Association VIE Vendée » 11 février 2024

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L’AGGLOMÉRATION, HISTOIRE, ENJEUX ET PERSPECTIVES

MONSIEUR TORTERUE, BIENFAITEUR et VISIONNAIRE.

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Ce 23 août 1884. Emile Aimé TORTERUE* traverse lentement la place poussiéreuse de Soullans. Coiffé de son melon, il a chaud dans sa redingote de drap noir. C’est la tenue qu’il s’est imposée pour remettre son testament à maître CULTIEN, son notaire. Celui-ci vat-il encore une fois lui imposer « une ultime réflexion » selon sa formule. Il n’est plus temps, se dit-il.
La décision de M. TORTERUE, notable résidant à Soullans, a de quoi surprendre. Elle fait de la commune de Saint-Gilles-sur-Vie le légataire universel de sa fortune composée de biens fonciers et mobiliers dont les revenus annuels sont estimés à 20 000 francs. En contrepartie, Saint-Gilles-sur-Vie devra construire un hospice destiné à accueillir six giras et six croideviots, nécessiteux et malades, tout aussi éprouvés par l’existence, sur un emplacement à convenir par les deux communes. Un véritable pari sur l’avenir, les relations entre elles étant plus conflictuelles que cordiales… A cette condition primordiale, s’ajoute le respect du caractère inaliénable des biens légués destinés à couvrir les frais de construction et d’entretien du futur hospice. Outre ces dispositions, M. TORTERUE demande que trois messes soient célébrées chaque année à sa mémoire et qu’une petite rente soit assurée à vie à sa fidèle servante.
Le 10 octobre 1884, Emile Aimé TORTERUE décède à son domicile.


Le 26 décembre 1884, Emile GRONDIN, maire de Saint-Gilles-sur-Vie, réunit le conseil municipal avec un seul point à l’ordre du jour : le conseil municipal de Saint-Gilles-sur-Vie accepte-t-il le legs de M. TORTERUE ? Sans surprise, les élus municipaux considèrent que le legs est recevable dans l’intérêt des habitants de Saint-Gilles-sur-Vie. Le 17 juin 1884, le conseil municipal de Croix-de-Vie, réuni par son maire, maître Henri RAIMONDEAU, accepte également le legs, au même motif.
Le 16 octobre 1885, le sous-préfet des Sables d’Olonne avise, par lettre, les deux communes, que
la parentèle de Monsieur TORTERUE, dénonce le legs et intente une action en justice afin de récupérer l’héritage. Les deux conseils municipaux s’accordent pour considérer que ce recours n’a aucune chance d’aboutir et passent outre.
Reste aux 2 communes à satisfaire aux volontés de Monsieur TORTERUE.
Les conseils municipaux de Croix-de-Vie et de Saint-Gilles-sur-Vie conviennent de mettre en place une commission bipartite afin de procéder de façon concertée à l’exécution des dispositions testamentaires de M. TORTERUE. Ce sera chose faite le 18 juin 1887.
Le 18 juin 1888, la commission se réunira pour lapremière fois afin de discuter de l’emplacement de l’Hospice. Le 19 avril 1889, la commission convient que l’emplacement devra être au plus près possible de Croix-de-Vie.
Le conseil municipal de Croix-de-Vie perd patience. Le 27 mars 1890, il adresse une lettre du préfet de la Vendée pour se plaindre de ne recevoir aucune information de la part de Saint-Gilles-sur-Vie quant au suivi de l’exécution du legs. Cette lettre fait suite à celle adressée au Président de la République le 17 octobre 1887, laissée sans réponse.
Si Saint-Gilles-sur-Vie ne prend pas la mesure de l’agacement de Croix-de-Vie, ce n’est pas le cas du docteur ABELANET. Il craint que la montée des tensions entre les deux communes ne menace le projet. Ce médecin parisien, spécialiste des maladies osseuses, pneumologue est devenu en 5 ans une figure locale. Convaincu des vertus thérapeutiques de l’air marin et du soleil pour soigner les maladies respiratoires et le mal de Pott dont souffre son fils, il n’a pas hésité à venir s’installer à Croix-de-Vie. Il y a fait construire sa résidence en haut de la plage
de Boisvinet ainsi que deux pavillons équipés de baignoires afin que son fils et tout malade souffrant de tuberculose puissent y prendre, sous contrôle médical, des bains chauds d’eau de mer puisée directement sur la plage.
Le 1er septembre 1890, le docteur ABELANET intervient auprès du conseil municipal de Saint-Gillessur-Vie. Il suggère une solution audacieuse : la fusion des communes. Mais la supériorité démographique de Saint-Gilles-sur-Vie aurait eu pour conséquence l’absorption de Croix-de-Vie. Trop de tensions accumulées entre les deux communes au fil du temps rend cette proposition irrecevable. Il faudra attendre
1967 pour que la proposition du docteur ABELANET se concrétise.
Fin 1890, l’implantation de l’hospice se précise. Marie Constance MERVEAU accepte de vendre un terrain de 66 ares ; par chance, Blanche BRAUD accepte àson tour de vendre un terrain mitoyen de 30,5 ares.
Le 19 mars 1891, Saint-Gilles-sur-Vie lance une adjudication en vue de sélectionner l’architecte qui aura à proposer le plan du futur hospice. Le 7 février 1892, la mairie retient le projet de Charles SMOLSKI, célèbre architecte des Sables d’Olonne. La livraison d’un bâtiment sans fioriture abritant 12 lits est prévue pour mars 1894. Le budget intègre la construction, très attendue, d’une chambre dans une métairie de Soullans ainsi que prévue dans le testament d’Emile TORTERUE.
Entre temps, on découvre que le fruit du placement des produits des biens légués est loin de s’élever aux 20 000 francs estimés. Le 10 octobre 1892, l’économe chargé par Saint-Gilles-sur-Vie de gérer les biens légués indique que les ressources disponibles s’élèvent à 9 212 francs. Les inquiétudes du maire de Croix-de-Vie sont justifiées.
Il faut recourir à un emprunt de 112 000 francs complété par un autre emprunt de 42 000 francs souscrits auprès de la Caisse des Dépôts à un taux de 5 % garantis par les produits du legs qui y sont placés. La vente du mobilier d’Emile TORTERUE est décidée en 1893 au grand dam d’Henri RAIMONDEAU qui s’en plaindra auprès du sous-préfet des Sables d’Olonne pour non-respect des volontés du donateur et mauvaise gestion. Il renouvellera ses protestations auprès du préfet de la Vendée le 17 juin 1894.

Le 16 avril 1893, Saint-Gilles-sur-Vie décide de repousser la livraison de l’hospice au 1er septembre 1894 et consent à un emprunt complémentaire de 35 000 francs.
Dans le même temps, la commune fait face à une série de procédures judiciaires. En juin 1892 les époux LAVERGNE intentent une action en justice afin de se libérer de l’obligation de payer une dette souscrite auprès de Monsieur TORTERUE dont ils se croyaient dégagés du fait de son décès alors que le legs en rend bénéficiaire Saint-Gilles-sur-Vie. Le 26 février 1893, les époux LAVERGNE jettent l’éponge versant 8 000 francs à la commune qui pour sa part devra payer les frais de justice de l’ordre de 800 francs. Le 23 avril 1893, Henri RAIMONDEAU engage une procédure à l’encontre de Saint-Gilles-sur-Vie pour mauvaise gestion du legs. La commune y oppose une fin de non-recevoir.
Le 27 novembre 1894, le préfet de Vendée informe Saint-Gilles-sur-Vie que l’action en justice lancée par Croix-de-Vie est recevable par le tribunal administratif des Sables d’Olonne et que le maire de Saint-Gilles-sur-Vie est personnellement visé. En réponse, le maire réunit le conseil municipal qui décide que la responsabilité de la gestion incombe à la commission de gestion ad hoc et donc au président de ladite commission, également membre du conseil municipal. 

Pendant ce temps, le projet de l’hospice avance au point de ne plus avoir besoin du report consenti. L’architecte SMOLSKI présente un mémoire en mars 1894 détaillant les travaux réalisés assorti d’une demande de rallonge budgétaire de 50 000 francs justifiée par des ajouts au programme initial : une écurie, une chambre supplémentaire, un poulailler, une étable, un verger, un potager, l’installation de l’électricité et de l’eau courante ainsi que le chauffage. Ces dépenses supplémentaires serontelles couvertes par l’aide de l’Etat, du département ou du Pari Mutuel ? Seul celui-ci octroiera 30 000 francs, trois ans plus tard, le 19 décembre 1897.
La réception des travaux à lieu le 28 avril 1894 à la satisfaction de la mairie qui félicite l’architecte SMOLSKI, l’architecte délégué Charles CHARRIER, et l’entreprise de construction SANTERRE. Le bâtiment sera assuré le 7 avril 1896.
Il s’agit maintenant d’organiser l’accueil des 12 résidents. La mairie de Saint-Gilles-sur-Vie sollicite la Congrégation des Sœurs de Saint Charles à Angers afin que deux d’entre elles soient autorisées à prendre en charge ces 12 personnes. Après réflexion, la mère supérieure conseille à la mairie de solliciter les sœurs de Saint-Laurent-sur-Sèvre qui acceptent à condition que soit octroyée à l’ordre une rente de 2000 francs par an. C’est alors que l’on s’aperçoit que l’unique chambre prévue pour leur accueil est par trop spartiate. Une deuxième chambre est ajoutée au bâtiment pour un accueil prévu le 21 juin 1899.
Nouveau rebondissement : la préfecture de Vendée s’avise que des résidents pouvant être malades, il faut solliciter l’autorisation d’ouverture auprès de l’Assistance Publique. Le préfet André de JOLY communique à la mairie le décret du 5 novembre 1898 autorisant l’ouverture de l’hospice, assorti du règlement du 5 octobre 1898 détaillant les conditions de fonctionnement à respecter. Entre temps, la Congrégation des Sœurs de Saint Charles a accepté que deux d’entre elles prennent en charge les résidents. A leur demande un oratoire sera mis à leur disposition le 9 juin 1899. Ce changement de décision est-il consécutif au fait que les sœurs de Saint Charles ont fait construire la « Villa Notre Dame » en 1895, sur les dunes de la Garenne, afin que celles d’entre elles, atteintes de tuberculoses, y reçoivent les soins du docteur ABELANET ?
L’inauguration officielle de l’hospice aura lieu le 1er mars 1899. Les volontés d’Emile Aimé TORTERUE auront mis près de 15 ans à être respectées. Encore que… le 29 février 1899 sa maison a été vendue à la mairie de Soullans qui s’est empressée de la raser pour élargir son champ de foire.
Michelle Boulègue.
*Emile Aimé TORTERUE (1820-1884) est né à Soullans d’une
famille originaire d’Indre-et-Loire. Sa mère, Mariette BODET, était
originaire de Soullans.

L’EAU, UN BIEN PRÉCIEUX

LA NOUVELLE STATION D’EPURATION

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Depuis le 9 mai 2023, la nouvelle station d’épuration du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie entre en fonctionnement au Soleil Levant à Givrand, après deux ans de travaux. Elle est la première, en France à utiliser un traitement des eaux usées par boues biologiques granulaires*.

Le constructeur, la société SOURCES, dispose de 6 mois pour effectuer les derniers réglages. Pendant ce temps, le concessionnaire VEOLIA se familiarise avec le procédé NEREDA* de traitement des eaux usées.
Fin des mauvaises odeurs pour les quartiers proches de l’ancienne station. Les gestionnaires peuvent enfin tourner la page d’une délicate période, qui, depuis 2015, plaçait l’ancienne station en dehors des normes de conformité.

• RAPPEL DES CARACTERISTIQUESDE LA NOUVELLE STATIOND’EPURATION.

Le procédé NEREDA® de traitement des eaux usées par des boues biologiques granulaires réduit la consommation électrique de 20 à 30% et limite la consommation de réactifs de l’ordre de 90 à 95%. Enfin ce procédé permet de diminuer le volume des boues à évacuer dans un bâtiment plus ramassé, plus ergonomique et d’une surface au sol plus réduite limitant d’autant l’imperméabilisation des sols.

La nouvelle station d’épuration est dimensionnée à hauteur de 100 000 Equivalents Habitants (EH) au lieu des 80 000 EH de l’ancienne station.

Largement capable de traiter les eaux usées de Saint-Hilaire-de-Riez et de Saint-Gilles-Croix-deVie, la station traite également celles du Fenouiller, de Notre-Dame-de-Riez, d’une partie de celles de Givrand et de Brétignolles-sur-Mer depuis que le raccordement a été effectué fin 2023.
D’un coût de 16 662 000 € HT, le financement est assuré par le Pays de Saint-Gilles-Croix-deVie Agglomération avec le concours de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne à hauteur de 40%.

• ENJEUX POUR LES HABITANTS ET L’ENVIRONNEMENT.

L’enjeu sanitaire est primordial. La récupération et le traitement des eaux usées contribuent à la salubrité de l’environnement et à la santé publique.
Le rejet des eaux traitées s’effectuant dans l’estuaire, à hauteur de l’ancienne station d’épuration, cet enjeu est particulièrement sensible pour notre zone littorale vouée à la pêche et au tourisme avec un arrière-pays de marais salés d’une riche biodiversité. La station d’épuration contrôle le niveau de qualité des rejets dans l’estuaire. La qualité des eaux de baignade est contrôlée par l’Agence Régionale de Santé sur les plages de Saint-Gilles et de Boisvinet, à raison de prélèvements réguliers dont la fréquence est hebdomadaire en période estivale. La commune peut prendre l’initiative de compléter ces contrôles particulièrement en période pluvieuse.
L’enjeu environnemental est à souligner pour le pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Ses ressources naturelles en eau sont pauvres, limitées aux nappes de surface vite épuisées en périodes de sécheresse que le réchauffement climatique aggrave en durée et en fréquence. Les performances de la station d’épuration sont également suivies par les autres acteurs que sont l’Association Syndicale des Marais de la Basse
Vallée de la Vie (ASMBVV) et le Syndicat Mixte des Marais de la Vie, du Ligneron et du Jaunay (SMMVLJ). Les eaux de l’estuaire sont régulièrement contrôlées, en concertation avec les parties prenantes, afin de s’assurer que les rejets ne dégradent pas la qualité des eaux du marais nécessaire aux activités de pisciculture. 

• PERSPECTIVES

Elément essentiel du réseau d’assainissement, la nouvelle station d’épuration de Givrand joue un rôle majeur en termes de santé publique et ne sous-estime pas son impact sur l’environnement. Son procédé de traitement des eaux usées laisse envisager les possibilités de réutilisation des eaux usées traitées et de valorisation des boues traitées par compostage. Ces projets à haute valeur ajoutée environnementale, auront un impact économique positif pour l’agriculture ou l’industrie par exemple. Il reste à définir le cadre réglementaire, les procédures et le dispositif de gestion de ce recyclage pour une mise en œuvre contrôlée garante de la santé publique, de la biodiversité et de la salubrité des eaux et des sols.

Michelle Boulègue.

Sources : Entretien avec Jérôme Doucet directeur du Service
Assainissement, Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie Agglomération.
*Procédé NEREDA : ce procédé né au Pays Bas il y a 15 ans est mis
en œuvre avec un succès croissant dans une cinquantaine de station
d’épuration dans le monde. Le procédé est basé sur l’utilisation de
boues biologiques granulaires dont les granules flottants sont
formés par les bactéries agissant dans les bassins de traitement
avec pour objectifs :
– un traitement actif des pollutions carbonées et azotées,
– l’élimination biologique totale du phosphore sans injection de
réactif et la réduction du volume des boues produites par la station,
– une décantation accélérée des boues grâce à la densité des granules
qui se séparent rapidement des affluents,
– l’absence d’équipements en mouvement dans les bassins ni de
pompes de mise en recirculation consommatrices d’énergie,
– la mise en œuvre de plusieurs files de traitement sécurisant le
fonctionnement à 100% même en cas d’arrêt d’une file.

L’EAU, UN BIEN PRÉCIEUX

AGIR POUR L’EAU

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L’été 2023, le plus chaud depuis 1991 a mis l’accès à l’eau au cœur des préoccupations estivales.
Rien de nouveau sur notre littoral dont les nappes phréatiques de surface peinent d’année en année à se recharger en hiver tandis que le tourisme estival expose à des pics de consommation en eau assortis de restriction d’usage par des arrêtés préfectoraux. Le territoire du bassin de la Vie et du Jaunay se caractérise par de faibles ressources en eau souterraine induisant une pression des prélèvements sur les milieux aquatiques superficiels.
Ce qui est nouveau est la prise de conscience collective que l’eau, ressource vitale, peut venir à manquer durablement.
Tout se joue dès la première goutte tombée au sol. Tout au long de son parcours jusqu’à la mer, l’eau irrigue les sols, s’infiltre jusqu’aux nappes souterraines, alimente sources, cours d’eau, étangs et lacs, marais doux et marais salés. En chemin, source de vie et d’énergie, elle façonne nos paysages où vivent faune et flore, inspire et rend possible nos modes de vie économiques, sociaux et culturels. Sitôt à terre, puisée de toute part, bue, endiguée, canalisée, turbinée, retenue, arrosée, polluée, l’eau est exploitée.
Hier encore, considérée comme une matière première exploitable et inépuisable, l’eau est désormais reconnue comme un bien commun vital à préserver et valoriser tant le changement climatique en cours peut la raréfier au péril du vivant.
C’est l’objectif du « Plan Eau » lancé le 30 mars 2023 par les pouvoirs publics. Il se décline en 53 mesures pour une « gestion résiliente et concertée de l’eau ». Autant dire que pour l’Etat, il s’agit d’une responsabilité partagée au long cours.
Le « Plan Eau » illustre une prise de conscience politique, sociale et économique des enjeux au plus haut niveau. S’il n’est jamais trop tard pour bien faire, il en est plus que temps. Ces 53 mesures ne prennent pas de court le Syndicat Mixte des Marais de la Vie, du Ligneron et du Jaunay (SMMVLJ) qui a lancé le Contrat Territorial Eau Vie Jaunay (CT Eau) pour la période 2022-2024 conformément aux objectifs du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) du bassin de la Vie et du Jaunay. En phase avec les mesures gouvernementales et avant la lettre, ce contrat les concrétise sur un territoire de 780 km2 où alternent bocages et marais, doux et salés, sur 5 400 ha, depuis les sources de la Vie, du Ligneron et du Jaunay, jusqu’à la façade littorale. Le programme se détaille en trois volets, pour un montant global de 7 731 191 €, financé par l’Agence de l’Eau Loire Bretagne (37%), la Région Pays de la Loire (14%), le Département de la Vendée (10%) et l’autofinancement assuré par les maîtres d’ouvrage (39%)*. 

• Volet « Ressource en Eau ».
L’objectif est d’assurer la disponibilité de l’eau pour les besoins des milieux aquatiques et les usages anthropiques via l’élaboration d’un Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau (PTGE). Le diagnostic de territoire repose sur une étude Hydrologie, Milieux, Usages et Climat (HMUC) qui doit apporter des connaissances sur ces différentes thématiques afin d’aider à la gestion de la ressource en eau dans un contexte d’évolution des besoins et de changement climatique. Des actions sur les plans d’eau et sur les cours d’eau sont réalisées pour réduire leurs impacts, en synergie avec le volet Milieux Aquatiques.

• Volet « Qualité de l’Eau ».
L’objectif est une diminution des pesticides et des matières organiques en suspension et de leur transfert vers les milieux aquatiques.
La reconquête de la qualité de l’eau se mène en collaboration avec les exploitants agricoles pour faire évoluer leurs pratiques et les systèmes agricoles à partir de diagnostics spécifiques par exploitation et d’un accompagnement dans le cadre de contrat d’engagement individuel (CEI) et de campagne de sensibilisation des mieux agricoles. A ce titre le Grenouillet, réputé pollué, a fait l’objet de 5 contrôles en 2022-2023.

• Volet « Milieux Aquatiques ».
L’objectif est de restaurer la continuité écologique et la morphologie des cours d’eau sur 15 km ainsi que la fonctionnalité des marais doux et du marais salé, dont 5 ha au service de l’anguille et de la biodiversité, restauration de berges sur 2 km, de 15 km de fossés, lutte contre les plantes envahissantes (ex. la jussie). Ainsi, les équilibres écologiques des milieux humides retrouvent leurs fonctions : épuration des eaux, atténuation des inondations, recharge des nappes phréatiques, préservation de la biodiversité (ex. les frayères) et des paysages. Ces actions se mènent en coopération avec les acteurs locaux, en particulier les associations syndicales de propriétaires de marais. * La mise en œuvre de l’ensemble de ces actions s’appuie sur l’animation du réseau des maîtres d’ouvrages* assurée en complémentarité par le SMMVLJ et
le SAGE, avec le concours de leurs techniciens respectifs, dans le cadre de réunions, de programmes pédagogiques et d’opérations de sensibilisation des acteurs et du public au moyen de campagnes de communication. 

 

Interfaces des actions publiques et privées, le SMMVLJ et le SAGE s’inscrivent efficacement dans la politique nationale de préservation de l’eau en la déclinant concrètement sur le plan local, à partir d’une connaissance fine des caractéristiques et des enjeux du bassin versant Vie et Jaunay.

Michelle Boulègue.

Source : Entretien avec Ludovic Priou et Lise Guégniard du Syndicat
Mixte des Marais de la Vie, du Ligneron et du Jaunay (SMMVLJ).
* Liste des maîtres d’ouvrage associés au SMMVLJ et au SAGE :
Association Syndicale des Marais de Basse Vallée de la Vie
(ASMBVV) – Association Syndicale des Marais de Soullans et des
Rouches – Association des Syndicats Marais de la Vie – CIVAM –
GRAPEA – Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie Agglomération – Pays
des Achards – Boulogne – Palluau – Saint-Révérend – Le Fenouiller
– Le Poiré-sur-Vie – Saint-Paul-Mont-Penit – CAVAC – CERFRANCE
– Agriculture et Territoires – Chambre d’Agriculture Pays de la Loire –
Conservatoire du Littoral – Fédération Départementale de la pêche
– Vendée Eau.