La force d’attraction d’un port se nourrit de ses activités : commerce, pêche, arsenaux maritimes, plaisance… Mais coupez une branche maîtresse et l’arbre risque de mourir. Le port gillocrucien vit cette menace avec la fermeture éventuelle de sa criée, qui entraînerait à court terme la disparition de sa filière pêche.
Quelques chiffres : 50 bateaux approvisionnent une halle à
marée moderne conçue pour traiter 7000 tonnes annuelles de poissons. La progression des tonnages en 2014 ne masque pas un apport fl uctuant entre 3100 tonnes et 4100 tonnes depuis 2007 entraînant une perte d’exploitation estimée à 200 000 euros par la C.C.I., gestionnaire du site. Pour causes, une politique des quotas qui malmène la pêche, un équipement surdimensionné, mais aussi la proximité d’une criée classée quatrième port de pêche en France qui draine des apports extérieurs, dont 29% de St Gilles Croix de Vie, toutes espèces confondues.
La Communauté de Communes propose de prendre en charge la gestion de la criée. Mais on peut craindre que la diminution de l’influence de la pêche là où elle est essentielle, rende incertaine la pérennité de cette solution face à une logique économique évolutive, mais incontournable.
Pour de multiples raisons, économiques, touristiques, sociales, patrimoniales, le maintien de la criée est indispensable à
l’équilibre portuaire. En dépit de leur lent dépérissement, les activités traditionnelles peuvent se perpétuer, mais au prix d’adaptations et d’innovations dont les ports de l’Atlantique fourmillent d’exemples. Musées maritimes, muséographies, espaces de rencontre… autant de pistes dont Saint Gilles
Croix de Vie peut s’inspirer pour mériter le label «port d’intérêt patrimonial», combien préférable à un devenir de parking à voitures qui ne fait rêver personne. Les évènements tragiques de ce début 2015 conduisent V.I.E. à s’associer à l’hommage envers la liberté d’expression dont les limites sont fi xées par la loi, donc a priori non négociables. Mais «la liberté d’expression ne va toujours pas de soi» le titre est celui d’un article de «Ouest France» du 15/01/2015 dont l’auteur (auprès duquel je tiens à m’excuser pour cet «emprunt») démontre à l’aide d’exemples tirés de l’actualité vendéenne récente, combien dans tous les domaines – culture, religion, social – le parcours est difficile.
Gérard Roches