fantômes (perturbateurs endocriniens et autres produits médicamenteux),
  • maîtriser l’activité des installations de méthanisation qui concentrent des déchets divers dont la qualité n’est pas toujours contrôlable,

Dans les zones urbaines et portuaires:

  • améliorer l’assainissement pour éviter surverses des réseaux et saturation des stations d’épuration lors des séquences de forte pluviométrie,
  • améliorer le traitement des eaux recueillies sur la zone de carénage du port de plaisance (projet d’amélioration en coordination avec l’Agence de l’Eau),
  • améliorer la gestion des déchets et du traitement des eaux de surface du parking du port de pêche,
  • récupérer les petits déchets aspirés et rejetés avec les sédiments que l’on retrouve au premier jusant sur la partie supérieure de l’estran, l’idéal étant le ramassage manuel des déchets non naturels.

Par ailleurs l’amélioration de la surveillance des eaux et sédiments, et de l’information donnée est indispensable :

  • communiquer le résultat des contrôles dans le cadre des prescriptions de l’arrêté d’autorisation (opportunité des prélèvements et analyses des tellines et des sédiments confiés au laboratoire Asconit agréé par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable),
  • renforcer le suivi par le SAGE de la qualité des eaux du bassin versant Vie- Jaunay,
  • informer davantage sur les travaux de dragage, panneau d’informations sur le remblai prévu par la Semvie et meilleures visibilité des informations ARS : les pêcheurs à pieds non locaux ne voient pas toujours les informations de l’ARS ou de la Mairie.

Conclusion : Conjointement à une réflexion sur l’évolution du mode de retrait des sédiments des ports (avec leur pollution), c’est en amont du dragage que des marges de progrès sont à réaliser : réduction de la masse des sédiments qui est acheminée dans l’estuaire, réduction voire élimination, en amont et dans la ville et les ports, des sources de pollution de l’estuaire. L’évolution de la réglementation laisse présager un durcissement des conditions d’autorisation des opérations de dragage et de rejet sur l’estran. Aux responsables d’anticiper et de mettre les acteurs en capacité de maîtriser les changements pour les enjeux de la cité portuaire et balnéaire.

Denis Draoulec.

*GEODE : Groupe d’Etudes et d’Observation du Dragage et l’Environnement.
*Au moment de la rédaction de cet article, V.I.E. a appris que la Communauté de Communes a proposé à ses partenaires de se substituer à la CCI pour la gestion du port de pêche et du port de commerce.

 

 

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Lifting sur la grande plage de St Gilles Croix de Vie

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Lifting sur la grande plage de St Gilles Croix de Vie après la campagne de dragage et de rejet des sédiments des ports de SGXV

Fin avril (mercredi 30 avril 2014), a pris fin la campagne 2013-2014 de dragage et de rejet sur la cote des sédiments des ports (plaisance et pèche) de SGXV, opération menée par la SEMVIE pour son propre compte (port de plaisance) et pour le compte de la CCI (port de pêche).

Les derniers sédiments déversés concernaient les sables amoncelés dans la souille le long du ponton 8.

P1040311_pointderejetdusable_28 avril2014

système de canalisation qui permet d’acheminer les sédiments

Les clichés montrent les travaux de nivellement de la plage (assurés par l’entreprise GTP) au bout de laquelle (à 300 m de la dune de la Garenne, zone basse de l’estran) les sédiments sableux dragués des ports ont été rejetés via un système de canalisation qui permet d’acheminer les sédiments sucés avec mélange d’environ 80 % d’eau.

P1040320_liftinggrandeplagedune_28 avril 2014

les travaux de nivellement de la plage

Tandis qu’un bulldozer à chenille exécute des coups de rabot pour niveler l’excédent de sable qui s’est réparti autour du dôme de rejet, un autre bulldozer sur pneus concentre l’excédent de sable contre la dune de la Garenne.

C’est ainsi que 24 000 m3 de sables m3 extraits ont été rejetés sur la plage.Concernant les sédiments vaseux, c’est 58 000 m3 de vases qui ont été retirés.

En tout c’est environ 82 000 m3 (de l’ordre de plus de 100 000 tonnes) de sédiments retirés, soit un rendements moyen de 100 m3 de sédiments retirés par heure de pompage.

 

On imagine la problématique de transporter par camions (de l’ordre de 6 600 camions de camion de 15 tonnes traversant la ville) et le surcout financier (estimé à 6 fois plus onéreux que le coût actuel de 450 000 € pour le seul port de plaisance), pour un dépôt à terre des sédiments, s’il s’avérait que la qualité de ces sédiments ne permettait plus le rejet en mer dans les vagues (pour dissiper au maximum la turpitude) devant la plage.

En effet l’opération telle que pratiquée actuellement est soumise aux prescriptions de l’autorisation préfectorale donnée initialement le 15 octobre 1998 et dernièrement réactualisée (arrêté préfectoral 27 nov 2013, composé de 13 articles de prescription), notamment en matière de surveillance de la qualité du gisement de coquillages (analyse bactériologique) et de la qualité des sédiments (prélèvements et analyses faunistiques et physico-chimiques des échantillons) _ seuils définis par le groupe de travil GEODE_ , ceci pendant toute la durée de l’opération de dragage du chantier et les 2 semaines suivantes.

La prochaine campagne de dragage débutera en mi-octobre 2014 pour se prolonger jusqu’en mars 2015, toujours sur des mêmes bases procédurales (retrait des boues et sables par aspiration et rejet via la canalisation en limite inférieure de l’estran dans les vagues face à la dune de la Garenne). Seules, du coté embarcadère Ile d’Yeu, les sédiments sont repoussés mécaniquement dans le chenal, à charge du reflux d’évacuer naturellement vers l’océan.

En effet, les premières observations montrent sur les zones draguées en novembre et décembre 2013, une reprise de l’envasement déjà évalué entre 50 cms et 1 mètre. Les pluies de cet hiver sont principalement responsables de cet apport supplémentaire de sédiments. La destruction des haies facilite également l’écoulement des sédiments notamment sur les terres fraichement labourées dans les bassins versants de la Vie et du Jaunay.

La limitation de l’apport sédimentaire par les cours d’eau doit devenir un objectif même si l’envasement de l’estuaire de la Vie est un processus naturel. Parallèlement à l’envasement dans les ports, une masse beaucoup plus importante de sédiments des cours d’eau rejoint directement la mer en laissant parfois selon les conditions un panache de turbidité. Parmi les pistes de réduction des sédiments, il faudrait pouvoir faire coïncider les périodes d’apports exceptionnels (curage des barrages, épandage de fumier et de lisier, labourage…) avec les forts coefficients de marée ou l’effet de chasse est le plus efficace.

Quant à la pollution récupérée avec les sédiments rejetés, des marges d’amélioration sont encore possibles

  • Objectivation des contrôles dans le cadre des prescriptions de l’arrêté (prélèvements et analyses des tellines et des sédiments confiés au laboratoire Asconit (agréments du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable).
  • Informations renforcées sur les travaux de dragage (panneau d’informations sur le remblai prévu par la SEMVIE) et meilleurs visibilité des informations ARS (les pécheurs à pieds non locaux ne voient pas toujours les informations de l’ARS ou de la Mairie)
  • Amélioration du traitement des eaux recueillies sur la zone de carénage du port de plaisance (projet d’amélioration en coordination avec l’Agence de l’eau)
  • Amélioration de la gestion des déchets (cf photos ) et du traitement des eaux de surface du parking du port de pêche
  • récupération des petits déchets aspirés et rejetés avec les sédiments que l’on retrouve au premier jusant sur la partie supérieure de l’estran, l’idéal étant le ramassage manuel des déchets non naturels

Par ailleurs afin de réduire les éventuelles incidences sur les activité nautiques, surf notamment, la prochaine campagne commencera et se terminera par le dragage des sédiments sableux.

Maintenant que les opérations de la précédente campagne sont terminées, les contrôles de l’ARS suspendus pendant la précédente campagne de dragage vont permettre (à partir du 15 mai 2014) tout au long de la belle saison, de surveiller la qualité de l’eau par l’analyse sanitaire des prélèvements de tellines. L’ARS (Agence régionale de santé des Pays de la Loire) a déjà signalé les risques de contamination (avérés d’après l’épidémie de gastro entérite dont été victime certains surfers) qui sont accrus par les surverses des réseaux d’assainissement et le lessivage les sites d’élevage (débordement de lisier, ruissellement des sols amendés au fumier…) situés en amont du port de St Gilles Croix De Vie, ceci du fait de l’abondance et de la violence des pluies de la dernière mauvaise saison.

Afin d’objectiver le niveau de pollution des eaux, le club de surf de la grande plage a de son coté fait procédé des prélèvement d’eau de mer pendant et en dehors de période de dragage afin d’analyser les contaminants et polluants.

On retiendra également que s’il n’est pas conseillé de surfer ou de se baigner dans le panache turbide (en principe moins de 200 m du point de rejet), il n’est pas non plus conseillé de se baigner lors des fortes pluviométries, des lâchers pour curage des barrages de stockage, des périodes d’épandage du fumier et du lisier.

Complémentairement à une réflexion sur l’évolution du mode de retrait des sédiments des ports (avec la pollution), ceci dans le cadre du développement durable et de la sensibilisation de plus en plus marquée de la population aux risques environnements et sanitaires, c’est également en amont du dragage que des marges de progrès sont à réaliser : réduction de la masse des sédiments qui est acheminée dans l’estuaire, réduction voire élimination, en amont et dans la ville et les ports, des sources de pollution de l’estuaire.

C’est le sens de l’intervention de l’association V.I.E. auprès de la commission de suivi du dragage régulièrement animée par la SEMVIE. L’association, qui a poursuivi sa veille durant le long de l’opération, en contact avec la SEMVIE, l’ARS et avec les usagers (Surfing Club, les baigneurs Les Sardines, le surf collégien, surfers individuels, …), se tient à la disposition de tous ceux concernés par la problématique.

Dans l’idéal (environnemental et économique), il faudrait trouver une solution de type filière économique de réutilisation des sédiments extraits (selon quelle technique la moins dommageable pour l’environnement, les activités et les finances) après traitement éventuels des déchets exigés en fonction du type de réutilisation (travaux publics, bâtiment, agriculture…). C’est en partie le cas pour les sédiments sableux qui trouve leur vocation à engraisser la grande plage avec l’aide de qq bulldozers (cf photos

La cible n’est-elle pas pour Saint Gilles Croix De Vie, cité littorale, de permettre un développement durable de la filière pêche des activités économiques du bassin versant de l’estuaire et de ses cours d’eau, et des activités plaisance (y compris la gestion des sédiments déposés) et du tourisme, ceci en plaçant la barre haute en matière de protection environnementale et de qualité des eaux littorales. L’objectif du pavillon bleu, aussi bien pour le port de plaisance que pour les sites de baignade, peut également être un efficace levier de progrès.

 

(à suivre…)

Bulletin 2014 dossiers d'actualité

Restauration du quai du Port Fidèle

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Du 13 mars au 28 juin 2013, les gillocruciens et les touristes ont pu observer les travaux de restauration du quai du Port Fidèle, sur la rive gauche de la Vie non loin du pont de la Concorde.
Jusqu’au samedi 22 mai 2013, le chantier occupait pratiquement toute l’emprise du quai jusqu’à la piste cyclable et le trottoir du pont de la Concorde n’était plus accessible aux piétons, contraints (pour ceux qui observaient la signalisation) à un détour par le cheminement sur la passerelle. C’est l’entreprise CODA*, génie civil et maritime, responsable du chantier, qui a procédé aux travaux de reconstruction du parement du quai du Port Fidèle.

L’effet du temps et peut-être l’utilisation d’un ciment non adapté à un usage maritime ont engendré plusieurs désordres dans ce parement maçonné (qui a néanmoins tenu presque 30 ans):

  • Décollement du parement par rapport au mur en béton armé de soutènement.
  • Dis-jointoiement de la maçonnerie fragilisant la tenue des pierres.
  • Fracture longitudinale entre le parement et les pierres de couronnement sur la quasi-totalité de l’ouvrage.
Le quai du Port Fidèle en restauration

Le quai du Port Fidèle en restauration

 

En conséquence de ces désordres, une reconstruction totale d’un parement maçonné a donc été décidée par le Conseil Général de la Vendée. La restauration s’est portée sur la partie du quai du Port Fidèle située en aval du pont de la Concorde, sur une longueur d’environ 90 mètres, jusqu’à l’endroit de l’ancienne grue de levage (similaire à celle existante proche de la criée) dont il ne reste que l’embase du mât.
Le résultat de l’appel d’offres (marché public) lancé en octobre 2012 a attribué le marché de la restauration du parement à l’entreprise CODA-GCM le 20 février 2013, pour un montant HT de 149 655,50 €.
Au cours des 150 dernières années, les travaux du quai du Port Fidèle** ont concerné successivement :

  • 1846 – 1848 : construction du grand quai de débarquement de Saint Gilles (actuellement quai du Port Fidèle) en aval du pont suspendu (actuellement pont de la Concorde) en remplacement du perré maçonné de 1838.
  • En 1984, une structure en béton armé en T inversé est construite à environ 3 mètres devant l’ancien quai maçonné. Pour rappeler l’aspect de l’ancien quai, celui-ci, en béton, a été revêtu d’un parement maçonné de «pierres de pays» (carrière de Brétignolles sur Mer), hourdées et jointoyées sur 30 cm d’épaisseur en section courante et sur 25 cm à la base.

Denis Draoulec

* La société CODA, domiciliée près de La Rochelle (17440 Aytré), est spécialisée dans la construction d’ouvrages d’art de génie civil et de travaux maritimes. Elle appartient au groupe Etchard (de Bayonne). 
**Jusqu’en 1965, le chantier naval (créé par Benjamin Bénéteau en 1884), quai des Greniers, utilisait le quai du Port Fidèle pour arimer et terminer l’accastillage des bateaux de pêche (thoniers chalutiers jusqu’à 21 mètres) qui était fabriqués en bois (chantier présent quai des Greniers de 1884 à 1965).