La municipalité a lancé l’étude d’un plan de circulation afin d’améliorer la circulation particulièrement en période estivale et la sécurité des déplacements des différents usagers, en faisant appel à un bureau d’étude du groupe EGIS. Après une phase de diagnostic, le bureau d’étude présentera en 2017 ses préconisations et propositions de scénarios avant de dresser les propositions opérationnelles.
Démarche de concertation avec les assemblées de quartier.
La démarche de concertation avec la population est organisée au minimum car seul un des référents (parmi les trois) de chacune des cinq assemblées de quartier, participe aux réunions. Le bureau d’étude a proposé de compléter un guide d’entretien permettant de recueillir les observations à partir de questions sur l’organisation du territoire, les déplacements, l’organisation de la voirie, les évolutions de trafic, etc.
La première réunion du jeudi 2 juin 2016, en présence également d’un représentant des taxis et un représentant des commerçants a permis d’évoquer plusieurs problématiques, dont : la sécurité piétons et cyclistes, les nuisances sonores et les pollutions atmosphériques, les panneaux signalétiques et les panneaux de signalisation routière, les passages piétons et cyclistes, les voies partagées piétons-cyclistes, les sens de circulation, le désengorgement du centre-ville, etc.
Diagnostic établi par le bureau d’étude.
Le bureau d’étude a établi un diagnostic présenté le 30 septembre 2016 qui porte notamment :
– sur la problématique du fonctionnement de la circulation des différents usagers en saison estivale d’une ville concentrant 32 000 habitants en résidence sur un territoire restreint, sans compter l’activité des commerçants et les flux quotidiens des visiteurs ;
– sur l’analyse des flux en différents endroits de la commune (flux quotidien de 14 000 véhicules sur le pont de la Concorde), des vitesses, des capacités de stationnement ;
– sur les aménagements «modes doux» (piétons, cyclistes, PMR) avec la perspective d’un schéma cyclable communal à construire ;
– sur le service de transport collectif (Gillobus), qui atteint une fréquentation d’environ 1000 passages par mois ;
– sur les enjeux : maîtrise d’entrée des visiteurs, gestion des parkings, circulation apaisée, «faire des modes doux la marque de fabrique de Saint-Gilles- Croix-de-Vie ?».
Parallèlement au plan de circulation, il reste à la commune à traiter les discontinuités des pistes cyclables, notamment entre Boisvinet et le pont de la Concorde, et à réaliser les aménagements nécessaires pour réduire les risques d’accidents aux différents endroits présentant des difficultés notamment pour les piétons et les cyclistes. Les statistiques des accidents révèlent la vulnérabilité des personnes âgées notamment lorsqu’elles empruntent les passages piétons. Les îlots centraux servant de refuge aux piétons font partie des aménagements à promouvoir. Les intersections présentant un danger pour la circulation des cyclistes sont à sécuriser notamment au profit des scolaires. On citera par exemple le carrefour de la Croix d’Orion, le franchissement du boulevard Pompidou entre les deux ronds-points, celui des Pompiers et celui des Halles de la Vie, les extrémités du Pont de la Concorde, l’accès au pont du Fenouiller, le quai du Port Fidèle jalonné de six passages piétons qui n’offrent pas toujours une sécurité de passage par manque de visibilité et absence de refuge central.
En élargissant le débat, des questions complémentaires se posent. Comment ce plan de circulation s’inscrit-il dans l’aire urbaine du Pays de Saint-Gilles- Croix-de-Vie ? Comment contourner cette aire urbaine en cas de saturation du trafic et réduire son enclavement ?
Comment inscrire ce plan de circulation dans les objectifs du Plan Climat-Air- Energie territorial (PCAET) ? Comment développer le réseau de transport collectif afin de répondre à l’attente d’une population concernée par le même bassin de vie ?
Inscrire le plan de circulation dans l’aire urbaine du pays de Saint-Gilles-sur-Vie nécessite d’étudier les flux de trafic conduisant à saturer les axes de circulation en particulier durant la période estivale. Le goulot d’étranglement que constitue le fleuve côtier, la Vie, qui engendre la saturation de la semi-rapide (route du sel), rend nécessaire de renforcer la solution de contournement que constitue déjà la liaison entre Le Fenouiller et Saint-Hilaire-de-Riez via le pont du barrage des Vallées. Le désenclavement de Saint-Gilles-Croixde-Vie, condition nécessaire à l’amélioration de l’accessibilité du territoire, notamment depuis la métropole économique nantaise, passe par un axe de liaison raccordant la commune à la route D32 (la Route bleue) joignant Challans et les Sables-d’Olonne. Celle ci devra être configurée en fonction de l’accroissement du trafic, notamment lié au développement des structures Les dossiers d’actualité économiques (Vendéopôle, nouvelle zone artisanale de Saint-Révérend).
Lien avec le plan de transition «Climat Air Energie» du territoire.
Inscrire le plan de circulation dans le contexte du PCAET du pays de Saint- Gilles-Croix-de-Vie(1) permet notamment de prendre en compte des impacts négatifs
du trafic automobile présent sur la commune. En effet la saturation automobile durant les périodes d’affluence est génératrice d’une pollution néfaste à la santé des habitants et des visiteurs. Sur plusieurs kilomètres de bouchons présents sur le petit périmètre de Saint- Gilles-Croix-de-Vie, l’émission de particules fines peut être considérable en fonction de la situation météorologique.
Rappelons que l’émission des particules fines émises, notamment par la motorisation diésel, provoque asthmes et maladies respiratoires et cardiovasculaires sans compter les effets néfastes sur la reproduction et la neurologie (liens avec le développement des maladies neurodégénératives Parkison et Alzheimer).
D’autres composés (oxyde d’azote, sulfates, ozone) émis par les véhicules apportent également leur dose de pollution néfaste à la santé et à l’environnement. La population de Saint-Gilles-Croix-de-Vie vieillissante (plus de 50 % de plus de 60 ans) est très vulnérable à ce type de pollution automobile. Côté eff et de serre, la pollution automobile en émettant le gaz carbonique accroît l’impact sur le réchauffement climatique. L’objectif est donc de réduire la pollution automobile, notamment par la promotion des modes actifs de déplacement et des transports en commun et par la mise en place d’itinéraires de contournement et de parcs de stationnement périphériques. Favoriser la circulation des véhicules électriques (bornes de recharge, stationnement gratuit, …) est également un levier du PCAET.
Le développement du service de transport collectif, également un dispositif privilégié du PCAET, répond à l’attente d’une population impliquée par des déplacements dans un même bassin de vie. C’est donc à l’échelle de l’aire urbaine que la réponse d’un transport collectif utilitaire et agrément-loisir doit être apportée.
En conclusion : prévention et aménagement durable pour un plan de circulation réussi.
L’établissement d’un plan de circulation sur la commune de Saint-Gilles-Croixde- Vie réclame à la fois une vision globale des flux dans l’aire urbaine et ses alentours et une volonté d’assurer la transition énergétique, écologique et sociétale rééquilibrant la part des modes de déplacement compatibles avec le développement durable. Compte tenu, d’une part des risques de la saturation automobile engendrant une pollution néfaste pour la santé et l’environnement, et d’autre part des bénéfices en termes de santé, de bien-être, de cadre de vie, générés par les modes actifs de déplacements, les spécialistes de la prévention pensent que les vraies solutions passent par un changement de modèle en matière de mobilité.
Des mesures considérées comme impopulaires comme la requalification de l’espace public des voiries au profit des voies douces, la limitation du stationnement en places et en durée avec transfert des places dans les parkings périphériques joints par cheminements adaptés et par navettes, généralisation des voiries à circulation apaisée (zone 30, zone de rencontre, zone piétonne), devront être expliquées par les acteurs pour susciter l’adhésion au nouveau plan de circulation et assurer sa réussite dans un objectif de prévention et d’aménagement durable.
(1) PCAET : Plan Climat Air Energie territorial du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie est en cours d’élaboration (exigé pour fin 2018) à partir du SCRCAE, Schéma régional Climat Air Energie des Pays de la Loire, approuvé en avril 2014.