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Bulletin 2017 Histoire - récit - mémoire

Promenons-nous sur le port

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Que le soleil se montre impitoyable ou qu’il vente « à décorner les bœufs », qui peut résister à une promenade le long des quais, depuis le Pont de la Concorde jusqu’à la Corniche et, pour les plus courageux, jusqu’à la plage de Saint-Hilaire ?

Si le touriste de passage connaît le port de pêche et la célèbre sardine de Saint-Gilles-Croix- de-Vie, peut-être ne s’attend-il pas à découvrir, bien rangés à l’abri de leur anse creusée derrière la criée, une flopée de bateaux de plaisance se balançant mollement sur les pontons. C’est que le port de plaisance est un fringant quadragénaire, alors que le port de pêche, s’il n’atteint pas l’âge de Mathusalem, plonge ses racines dans l’Antiquité et se développe avec la construction, au début du 17è siècle, du « grand môle » ou « quai neuf de Madame », grâce à Marie de Beaucaire.

Ecoutons Loïc du Rostu qui écrivait en 1977 (1) : « Jusqu’en 1939, il n’y avait dans notre port que quelques plaisanciers, une dizaine peut-être. J’ai souvenir d’un seul bateau pouvant être baptisé yacht, un beau voilier mouillé à Saint-Gilles devant la « Philharmonique » et appartenant, je crois, à un Nantais. Quelques petits canots à moteur, quelques mixtes modestes servaient à la promenade et à la pêche ».

Le port de plaisance est né d’une conjonction favorable, des astres sans doute, mais surtout de l’élan dans les années 1960 vers les activités de plaisance et de la structure spécifique du bassin, bien protégé par les longues digues de l’entrée du port de pêche.

Cette situation n’avait alors pas échappé au Président du Cercle nautique, Michel Ragon, devenu maire. Dans la foulée de la fusion des deux communes en 1967, il commence par aménager le petit bassin pour les plaisanciers, puis lance les travaux pour un véritable port de plaisance le 13 octobre 1974. Financièrement, le projet était bien conçu et les emprunts amortis en 20 ans (pour une concession de 50 ans) laissaient augurer d’une bonne rentabilité.

En 1976, le port de plaisance est inauguré dans sa principale configuration actuelle. Continuons notre balade. Laissons les quelques bateaux accrochés aux quais à la croisée de l’embouchure de la Vie et du Jaunay.

Suit le long ponton parallèle au quai, qui peut voir s’amarrer les voiliers des grandes courses au large. Le port se souvient avoir accueilli à quatre reprises, en 2004, en 2006, en 2009 et en 2012, des étapes de la course du Figaro. C’est également le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie qui avait été choisi en novembre 2012 par des marins pour se préparer au Vendée Globe, notamment Samantha Davies et son SAVEOL (2), que de nombreuses personnes ont pu visiter.

Avançons derrière l’aire de carénage, dont la gestion a été confiée à la SEMVIE, comme l’ensemble du port de plaisance et des installations (le nouveau délégataire est la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, depuis le 1er avril 2015). Notons que le capital de la SEMVIE, société d’économie mixte créée le 1er janvier 1981 est détenu pour 62% par la commune de Saint-Gilles-Croix-De-Vie et 20% par la Caisse des Dépôts et Consignations.

Mais observons l’activité de l’aire. Les navigateurs s’activent, les uns à repeindre les coques attaquées par les eaux salées, d’autres à faire des réparations sur leurs moteurs malmenés par des houles féroces. Les postes d’électricité et de soudure fonctionnent à plein. L’élévateur capable de soulever 35 tonnes ne prend pas de repos. Ce sont 2 500 manœuvres par an qui s’y déroulent, l’accès en est facile, entre le bassin et le vaste parking.

Prenons le chemin bordé d’un côté par des buissons de plantes locales et de l’autre par les pontons solidement fixés au quai. Une atmosphère de légèreté et de quiétude s’en dégage, tout est à sa place. Les voiliers et les bateaux de pêche-promenade (ces derniers représentant 80% de la flotte) se répartissent indifféremment sur les 1 013 anneaux loués à l’année. La taille moyenne de ces bateaux est d’environ 8 mètres, les bateaux les plus imposants étant en général amarrés en face, sur le quai Marie de Beaucaire.

Ce que le visiteur peut découvrir en premier et apprécier, c’est l’assistance aux bateaux lors de leur arrivée, notamment pour les guider dans les courants jusqu’à l’accostage. Ce sont jusqu’à sept saisonniers qui concourent l’été à la réception des plaisanciers dans le chenal et au guidage jusqu’au ponton.

Des services appréciables sont offerts aux plaisanciers, comme l’accès aux sanitaires tout près des pontons ou la possibilité de faire le plein 24h/24. Le port dispose de 100 anneaux supplémentaires pour les plaisanciers en escale, plus 50 anneaux dégagés provisoirement par des plaisanciers à l’année en voyage. Une darse pour les visiteurs (obligation légale) est creusée à 3 mètres au-dessous du niveau zéro pour les visiteurs. Le port, comme d’autres ports de l’Atlantique, s’est engagé dans le système des « passeports-escales ». Celui-ci permet, depuis 2013, de profiter d’escales gratuites pour les plaisanciers dans les autres ports affiliés, avec leur accord, ou d’obtenir le remboursement de l’escale. L’adhésion à ce système a entraîné une croissance de 6,5 % de l’activité de passage.

Le port dispose, comme atout précieux, d’un bassin très abrité par la dune de la Garenne. En cas de forte tempête, il n’est à déplorer aucun accident sérieux. L’exemple le plus significatif est celui de la terrible tempête XYNTHIA. Nul n’a oublié que le 28 février 2010, celle-ci a provoqué la mort de 59 personnes en France et près de deux milliards d’euros de dommages. La côte vendéenne a été particulièrement touchée. Cependant, même si des dégâts ont été constatés sur l’aire de carénage et le petit bassin nautique près de la Tour Joséphine, aucun bateau n’a subi de dégradation dans le port de plaisance.

Pour les plaisanciers, le coût de l’accostage au port de plaisance représente une dépense modérée. La chambre régionale de la Cour des Comptes, dans son rapport de 2015 (3) « a tenté de comparer les tarifs 2014 des ports des départements voisins, en gardant à l’esprit que les prestations et les tarifs qui en découlent diffèrent d’une collectivité à une autre. Sa modération lui permet de rester compétitive face aux autres ports voisins. On observe que les tarifs de Port-la-Vie sont relativement proches de la moyenne. » La Cour des Comptes ajoute : « La renommée du port ne faiblit pas. Il affiche complet et la liste d’attente compte 400 noms alors que certains ports vendéens n’ont plus de liste d’attente depuis que l’environnement économique général s’est dégradé. »

De même, la SEMVIE s’attache à développer les activités nautiques, notamment en direction des jeunes du pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, avec des partenariats étroits avec le CVGC (Club de Voile de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, activités de loisirs et régates). Les jeunes peuvent s’intégrer ensuite au tout récent TEAM VENDEE (qui a remplacé le Pôle Vendée France), centre d’entraînement des futurs champions de la voile, qui participe à la renommée du port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Financièrement, le port de plaisance affiche une belle santé puisque l’activité portuaire est bénéficiaire.

Mais le tableau ne serait pas complet si le problème récurrent du port n’était évoqué, à savoir les opérations de dragage. Comme l’explique une précédente étude de V.I.E. publiée dans le bulletin de 2015 (4), le désenvasement est justifié « par la nécessité économique de navigabilité dans le chenal de l’estuaire et dans les bassins portuaires. » Mais la solution actuelle de dragage (par un engin appartenant à la SEMVIE) a suscité quelques interrogations sur la nocivité des rejets et « les risques sanitaires engendrés par les différents contaminants contenus dans les sédiments dragués qui ont motivé des signalements de la part de responsables de clubs de sports nautiques et de leurs adhérents ». Cependant ces observations doivent être modérées par l’effet des autres sources de pollution. Des solutions sont étudiées sans qu’aucune position ne soit pour le moment retenue.

La visite du port de plaisance s’achève sur l’esplanade qui accueille à gauche les installations de la criée et à droite divers commerces, prélude à un centre-ville commerçant tout proche. Cette proximité concourt à conserver l’harmonie entre les ports de plaisance et de pêche, dont chacun tire profit des activités de l’autre. Nul doute que l’idée des années 60 a fait plus que son chemin et que le port a encore de beaux jours devant lui.

Christine Ménard

 

 

  1. Article août 1977 du « Vendée Journal – Edition de St GILLES CROIX DE VIE »
  2. Escale du voilier de course SAVEOL en 2012 : https://www.youtube.com/watch?v=Amp68pMFA24
  3. Rapport de la cour des comptes publié sur le site : http://www. ccomptes.fr/Publications/Publications/Societe-d-economie-mixteSEM-de-gestion-pour-la-mise-envaleur-de-Saint-Gilles-Croix-deVie-SEMVIE-Vendee
  4. Extrait du Bulletin de V.I.E. https://association-vie-vendee.org/le-dragage-des-ports-desaint-gilles-croix-de-vie-quellesalternatives/
Bulletin 2016 Histoire - Récits - Mémoire

La criée de Saint Gilles Croix de Vie, une longue histoire

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Mai 1929, la criée municipale, tôt le matin.

On se bouscule dans l’allée centrale, luisante d’humidité. Là se mêlent les pêcheurs, chaussés de leurs sabots à jambières, poussant des charrettes ruisselantes, chargées de la pêche du jour. Des badauds, et les mareyeurs observent. A l’écart, se tient un petit groupe d’hommes, les gérants des usines venus sentir la tendance du marché du jour. Leurs tenues sombres et citadines tranchent sur les camaïeux de bleu des marinières éclairés, par touches, par le flot de lumière qui se déverse à travers le porche, ouvert à deux battants sur le quai de la République. A force d’allées et venues, les poissons sont maintenant rangés par lots et espèces sur les deux larges bancs de ciment qui, de part et d’autre, bordent l’allée. Soudain, un calme relatif se fait. La tension qui s’installe fige la foule. C’est alors qu’une voix forte psalmodie une mélopée, inintelligible pour le profane, que seuls comprennent les acteurs de la scène qui se répètera plusieurs fois dans la journée au fil des arrivages. Le crieur met à prix les lots exposés et procède à leur adjudication, saisissant les signes imperceptibles qui s’échangent dans le brouhaha des commentaires. Des mimiques expriment la satisfaction ou le dépit. Les premiers arrivés vendent leurs poissons à bon prix. Il ne suffi t pas d’être un bon marin et un bon pêcheur pour réussir sa pêche, il faut aussi gagner la course et accoster le premier. Sitôt achetée par les mareyeurs, la pêche du jour sera dirigée sur Nantes, la Roche sur Yon, Fontenay le Comte, Luçon. Brusquement, tout est joué et la criée se vide. Les usiniers s’éloignent. Leur heure viendra avec l’arrivée des sardiniers. C’est alors que les volumes mis à la vente changeront d’échelle même si les mareyeurs sont encore là pour acheter la fraîche qui sera vendue au coin des rues de Nantes et des villes du bocage. Les quantités pêchées vont se démultiplier avec la découverte de l’appertisation*.

A Croix de Vie le procédé fut appliqué par le sieur Jutel dès 1840. Dans le sillage de cette invention, une dizaine d’usines s’implantèrent sur la rive droite de la Vie. Seule l’usine Gendreau subsiste encore. Elle fait travailler près de 300 personnes sur deux sites, celui de la Bégaudière où l’usine «Vif Argent» développe la filière des plats cuisinés et l’usine Bilbao, initiée en 1948 par des marins syndiqués qui avaient voulu maîtriser toute la chaîne de production, depuis la pêche, la transformation jusqu’à la commercialisation pour mieux défendre leurs intérêts. Les premières usines faisaient suite aux saurisseries dites encore confiseries qui, depuis le XVIIIème siècle faisaient confire dans le sel le poisson lité par rangée et pressé dans des tonneaux. Pêcher, transformer, vendre le poisson, autant de métiers dépendant les uns des autres mais dont la coopération ne va pas de soi, tant chacune des parties s‘efforce de tirer son épingle du jeu. Le pire arrive pour les marins quand les acheteurs s’entendent pour acheter à la baisse. C’est la crise qui remplira plusieurs fois les rues des poissons invendus puis laissera les bateaux à quai. Pourtant les usines peuvent continuer de mettre en boîte du poisson importé jusqu’à ce que les femmes de marins, également ouvrières d’usines refusent de travailler, obligeant les usiniers à accepter de payer la pêche à un prix raisonnable qui permette aux capitaines de faire face à leurs charges et de payer les hommes d’équipage décemment. Quand le moteur remplacera la voile, le gasoil allongera la liste des dépenses et les bateaux changeront de ligne grâce à l’inventivité du chantier Bénéteau qui sera le premier à miser sur cette transformation à partir de 1925.

Afin de réduire leurs coûts de fonctionnement, les marins sauront s’organiser en coopératives permettant des achats groupés avantageux. Ils sauront aussi s’adapter aux volumes de pêche qu’exigeait la rentabilité des usines au point que, la sardine devient le poisson phare des ports vendéens. Entre les années 1880 et 1881, la sardine se fera rare le long des côtes vendéennes sauf en face de Croix de Vie. Les Sablais s’orienteront, alors, vers la pêche au thon tandis que les Croixdeviots rachèteront leurs barques de pêche sans négliger d’armer pour le thon. C’est à partir de ce moment que Croix de Vie s’affirmera leader de la pêche à la sardine tandis que la flottille bretonne accostera le long de ses quais à chaque belle saison.

Dans les années 50, les marins ne sont plus satisfaits des prix qui sont proposés et trouvent preneurs aux Sables. Quelques capitaines pressentirent les risques d’une désorganisation du marché local qui pourrait les livrer encore plus à ses lois s’ils se dispersaient. Ils dépasseront leurs différents et, avec le concours de la mairie concevront le projet d’une nouvelle criée. Ils la voulurent deux fois plus vaste, plus fonctionnelle et surtout, implantée entre les deux darses du port afin de ne plus avoir à franchir les voies ferrées. En 1962 le port est doté d’une nouvelle criée qui ne sera plus municipale mais gérée par la Chambre de Commerce et d’Industrie.

A partir de 1970, les techniques de pêches évoluèrent, faisant délaisser le filet droit au profit de la bolinche ou fi let tournant et utiliseront les détecteurs à ultrasons. Dans le même temps, la pêche à l’anchois s’avéra des plus rentables. Jusqu’alors ce petit poisson était plutôt la bête noire des marins qui devaient l’éliminer de leur pêche de sardines au risque de la gâter par des manipulations quand leurs acheteurs exigent une qualité irréprochable. Ce fut le cas jusqu’à ce qu’Edmond Bouanha s’installe à Croix de Vie en 1967. Venu d’Algérie il sait combien ce poisson est apprécié sur les bords de la Méditerranée à condition de savoir le préparer en semi- conserve. Cet entrepreneur ouvre de nouvelles perspectives aux marins qui se lancent dans la pêche à l’anchois. La pêche au thon amènera également à la criée des tonnages importants. Certains capitaines comme Jean Driez, du Baroudeur, adoptent une technique novatrice, l’appât vivant. Dans le même temps la pêche côtière est active. Dans les années 90, le tonnage des prises passera de 4 000 tonnes/an à 12 000 tonnes/an. La criée tourne à plein régime. C’est alors que Bruxelles exigea l’application de nouvelles normes. A l’époque, la Vendée comptait 3 criées, aux Sables, à l’Ile d’Yeu et à Croix de Vie. Le dynamisme du port justifie ces investissements. C’est décidé en 1993. En 1995 la criée aura une surface opérationnelle de 9 200 m2 comprenant une halle de vente de 3 000 m2 et 14 ateliers de mareyage pour un coût de 30,5 millions, le tout sera financé en partie par des subventions notamment européennes dans le respect des normes édictées par Bruxelles. Voilà le port doté d’un équipement performant que d’aucuns diront surdimensionné mais à l’époque le port était optimiste, lui qui débarquait de forts tonnages de sardines, d’anchois et de thons sans négliger la pêche côtière que les sardiniers pratiquent l’hiver, tandis qu’à la même saison les civeliers sillonnent l’estuaire de la Vie.

A partir de 2000, l’horizon s’est s’obscurci. Pour certaines espèces pêchées intensivement, les réserves halieutiques s’épuisaient. Bruxelles décida des mesures drastiques. En France, le plan Mellick conduira à la destruction de nombreuses unités du port et à la dispersion de leurs équipages détruisant autant de savoir faire collectifs et des pans entiers de la culture maritime.

Et maintenant ? La criée de Saint Gilles Croix de Vie occupe la 29ème place sur les 36 que compte la France avec 3 378 tonnes de poissons dont 2 285 tonnes de sardines. Elle assure la vente de 86 espèces de poissons et 4 de crustacés et fruits de mer pour une valeur de 6,3 millions d’euros en 2014. Depuis 2011, la vente est en ligne suivie par une vingtaine d’abonnés. La criée est alimentée par une flottille de 44 unités manoeuvrées par 110 marins qui pratiquent trois types de pêche : au large pendant 3 à 5 jours, côtière de 1 à 3 jours et la petite pêche à la journée. La criée écoule les 7 prises en 3 ventes par jour s’échelonnant de 5h30, 7h à 14h30 tandis que la vente de la sardine s’effectue à la saison en continu. Alors que le port de Saint Gilles Croix de Vie garde ses caractéristiques de port de pêche authentique, des menaces sérieuses se sont profilées sur l’avenir de sa criée à compter du 1er janvier 2017 au profit du port des Sables d’Olonne dans le cadre d’une politique de rentabilisation des équipements et des infrastructures maritimes. Cette approche quantitative ne prenant pas en compte le rôle moteur des activités du port sur le dynamisme du tourisme et plus largement de l’ensemble du littoral a heurté les élus locaux. C’était aussi tenir pour peu le rôle économique et social du port et de sa criée qui génèrent plus de 200 emplois sans compter les activités qui leurs sont liées. Ils décidèrent, le 5 février 2015, de doter l’intercommunalité d’une compétence maritime renforcée incluant les ports de plaisance et le port de Saint Gilles Croix de Vie.
Depuis lors il revient à la Communauté de Communes d’élaborer son projet maritime pour le développement du Pays de Saint Gilles Croix de Vie. Trois axes seront à satisfaire : – Promouvoir le label « poisson de Saint Gilles Croix de Vie » au service des pêcheurs et des mareyeurs locaux. – Redynamiser la gestion des équipements du port dont en 2013, la Chambre Régionale des Comptes avait mis en évidence la rentabilité et le fort potentiel, – Poursuivre la mutualisation les services entre le port de plaisance géré par la SEMVIE et le port de pêche. Des études sont déjà lancées afi n de concrétiser ces perspectives et de rassurer quant à l’impact financier de la décision sur le budget de la Communauté de Communes et plus largement sur la fiscalité locale. La criée dite aussi centre de marée est le noeud des échanges entre pêcheurs, usines de conserve et mareyage. Depuis 2015, les décideurs locaux se sont montrés déterminés à maintenir cet équipement indispensable à l’avenir du port et des métiers de la mer. Facteur décisif de notre identité collective, il est la source de notre attractivité touristique. Les faits donnent raison aux élus qui misent sur notre criée dont le tonnage de poisson vendu ne cesse d’augmenter.

*Du nom de l’inventeur, Nicolas Appert (1774-1841) qui mis au point la conservation de longue durée des aliments par la chaleur.

Michelle Boulègue
Sources :
Gilles Héraud, ancien directeur de la criée.
Louis Vrignaud, dont les mémoires « J’ai posé mon sac à terre » (2005) sont un témoignage vivant d’une tranche de la vie du port.

Bulletin 2015 Histoire - Récits - Mémoire

Le parler des marins locaux (suite)

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Maurice Guittonneau a dressé un lexique qui s’enrichit tous les jours, nous poursuivons la publication de ce lexique. V.I.E. vous invite à le compléter.  
A vous !

4 Rétamé ….. À bout de fatigue, ou sous l’effet de l’alcool (ivresse).
2 Revlin de vent… Changement spontané pour un bref moment de la direction du vent . Plus fréquent lors des chaleurs de l’été
2 Sabaille (f) ….Cordage (bout’) qui relie le ret’ de sardine au canot.
1 Sabouraôu (m).poiss… Petite vive qui se tient surtout en bord de côte sur les plage de sable.
1 Sourdon (m)…coq.. bivalve …. Coque.
2 Salabarde (f) ……Grande épuisette montée sur palan qui sert à remonter le poisson à bord.
2 Salet (m) … Fouine ( fourche  avec argaillons  au bout d’un grand manche).
2 Sourit’ (m) ….. Taquet de bois fixé sur la lisse pour coincer les lignes à thon ou autres…
4 Sourit’ (m) ….Hématome, bleu du à un pincement de la peau, d’un doigt .
4 Sagoillage (m) …Ballotage: Agiter, secouer, action due au roulis et au tangage qui sont de tous sens.
1 Tape-cul (m) …crust. … Galathée. Crustacé décapode au corps aplati (de 5 à 8 cm)
2 Talonnette  (f) …. Sabot , Galoche en cuir avec une semelle de bois
2 Toulet’ (m) …..Tolet : Bout de bois qui sert à maintenir l’aviron de nage à l’aide d’une estrope.
3 Traites …… Parcs à moules : Autrefois, concessions accordées aux marins pêcheurs sur la Vie afin que ceux-ci, pendant les périodes creuses d’hiver, puissent en faire l’exploitation.
1 Tiritarat’ ou Aigrelette (m) …oiseau …Sterne, petite mouette.
1 Trembiard ou Dalitte (m) … poiss… Raie Torpille.
2 Tinette (f) ….. Récipient qui servait à ramasser des déchets de poissons ou les poissons salés afin d’en faire de l’appât.
2 Toutas ou Totas (m) ….Paquet de moules ou d’huitres prises ensemble.
2 Treuillot’ ou Trouillot’ (m) …Épuisette.
2 Trouille (m) …. Épuisette à deux manches.
5 Traîner son plomb …… Fait qu’un marin a mal pêché «Il a traîné son plomb !». Car le plomb de sonde servait à reconnaître la profondeur, la composition et le lieu des fonds marins, ce qui lui permettait de mieux reconnaître et affiner sa pêche.
4 Trâlée (f) …. Se dit d’un grand nombre, de gens, d’animaux … d’évènements bons ou mauvais. Une trâlée de mauvais temps (série de tempêtes).
1 Terre (f) …poiss….. Une Myliobatis.  Raie avec aiguillon veni- meux sur la queue, synonymes : Mourine, Aigle de mer, Paste- nague.
4 Trac (à) …. Couper au ras, trancher net sans laisser de bout’.
2 Touaïe (f) …. Longueur : Sur une filière de pêche, partie de ligne ou d’orin plus ou moins longue, selon la profondeur, entre la première gueuse et flotteur ou engin de pêche (casier, filet hameçon).
4 Turcoller ……. Chanceler ou vaciller sur ses jambes….se dit d’une personne ou d’un animal qui ne marche pas droit sous l’effet d’une grande fatigue, d’une maladie ou cas d’ivresse.
1 Use-Babines  * … coq.. bivalve … un Pignon (uneTelline).
1 Veuson (m f)….. Un Enfant turbulent, qui ne tient pas en place tout en faisant du bruit.
3 Veusounne  ….. Bruit lancinant  voir énervant  ( ou veusounne sans arrêt à mes oreilles  )
3 Virée (f) …. Boucle du cours de la rivière, méandre.
5 (tu) Vireras de bord ….. Être dans le même cas …. Je suis comme toi dans la même situation, dans la même incompréhen- sion, autres …. Toujours employé dans le sens d’une situation plus ou moins négative.
2 Vormaïe  (f) …. Engin de pêche pour les anguilles, composé de vers de terre enfilés sur un fil de coton ou de laine mis en paquets au bout d’un perche.
2 Vroïl (m) …. Remous produits par un poisson à la surface de l’eau.
4 Vroïl (m) ….. Sursauter par effet de surprise «Tu m’as fait faire un sacré vroïl !»
4 Vircouèt’ (m) …. Retourner, s’est retourné, faire route (naviguer) en méandres.
4 Vreuillot’ ou vroillot’….. Bien vivant, très vigoureux (se dit des poissons, des crabes ainsi que des hommes).
2 Veusée (f) …. Grain, averse qui va vous tremper (attraper une veusée).
4 Veusée (f) …. État d’ivresse chez une personne «Il se tenait une sacrée veusée !».
4 Vie chère (f) …. Une partie de la marée de pêche, selon l’espèce, vendue et partagée entre l’équipage sans y prélever la part d’armement et les frais (convention armement – équipage).

M. Guittonneau

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