Saint Gilles Croix de Vie a adopté son Plan Communal de Sauvegarde en octobre 2013. Sur l’ensemble de son territoire, le niveau des risques majeurs auxquels la Commune est exposée est évalué au niveau 3, particulièrement au titre des inondations pour l’ensemble du pourtour du bassin portuaire ainsi que pour la rue du Puits Servanteau et le quartier du Maroc.
Son objet est de répertorier les risques nous concernant, de les cartographier, d’en évaluer l’importance tant en terme d’ampleur que de fréquences et d’identifier le moyen de les prévenir. Au-delà de la prévention, en cas de la survenue de ces risques et en fonction de l’urgence d’intervenir, ce plan définit la répartition des responsabilités et des rôles ainsi que le contenu des actions et leurs modalités de mise en oeuvre tout au long de la chaîne de décision impliquant tant la Préfecture, ses services, les services de la météo que la Communauté de Communes et la commune elle-même. Après avoir subi les inondations engendrées par Xynthia nous ne sommes pas surpris de constater que les risques d’inondation terrestre et de submersion maritime des quartiers limitrophes du quai Gorin occupent la première place, au niveau 3 sur l’échelle des risques. Viennent ensuite les risques de pollution maritime et/ou des eaux intérieures (rupture du barrage du Jaunay), d’érosion littorale, les risques technologiques, les risques sanitaires tels que canicule, les pandémies et enfin les risques sociétaux liés à des moments de rassemblement de foule lors d’expositions ou de feux d’artifice par exemple. Les risques liés à un glissement de terrain ou à un séisme ne sont pas négligés mais jugés peu probables.
L’alerte des populations concernées et leur prise en charge sont au coeur des dispositions envisagées selon le degré de gravité de la situation (alerte orange puis alerte rouge). La prise en charge des populations qu’il faudrait évacuer est également prévue ainsi que les lieux de rassemblement, place Kergoustin, parking de la Rivière et parking du cimetière des Terres Franches. En matière d’hébergement, la salle de la Vie, la salle de la Chapelle et les équipements sportifs seraient, sans surprise, mobilisés. La question est de savoir comment organiser les déplacements quand les voies d’accès seront probablement inondées et de toute façon interdites à la circulation ainsi qu’il est prévu. Notons enfin qu’en cas de pollution technologique nécessitant l’absorption de doses d’iode, il n’est prévu qu’un site de distribution, dans les services techniques de la ville dans la zone de la Bégaudière. Si approfondi que soit ce plan, la meilleure protection reste la prévention. Le relèvement du quai Gorin à 3,85 m et la protection du quai des Greniers joueront un rôle majeur en la matière. Enfin la sensibilisation du public est une nécessité de premier plan particulièrement pour les quartiers les plus exposés et dûment identifiés. La Communauté de Communes s’est dotée d’un système individualisé permettant d’alerter en trois appels les habitants les plus menacés par une submersion marine et/ou une rupture de barrage via SMS, téléphones fixes et portables. Il est également prévu de recommander aux populations exposées aux risques d’inondation et de submersion marine de s’équiper en sacs de sable ou à faire poser des batardeaux afin d’étanchéiser les huisseries. Mieux vaudrait ne pas attendre l’alerte rouge et que les habitations concernées fassent l’objet d’une expertise par les services compétents de la mairie afin d’éviter les affolements et l’impuissance devant l’inévitable quand il est trop tard. Des communes vendéennes ont pris cette question très au sérieux et ont même prévu de mettre certains équipements à disposition des riverains les plus exposés. Il est de bon ton de se vouloir rassurant mais pas au point d’endormir la vigilance. Il paraît qu’une tempête comme Xynthia ne se renouvellera que dans un siècle. Voire !
Michelle Boulègue
Source : Le Plan Communal de Sauvegarde de la ville de Saint Gilles Croix de Vie