Association VIE Vendée » Blog Archives

Tag Archives: histoire

Bulletin 2023 La ville, histoire, enjeux et perspectives

UNE NOUVELLE PAGE S’OUVRE POUR «LES RIMAJURES».

Published by:

UNE NOUVELLE PAGE S’OUVRE POUR «LES RIMAJURES».

À lumière déclinante, quand la plage se vide et que les mouettes commencent leur glane, il arrivait béret sur la tête et chevalet sous le bras. Une sorte de connivence se créait. Chacun s’affairait à rassembler parasol, serviettes, pelles et seaux, le guettant de l’œil. Des enfants, sourds aux appels des parents, faisaient cercle, en arrière, respectueux et curieux de ce qu’Henry allait dessiner, conscients
qu’il allait leur offrir un moment de leur vie qu’ils n’oublieraient pas. D’un tracé, vif et sûr, il esquissait une scène, quelque fois rehaussée de pastel ou ombrée d’aquarelle. Plus tard, Henry Simon la peaufinerait dans cet atelier-bourrine «Les Rimajures», qu’il avait fait construire en 1953 à la limite du
marais comme un trait d’union entre Saint-Hilaire et Croix-de-Vie. Une œuvre sincère s’est créée entre
ces murs, empreinte de fraternité avec le monde des maraîchins et celui des marins dont Henry Simon savait si bien restituer l’identité avec humour et tendresse. Cette œuvre s’est construite peu à peu, se transformant au gré d’une vie ouverte aux rencontres et à la diversité des cultures. L’œuvre d’Henry Simon, aux formes d’expressions si variées (dessins, peintures, décors, céramiques), s’est épanouie dans toute sa diversité devenant partie intégrante de notre patrimoine culturel.

Henry Simon, déjeuner en famille sous les pommiers des Rimajures.

 

En 2007, laissée à l’abandon, la bourrine a été achetée par une de ses filles qui souhaitait préserver le lieu et mettre en évidence le processus de création d’Henry Simon. En pénétrant dans la bourrine on retrouvait l’ambiance de son atelier avec son chevalet, ses objets familiers. Certaines de ses toiles étaient exposées dans des salles lumineuses et dépouillées, trop petites pour en accueillir autant que souhaité. Des animations offraient aux enfants un espace où ils pouvaient laisser libre cours à leur imagination.
Des artistes y furent accueillis pour créer et exposer leurs œuvres. Le jardin toujours fleuri et joyeux, à l’ombre du pommier se dota bientôt d’un banc circulaire qui offrait des moments délicieux de repos et de rencontres chaleureuses. Les «Rimajures», tant appréciées des habitants et des vacanciers, furent ainsi sauvées et une association créée : «L’Atelier HenrySimon, les Rimajures».
Pendant près de 10 ans elle fut un important soutien pourde nombreux projets.

En 2015, la municipalité, sensible à la dimension patrimonialedes lieux et au rayonnement de l’œuvre d’Henry Simon, en fit l’acquisition. Après quelques travaux urgents de préservation, elle a conçu un projet culturel, véritable mise en lumière de l’œuvre de l’artiste.

Au printemps 2023, s’ouvrira un ensemble culturel doté des dernières technologies, avec la bourrine restaurée en son centre. Ce nouveau site, accessible à tous, se compose d’un lieu d’accueil-boutique, d’une coursive qui surplombe le jardin, mettant en lumière la bourrine et qui nous mène vers une salle d’exposition moderne de 80 m2, un centre de ressources artistiques, une partie administrative et un espace pour accueillir des ateliers d’artistes en résidence.
En avant-première de son ouverture, l’association «L’Atelier Henry Simon, les Rimajures» a prévu d’organiser, en partenariat avec la ville et son service culturel, une exposition «hors les murs» conçue comme une promenade à la découverte des œuvres d’Henry Simon. C’est ainsi qu’une trentaine
de tableaux et de céramiques seront exposées dans différents commerces de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Cette exposition a pour objectif d’attirer les différents publics vers ces nouvelles «Rimajures» pour y découvrir ouredécouvrir l’homme, l’artiste et son œuvre.
Les nombreuses contraintes imposées par l’exiguïté du lieu et le respect des normes en vigueur, nous éloignent sans doute de l’intimité et de la simplicité voulu par l’artiste à sa création, mais ce pôle culturel ambitieux va participer au rayonnement de l’artiste sur son territoire et bien au-delà. Nous attendons avec impatience de pouvoir enfin retrouver le chemin des Rimajures.

Sources : Entretien avec Anne Simon-Feuillatre, Présidente de l’association «L’Atelier Henry Simon les Rimajures».

 

Henry Simon dans son atelier des Rimajures.

 

 

Le comité de rédaction 

Bulletin 2023 La ville, histoire, enjeux et perspectives

DES HALLES COUVERTES À  SAINT-GILLES-SUR-VIE. 

Published by:

DES HALLES COUVERTES À  SAINT-GILLES-SUR-VIE. 

 

Bien avant les «LES HALLES DE LA  VIE», au succès mérité, des halles couvertes existaient à Saint-Gilles-sur-Vie. Marcel Baudoin dans ses «écrits» cite  l’abbé Pondevie qui publia en 1885  l’intégralité d’un document datant de 1699 et relatif aux «droits de halles».  Il y est fait mention des Halles de Saint-Gilles (N° bibl.109). 

Au XVIIème siècle, des halles en bois  se dressaient devant l’église de Saint Gilles, construites par des entrepreneurs qui en tiraient profit en faisant payer un droit de place aux commerçants. Les jours de marché et lors de la fête du 24 août, une foule affairée et animée se rassemblait sous la haute charpente en bois pour y échanger des nouvelles et des marchandises : légumes, volailles, sardines, tissus,  paniers, cordages. Après avoir érigé le Mât de Mai sur la place du Marché aux Herbes, les bacheliers (1) faisaient  la fête aux derniers jours d’août et lors d’évènements marquants.  

La consultation des Archives de Vendée nous en dit plus. 

La délibération du conseil municipal  de Saint-Gilles-sur-Vie du 24 juin 1811, acte la location des halles au sieur de Marolles, usufruitier, pour 500 francs par an. Les halles changèrent ensuite  de propriétaire comme le révèle le  problème de fermage qui opposa M.Boyer à la commune (délibération du conseil municipal du 24 juillet 1834). S’étant porté acquéreur des  halles pour 11 000 francs, il voulut en  augmenter le loyer à 600 francs prétextant être propriétaire du sol ce que contesta la mairie preuve à l’appui.  L’affaire traînant en longueur, la mairie envisagea alors la construction de nouvelles halles plus vastes, de 50 m  de long. Finalement, la sous-préfecture des Sables-d’Olonne appelée à la rescousse donna raison à la mairie. M. Boyer fut contraint de jeter l’éponge. 

A son tour, M. Goguet, fort de la caution apportée par les époux Malhat se portant garant de sa solvabilité, signa le 24 juin 1838, un nouveau bail de 5 ans avec la mairie représentée par le maire, Désiré Raynaud, pour un loyer  de 615 francs par an. M. Goguet ne tarda pas à se plaindre que l’affaire n’était  pas assez rentable. Il en rendit la mairie responsable. En 1841, Il demanda à  la mairie de décider la tenue de 3 marchés par semaine afin de compenser la perte estimée à hauteur d’un quart de son chiffre d’affaires générée par l’ouverture d’un marché à Croix-de Vie. Le 4 septembre 1841, M. Goguet envoya à la mairie une résiliation du  bail assortie de l’exigence d’une compensation estimée à 796 francs. Le 24 décembre 1841 ces exigences sont révisées à la hausse pour un montant de 1 451 francs. La mairie, considérant ces demandes irrecevables décida, par délibération du même jour, de s’en remettre à l’avis de la sous-préfecture des Sables-d’Olonne et, en attendant, de percevoir directement les droits  de place déposés auprès de Me. Le gean de Barreau. Le 2 octobre 1842,  le conseil municipal dénonça «l’état  déplorable des halles» dont particulièrement celui de la toiture et envisagea de se retourner contre les époux Malhat qui s’étaient portés caution. Le conseil municipal, réuni en séance le 31 juillet 1843, constata l’insolvabilité de M. Goguet et du couple Malhat et le principe d’une expropriation de M. Goguet fut évoqué. 

Finalement, le temps passant et les parties se lassant, le conseil municipal du 14 février 1844 décida de faire coup double. La mairie se porta acquéreur des halles, au grand soulagement de M. Goguet, aux abois, pour  une somme de 10 926 francs et signa l’achat aux époux Malhat d’une maison en bordure de quai pour un mon tant de 12 000 francs afin d’en faire la future mairie et le prétoire de la commune. M. Goguet perçut les arriérés de location. La mairie finança ces sommes par un emprunt de 23 000  francs souscrit auprès de la Caisse des Dépôts et couvert par l’instauration d’un impôt «extraordinaire» décidée lors du conseil municipal du 25 février 1845. A compter de cette date, les halles furent mises en fermage, sous le contrôle de la mairie.  

Le 23 mai 1897, la mairie décida de détruire les vieilles halles en bois et de reconstruire au même endroit des  halles en pierre de Saint-Savin, briques et métal. Elle confia la conception et le suivi du chantier à l’architecte Charles Charrier*. Celui-ci proposa une nef d’une trentaine de mètres de longueur sur 14 m de largeur coiffée d’une charpente métallique recouverte de tôles galvanisées. Sur les murs de soubassement d’une hauteur de 1,10 m, furent implantées des tôles de protection sur lesquelles furent appliquées des grilles qui bien plus tard clôtureront le jardin de l’Hôpital de Saint-Gilles. A  l’intérieur furent aménagées 14 stalles de chaque côté d’une allée centrale. Les étals de boucherie et de charcuterie furent placés sur les côtés nord et sud. Les étals situés de part et d’autre des portes latérales furent réservés aux légumes, poissons et crustacés.  La réception des travaux eut lieu le 18 août 1898. 

Les Halles de Saint-Gilles-sur-Vie.
Extrait de « Saint-Gilles-Croix-de-Vie,
miroir d’une mémoire», de Bernard de
Maisonneuve, édité par L’A.R.H.I.M.S.

Dès 1894, une pompe-borne avait été adjointe au puits existant sur la place. Cet équipement, installé par l’entreprise de ferblanterie et de plomberie Michon, facilitait grandement le nettoyage régulier des lieux.  

Le coût de la construction estimé à 29 800 francs fut couvert par un emprunt de 30 000 francs souscrit  auprès de la Caisse des Dépôts, remboursable en 10 ans et financé par un «impôt extraordinaire». Les entreprises locales contribuèrent à cette construction ainsi qu’aux réfections qui s’imposèrent au fil du temps. Les halles furent aussi prétexte à des litiges entre commerçants, placier et riverains comme celui qui opposa les marchands de crustacés habitués à offrir leur produits au nord des halles mais que les riverains exigèrent de voir déplacer au sud. Finalement, il  fallut une délibération de la mairie du  24 mars 1901 instaurant des amendes  en cas de refus pour que satisfaction soit donnée aux riverains. 

Pôle de l’activité commerciale et sociale  de la ville, les halles poursuivirent leurs activités, non sans aléas. Le 24 novembre 1904, M. Fonteneau demanda à résilier le bail. Lui aussi se plaignait de ne pouvoir rentrer dans ses fonds tant le marché de Croix-de-Vie lui portait préjudice. La résiliation fut actée le 24 décembre 1905,  donnant à la mairie l’opportunité de réviser le cahier des charges et de décider l’instauration d’un troisième marché le dimanche outre ceux du mardi et du  jeudi. De plus de nouvelles foires furent  décidées les troisièmes dimanches d’octobre, de novembre et de décembre en  sus de celles du 24 août et des lundis de  Pâques et de Pentecôte.

Régulièrement des travaux d’entretien et de réparation furent décidés en privilégiant les artisans de la commune, tel le ferblantier Elisée Gabriel qui assura la  réfection de la toiture en 1926 pour un  montant de 4 368 francs. 

Au cours des années 50, le démantèlement des halles fut décidé dans le cadre  d’un vaste plan de rénovation urbaine lancé par la municipalité voulant tourner le dos aux temps de la guerre et de  l’Occupation.  

 

1 – Sous l’Ancien Régime, les bachelleries  sont des fêtes de jeunes gens, mais égale ment des associations de jeunesse. La ba chellerie est un groupe social détenant une  personnalité civile reconnue par tous. Elle est  composée des bacheliers, jeunes hommes  célibataires de la paroisse où elle fonctionne.  À la tête de la bachellerie, le premier des  bacheliers porte fréquemment le titre de roi. 

 

 

Plan établi par Bernard de Maisonneuve à
partir des écrits de Marcel Baudouin.
Extrait de «Saint-Gilles-Croix-de-Vie, miroir
d’une mémoire», édité par l’A.R.H.I.M.S.

 

 

Sources :
• Les délibérations des conseils municipaux de SaintGilles-sur-Vie.
• Bernard de MAISONNEUVE. «Saint-Gilles-Croix-deVie, miroir d’une mémoire», édité par l’A.R.H.I.M.
• Les archives personnelles et familiales de Christophe Vidal, dessinateur d’architecture à Saint-GillesCroix-de-Vie.
• La bachelerie de Saint-Gilles et la plantation du mai
en 1781. In : Annuaire départemental de la Société
d’émulation de la Vendée, (1861-1862), [1e série, vol.
8], p. 198-204. [Arch. dép. Vendée, BIB PC 16].
• PELLEGRIN, Nicole. Les bachelleries : organisations
et fêtes de la jeunesse dans le Centre-Ouest, XVeXVIIIe siècles. Poitiers : Société des antiquaires de
l’Ouest, 1982. 400 p. [Arch. dép. Vendée, BIB 6647].
• TRAVERS Émilien. Les bachelleries : fêtes populaires du Poitou, du Berry et de l’Angoumois. Melle :
chez l’auteur, 1933. 47 p. [Arch. dép. Vendée, BIB
953].
• Arch. dépt. Vendée 9 Fi 6 : Arrêt de la Cour de Parlement qui fait défense aux habitants de la paroisse de Saint-Gilles-sur-Vie, en Poitou, de s’assembler et s’attrouper, sous quelque prétexte que ce soit […]. Extrait
des registres du Parlement / signé : Lecousturier. 11
décembre 1782.

*Charrier Charles Joseph (1853-1925) est né
à Coëx et est décédé aux Sables- d’Olonne.
Architecte à Alicante (1884-1888), SaintServan (1878-1925) et aux Sables-d’Olonne
(1889-1925).
Principales réalisations : Gares de Murcie
et d’Alicante, Halles de Saint-Gilles-sur-Vie
et de Challans (démolies), Eglise de l’Orbie,
Château de Fort près de Niort, Villas sur la
promenade du Sillon (Saint-Malo), à la plage
de Boisvinet à Croix-de-Vie et sur le remblais
sablais.
Sources : Extrait de notes de Christophe
Vidal. «Evolution architecturale et protection
du littoral» Congrès de Nantes 1999, CTHS
Paris 2002.
Le comité de rédaction

Le comité de rédaction

Bulletin 2023 L’Océan, incontournable acteur de SGXV

LE PROJET DE PORT DE BRÉTIGNOLLES À LA NORMANDELIÈRE. Suite de la Saga. 

Published by:

LE PROJET DE PORT DE BRÉTIGNOLLES À LA NORMANDELIÈRE. Suite de la Saga. 

 

Le 15 octobre 2021, lors d’une réunion  publique, le maire, Frédéric Fouquet, a  défendu l’option d’un port communal, laissant penser qu’elle était la seule capable de répondre aux trois enjeux  du site : faciliter et sécuriser la mise à l’eau, rendre la Normandelière attractive à l’année et prendre en compte  la dimension naturelle du site. (O.-F.  22/10/21) (…) 

Le 24 novembre 2021, La Vigie s’oppose «à toute atteinte au domaine dunaire» et souligne que des expertises supplémentaires repousseraient le réaménagement du plan d’eau. Elle doute du retour sur investissement d’un tel projet. 

Elle rappelle qu’elle «est favorable à un aménagement du site de la Normandelière, en respect avec la Loi Littoral et la préservation de la biodiversité, pour en faire un espace ouvert accessible à tous avec un bon équilibre des  usages.» (O.-F. 24/11/21) 

Depuis : 

2 décembre 2021 : Le Conseil Commu nautaire du Pays de Saint-Gilles-Croix de-Vie met en œuvre l’abandon du projet de port de plaisance sur le site de la Normandelière en accord avec le préfet de Vendée et suivant ses instructions. 

En compensation, la Communauté de Communes décide d’indemniser  la commune de Brétignolles-sur-Mer  pour les études qu’elle a conduites, d’un montant de 2 116 804 euros. 

Cette indemnisation, qui pourrait être versée dans les deux ans, est conditionnée à l’engagement, par la mairie de Brétignolles, de ne pas réaliser de port. 

9 décembre : Le Journal des Sables titre : «Le Collectif pour la remise en  état du plan d’eau s’impatiente et se mobilise»: 

«C’était une promesse de Christophe  Chabot, si le port ne se faisait pas …  Plus rien n’empêche la municipalité de  respecter ses engagements.» 

8 janvier 2022, Ouest-France titre:  «F. Fouquet et C. Chabot, s’associent dans le privé» : 

Frédéric Fouquet, est depuis le 25 oc tobre 2021 le nouveau gérant de l’entreprise Coutaud Manutention dont il  était jusqu’à présent le directeur commercial salarié. 

Christophe Chabot et Frédéric Fouquet sont co-actionnaires de la nouvelle société Foutex maison mère de Coutaud Manutention. 

Dans le même temps, le lobbying de Christophe Chabot est intense auprès de Frédéric Fouquet pour défendre contre vents et marées le projet de  port. L’ancien maire en rend compte  publiquement sur le site de l’association «Brétignolles Veut Son Port», qu’il préside. Au soir du 22 juillet 2021, après le vote du Conseil Communautaire du Pays de Saint-Gilles-Croix-de Vie abandonnant le projet de port à  Brétignolles , Christophe Chabot fustige une «parodie».  

Selon Christophe Chabot, les deux  maires se voient le 1er août, pendant trois heures. À l’issue de cette rencontre, les tensions s’apaisent. «Je  crois pouvoir affirmer que l’on a peut être retrouvé notre Fred… Notre maire a pris l’engagement très clair que rien ne se fera à la Normandelière sans notre association», relate Christophe Chabot. 

12 janvier : Un collectif de contribuables, habitants du Pays de Saint Gilles-Croix-de-Vie, dépose un recours gracieux contre la décision du Conseil Communautaire du 2 décembre 2021, qui actait le remboursement de 2,1 millions d’euros à la commune de Brétignolles, au titre d’études engagées pour l’aménagement d’un port de plaisance, ce projet ayant finalement été abandonné par les élus communautaires en juillet 2021. 

Dans ses vœux, le 8 janvier 2022, le maire de Brétignolles, Frédéric Fouquet maintient la solution d’un  port communal comme «scénario  prioritaire». (O.-F. 14/01/22) 

1er mars : La Région des Pays de Loire  lance un nouvel Appel à Projets pour  un port de plaisance innovant et établit son cahier des charges : 

– Port connecté (internet des objets), 

– Port lieu d’expérimentation, 

– Port durable (économie circulaire,  intégration du port à sec sur le terri toire et dans son environnement). 

Date limite de dépôt des dossiers : 31 mai 2022. 

5 mars, 11 mars et 10 juin : derniers  arrêtés préfectoraux d’abrogation  pour clore le dossier Port-Brétignolles  à la Normandelière, après la décision  communautaire d’abandon.  

5 avril : Congrès annuel de l’association vendéenne des élus du Littoral, salle de la Balise à Saint-Hilaire-de Riez, à l’initiative de Yannick Moreau,  président, et de François Blanchet :  Catherine Meur-Ferec, professeure de  géographie et littoral à l’Université de Bretagne, y intervient sur les risques d’érosion et de submersion côtière. 

5 juin : La Vigie organise un rassemblement pour réclamer la remise en état du plan d’eau de la Normandelière, la remise en état de la dune et le classement définitif du site. 

Le maire évoque un risque de «trouble  à l’ordre public» et envisage un «arrêté  d’interdiction.» (O.-F. 26/05/22) 

9 juin : Après l’abandon du projet de port de plaisance de Brétignolles, en Bureau Communautaire, la Communauté d’Agglomération du Pays de  Saint-Gilles-Croix-de-Vie lance les études pour le développement et l’avenir du port de Saint-Gilles-Croix de-Vie. 

Elle a ainsi répondu à l’Appel à Projets  régional pour un port de plaisance innovant. 

24 juin : le «Collectif pour l’aménagement de la Normandelière» diffuse une vidéo de six minutes, sur YouTube, intitulée «Proposition d’aménagement  pour la Normandelière». 

18 juillet : en pleine sécheresse, la carrière de Brethomé est une énigme:  son niveau d’eau reste insensible aux variations climatiques, ne se remplissant pas par l’eau de pluie et ne se vidant pas en été du fait de l’évaporation. 

8 août : le «Collectif pour l’aménagement de la Normandelière» présente sa vidéo déjà diffusée, le 24 juin, sur YouTube : 

«Pendant 8 mois, 80 bénévoles ont mis en place une démarche de travail en équipe pour réfléchir à une proposition d’aménagement alternative du site de la Normandelière et a réalisé un film permettant de visualiser ce que ces propositions pourraient offrir. 

Le plan d’eau pour la baignade et les  activités nautiques est restauré avec des espaces de jeux en proximité; les bâtiments de la ferme de la Normandelière sont utilisés comme centre d’interprétation pour le public et lieu de vente de produits de la ferme ; la zone humide est aménagée avec des  cheminements doux ; les prairies accueillent des races anciennes de bovins; un vaste espace de maraîchage est dédié à la recherche agronomique et la carrière est imaginée comme un lieu d’accueil du public avec un pont suspendu, une via ferrata et une scène flottante.» 

Le 8 septembre, Ouest-France titre :  «Brétignolles s’oppose à une intervention de l’agglomération dans la dune» : «La Vigie s’alarme de l’érosion de la dune de la Normandelière, sur le littoral de Brétignolles-sur-Mer. Pour l’association, la dune «a été rendue vulnérable suite aux travaux de septembre 2019 [préparatoires] au projet de port». À la veille des tempêtes hivernales, il devient urgent de la protéger.  (…) Le maire de Brétignolles s’oppose à toute intervention sur la dune.» 

Le président de la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint Gilles-Croix-de-Vie, François Blanchet, confirme qu’il n’a pas eu l’autorisation du maire de Brétignolles, Frédéric Fouquet, pour faire intervenir ses services. «Comme je m’y étais engagé lors d’un  Conseil Communautaire en décembre  2021, j’ai sollicité [en mai 2022] le maire de Brétignolles pour une intervention des services intercommunaux dans la dune, afin de limiter l’érosion. Le maire n’a pas souhaité donner suite à notre demande», déclare François Blanchet. «La compétence de  défense contre la mer est intercommunale, mais le domaine dunaire est communal. Il faut l’accord du propriétaire pour intervenir», affirme-t-il. 

Le 16 septembre, Le Journal des  Sables titre : «L’association «Bréti gnolles Veut Son Port» perd patience  et confiance» : 

Christophe Chabot [président de  BVSP], amer, refait l’histoire et promet  d’y donner une suite via «Brétignolles  Veut Son Port».  

Il explique : «Après avoir protégé Frédéric Fouquet à de nombreuses re prises, nous considérons que ce n’est  plus possible. Je me suis trompé sur l’homme et je culpabilise. Si j’étais resté, le port serait en cours, les Brétignollais que je rencontre me demandent fréquemment des comptes… J’ai  démissionné de l’actuel mandat après que le maire m’ait refusé de continuer à porter le projet du port… 

(…) 

Frédéric Fouquet a aussi laissé faire la  commission de médiation. Il néglige notre électorat et notre association,  considérée comme rien, qu’il a mise  sous l’éteignoir… Il n’a adressé aucun  message aux Brétignollais et à l’équipe qui portait le port le 22 juillet après la  décision négative du Conseil Communautaire…» 

Le 4 octobre, audience du Tribunal  Administratif. 

Ouest-France titre : «Le tribunal enclin  à protéger l’estran» :  

«Le Plan Local d’Urbanisme ménageait la possibilité d’un port à La Normandelière. Le rapporteur public préconise une annulation partielle. 

Le rapporteur public (…) estime en revanche que l’estran, la partie maritime de La Normandelière, constitue «un espace remarquable», ce pour quoi milite la Vigie. Cela impliquerait une sacralisation de l’estran, interdisant la  construction, sauf exception. Le rapporteur public préconise, en conséquence, une annulation partielle du PLU sur ce dernier point.» (O.-F.  5/10/22) 

La décision est mise en délibéré. 

Début octobre, la municipalité publie son périodique «Parole de Brétignolles» n° 39 :  

«La vocation nautique et touristique de la Normandelière sera confortée» : Pour «- Sécuriser l’accès à la mer et  l’accueil des bateaux, notamment pour  respecter la règlementation concernant la mise à l’eau ;  

– Faciliter les activités nautiques et la  voile légère à proximité de l’école de  voile municipale.» 

Le 20 octobre, Frédéric Fouquet rencontre le «Collectif pour l’aménagement de la Normandelière», dans le cadre de la concertation publique qu’il a engagée en octobre 2021. (O.-F.  2/11/22). 

Le 8 novembre, annulation partielle par le Tribunal Administratif de Nantes du PLU de Brétignolles-sur-Mer. 

Le Tribunal Administratif décide la préservation de l’estran et son classement comme espace remarquable: «Ainsi, contrairement à ce que soutient  la commune, cette partie de l’estran, dans le secteur de la Normandelière présente un caractère géologique remarquable et un intérêt écologique  fort. (…) Dans ces conditions, l’estran du secteur de la Normandelière, qui, à tout le moins, est caractéristique du patrimoine naturel du littoral de  Brétignolles-sur-Mer et présente un  intérêt écologique, est au nombre des espaces remarquables dont les articles L. 121-23 et R. 121-4 du code de l’urbanisme imposent la préservation.» 

Il est enjoint à la commune d’élaborer, sans  délai, les nouvelles dispositions du PLU. 

Le 16 novembre, la «Gazette des communes» titre : «Coup d’arrêt juridique pour le port de plaisance de la discorde» :  

«Le PLU doit être revu sur la partie estran.  Par ailleurs, les autorisations environnementales ont également été abrogées. La partie arrière de l’estran sur laquelle  devait se développer les aménagements  portuaires faisait l’objet d’une orientation d’aménagement et de programmation  (OAP) au PLU, qui tombe également»,  précise Yves Le Quellec, président de FNE Vendée. 

Cependant, la commune a décidé de faire appel de ce jugement le 15 novembre, mais selon les juristes, les  chances de réussite sont très minces. «Le  jugement du 8 novembre 2022 est solidement motivé, tout particulièrement sur la question des espaces remarquables du littoral, tirant toutes les conséquences de la jurisprudence antérieure et de la déclinaison marine de la Loi Littoral sur  cette question essentielle de la protection des espaces remarquables ; il sera pour le moins difficile de faire tomber le jugement nantais…», analyse Laurent  Bordereaux, professeur en droit du littoral à l’Université de La Rochelle. 

Le 3 décembre, le «Collectif pour l’aménagement de la Normandelière» présente une vidéo documentant des solutions pérennes, pour faciliter une mise à l’eau sécurisée des bateaux, par tout  temps et tout niveau de marée, tout en  préservant l’ensemble des activités de la plage, l’environnement et la réglementation de l’estran, grâce à un tapis géotex tile sur la plage, un tracteur immersible,  une remorque hydraulique et l’implantation d’un petit port à sec (si la demande  le justifie). 

Le 13 décembre 2022 : «La mairie de Brétignolles-sur-Mer relance le projet  d’un port… à seuil», titre Ouest-France  du 14/12/2022 :  

Frédéric Fouquet, maire, présente un  aménagement d’ensemble avec un bassin de baignade, un bassin de pratique  de la voile légère, la zone humide, la carrière et les bâtiments préservés, … avant  d’en arriver à son projet de port : un port à seuil, soit un bassin à flot avec un seuil  submersible, protégé par une porte anti tempête, pour 400 bateaux de 6 à 10 m, accessible uniquement par beau temps.  

Bernard Biron, président de La Vigie,  réagit : «On est reparti vingt ans en arrière. Pendant ce temps, rien ne se fait à  la Normandelière.» 

Effectivement, nous voilà revenus aux  caractéristiques du 1er projet de port  présenté par Christophe Chabot, le 15 février 2003 (O.-F. 20/02/03)…  

A suivre…. 

Le comité de rédaction