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Bulletin 2022 L’OCEAN, INCONTOURNABLE ACTEUR DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE.

CARTOGRAPHIE ANCIENNE DES CÔTES DES PAYS DE RIEZ

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CARTOGRAPHIE ANCIENNE DES CÔTES DES PAYS DE RIEZ, DE VIE ET DE MONTS

Du 22 décembre 2021 au 29 janvier 2022, à la Médiathèque de Saint-Hilaire-de-Riez, l’association Histoire, Culture et Patrimoine du Pays de Rié a présenté son exposition sur la Cartographie des Pays de Riez, de Vie et de Monts.

Les 40 panneaux d’exposition, réalisés par Annie Antoine et Patrick Avrillas, sont associés à une collection privée de cartes anciennes. Toutes ces cartes, dont certaines méconnues, sont d’un grand intérêt géographique et historique.

1748 – Plan de Croix-de-Vie

Ces cartes et leurs commentaires nous permettent de découvrir l’évolution de la représentation de notre littoral, du Marais Breton, des ports de Saint-Gilles et de Croix-de-Vie du XVIe au XIXe siècle. Au cours de ces siècles, les avancées technologiques ont permis d’obtenir des relevés de plus en plus précis. Cette exposition nous révèle l’histoire de la cartographie et de ses codes.

Il est surprenant de constater les variations du tracé de notre littoral et de l’immédiat arrière-pays au fil des siècles.

1788 – Plan du port de Saint-Gilles

On mesure les effets du vent et des vagues sur le rivage nous dotant progressivement d’un cordon dunaire protecteur aussi fragile que pérenne si l’on sait en prendre soin.

Ces cartes nous révèlent les transformations successives des paysages remodelés par la force de bras d’hommes et de femmes obstinés, guidés par une connaissance intime de leur environnement naturel afin de rendre habitables et productives ces landes sableuses, battues par les vents avec l’ambition d’y faire souche et d’en extraire leur subsistance.

Elles mettent en évidence les centres d’intérêts de leurs commanditaires, qu’ils soient stratégiques, économiques ou industriels.

On reconnaît, par exemple, les objectifs militaires de Louis XIII engagé dans sa lutte contre la rébellion huguenote.

On comprend le souci permanent des marins des ports de Saint-Gilles et de Croix-de-Vie déterminés à maintenir et améliorer la navigabilité de l’estuaire de la Vie menacé d’envasement. Des générations se sont attelées à cette tâche cinq siècles durant du XVIe au XXe siècle. Les bords de la Vie se sont parés de quais, d’éperons, de môles, de digues. Ces travaux, financés par de généreux donateurs ou le plus sou- vent par le budget de la nation, seront conçus, évalués et pilotés par des ingénieurs passionnés mis à disposition par les autorités royales puis républicaines.

Les cartes sont le fidèle reflet de notre histoire et de la perception qu’ont les hommes de leur temps et de leur es- pace. Elles nous permettent de nous projeter dans l’avenir. Leurs tracés, leurs teintes sépia ou pastel en font des œuvres d’art propices à notre évasion.

Merci aux promoteurs de cette exposition qui nous font partager, une fois de plus, leur passion de l’histoire locale et leur attachement au patrimoine mari- time de notre région. Merci également aux municipalités de Saint-Hilaire-de- Riez, de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et aux Communautés de Communes du Pays de Saint-Gilles et Océan-Marais de Monts pour leur participation.

1746 – Plan de la côte de Saint-Gilles-sur-Vie

Cette exposition sera encore visible à Biotopia, à Notre-Dame-de-Monts, jusqu’au mois de juin 2022, puis à Saint-Gilles-Croix-de-Vie au cours de l’été prochain.

Eric Peythieu.

 

Bulletin 2022 L’OCEAN, INCONTOURNABLE ACTEUR DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE.

LES POULPES EN TERRAIN CONQUIS

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LES POULPES EN TERRAIN CONQUIS ?

Les marins pêcheurs s’en inquiètent. De- puis juillet 2021, les poulpes s’invitent dans les chaluts et les casiers, en masse quand les crabes et les homards les désertent.

Un poulpe

Dans le même temps, la sardine, bien que présente, est trop petite pour être mise en boîte. Les crevettes aussi se font rares. Du coup leur prix augmente. Sur les étals des poissonniers, les dorades royales et les bars sont moins souvent pêchés que dans la Manche.

Les mareyeurs s’inquiètent de ne pouvoir faire face aux demandes de leurs clients lors des fêtes de fin d’année tant des espèces recherchées manquent à l’appel, faisant monter leur prix à des niveaux inégalés. Les criées de la côte atlantique enregistrent des tonnages inédits de poulpes, jusqu’à vingt fois plus sur les côtes bretonnes que l’an dernier. A 7 € le kilo ce mollusque trouve preneur sur le marché international, recherché par les consommateurs du bassin méditerranéen, les Espagnols et les Portugais, qui savent le cuisiner depuis l’antiquité. De tout temps, les seiches et les encornets sont pêchés le long de nos côtes et nos cuisinières et cuisiniers savent aussi en faire des plats savoureux.

Les usines de conserves vont-elles devoir s’habituer à traiter ce nouvel arrivant ? Assistons-nous à une épisode transitoire ou à un changement profond et durable ?

Les hypothèses s’échafaudent. Le réchauffement climatique semble l’explication la plus souvent évoquée qui, contrairement à d’autres espèces, semble favorable aux céphalopodes. Pourquoi et que sait-on des poulpes ?

Les poulpes, les seiches et les calamars appartiennent à la catégorie des céphalopodes apparue à la fin du cambrien il y a 500 000 ans. Ce sont des mollusques dé- pourvu de squelettes, dotés d’un cerveau et d’un système nerveux très développé jusqu’au bout de leurs tentacules dont la moindre ventouse compte au moins 10 000 neurones. Ainsi doté, le poulpe, de la même famille que l’huitre, mais plus malin, est capable de dévisser le couvercle de la boite dans lequel il a été enfermé. Il apprend, reconnaît et s’adapte. Bénéficiant d’une croissance rapide, sa courte vie de deux ans est compensée par une grande capacité de reproduction. Le menu de ce carnassier vorace se compose essentiellement de petits poissons, de crabes, de crustacés et de homards qu’il dévore chaque jour pour le 1/3 de son poids. La surpêche qui déstabilise la chaîne alimentaire marine laisse de la place à des opportunistes tels que les céphalopodes. Les scientifiques australiens, constatent que «l’augmentation de leur nombre pourrait avoir un impact sur les espèces qui sont leurs proies, comme certains poissons et crustacés», et plus largement sur la chaîne alimentaire marine et même la pêche. C’est le constat des marins pêcheurs qui remontent des poissons amaigris par le manque de nutriments et des caseyeurs en concurrence avec les poulpes qui vident de leurs substances crabes, homards et coquilles Saint-Jacques.

Une autre cause déterminante de déstabilisation de la chaîne alimentaire est le réchauffement climatique. Il met sous tension l’écosystème en diminuant les nutriments qui remontent des profondeurs et en augmentant le niveau d’acidification entravant le développement des squelettes et carapaces des vertébrés marins et des crustacés. Les pêcheurs confirment ces observations en constatant la diminution en nombre et en taille de leurs prises affectées par les modifications subies par le réseau trophique*.

Les Cephalopodes

Comment les céphalopodes régissent-ils à ces modifications du milieu maritime ? Opportunistes, ils adaptent leur menu à leur milieu et occupent les places laissées libres dans la chaîne alimentaire déstabilisée par le réchauffement climatique. De plus, dépourvus de squelette les poulpes ne sont pas affectés par l’acidification des mers.

Réseau trophique marin *Un réseau trophique est un ensemble de chaînes alimentaires reliées entre elles au sein d’un écosystème et par lesquelles l’énergie et la biomasse circulent (échanges d’éléments tels que le flux de carbone et d’azote entre les diffé- rents niveaux de la chaîne alimentaire, échange de carbone entre les végétaux autotrophes et les hétérotrophes.)

Cette résistance est également constatée dans les mers australes.

Des chercheurs australiens ont en effet rassemblé et analysé les taux de prises de pêche de ces animaux marins entre 1953 et 2013. Ils ont constaté que les populations des 35 espèces de céphalopodes observées augmentaient de façon continue.

Conclusion.

Les impacts du réchauffement, de la désoxygénation, de l’élévation de température et de l’acidification de l’océan sur les écosystèmes marins vont se combiner avec les autres effets des activités humaines, comme la surexploitation des ressources biologiques, la destruction des habitats et la pollution. L’ensemble des organismes vivants sont affectés par ces évolutions.

Les travaux du GIEC ont préparé les engagements pris lors de la COP 21 et de la COP26. Il est urgent de lutter contre le réchauffe- ment climatique en diminuant les émissions de CO2 responsable de l’acidification des eaux marines et d’aider les écosystèmes à résister. Les Etats signataires doivent adopter les politiques alternatives aux énergies fossiles, diminuer les pollutions des eaux, des airs et de la terre, créer des aires de restauration des écosystèmes.

Si rien n’est fait, le poulpe a de beaux jours devant lui. Il est un émissaire annonciateur des temps à venir. Il nous revient de comprendre ce message, au milieu de tant d’autres non moins explicites, et de prendre les mesures qui s’imposent afin de préserver le vivant sous toutes ses formes sur notre planète.

Il y a urgence !

Michelle Boulègue

Sources :

LES RAPPORT D’EVALUATION ET DE PREVISION DU GIEC ( Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ).Illustrations : WIKIPEDIA

 

Bulletin 2022 L’OCEAN, INCONTOURNABLE ACTEUR DE SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE.

REFUS D’ACCOSTAGE POUR UN PROJET DE PORT

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REFUS D’ACCOSTAGE POUR UN PROJET DE PORT

Christophe Chabot, élu maire de Brétignolles en 2001, lance en 2003 un projet de port de plaisance sur le site de la Normandelière, à Brétignolles-sur-Mer.

Ce port aura une capacité de 500 à 700 anneaux. Le coût de l’opération est éva- lué à 15 millions d’euros (15 M€).

Le premier projet, avec un avant-port protégé par des digues et des bassins portuaires créés dans les terres, est présenté en 2006.

Les digues bloquant le transit sédimentaire nord/sud et mettant en danger de disparition les plages du sud et les plages des Dunes, ce premier projet est abandonné début 2008.

En octobre 2008, un deuxième projet est exposé. L’avant-port est désormais protégé par 2 récifs artificiels, position- nés en mer, et des bassins portuaires sont créés dans les terres. La capacité du port est portée à 1 000 anneaux et son coût à 40 M €.

En mars 2009, le préfet de Vendée, Thierry Lataste, rejette la mise en en- quête publique du projet.

Le 28 février 2010 : Tempête Xynthia.

Le 15 mars 2010, Christophe Chabot sort une plaquette «Le port de plaisance de Brétignolles-sur-Mer : l’avenir exemplaire». Selon lui, le port résisterait à une tempête de type Xynthia.

Le 19 mars 2010, le préfet de Vendée, Jean-Jacques Brot, met un terme à l’intervention de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer dans ce dossier.

Fin mars 2010, Philippe de Villiers, alors président du Conseil Général de Ven- dée, émet des réserves sur le projet de port de Brétignolles.

En juillet 2010, le préfet de Vendée, juge les progrès insuffisants pour déclarer les dossiers complets et recevables.

Mi-2011 : première enquête publique sur le projet de port de plaisance. Près de 6 000 observations sont déposées. Résultat : 7 avis négatifs pour les 7 enquêtes publiques associées au dossier.

En décembre 2011, Christophe Chabot insulte et traite de « Pieds Nickelés » la commission d’enquête publique qui réagit par un communiqué de presse.

Le 1er février 2012, en conseil municipal, Christophe Chabot retire son projet de port avant que le préfet de Vendée ne prononce un refus d’utilité publique. Christophe Chabot demande une nouvelle enquête publique.

Le 4 février 2012, dans une lettre publique, le préfet de Vendée, Bernard Schmeltz, dit qu’une nouvelle enquête publique ne serait possible que sur un projet substantiellement différent de celui proposé à l’enquête publique de 2011.

En décembre 2012, le préfet de Vendée, Bernard Schmeltz, précise sa position dans un communiqué de presse et affirme que « le site de la Normandelière n’est pas forcément l’endroit pour installer un port de plaisance en raison des caractéristiques géologiques des terrains. Pour qu’un tel projet soit réalisable, il faudrait une raison exceptionnelle, un intérêt public majeur. Il existe d’autres sites pour envisager un port de plaisance même si nous ne pouvons remettre en cause l’intérêt économique d’un tel équipement ».

En décembre 2013, en prévision du salon nautique de 2013, Christophe Chabot sort une nouvelle plaquette :

«Port de Brétignolles-sur-Mer, l’avenir exemplaire», avec un projet légèrement modifié mais toujours sur le site de la Normandelière. L’avant-port est identique au projet précédent avec 2 récifs artificiels positionnés en mer, les bassins portuaires sont légèrement décalés au sud pour moins impacter une zone humide. Le coût de l’opération reste fixé à 40 M €.

En avril 2014, le Tribunal Administra- tif de Nantes annule une délibération du conseil municipal de Brétignolles approuvant l’acquisition des terrains et de la ferme de la Normandelière, pour achat à un coût excessif. Aujourd’hui un juge du Tribunal des Sables a déclaré propriétaire Sipo-Philam, promoteur immobilier des Sables-d’Olonne, et acquéreur initial.

Fin 2014, sous prétexte d’études préalables du sous-sol (non demandés par les services préfectoraux), Christophe Chabot fait exécuter des carottages et des poses de piézomètres sous le seul plan d’eau salée, de baignade et d’initiation nautique de la Normandelière. Le complexe d’étanchéité, spécifique à la dune, est crevé. Le plan d’eau salée est durablement asséché.

En avril 2015, Christophe Chabot, devenu en 2014 Président de la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles, fait passer le dossier de Port Brétignolles, de la commune de Brétignolles-sur-Mer à la Communauté de Communes.

En novembre 2015, François de Rugy, député, cherche à comprendre les en- jeux et l’intérêt du projet de port de plaisance. Il vient à Brétignolles et se laisse convaincre par Christophe Chabot. Il ne rencontre aucun opposant ni aucune association environnementale. Il parle du « dogmatisme des écologistes ».

En janvier 2016, le dossier de Port Brétignolles est retoqué au concours national des ports de plaisance exemplaires.

En mars 2017, le SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale) du Pays de Saint-Gilles, incluant le projet de port de Brétignolles, est mis en vigueur par la Communauté de Communes, éliminant une coupure d’urbanisation inscrite dans le POS (Plan d’Occupation des Sols) de la commune de Brétignolles. Cette disposition particulière de la Loi Littoral aurait empêché la création d’un port de plaisance sur le site de la Normandelière. Un recours est déposé par l’association La Vigie.

En 2018, le préfet de Vendée, Benoît Brocart, met le nouveau projet de Port Brétignolles à l’enquête publique. Près de 6 000 dépositions pour une enquête publique unique accompagnée de 5 de- mandes d’autorisation.

  • Demande d’autorisation environnementale au titre de la loi sur l’eau comprenant une demande de dérogation « espèces protégées » :

La commission émet un avis favorable, avec la réserve suivante :

«Une étude hydrogéologique complémentaire doit être effectuée en reprenant les mesures déjà réalisées et éventuellement en installant d’autres piézomètres pour répondre à la question : « le risque de rabattement de nappe est-il contenu par la paroi «soil-mixing »

  • Demande de déclaration d’utilité publique du projet :
  • La commission considère qu’il pré- sente un intérêt général, est compatible avec les documents d’urbanisme et offre un bilan positif compte tenu des avantages identifiés (économie et tourisme, organisation du territoire, emplois, amélioration des usages …)

La commission émet un avis favorable assorti des réserves suivantes :

«contenir dans une enveloppe de 30 mil- lions d’euros le coût net HT des travaux (valeur 2017), réduire le périmètre d’expropriation des mesures compensatoires au besoin réglementaire, créer, au moins en période estivale, une navette portuaire, ainsi que les équipements qui lui sont nécessaires et qui assurent un accès PMR (Personnes à mobilité réduite), destinée prioritairement aux piétons et joignant le plus directement possible les plages du Marais Girard et de la Normandelière ».

  • Demande d’un arrêté de cessibilité :
  • La commission émet un avis défavorable à la délivrance de l’arrêté de cessibilité, sollicité dans le cadre du dossier de réalisation d’un port de plaisance.
    • Demande de transfert de gestion du domaine public maritime :
  • La commission d’enquête émet un avis favorable à la collectivité représentée par la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles.
    • Demande de création du port :
  • La commission émet un avis favorable, avec la réserve suivante : « prévoir, au minimum, pendant la saison estivale, un service de navette électrique avec passeur entre les deux rives du port ».

En décembre 2018 : le Conseil Régional lance un appel à projets pour des ports à sec dans le cadre de son Plan d’Ambition Maritime. La Région entend soutenir les projets de modernisation et/ou de nouvelles implantations de port à sec sur son territoire, pour inciter au développement d’un nouveau modèle portuaire, innovant, adapté aux nouveaux usages de la plaisance, plus respectueux de l’environne- ment et en cohérence avec l’offre portuaire régionale. La Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles ne participe pas, ne fait pas de proposition au titre de Port La Vie.

Fin 2018 – début 2019, la commune de Brétignolles met en enquête publique son projet de PLU avec un zonage per- mettant la réalisation du projet de port de plaisance.

L’avis de la commission d’enquête publique est favorable avec une réserve importante : «le rétablissement d’une coupure d’urbanisation sur le secteur de la Normandelière».

Le 23 avril 2019, Christophe Chabot met en exécution le PLU de Brétignolles sans rétablir la coupure d’urbanisation et sans avis contraire du préfet de Vendée, par délibération du Conseil Municipal.

Un recours est déposé par l’association La Vigie.

Le 16 juillet 2019, François de Rugy dé missionne du ministère de la Transition Ecologique et Solidaire.

Le 16 juillet 2019, le préfet de Vendée, Benoît Brocart, signe les autorisations pour le projet de port de plaisance sans attendre la mise en place du nouveau cabinet ministériel d’Elisabeth Borne.

Des recours sont déposés par l’association La Vigie et les associations environnementales.

Le 23 septembre 2019, la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles lance les travaux de destruction de la dune de la Normandelière.

Le 6 octobre 2019, une manifestation de 2 500 personnes se déploie contre le projet de port de Brétignolles, suivie de l’installation d’une ZAD (zone à défendre), sur un terrain privé, avec l’accord des propriétaires.

Le 8 octobre 2019, l’intervention de «Zadistes» et de « Vieux fourneaux » (retraités militants) oblige les engins de TP à repartir, entraînant la suspension définitive du chantier. Les engins ne reviendront plus !

8 avril 2020, suite à la mort d’un chiot, écrasé par une voiture, et à l’altercation qui s’en est suivie entre l’auteur et deux zadistes, une vaste opération de gendarmerie est lancée. Elle conduit à l’interpellation des deux jeunes (dont le propriétaire du chiot) et de l’ensemble des autres zadistes.

Après l’évacuation, les services municipaux libèrent les axes de circulation. En pleine période de confinement, des dizaines de bénévoles autorisés par le maire, détruisent, le plus souvent par le feu, les habitats précaires, les objets et effets personnels, la bibliothèque coopérative … et fracassent à coup de barres de fer moteurs et véhicules des occupants, dans des conditions qui ont soulevé beaucoup de questions de la part des opposants au port.

Le 10 Juillet 2020, François Blanchet, maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, est élu, par 25 voix contre 22, face à Christophe Chabot, à la présidence de la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles. Il annonce un moratoire qui prend acte de l’arrêt des travaux du projet de port de plaisance. Il en remet en cause la pertinence dans ce contexte de crise économique post-Covid et pré- conise une étude approfondie de l’ensemble des questions soulevées par le dossier du port, par une Commission de médiation.

Le 26 août 2020, la procédure d’appel d’offres est officiellement interrompue. La ligne comptable, dédiée au projet de port, dans le budget de la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles, est annulée.

De janvier à juillet 2021, la Commission de médiation travaille.

Le 22 juillet 2021, à l’issue des travaux de la Commission de médiation, initiée par la Communauté de Communes, le Conseil communautaire prend connaissance du rapport qui lui en est présenté.

Le Conseil vote l’abandon définitif du projet par 33 voix contre 14. Cette décision entérine la perte de 6,5 millions d’euros déjà dépensés ou engagés sur le projet.

Cette décision suscite l’indignation de certains Brétignollais attachés au projet de port, et amène le maire de Brétignolles à sortir de la réserve qu’il s’était fixée, comme co-animateur de la Commission de médiation, en dénonçant « une alliance politique de certains élus avec les oppositions historiques au projet de port ».

Au cours de l’été, une pétition a recueilli plus de 5 000 signatures en faveur du réaménagement de l’ancien plan d’eau salée de la Normandelière, asséché en 2014.

Le 17 septembre 2021, le maire, Frédéric Fouquet déclare qu’il est « indispensable de faire de la Normandelière un pôle nautique structurant et un lieu de vie dynamique et moderne, y compris hors-saison ». (Ouest-France, 18/09/21).

Il veut réaliser un nouveau projet de « port à flot communal ».

Un « petit » port communal de « seule- ment » 400 anneaux est évoqué.

Le 15 octobre 2021, lors d’une réunion publique, le maire a défendu l’option d’un port communal, laissant penser qu’elle était la seule capable de répondre aux trois enjeux du site : faciliter et sécu- riser la mise à l’eau, rendre la Normandelière attractive à l’année et prendre en compte la dimension naturelle du site. (Ouest-France, 22/10/21).

L’association La Vigie veut rappeler :

« ce projet se heurte à des problématiques et obstacles qui impliqueraient un délai de réalisation conséquent. »

Puis : « Ces obstacles engendreraient des pertes de temps alors même que 5 000 personnes ont signé une pétition pour réclamer le retour d’un plan de baignade et d’initiation nautique. Nous sommes pour un réaménagement du site pour tous, baigneurs, promeneurs, plaisanciers, pêcheurs, mais rapide- ment et avec une réelle concertation. »

La Vigie souhaite à long terme demander le classement du site en espace remarquable mais doit attendre la fin des recours, « un classement qui n’empêche aucunement un aménagement et une mise en valeur du site. » (Ouest-France, 22/10/21).

Le 24 novembre 2021, La Vigie s’oppose

« à toute atteinte au domaine dunaire » et souligne que des expertises supplémentaires repousseraient le réaménagement du plan d’eau ; elle doute du retour sur investissement d’un tel projet.

Elle rappelle qu’elle « est favorable à un aménagement du site de la Normandelière, en respect de la Loi Littoral et de la préservation de la biodiversité, pour en faire un espace ouvert accessible à tous avec un bon équilibre des usages. » (Ouest-France, 24/11/21).

Bernard Delion

Source : Fond documentaire de La Vigie – actualite- normandeliere.blogspot.com