L’OCEAN, INCONTOURNABLE ACTEUR DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE. 2024

LES MARAIS SALES DE LA BASSE VALLEE DE LA VIE

Les marais salés de la basse vallée de la Vie s’étendentsur 437 ha, à cheval sur les communes de SaintHilaire-de-Riez, Le Fenouiller et Saint-Gilles-Croixde-Vie. Ouverts sur l’estuaire, 15 étiers les alimentent en eau douce venue de la Vie, du Jaunay et du Grenouillet, et en eau salée, apportée par les marées. Ce paysage unique, rythmé par l’alternance de bossis et de douves, a été façonné par l’homme au fil des
siècles. C’est une des richesses remarquables du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie en termes de biodiversité et de patrimoines, historique, économique, culturel et naturel.
En première ligne, ce sont les propriétaires des marais qui veillent à leur entretien et au degré de salinité des eaux des marais si fluctuant selon leurs besoins.
La construction d’environ 20 000 m de digues le long de 15 étiers, le creusement et l’entretien d’environ 300 bassins et de leurs prises d’eau sont l’œuvre tenace et discrète des propriétaires de ces marais, assumée au fil générations.

Aujourd’hui, ils sont 237 réunis au sein de l’Association Syndicale des Marais de la Basse Vallée de la Vie (ASMBVV). Ensemble, ils sont responsables de l’entretien des bossis, des pêcheries, des prises d’eau privées, du curage des douves à poissons et du bon état des berges du côté marais. Ils assurent la surveillance de l’état des digues solidairement avec l’ASMBVV pour les travaux ponctuels et le Syndicat Mixte des
Marais, de la Vie, du Ligneron et du Jaunay (SMMVLJ) pour les gros travaux sur les linéaires des digues.
L’ASMBVV est partie prenante des instances ayant en charge la préservation du site tant en ce qui concerne les aménagements, les équipements et les équilibres naturels à préserver, potentiellement très affectés par la qualité des eaux de l’estuaire dont le suivi est l’objet d’une attention constante. Des analyses régulières sont diligentées par le Département.
D’autres analyses ciblées décidées en Commission des Milieux Aquatiques, émanation de la Commission Locale de l’Eau, sont prescrites dans certains étiers, mais aussi dans les rivières ou écours débouchant dans l’estuaire, comme le Grenouillet ou la Baisse. Citons, outre le SMMVLJ et la Commission Locale de l’Eau, les autres principaux partenaires que sont laDREAL*, la DDTM*, l’OFB*, le Conservatoire du Littoral, l’Agence de l’Eau des Pays de la Loire, la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Gilles-Croixde-Vie.
Des enjeux principaux se jouent dans les marais salés :
• La saliculture peut-elle se développer au même titre qu’à Noirmoutier, l’île de Ré ou Guérande ?
• Le maintien et le développement de la pisciculture extensive tant traditionnelle (anguille, mulet, bar) que d’avenir comme l’alevinage pour des poissons recherchés comme la dorade, la crevette impériale…
• La préservation de la biodiversité, des habitats naturels pour la faune et la flore et des paysages. Les nécessaires prélèvements des prédateurs tels que les cormorans ou les ragondins posent la question des équilibres à trouver, d’autant que ces marais, abritant
un grand nombre d’espèces, justifient leur classement en zone Natura 2000 au titre des Directives Oiseaux
et Habitats.
• Le captage et le stockage du CO2 : les marais sont de véritables puits de carbone. Ces écosystèmes
composés de végétation, de sols et de sédiments absorbent le CO2 par photosynthèse et le transforment en matière organique. Le CO2 peut ainsi rester piégé pendant des siècles, voire des millénaires dans les marais. Ouverts sur la mer, ces marais ont une
capacité de stockage du carbone plus élevée que les marais continentaux. Ils jouent aussi un rôle important dans la protection des côtes contre l’érosion et les tempêtes.
Ces marais sont un lieu d’échanges naturels entre terre et mer, eau douce et eau salée. La gestion des prises d’eau est primordiale pour maîtriser la conjugaison complexe de ces facteurs sur lesquels agissent le coefficient de marée et l’orientation des vents. Les marais sont fragiles, cernés par les exploitations agricoles et la pression de l’urbanisation, soumis aux évolutions climatiques. Leur entretien dépend des
actions conjointes et coordonnées assurées par les propriétaires, les collectivités territoriales et les services de l’Etat.
Leur préservation durable relève, de façon décisive, de nos politiques publiques.
Michelle Boulègue.
Source : Association Syndicale des Marais de la Basse Vallée de la
Vie (ASMBVV).

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