Bulletin 2018 Dossiers d'actualité

Projets utopiques, projets réalistes.

Dans le cadre des manifestations commérant les 50 ans de la fusion de Saint-Gilles-sur-Vie et de Croix-de-Vie (1967), la mairie de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a proposé à des architectes un concours de projets d’architecture utopiste, sans contrainte de réglementation ou de budget « dont les principales caractéristiques se résument en trois mots : créativité, modernité et liberté ». Son objectif « est de permettre aux Gillocruciens d’entrevoir puis de rêver ce que pourrait être « leur » centre-ville demain, de part et d’autre de la Vie ». A l’heure où s’esquisse le projet d’un lycée moderne, comment « apporter un regard futuriste sur les perspectives des espaces de vie, occupés et animés le plus souvent par une population vieillissante ? ».

Illustration de l’un des 7 projets (A7A09A SAINT GILLES CROIX DE VIE 2.0)

Le travail des architectes est riche de propositions visant à renforcer l’unité entre les deux rives, à améliorer la mobilité, le cadre de vie et la convivialité, à valoriser les rives de la Vie (plage, jardin d’eau, potager participatif, marché flottant, berge écologique,), à proposer des aménagements de structures d’animation culturelle (amphithéâtre par exemple) ou sportive.

 

Illustration de l’un des 7 projets (A7A09A SAINT GILLES CROIX DE VIE 2.0)

La mobilité, essentielle pour une cité contemporaine, conviviale, n’est pas en reste. Les projets développement les lieux de promenade, les occasions de déambuler, mille façons de s’approprier les deux rives du centre-ville. Un tunnel avec toit de verre est même évoqué. C’est la solution choisie par la commune de Vannes pour franchir le chenal d’avant-port. Cependant malgré le fond d’utopie, aucun des projets ne propose une mobilité sur l’eau à l’aide de bateaux électriques qui pourraient au moins durant la saison estivale desservir les différentes escales de l’estuaire entre le Casino/Halles de la Vie et le quai d’embarquement pour l’Ile d’Yeu. Une réponse utopique ou réaliste à la problématique du stationnement ?

Dans un cadre aussi remarquable que l’estuaire de la Vie avec sa confluence du Jaunay, a-t-on besoin de superstructure telle que celles présentées dans la plupart des projets : l’arbre-phare de la cité balnéaire, structure en forme d’étoile, tour marquant l’urbanité ?

Projets réalistes

Dans la plupart des huit projets, il nous parut une tendance à trop vouloir couvrir ou masquer la Vie, fleuve côtier, qui mérite au contraire une visibilité maximum, enjeu d’une intégration fluviale harmonieuse dans la ville, comme le font la plupart des villes ayant des paysages fluviaux.

Au cours de nos discussions, une proposition a rassemblé de nombreux avis positifs dans le cadre du projet  intitulé « A7A09A SAINT GILLES CROIX DE VIE 2.0 »: celle d’une passerelle élégante et fonctionnelle entre  la salle Marie Beaucaire et la salle de la Conserverie (plutôt qu’aboutissant sur le musoir du quai du port de plaisance, car condamnant l’accès au ponton 8 visiteurs pour les bateaux à voile). Cette esquisse de passerelle comporte beaucoup d’avantages en termes d’unification, d’accessibilité piétonne et cycliste, … et une contrainte importante : la nécessité de partager le ponton visiteurs (ponton n°8) entre les bateaux à voile (en aval de la future passerelle) et les bateaux à moteur (en amont de la future passerelle). En corollaire, le cheminement réalisé sur la passerelle libère une partie du flux piéton empruntant la rue piétonne et le pont de la Concorde.

Reprise d’un projet utopiste : passerelle sur la Vie entre le quai Marie de Beaucaire et la Conserverie_kiosque (esquisse V.I.E.)

 

Attachés à rêver, à fantasmer, à explorer, tout en reconnaissant les enjeux de la société contemporaine, les architectes ont également projeté la société vers « un monde orienté vers une viabilité économique, sociale et environnementale, une meilleure équité et l’introduction de technologies propres ».

Certains ont misé sur la « sobriété heureuse » privilégiant l’authenticité et le développement durable dans le cadre d’une participation citoyenne des habitants. A l’heure des coupes budgétaires, des fragilités économiques, des vulnérabilités causées par le dérèglement climatique, de la quête de sens, n’est-ce pas des valeurs qui participent à valoriser l’essentiel de la vie ?

Denis.draoulec22@orange.fr

BdeMaisonneuve@gmail.com

Michele Boulegue : bouleguem@gmail.com

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