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Bulletin 2016 Dossiers d'actualité

Le futur du Pays de Saint Gilles Croix de Vie en 2030

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C’est l’objectif du Schéma de Cohérence Territorial (SCoT), découlant des lois SRU et Grenelle 2, appliqué au territoire du Pays de Saint-Gilles-Croix-De-Vie, qui devrait abriter en 2030 près de 66 000 habitants soit plus de 20 000 de plus qu’actuellement. Comment ce plan de politique d’aménagement équilibré du territoire pour les 20 prochaines années, apportera les réponses nécessaires en terme d’accessibilité, de cohésion sociale et générationnelle, de logements, d’infrastructures, de développement économique, etc., en répondant aux objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement (développement durable, protection des richesses environnementales, restauration de la biodiversité, diminution des gaz à effet de serre, amélioration de l’efficience énergétique, …).

Pourtant son achèvement est laborieux. Engagé depuis 2005, un premier projet de SCoT arrêté en 2008 a fait l’objet d’un avis défavorable du Préfet de Vendée, faute, pour les membres de la Communauté de Communes  de s’accorder à propos des perspectives de développement démographique ainsi que sur le nombre et la taille des grandes surfaces commerciales.

Remise en chantier en octobre 2010, une dernière version du SCOT arrêté en mai 2015 a bénéficié d’une phase de concertation jusqu’en fin septembre 2015.  Plusieurs avis favorables ou critiques des personnes public (DREAL, communes, communautés de communes, …) recueillis complètent  les documents du dossier SCoT.

La phase l’enquête publique à laquelle le ScoT est soumise jusqu’ à fin janvier 2016, s’en trouve retardée.

Du fait de ces retards, notre territoire risque donc de se voir doté d’un document en rétro vision alors que les déséquilibres qui caractérisent notre territoire perdurent et freinent son dynamisme dont l’ambition du SCoT est précisément d’y remédier. En témoigne, la reprise de grandes orientations que nous prenons la liberté de résumer en une douzaine de préconisations.

PRINCIPALES PRECONISATIONS DU FUTUR SCOT / REMARQUES

– Une croissance démographique modérée est envisagée à hauteur de 4% compte tenu d’une évolution de +2%/an entre 1990 et 2006. Le nombre d’habitants des 14 Communes du Pays de Saint Gilles devrait passer de 45 000 à 66 000 habitants générant un besoin de 800 à 900 logements supplémentaires

–  Un tissu urbain densifié s’appuyant sur des polarités urbaines (ex Saint gilles Croix de Vie, saint Hilaire de riez, Le Fenouiller , voire Givrand) concentrant 45% de la production de logements sur leur aire, par comblement des espaces vacants et recyclage de l’existant. L’ambition est de réduire l’étalement urbain au profit des terres agricoles et des espaces naturels  tout en contrôlant les risques d’une excessive concentration. Cette perspective implique la création de 800 à 900 logements par an pour accueillir 23 000 habitants de plus en 2030 par rapport à 2007. Cette densification n’est pas  articulée à la consommation d’espace  consécutive au titre de la voirie, des transports et des équipements collectifs  au-delà du foncier lié strictement à l’habitat. De même l’impact de cette orientation sur le dynamisme économique du territoire.

‐ Une dépendance en eau à réduire vis‐à‐vis des territoires environnant. Aggravée en période estivale, cette dépendance est multipliée par 3 pour les besoins en eau potable. L’objectif est de passer à 2,4 millions de m3/an pour l’agriculture et à 5,1 millions de m3 pour les autres abonnés dont le nombre devrait augmenter de 1,92% d’ici 2030 pour une consommation moyenne de 75 m3/an et par abonné.

‐ La réduction du volume des déchets au moyen d’une intensification du tri et du compostage.

‐ La valorisation des techniques de production des énergies renouvelables.

Pour autant il n’est pas fait mention du schéma directeur d’aménagement numérique (SDAN). Le projet d’instaurer une filière bois  est évoqué (sans évaluer son impact sur la biodiversité et le trafic routier et ferroviaire).

– Une croissance encouragée par bassin de vie en équilibrant les différents secteurs, industriel, de la pêche, de l’agriculture et des services. Dans ce but il est recommandé leur montée en gamme. Des réseaux routiers plus denses et accessibles sont envisagés en soutien du développement  à partir de nouveaux axes structurants et en qualifiant l’existant ainsi que la capitalisation sur le ferroviaire. Le contournement des pôles urbains devrait être privilégié ainsi que leur désenclavement tandis que les pénétrantes devaient être l’expression d’un urbanisme plus vert et plus attractif. Parallèlement, il est prévu de développer une offre de logements diversifiée, favorisant la mixité sociale, en accession à la propriété, en locatif et en logement social (+ 10%) misant sur l’habitat collectif. Le logement social devrait augmenter de 10% sur la période considérée.

– Le développement de l’offre d’équipements structurants dont participe le projet de lycée sur le site des Vergers d’Eole. Il est attendu une offre culturelle qui renforce les traits identitaires du territoire tandis que des évènements sportifs et ludiques  devraient renforcer son attractivité touristique. La valorisation du patrimoine architectural et culturel ainsi que celle des sites et édifices remarquables est prévus au titre de l’article L 123 15 111 du code de l’urbanisme.

– La préservation  et la valorisation des paysages constituant l’enveloppe urbaine et sa respiration sont préconisée.

– Un équilibre doit être trouvé entre le commerce de proximité, facteur de lien social et les grandes surfaces commerciales souffrant, par ailleurs d’un déficit qualitatif.

 

Pour être totalement pertinentes, ces préconisations auraient dû, davantage, rendre compte les évolutions qui affectent notre quotidien et mettent déjà notre futur en perspective. Adopté fin 2015, le SCOT porte l’empreinte de sa trop lente gestation en 10 ans.

CE QUI MANQUE DANS LE SCoT :
On reste sur notre faim quant à la prise en compte des évolutions actuelles ainsi que des textes législatifs et réglementaires en prise directe avec les logiques qui président à l’organisation du territoire sans omettre l’évaluation des orientations retenues sur le territoire, la qualité de vie de ses habitants et la préservation des paysages et du patrimoine. A titre d’exemple le projet de port de la Normandelière  semble intégré dans le Scot sans être  assorti de modalités d’analyses et d’évaluation des transformations qu’il entrainerait sur son environnement alors que son implantation sur le site fragile reste problématique.

Quatre transitions majeures caractérisent notre époque. Elles impactent particulièrement des territoires tels que le nôtre et à ce titre mériteraient que le SCOT les prennent en compte:

– La transition énergétique et écologique qui repose sur une prise de conscience collective appelant à modifier les comportements et les stratégies des entreprises, des consommateurs et des institutions œuvrant chacun à leur niveau à la construction de la société. Déjà le réchauffement climatique impose de majorer les risques climatiques.

– La transition économique dans un espace mondialisé dont la finitude implique la prise de conscience de nos responsabilités collectives et l’adoption de régulations visant le plus prosaïque de nos gestes quotidiens jusqu’aux échanges mondiaux.

‐ La transition numérique qui plus qu’un outil met à notre disposition une puissance d’organisation.

– La transition institutionnelle qui déborde le mode traditionnel de représentation et de  délégation au profit d’une implication sociale directe au gré des centres d’intérêts et des urgences du moment.

La loi NOTRE du 7 août 2015 prend en compte ces transitions en organisant la coopération des compétences territoriales portées par les Régions, les Départements et les Communautés de Communes. L’objectif est de parvenir à plus de réactivité, de cohérence et de pertinence de la part des services concernés. Les priorités que dessine cette loi impactent directement le champ de compétence de l’intercommunalité, d’autant que dans le but d’une plus grande proximité, les intercommunalités seront renforcées, particulièrement en ce qui concerne la préservation et la gestion des ressources aquifères, l’assainissement, le traitement des déchets. Pour leur part, les Régions monteront en puissance en ce qui concerne le développement économique, les transports et auront à rédiger et mettre en œuvre un schéma d’aménagement durable du territoire (SRADTT). Le SCOT, sitôt adopté,  devra y trouver sa place. A ce propos rien n’est précisé ni anticipé en ce qui concerne les modalités de coordination  pour  plus de cohérence.

Plus immédiatement le plan de prévention des risques littoraux pour le Pays de Monts dont la commune de Saint Gilles Croix de Vie, répertorie, non seulement les zones à risques, mais spécifie des préconisations qui modifieront l’urbanisme et l’architecture afin d’aménager des zones refuges d’ici  5 ans. Les travaux complémentaires de la commune et de la Communauté de Communes afin de sécuriser les quartiers du quai Gorin et des Greniers trouvent là tout leur sens. Ils sont à étendre le long de la rive gauche de l’estuaire de la Vie. Cependant ils ne sont pas intégrés dans le SCoT de même que plus largement ne sont pas précisées les modalités permettant de le rendre compatible  avec la loi littoral.

Sur ce chapitre on peut s’étonner de  que ne soit pas évalué l’impact de la création des sites Nature 2000 et Natura en mer, l’actualisation des ZNIEFF*, les dispositions  en cours du SDAGE et de son projet 2015/2021, le Schéma régional de cohérence écologique, le Schéma Régional Climat Air Energie des Pays de la Loire du 18/04/2014, et l’avis des organismes ayant autorité en matière d’environnement. La même méconnaissance frappe le schéma régional d’aménagement des forêts dunaires atlantiques, des modalités de gestion des risques d’inondation, du plan d’action pour le milieu marin et du schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie.

Enfin certains aspects et non des moindres de notre contexte local ne semblent pas trouver toute leur place dans le futur SCOT :

–  Le secteur balnéaire dont la plaisance et la thalassothérapie donnent cependant lieu à des projets considérables appelés à modifier profondément les massifs dunaires d’implantation.

Ces projets, quel qu’en soient leurs ambitions économiques, comportent le risque de déséquilibres pour les milieux naturels et les tissus urbains d’ancrage. De même l’impact de nouvelles activités telles que la méthanisation ne sont pas évoquées ni évaluées en dépit du risque de leur impact sur le balnéaire et la salubrité des eaux.

‐ Les attentes des séniors se concentrent sur les domaines de l’urbanisme, de l’habitat,  d’une mobilité sécurisée, de l’accès aux services de proximité, sociaux et médicaux ( dont les déficits sont pointés sans préconisation) mais aussi de culture et de loisirs. Leurs attentes rejoignent celles des jeunes familles en recherche de logements dans des quartiers organisant la mixité sociale et intergénérationnelle.

‐ Une politique de transport plus volontariste associant les modalités traditionnelles et les modes de déplacement doux (marche, vélo…) à celles plus partagées, initiés par les usagers eux‐mêmes tels que le co-voiturage nécessitant des aires aménagées et sécurisées, ainsi que des offres de transports à la demande.

Paradoxalement ces solutions sont dans le même temps initiés par la Communauté de Commune et les Communes osant la mise en service de navettes.

‐ Le réchauffement climatique amène à réfléchir à un urbanisme donnant toute sa place aux techniques d’économie d’énergie, aux matériaux qui y concourent et…. au végétal, particulièrement quand la perspective est à la densification de l’habitat car celle‐ci est aussi facteur de réchauffement. Il faut donc rafraichir les villes en intégrant les espaces verts dans le tissu urbain, en aménageant des parcours paysagés, des ilots verts de repos, des parcs de loisirs, des jardins potagers sans oublier de végétaliser les toits et les murs pour une meilleure régulation des températures tant  les canicules risquent d’être plus fréquentes et plus intenses. Dans cette perspective, des innovations architecturales pourraient trouver leur place dans le cadre de nouveaux quartiers associant innovations et technologiques au service des économies d’énergie, de la  préservation  des ressources naturelles et de la qualité de vie. Le futur éco quartier pourrait être le terrain  d’application  de nouvelles conceptions et pratiques  déjà opérationnelles, avec succès, en d’autres lieux.

CONCLUSION
Le Schéma de Cohérence et d’Organisation du Territoire semble reste lacunaire sur des chapitres  entiers qu’il revient à la Communauté de Communes de préciser et de piloter pour remplir ses objectifs de développement au service des habitants pour les 15 ans à venir. Son flou est regrettable quant aux critères et modalités d’évaluations du suivi et du résultat de ses choix. Plus globalement, le SCoT n’atteindra pas ses objectifs s’il ne se  donne pas pour priorité la qualité de vie des habitants qui résident sur les 14 communes que compte le Pays de Saint Gilles sur Vie. Ce but sera d’autant mieux atteint que les habitants seront pleinement associés dans le cadre de consultations élargies et régulières.

 

Michelle Boulègue   bouleguem@gmail.com

Bulletin 2015 Dossiers d'actualités

«La meule d’or» nous régale depuis 30 ans, galerie gourmande

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La Meule d’Or - Galerie Gourmande  (photo V.I.E.)

La Meule d’Or – Galerie Gourmande
(photo V.I.E.)

La galerie gourmande est animée en ce jour de marché.  Sylvie détaille, devant moi, les fromages dont ma gourmandise me dicte le choix.
Elle vient de dire d’un ton léger, comme par mégarde et le regard au loin, que cela fait 30 ans qu’elle tient la «Meule d’or». Quelques jours plus tard, Sylvie acceptera de me raconter ce parcours de fidélité à un métier et à des produits que ses clients saluent à leur manière en lui étant tout aussi fidèles.
Tout commença en 1984, quai du Port Fidèle, quand Sylvie et son mari se lancèrent dans l’aventure du commerce de produits laitiers. Ils s’y donnèrent corps et âme et obtinrent des résultats encourageants qui les confortèrent dans leur choix de vie professionnelle.
En 1987, les choses se compliquèrent quand le propriétaire du magasin décida de vendre son fonds. Le couple, après mûre réflexion, conclut que ses finances n’étaient pas assez solides pour lui permettre de se porter acquéreur. Ils préférèrent acheter un petit camion réfrigéré et vendre sur les marchés de Saint Gilles Croix de Vie et de Brétignolles, apprenant à négocier pied à pied des emplacements.  Rude école ! C’est alors que Clément Gauvrit les informa d’un projet de galerie commerciale à Croix de Vie. En 1987, la quincaillerie  Archambaud, occupant un  très  important espace entre la rue du Général de Gaulle et le quai des Greniers, envisageait de vendre et de s’installer en bordure du Marché aux Herbes ; la mairie vit  immédiate- ment l’opportunité de créer un passage commercial  couvert entre le port de plaisance et le cœur commerçant de la rue piétonne.
Le projet qui lui fut sou- mis prévoyait la création de 11 «cases» de 30 m2 ainsi que des réserves et des caves pour entreposer les produits. Des commerçants ayant déjà pignon sur rue, comprirent immédiatement que s’associer dans ce projet leur permettrait de valoriser  mutuellement  leur savoir-faire et leurs produits en créant une attraction commerciale.
Très vite, Guy Aubinais et son épouse s’affirmèrent comme les piliers du projet, d’autant que, d’entrée de jeu, ils décidèrent de se porter acquéreurs de 60 m2 afin d’aménager un laboratoire selon leur rêve ; la poissonnerie Pelloquin qui lui fera face presque 16 ans durant s’engagea à son tour dans le projet et offrira à ses clients l’illusion d’une plongée aquatique rafraîchissante créée par les ruissellements d’eau le long de ses mosaïques. Ils furent rejoints par le boucher Petitgars, Clément Gauvrit pour les fruits et légumes, un pâtissier, et enfin la «Meule  d’or».
Ensemble,  ils constituèrent une offre commerciale diversifiée avec, pour points communs, la qualité des produits et la chaleur de l’accueil. L’ambition de ces pionniers n’était pas que commerciale. Ils voulaient  offrir à leur clientèle un lieu esthétique et fonctionnel facile à entretenir et pouvant satisfaire aux normes d’hygiène. Le cabinet d’architecture  Tiberghien remporta l’appel d’offre. L’entreprise Berthomé mena les travaux à bien et la décoration revint au cabinet Jacques Pajot-Chauvière. L’inauguration  fut mémorable  et permit aux commerçants de la Galerie Gourmande  de  démontrer qu’ils savaient satisfaire les gourmands les plus exigeants dans toute l’étendue de leurs offres.
Tout de suite les clients leurs donnèrent raison qui firent de la Galerie Gourmande le point de passage  obligé de leurs courses. A la «Meule d’or» le démarrage se fit sur les chapeaux  de roue. Les heures ne se comptaient pas. Il fallait, tôt le matin réceptionner les meules d’emmenthal de 80 kg et autres fromages, ainsi que les palettes de produits laitiers déjà rigoureusement  sélectionnés  en donnant la priorité aux fournisseurs  locaux dont certains  sont de renommée  nationale. Ensuite il fallait charger le camion avec lequel le mari de Sylvie faisait les marchés tandis que Sylvie restée au magasin servait la clientèle en débitant les meules sans perte tout en faisant découvrir ses produits à des clients au palais émoussé au contact des produits standardisés des grandes surfaces. Pendant ce temps la vie se déroulait hors du magasin. Puis, en 2000, le couple se sépara. Ces années furent un peu difficiles pour Sylvie qui garda le magasin et put se refaire un nid. Un fléchissement commercial et des transformations des comportements de la clientèle se firent sentir à partir de 2007. La clientèle fit plus attention aux prix. Elle privilégia les produits plus diététiques  tout en continuant d’apprécier les fromages et les yaourts goûteux de Sylvie mais en moindre quantité et moins souvent. Sylvie s’adapta. Elle ne fit plus équipe avec sa vendeuse en dépit du tandem aussi efficace qu’amical qu’elles formaient. Elle ferma un jour de plus et en profita pour faire du sport. Elle réduisit sa voilure à la mesure de celle de sa clientèle qui lui resta fidèle. Mais surtout ce qui a assombri l’ambiance de la Galerie Gourmande à la fin des années 2000 fut le départ de ses piliers pour prendre un repos mérité. Une sorte de morosité s’installa. Pas pour longtemps.
Depuis  5 ans une nouvelle  équipe de commerçants  s’est formée. Elle joue, elle aussi la carte de la diversité d’une offre de produits alimentaires  de qualité et recherchés, respectueux des saisons et des fournisseurs, en même temps que la clientèle apprécie la bonne humeur des échanges et les bons conseils culinaires. Ainsi, «l’Abri côtier», les «Saveurs de Saigon», le restaurant «P’tit Marché», «La Meule d’or» et tout récemment la pizzeria «Youpizz» savent fidéliser leurs clientèles et redonner à la Galerie Gourmande son ambiance bon enfant. Sylvie attache beaucoup d’importance à la dimension relationnelle de son métier : «En 30 ans, j’ai vu les familles grandir, vieillir, partir, revenir.  De nouveaux  clients sont arrivés. C’est à chaque fois une découverte réciproque». Sylvie n’hésite pas à initier ses clients à des aventures gustatives.
La plupart apprécie et noue avec elle une relation de confiance amicale. Les déconvenues surviennent aussi. Sylvie se souvient d’une cliente furieuse qui lui rapporta du beurre cru au prétexte qu’il avait «du goût» et qu’elle le croyait rance. Aujourd’hui, Sylvie sait que son commerce a fait ses preuves. Elle sait aussi que la démonstration est à refaire chaque jour grâce à la sélection des bons produits et à la qualité de sa relation avec sa clientèle. Elle conclut : «Je vends du vivant et je suis dans la vie grâce à mes échanges avec mes clients. Plus qu’un commerce c’est une culture et c’est sur ce point que mes clients me rejoignent et me sont fidèles». Aujourd’hui, avec du recul, Sylvie ne renie rien du chemin parcouru en 30 ans.

Michelle Boulègue.

Sources  : entretiens  avec Madame  Sylvie Bethus et Monsieur Guy Aubinais