Association VIE Vendée » Blog Archives

Tag Archives: port

Bulletin 2023 L’Océan, incontournable acteur de SGXV

LE PORT DE SAINT-GILLES CROIX-DE-VIE TIENT SON CAP.

Published by:

LE PORT DE SAINT-GILLES CROIX-DE-VIE TIENT SON CAP.

 

Confronté au réchauffement climatique, aux aléas économiques et aux enjeux internationaux, le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie résiste en s’organisant et en se diversifiant. Il s’adapte. Il suit en cela les orientations  adoptées par le monde de la pêche, très en alerte sur les évolutions qui affectent l’environnement maritime et les pratiques  professionnelles. 

En 2021, IFREMER dresse un diagnostic qui  prouve que les efforts entrepris par les professionnels de la pêche pour restaurer les stocks commencent à porter leurs fruits. On estime à 300 le nombre d’espèces pêchées  le long de nos côtes. Une cinquantaine d’entre elles représente à elles seules 95%  des prises. Le risque de surpêche justifie le  suivi effectué. 

En 2020, la part des débarquements français provenant de stocks en bon état est de  52% (contre 9% en 2000 et 16% en 2010).  C’est encore loin de l’objectif de 100% fixé  par la PCP (Politique Commune de la Pêche)  pour 2020. En 2020 la part des débarquements français provenant de stocks effondrés a augmenté (10% du total) du fait de l’effondrement du stock de sardines du Golfe de Gascogne où la sardine est particulièrement affectée par le réchauffement climatique. Il en est de même dans le Golfe  du Lion. Pour un âge donné, la taille des individus diminue fortement. 

Le réchauffement des eaux vaut aux marins pêcheurs de voir leurs casiers et leurs filets  investis par les poulpes depuis 2021. En dépit de la nette amélioration constatée, l’IFREMER souligne que la surpêche continue de menacer d’effondrement certaines espèces dont le cabillaud en Mer-du-Nord. Dans ce contexte incitant à la vigilance sans catastrophisme, qu’en est-il pour le port de  Saint-Gilles-Croix-de-Vie ? 

Fin 2021 le tonnage débarqué représente 2 641 t en diminution de 33% par rapport  à 2020. 

Ce fléchissement s’explique par une diminution importante des apports en poissons bleus de 1 627 t (-53%). Au contraire le poisson blanc débarqué est en hausse de 320 t (+37%) 

La valeur débarquée représente 8 607 k,  en progression de 13%, due à l’augmentation du tonnage des prises de poissons blancs assortie d’une hausse du prix moyen  de 70%. 

Le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie résiste aux aléas climatiques et économiques en  menant de longue date une politique de  modernisation et de diversification de ses  activités de pêche. 

La criée, informatisée, accueille 10 ateliers de mareyage et s’ouvre au public pour mieux  lui faire partager l’histoire du port et de ses  métiers. Les bateaux accompagnent la demande. Les poissons traqués au sonar sont gardés au frais grâce à des techniques innovantes de conservation des prises à bord. Actuellement le port compte 4 fileyeurs, 10 chalutiers, et 26 ligneurs, soit 40 unités  

en tout. Géré par la Communauté de Communes depuis le 5 mars 2015, le port maintient son cap en s’attachant à suivre 2 axes :

  • miser sur la qualité des produits avec l’obtention du label «Poisson du Pays de Saint-Gilles»
  • valoriser et mutualiser les équipements des ports de pêche et de plaisance. Des signes de résistance au mauvais vent ?  

En 2021, les Etablissements Gendreau associés aux mareyeurs et à un patron de pêche  arment deux nouveaux chalutiers, le «Jérémie Simon» et le «Prométhée» au service d’une pêche artisanale qui approvisionne, en circuit court, le marché local. A ce nouvel attelage s’ajoutent 2 sardiniers des Sables d’Olonne qui débarquent leurs prises, chaque saison, au port de Saint-Gilles Croix-de-Vie : le «PapyChiChi» et «Les  Chignolles» et de plus en plus de bateaux  sont équipés de cuves d’eau de mer à 0C°  et de moteurs à émissions de CO2 réduites. Le port et plus encore la pêche, fondent l’identité sociale et culturelle de notre territoire et stimulent son attractivité touristique; en témoigne l’inscription de la pêche sardinière au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO décidé en 2000 par les 4 ministères de la Culture, de l’Agriculture, du Tourisme et de l’Environnement. En 2018, Saint-Gilles-Croix-de-Vie a été identifié comme site remarquable du goût promu par la Confrérie de la Sardine. 

Ouvert sur la cité, acteur de la politique touristique du Pays, notre port peut compter sur la convergence des efforts et la coopération des professionnels de le pêche et de  leurs organisations socioprofessionnelles avec les collectivités territoriales et en premier lieu la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. 

 

SEM DES PORTS DU PAYS DE SAINT-GILLES-CROIX DE-VIE.  

  1. : Les montants des tonnages présentés 

dans le tableau ci-dessus sont en kg et non en  tonnes comme indiqué. 

IFREMER : Diagnostique 2021 sur les res sources halieutiques débarquées par la pêche  française métropolitaine – Présentation par  Alain Biseau (janvier 2022). 

Le comité de rédaction

Bulletin 2023 L’Océan, incontournable acteur de SGXV

QUAND CROIX-DE-VIE ET SAINT-GILLES-SUR-VIE SE FIRENT PORTS SARDINIERS.

Published by:

QUAND CROIX-DE-VIE ET  SAINT-GILLES-SUR-VIE SE  FIRENT PORTS SARDINIERS.  

Au XIXème siècle, les ports de Saint-Gilles sur-Vie et de Croix-de-Vie, souvent ensablés, se prêtaient de plus en plus mal aux  exigences du trafic maritime marchand. 

D’importants bancs de sardines se  présentaient alors régulièrement, aux  beaux jours, à portée d’avirons. Les  marins saisirent leur chance, associant étroitement la pêche et les conserveries. 

Depuis l’Antiquité, on sait conserver les aliments, confits dans le sel. Au Moyen Âge on utilisait déjà des «presses en baril», sorte de tonneaux percés de trous dans lesquels on tassait légumes, viandes ou poissons entre des couches de sel. En 1835, on comptait à Saint Gilles-sur-Vie trois presses en baril, ou  «saurisseries». L’une d’elle était la propriété du sieur JUHEL. Le sieur COLIN,  un industriel nantais, fut le premier confiseur à associer, en 1830, l’appertisation*  (1809) à la ferblanterie. La renommée de  ses sardines ainsi conservées le poussa  à sortir 100 000 boîtes par an en 1836.  Fort de ce succès, il installa une fabrique à Saint-Gilles-sur-Vie.  

vaudage d’un chalut sur le quai sud de la 1ère darse du port de Saint-­‐Gilles-­‐Croix-­‐de-­‐Vie. Ravaudage d’un chalut sur le quai de la 1ère
darse du port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie

Le 2 juin 1850, la réussite du sieur COLIN  donna l’idée à deux nantais, Messieurs  TERTRAIS et BALLEREAU, d’industrialiser la fabrication. Ils implantèrent une première conserverie à Croix de-Vie, à l’emplacement actuel de la  salle de la «Conserverie». Plus tard, SAUPIQUET leur succédera. Ils furent  imités par Messieurs LEJEAU et DEFESSES qui acquirent le château COLLINET où ils construisirent leur usine, reprise ensuite par CASSEGRAIN, puis par GENDREAU. 

En 1883, à Croix-de-Vie une quarantaine de conserveries s’échelonnaient depuis  la baie de l’Adon, jusqu’au quai Gorin.  Les tables bourgeoises et les casse-croûtes faisaient une place de choix aux  conserves de sardines cuites à l’huile  d’olive. En 1880, les Parisiens consommaient 300 tonnes de sardines à l’huile par an. L’arrivée du chemin de fer à Croix de-Vie en 1885, permit la commercialisation des boîtes de sardines sur tout le territoire national voire international. 

Les familles des marins-pêcheurs n’ap préhendèrent plus l’hiver. Le nombre de pêcheurs sardiniers quadrupla de 1830  à 1906. En 1850, la flottille vendéenne compta 600 bateaux dont l’essentiel était basé à Saint-Gilles et Croix-de-Vie. Jusqu’en 1900 elle était composée de  chaloupes de 7 m le long et de 2,60 m  de large avec un tirant d’eau de 1,10 m.  Ces chaloupes à faible tirant d’eau et  fortement voilées, manœuvrées à l’aviron par des équipages de 5 hommes  étaient bien adaptées à une côte dangereuse truffée de hauts fonds et de bancs de sable. Voilures déployées, les  chaloupes portaient haut foc, misaine, taillevent, un ou deux huniers surmon tant deux voiles au tiers majeures et, parfois, un tape cul à livarde. Ainsi parées, les chaloupes avaient fière allure. 

 

Le succès de cette pêche transformée et commercialisée par les conserveries attira, en saison estivale, des paysans  audacieux qui, les moissons faites, se  lançaient sur les flots. Ces nouveaux  venus, fraîchement accueillis par les  marins du cru, étaient surnommés «marins patates». Mais à l’époque, il y avait  assez de sardines pour tout le monde.  

La prospérité était cependant inégalement répartie. La capitalisation de certaines usines se révéla fragile dès que la sardine se fit capricieuse. Les campagnes sardinières de 1846, 1852, 1858, 1872 furent médiocres mais les conserveries résistèrent, fortes de leur monopole. De 1880 à 1887, la pénurie  frappa le littoral, épargnant les côtes de  Saint-Gilles et de Croix-de-Vie en 1880 et 1881. Ce ne fut qu’un répit. En 1890, après une succession de faillites et de rachats, seule une quinzaine de conserveries subsistaient à Croix-de-Vie. Déjà, depuis 1886, des industriels installaient des usines au Portugal et en Espagne  créant leur propre concurrence. La pénurie de sardines jeta les familles de pêcheurs du littoral breton et vendéen  dans la misère et poussa à la création de comités de secours. La crise mit en évidence les intérêts économiques et sociaux qui opposaient les conserveurs et les pêcheurs. Les premiers voulaient  augmenter le rendement de la pêche par la modernisation de flottilles plus puissantes et l’évolution des techniques. Les seconds craignaient l’appauvrissement des stocks et la concentration des richesses dans les mains de ceux capables d’investir au détriment des autres. Les pêcheurs utilisèrent le filet tournant tardivement craignant déjà la surpêche et dénonçant l’écrasement des poissons au détriment de leur qualité. De plus, les fortes prises minoraient leur valorisation ne les faisant pas mieux  vivre que lors des années médiocres. Si  leurs intérêts étaient mieux préservés lors des années de rendement moyen,  pourquoi investir et s’endetter ? Pour se faire mieux entendre, les pêcheurs se dotèrent d’organisations professionnelles capables de défendre leurs intérêts et de les représenter auprès des décideurs. La loi sur la pêche de 1852 et les décrets de 1853 et 1859 réglementèrent l’usage des sennes et interdirent le chalutage à moins de 3 milles des côtes. A la fin du XIXème siècle, la sardine, de capricieuse se fit rare.  Le retour des sardines en 1909 amena les capitaines les plus fortunés à faire  construire des «gazelles» capables de traquer la sardine plus loin et plus longtemps. Tandis que ceux qui se contentaient d’une pêche d’appoint optèrent pour des bateaux plus petits manœuvrés à trois, les Quimperlés, sur le modèle d’embarcations bretonnes adaptées à la petite pêche côtière à l’année et à la sardine l’été. 

Les cours fluctuaient au gré des rendements de la pêche et de la demande. C’est ainsi qu’en début de saison, en 1912, le «mille» était payé par les  conserveurs entre 15 et 20 francs tandis qu’il baissait à 8/12 francs en fin de saison. Les ouvrières ne voyaient pas leur travail mieux rémunéré avec 0,20  francs de l’heure à la même époque, de jour comme de nuit, sans  garantie du nombre d’heures  rémunérées. Elles percevaient des jetons par quart  d’heure travaillé monnayé à  la semaine. En 1917, suivant  l’exemple des ouvrières des  Sables-d’Olonne, elles ont fait  grève et obtinrent 25 francs  de l’heure. Plus tard, pendant  les années 1920-1930, une  pêche trop abondante a saturé les capacités de traitement des usines. Les poissons, faute d’acquéreurs, furent rejetés dans le port. Les conserveurs des Sables-d’Olonne vinrent  profiter de l’aubaine, au grand dam des marins-pêcheurs sablais. Pire, des marins bretons sont venus le 25  août vendre leurs maquereaux et firent s’effondrer les cours pour cette pêche.  En 1927, les ouvrières firent cause commune avec les pêcheurs pour exiger que les conserveurs paient les prises à un prix acceptable. Forcés de négocier, les conserveurs acceptèrent que le prix soit fixé au vu et su de tous dans le cadre d’enchères publiques dans la nouvelle criée de Croix-de-Vie construite sur le  quai, face à la gare.  

Une crise de surproduction et de dé bouchés suivit l’augmentation des capacités de pêche jusqu’en 1931 sur un  marché dominé par les productions portugaises, espagnoles et américaines. La qualité s’imposa pour y résister. Dès lors, l’enjeu pour les capitaines était autant le tonnage des prises que leur capacité à être les premiers à vendre en criée, à un bon prix, un poisson tout  juste sorti de l’eau. Conscient de l’enjeu, dès 1925, Benjamin BENETEAU a été parmi les premiers à construire des sar diniers à moteur. Des aménagements  portuaires sont entrepris: construction des cales et creusement du chenal, en 1937, creusement de la première darse en 1951 suivie par celui de la deuxième darse entre 1967 et 1971 abritant 450 marins, 135 bateaux dont 23 sardiniers, 12 thoniers, 10 caseyeurs, 40 chalutiers côtiers et 50 canots. La pêche faisait alors tourner 3 conserveries dont GENDREAU. 

En 1967, les deux communes portuaires, Croix-de-Vie et Saint-Gilles sur-Vie fusionnent. La même année, Saint-Gilles-Croix-de-Vie ajoute une corde à son arc en se dotant d’un port de plaisance. Etabli sur la «Roussière»,  il compta d’abord 600 anneaux, puis bientôt 1000, toujours très demandés.

En 1993 le port abritait 106 navires sur lesquels embarquaient 300 marins-pêcheurs pratiquant une pêche diversifiée. Fort du dynamisme du port, la  Chambre de Commerce et d’Industrie de Vendée, son gestionnaire, décida de moderniser la criée selon les normes européennes. En 1995 la nouvelle criée  disposa d’une surface opérationnelle de 9 200 m2, d’une halle de vente de 3 000 m2 et de 14 ateliers de mareyage pour une coût de 30,5 millions de francs, le tout financé en partie par des subventions nationales et européennes. C’était sans compter avec «le plan Mellick», qui, en application de dispositions communautaires européennes, fit  disparaître 40% de la flotte de pêche française, par vagues successives à partir de 1991. Le port paiera un lourd tribut, perdant des unités de pêche tandis que les équipages se dispersaient et que disparaissaient des compétences ancestrales. Suivirent la réduction des quotas de pêche aux anchois, la crise de 2008 et les premiers signes du changement climatique.  

Depuis, de crise en crise, les marins-pêcheurs s’adaptent, modernisent et diversifient leur flotte et leurs techniques de pêche. Depuis 2006, l’entreprise GENDREAU reste la seule conserverie, après avoir intégré VIF ARGENT ex-SAUPIQUET. L’entreprise, partie prenante de l’activité portuaire, a armé deux unités de pêche. Depuis 2015, la Communauté de Communes assure efficacement la gestion de la criée, équipement indispensable à l’activité portuaire et source de notre attractivité touristique. 

Le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie  s’adapte et résiste. 

 

 

darse du port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie

 

6    

 


Le  Port  de  Saint-­‐Gilles-­‐Croix-­‐de-­‐Vie,  juillet  2021.   

 

 

 

 

Sources : 

– Chasse-Marée – Bateaux des côtes de France- Sar diniers de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et des Sables d’Olonne. 

– «J’ai posé mon sac à terre, le port de Croix-de-Vie de  1950 à 1985» – Louis VRIGNEAU 2015. 

– «Produits du Terroir et Recettes traditionnelles de Ven dée» – Edition l’Etrave 1995.  

– «La crise sardinière française : les premières re cherches scientifiques autour d’une crise économique  et sociale» par Marie-Hélène Durand, économiste  ORSTOM. 

* Appertisation : procédé mis au point par  Nicolas Appert qui consiste à stériliser par la  chaleur des denrées alimentaires périssables  dans des contenants hermétiques (bocaux en  verre ou boîtes métalliques) afin de les conser 

ver durablement sans altérer leurs qualités  gustatives et nutritives. 

Le comité de rédaction 

Bulletin 2022 L’OCEAN, INCONTOURNABLE ACTEUR DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE.

REFUS D’ACCOSTAGE POUR UN PROJET DE PORT

Published by:

REFUS D’ACCOSTAGE POUR UN PROJET DE PORT

Christophe Chabot, élu maire de Brétignolles en 2001, lance en 2003 un projet de port de plaisance sur le site de la Normandelière, à Brétignolles-sur-Mer.

Ce port aura une capacité de 500 à 700 anneaux. Le coût de l’opération est éva- lué à 15 millions d’euros (15 M€).

Le premier projet, avec un avant-port protégé par des digues et des bassins portuaires créés dans les terres, est présenté en 2006.

Les digues bloquant le transit sédimentaire nord/sud et mettant en danger de disparition les plages du sud et les plages des Dunes, ce premier projet est abandonné début 2008.

En octobre 2008, un deuxième projet est exposé. L’avant-port est désormais protégé par 2 récifs artificiels, position- nés en mer, et des bassins portuaires sont créés dans les terres. La capacité du port est portée à 1 000 anneaux et son coût à 40 M €.

En mars 2009, le préfet de Vendée, Thierry Lataste, rejette la mise en en- quête publique du projet.

Le 28 février 2010 : Tempête Xynthia.

Le 15 mars 2010, Christophe Chabot sort une plaquette «Le port de plaisance de Brétignolles-sur-Mer : l’avenir exemplaire». Selon lui, le port résisterait à une tempête de type Xynthia.

Le 19 mars 2010, le préfet de Vendée, Jean-Jacques Brot, met un terme à l’intervention de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer dans ce dossier.

Fin mars 2010, Philippe de Villiers, alors président du Conseil Général de Ven- dée, émet des réserves sur le projet de port de Brétignolles.

En juillet 2010, le préfet de Vendée, juge les progrès insuffisants pour déclarer les dossiers complets et recevables.

Mi-2011 : première enquête publique sur le projet de port de plaisance. Près de 6 000 observations sont déposées. Résultat : 7 avis négatifs pour les 7 enquêtes publiques associées au dossier.

En décembre 2011, Christophe Chabot insulte et traite de « Pieds Nickelés » la commission d’enquête publique qui réagit par un communiqué de presse.

Le 1er février 2012, en conseil municipal, Christophe Chabot retire son projet de port avant que le préfet de Vendée ne prononce un refus d’utilité publique. Christophe Chabot demande une nouvelle enquête publique.

Le 4 février 2012, dans une lettre publique, le préfet de Vendée, Bernard Schmeltz, dit qu’une nouvelle enquête publique ne serait possible que sur un projet substantiellement différent de celui proposé à l’enquête publique de 2011.

En décembre 2012, le préfet de Vendée, Bernard Schmeltz, précise sa position dans un communiqué de presse et affirme que « le site de la Normandelière n’est pas forcément l’endroit pour installer un port de plaisance en raison des caractéristiques géologiques des terrains. Pour qu’un tel projet soit réalisable, il faudrait une raison exceptionnelle, un intérêt public majeur. Il existe d’autres sites pour envisager un port de plaisance même si nous ne pouvons remettre en cause l’intérêt économique d’un tel équipement ».

En décembre 2013, en prévision du salon nautique de 2013, Christophe Chabot sort une nouvelle plaquette :

«Port de Brétignolles-sur-Mer, l’avenir exemplaire», avec un projet légèrement modifié mais toujours sur le site de la Normandelière. L’avant-port est identique au projet précédent avec 2 récifs artificiels positionnés en mer, les bassins portuaires sont légèrement décalés au sud pour moins impacter une zone humide. Le coût de l’opération reste fixé à 40 M €.

En avril 2014, le Tribunal Administra- tif de Nantes annule une délibération du conseil municipal de Brétignolles approuvant l’acquisition des terrains et de la ferme de la Normandelière, pour achat à un coût excessif. Aujourd’hui un juge du Tribunal des Sables a déclaré propriétaire Sipo-Philam, promoteur immobilier des Sables-d’Olonne, et acquéreur initial.

Fin 2014, sous prétexte d’études préalables du sous-sol (non demandés par les services préfectoraux), Christophe Chabot fait exécuter des carottages et des poses de piézomètres sous le seul plan d’eau salée, de baignade et d’initiation nautique de la Normandelière. Le complexe d’étanchéité, spécifique à la dune, est crevé. Le plan d’eau salée est durablement asséché.

En avril 2015, Christophe Chabot, devenu en 2014 Président de la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles, fait passer le dossier de Port Brétignolles, de la commune de Brétignolles-sur-Mer à la Communauté de Communes.

En novembre 2015, François de Rugy, député, cherche à comprendre les en- jeux et l’intérêt du projet de port de plaisance. Il vient à Brétignolles et se laisse convaincre par Christophe Chabot. Il ne rencontre aucun opposant ni aucune association environnementale. Il parle du « dogmatisme des écologistes ».

En janvier 2016, le dossier de Port Brétignolles est retoqué au concours national des ports de plaisance exemplaires.

En mars 2017, le SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale) du Pays de Saint-Gilles, incluant le projet de port de Brétignolles, est mis en vigueur par la Communauté de Communes, éliminant une coupure d’urbanisation inscrite dans le POS (Plan d’Occupation des Sols) de la commune de Brétignolles. Cette disposition particulière de la Loi Littoral aurait empêché la création d’un port de plaisance sur le site de la Normandelière. Un recours est déposé par l’association La Vigie.

En 2018, le préfet de Vendée, Benoît Brocart, met le nouveau projet de Port Brétignolles à l’enquête publique. Près de 6 000 dépositions pour une enquête publique unique accompagnée de 5 de- mandes d’autorisation.

  • Demande d’autorisation environnementale au titre de la loi sur l’eau comprenant une demande de dérogation « espèces protégées » :

La commission émet un avis favorable, avec la réserve suivante :

«Une étude hydrogéologique complémentaire doit être effectuée en reprenant les mesures déjà réalisées et éventuellement en installant d’autres piézomètres pour répondre à la question : « le risque de rabattement de nappe est-il contenu par la paroi «soil-mixing »

  • Demande de déclaration d’utilité publique du projet :
  • La commission considère qu’il pré- sente un intérêt général, est compatible avec les documents d’urbanisme et offre un bilan positif compte tenu des avantages identifiés (économie et tourisme, organisation du territoire, emplois, amélioration des usages …)

La commission émet un avis favorable assorti des réserves suivantes :

«contenir dans une enveloppe de 30 mil- lions d’euros le coût net HT des travaux (valeur 2017), réduire le périmètre d’expropriation des mesures compensatoires au besoin réglementaire, créer, au moins en période estivale, une navette portuaire, ainsi que les équipements qui lui sont nécessaires et qui assurent un accès PMR (Personnes à mobilité réduite), destinée prioritairement aux piétons et joignant le plus directement possible les plages du Marais Girard et de la Normandelière ».

  • Demande d’un arrêté de cessibilité :
  • La commission émet un avis défavorable à la délivrance de l’arrêté de cessibilité, sollicité dans le cadre du dossier de réalisation d’un port de plaisance.
    • Demande de transfert de gestion du domaine public maritime :
  • La commission d’enquête émet un avis favorable à la collectivité représentée par la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles.
    • Demande de création du port :
  • La commission émet un avis favorable, avec la réserve suivante : « prévoir, au minimum, pendant la saison estivale, un service de navette électrique avec passeur entre les deux rives du port ».

En décembre 2018 : le Conseil Régional lance un appel à projets pour des ports à sec dans le cadre de son Plan d’Ambition Maritime. La Région entend soutenir les projets de modernisation et/ou de nouvelles implantations de port à sec sur son territoire, pour inciter au développement d’un nouveau modèle portuaire, innovant, adapté aux nouveaux usages de la plaisance, plus respectueux de l’environne- ment et en cohérence avec l’offre portuaire régionale. La Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles ne participe pas, ne fait pas de proposition au titre de Port La Vie.

Fin 2018 – début 2019, la commune de Brétignolles met en enquête publique son projet de PLU avec un zonage per- mettant la réalisation du projet de port de plaisance.

L’avis de la commission d’enquête publique est favorable avec une réserve importante : «le rétablissement d’une coupure d’urbanisation sur le secteur de la Normandelière».

Le 23 avril 2019, Christophe Chabot met en exécution le PLU de Brétignolles sans rétablir la coupure d’urbanisation et sans avis contraire du préfet de Vendée, par délibération du Conseil Municipal.

Un recours est déposé par l’association La Vigie.

Le 16 juillet 2019, François de Rugy dé missionne du ministère de la Transition Ecologique et Solidaire.

Le 16 juillet 2019, le préfet de Vendée, Benoît Brocart, signe les autorisations pour le projet de port de plaisance sans attendre la mise en place du nouveau cabinet ministériel d’Elisabeth Borne.

Des recours sont déposés par l’association La Vigie et les associations environnementales.

Le 23 septembre 2019, la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles lance les travaux de destruction de la dune de la Normandelière.

Le 6 octobre 2019, une manifestation de 2 500 personnes se déploie contre le projet de port de Brétignolles, suivie de l’installation d’une ZAD (zone à défendre), sur un terrain privé, avec l’accord des propriétaires.

Le 8 octobre 2019, l’intervention de «Zadistes» et de « Vieux fourneaux » (retraités militants) oblige les engins de TP à repartir, entraînant la suspension définitive du chantier. Les engins ne reviendront plus !

8 avril 2020, suite à la mort d’un chiot, écrasé par une voiture, et à l’altercation qui s’en est suivie entre l’auteur et deux zadistes, une vaste opération de gendarmerie est lancée. Elle conduit à l’interpellation des deux jeunes (dont le propriétaire du chiot) et de l’ensemble des autres zadistes.

Après l’évacuation, les services municipaux libèrent les axes de circulation. En pleine période de confinement, des dizaines de bénévoles autorisés par le maire, détruisent, le plus souvent par le feu, les habitats précaires, les objets et effets personnels, la bibliothèque coopérative … et fracassent à coup de barres de fer moteurs et véhicules des occupants, dans des conditions qui ont soulevé beaucoup de questions de la part des opposants au port.

Le 10 Juillet 2020, François Blanchet, maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, est élu, par 25 voix contre 22, face à Christophe Chabot, à la présidence de la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles. Il annonce un moratoire qui prend acte de l’arrêt des travaux du projet de port de plaisance. Il en remet en cause la pertinence dans ce contexte de crise économique post-Covid et pré- conise une étude approfondie de l’ensemble des questions soulevées par le dossier du port, par une Commission de médiation.

Le 26 août 2020, la procédure d’appel d’offres est officiellement interrompue. La ligne comptable, dédiée au projet de port, dans le budget de la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles, est annulée.

De janvier à juillet 2021, la Commission de médiation travaille.

Le 22 juillet 2021, à l’issue des travaux de la Commission de médiation, initiée par la Communauté de Communes, le Conseil communautaire prend connaissance du rapport qui lui en est présenté.

Le Conseil vote l’abandon définitif du projet par 33 voix contre 14. Cette décision entérine la perte de 6,5 millions d’euros déjà dépensés ou engagés sur le projet.

Cette décision suscite l’indignation de certains Brétignollais attachés au projet de port, et amène le maire de Brétignolles à sortir de la réserve qu’il s’était fixée, comme co-animateur de la Commission de médiation, en dénonçant « une alliance politique de certains élus avec les oppositions historiques au projet de port ».

Au cours de l’été, une pétition a recueilli plus de 5 000 signatures en faveur du réaménagement de l’ancien plan d’eau salée de la Normandelière, asséché en 2014.

Le 17 septembre 2021, le maire, Frédéric Fouquet déclare qu’il est « indispensable de faire de la Normandelière un pôle nautique structurant et un lieu de vie dynamique et moderne, y compris hors-saison ». (Ouest-France, 18/09/21).

Il veut réaliser un nouveau projet de « port à flot communal ».

Un « petit » port communal de « seule- ment » 400 anneaux est évoqué.

Le 15 octobre 2021, lors d’une réunion publique, le maire a défendu l’option d’un port communal, laissant penser qu’elle était la seule capable de répondre aux trois enjeux du site : faciliter et sécu- riser la mise à l’eau, rendre la Normandelière attractive à l’année et prendre en compte la dimension naturelle du site. (Ouest-France, 22/10/21).

L’association La Vigie veut rappeler :

« ce projet se heurte à des problématiques et obstacles qui impliqueraient un délai de réalisation conséquent. »

Puis : « Ces obstacles engendreraient des pertes de temps alors même que 5 000 personnes ont signé une pétition pour réclamer le retour d’un plan de baignade et d’initiation nautique. Nous sommes pour un réaménagement du site pour tous, baigneurs, promeneurs, plaisanciers, pêcheurs, mais rapide- ment et avec une réelle concertation. »

La Vigie souhaite à long terme demander le classement du site en espace remarquable mais doit attendre la fin des recours, « un classement qui n’empêche aucunement un aménagement et une mise en valeur du site. » (Ouest-France, 22/10/21).

Le 24 novembre 2021, La Vigie s’oppose

« à toute atteinte au domaine dunaire » et souligne que des expertises supplémentaires repousseraient le réaménagement du plan d’eau ; elle doute du retour sur investissement d’un tel projet.

Elle rappelle qu’elle « est favorable à un aménagement du site de la Normandelière, en respect de la Loi Littoral et de la préservation de la biodiversité, pour en faire un espace ouvert accessible à tous avec un bon équilibre des usages. » (Ouest-France, 24/11/21).

Bernard Delion

Source : Fond documentaire de La Vigie – actualite- normandeliere.blogspot.com